Rémunération 181
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Bonjour à tous,
Je me pose une question sur la rémunération des auteurs de jeux de rôle / scénarios. Ce n'est pas un sujet que j'ai vu souvent abordé et ce n'est pas évident de se faire une idée (encore plus pour moi qui ne travaille pas dans la presse ni l'édition), si vous pouvez m'éclairer ce serait génial !
Par exemple quelle est la rémunération pour un auteur qui publierait un scénario dans un magazine (que ce soit casus ou un autre), disons d'une dizaine ou quinzaine de pages (ce qui à l'air d'être la longueur moyenne d'un scénar, bien que j'imagine que la tarification se fasse au nombre de mot !) ?
Et j'aurais la même question pour une publication plus "artistique" du type aide de jeu qui présenterait surtout des décors et des plans, à coté d'un peu de texte.
Merci à vous !
[message supprimé]
[citation supprimée]
Bah tout dépend de ton type de contrat mais le post me semble très clair à ce sujet.
Soit tu es payé au % et donc ça dépend du volume de vente.
Soit tu es payé au signe et c'est donc un "fixe" déconnecté du succès de l'ouvrage.
J'imagine qu'il existe peut-être des contrats intermédiaires. Mais les ordres de prix me semblent cohérents avec ce que j'ai entendu (et donc avant d'en faire un job alimentaire il faut pouvoir accoucher d'une quantité faramineuse de signes, de façon mensuelle, avec bien entendu un certain succès derrière puisque si ça ne se vend pas, l'éditeur ne commande plus :p)
- Utilisateur anonyme
[message supprimé]
alanthyr
Exemple : une critique d?une page dans Casus : 45 euros pour 5000 signes
Ces chiffres ne sont plus d'actualité (vu les exemples, j'imagine que ça date du début des années 2000.
Actuellement, on est un peu au-dessus des 12¤ par page dans Casus, de mémoire. Sachant qu'au format mook, la page, c'est environ 3000 signes, ça correspond aux tarifs décrits dans l'article pour Asmodée. Je ne me rappelle plus les tarifs du temps de Casus v2, mais je n'ai pas le souvenir d'un 45¤ la page...
J'imagine qu'il existe peut-être des contrats intermédiaires.
Venant d'un domaine artistique voisin (illustration), mon expérience va dans ce sens : chaque cas est différent. Entendre, c'est de la négociation, puisqu'on est bien souvent dans une relation client/prestataire et pas employeur/salarié. Cependant, il y a des règles tacites qui balisent cette négociation et qui restreignent la marge de négoction :
- on est sur une activité "passion", très motivante, et le donneur d'ordre avance régulièrement l'argument du "plaisir" comme partie de la rémunération, car c'est bien connu l'artiste-auteur se satisfait d'amour et d'eau fraiche.
- on est sur une activité "passion", qui suscite de l'engouement, et plus il y a de candidats à la même tâche plus il est difficile d'imposer ses prétentions, à moins d'avoir déjà renommée, experience, talent.
- les donneurs d'ordre / commanditaires ont déjà un budget ou une idée précise de ce qu'ils souhaitent débourser et c'est alors eux qui fixent le prix de la prestation, en inversant la donne. Un peu comme si tu demandais un devis à un plombier, mais en orientant ou en fixant carrément le montant.
- les profils des candidats à une même tâche varient, allant du professionnel aguerri à l'amateur rempli de bonnes intentions et qui peut plus aisément accepter des tarifs au rabais, tirant alors toutes les rémunérations vers le bas : si 10 amateurs acceptent un tarif au rabais, ils font de ce montant la nouvelle norme. Ce qu'on appelle "scier la branche sur laquelle on est assis".
Je précise que je ne connais pas spécifiquement et en profondeur le milieu des auteurs de jeu de rôles mais les pratiques valables et répandues dans mon milieu me semblent possiblement applicables chez le voisin, par porosité.
EDIT : orthographe
- Jarsal
[citation supprimée]
Dans un monde où tu n'as pas de factures à payer ni de bouches à nourrir, certes. Sinon, ton raisonnement ne tient que si tu es rentier, ou dilettante et que tu fais ça en dehors de ton véritable emploi.
Prenons par exemple, un parmi d'autres retardataires, le projet Financé Participativement Dragons. Fort à parier que tu n'es pas salarié de cet éditeur, mais prestataire. Tu reçois en rémunération les 1500 ¤ que tu mentionnes. Somme à laquelle tu vas devoir ôter tes charges sociales, les impôts sur ce revenu, et autres frais personnels de fonctionnement relatifs à ton activité. Il ne reste pas lourd, mais c'est une rémunération sonnante et trébuchante dans ta poche une fois ta partie du travail terminée, à concurrence des 45 jours fin de mois à envoi de ta facture.
Si tu es payé au pourcentage, il te faudra attendre la synthèse effectuée au mieux au premier semestre, ou année révolue après envoi des ouvrages. On pourrait arguer qu'il s'agit de pré-commandes et que les chiffres des ventes sont déjà connus, mais un éditeur préférera sans aucun doute payer pour un projet duement exploité (Art. L131-4), entendre terminé et livré, et tu ne toucheras au mieux qu'un à valoir ou une avance. Sur un projet qui met 7 ans à sortir, tu comprendras que l'opération que tu envisages, loin d'être motivante, est une erreur stratégique de taile qui peut te coûter ta solvabilité, et/ou ton couple, et/ou ton logement.
Maintenant, imaginons qu'il est payé au % (après le % dépendra de la négociation, de sa notoriété, etc.), le facteur heure ne comptera plus, il va rendre le meilleur du meilleur, quitte à y passer 1000h.
Sauf que tu ne gagnes pas forcément plus au % : c'est un coup de poker. Si le bouquin se vend à 100 exemplaires, tu toucheras moins que si tu avais été payé au forfait.
Maintenant, imaginons qu'il est payé au % (après le % dépendra de la négociation, de sa notoriété, etc.), le facteur heure ne comptera plus, il va rendre le meilleur du meilleur, quitte à y passer 1000h.
De toute façon, que tu sois payé au pourcentage ou au signe, 1000h pour écrire un jeu de rôle complet, c'est même une fourchette basse...
[citation supprimée]
Je trouve un peu naïf de considérer que le succès d'un ouvrage depend du talent ou de la motivation de son auteur.
Il y a tellement de paramètre qui entre en compte (dont - et surtout - le travail de l'éditeur. Sa critique, sa direction de gamme, le travail de promotion, etc.).
Par contre il y a une constante je pense: le métier d'auteur de jdr n'existe (quasi) pas. Je dois être capable de citer une ou deux personnes qui ont fait de cette activité leur gagne pain. Ce qui me fait dire que si la rémunération peut être un facteur de motivation, ça n'en est pas le coeur.
En tout cas pas aujourd'hui. Demain peut-être? Ce serait chouette. Ca voudrait dire que le marché s'est suffisamment développé pour permettre aux auteurs d'en vivre
Maintenant, imaginons qu'il est payé au % (après le % dépendra de la négociation, de sa notoriété, etc.), le facteur heure ne comptera plus, il va rendre le meilleur du meilleur, quitte à y passer 1000h.
Edwin
Euh... non. A moins que l'auteur ne soit pas dans l'optique d'être rentable, mais juste d'écrire (mais alors même avec un fixe, il aura la même optique et ne comptera pas ses heures)
L'auteur il va estimer son volume de vente possible (on connait les chiffres, on sait qu'on ne fera pas des ventes de malade en général et que si on en fait 3 000, on est déjà content), et il va voir ce qu'il lui faut pour écrire les 250 pages en question en prendra le temps qu'il lui faudra en fonction de plein de choses :
- rentabilité (pour ceux pour qui ce revenu compte)
- temps
- implication personnelle dans le projet
- et j'en passe
C'est valable pour les deux options, en réalité.
Ca n'est pas une question de mauvaise mentalité mais de professionalisme. C'est comme si je te demandais ton salaire. On ne donne pas des chiffres comme ça, sur un forum. Et chaque éditeur a ses méthodes. Certains payent au signe, à la page, aux ventes...
Florent
Je vois pas le rapport avec le manque de professionalisme, au contraire. C'est culturel, en France, on ne demande / dit pas son salaire. Dans d'autres pays, on est complètement transparent à ce niveau. Perso, je suis développeur, je touche CAD 125k par an (l'équivalent de ¤85k environ). Le dire, ça ne me rend pas moins professionel. Ça donne par contre une information à d'autres dév pour leur permettre de (re)négocier leurs conditions ou de s'aperçevoir d'éventuelles discriminations. Le silence sur les salaires, ça ne profite qu'à une seule catégorie de personne. Les managers.
- Noob
- et
- Nioux
[citation supprimée]
Et, comme souvent, tu te gourres.
Je passe sur l'assomption de base que meilleure rémunération = meilleure motivation. Les sciences humaines ont démonté ce mythe déjà depuis des décennies, mais je te laisse avec cette préconception de la vie, que je trouve très triste à titre perso.
Maintenant, pour quiconque fait des maths en jdr, deux conclusions s'imposeront d'elles-mêmes :
- Il ne faut jamais, JAMAIS, rapporter la rémunération en jdr à un taux horaire.
- La rémunération fixe et par forfait est un meilleur deal dans la plupart des cas. Ça sous entend un forfait correct et des ventes dans la moyenne. Oui, si le forfait est pourri ou si tu en vends 50000, ce sera un mauvais plan. Mais pour le premier cas, il faut savoir avec qui travailler et pour le deuxième... Ça n'arrive plus depuis des décennies en jdr, à moins que tu sois concepteur sur du D&D.
- Utilisateur anonyme
Il ne te reste plus qu'à donner le nom de ton employeur, qui j'en suis sûr va apprécier.