Les financements participatifs : la fin d'une époque ? 660
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LE plus gros problème, celui qui est responsable de la dérive des FP, est là : Demander de l'argent pour une idée non finalisée.
C'est comme ça que les éditeurs ont commencé à vivre à crédit (la banque, ce sont les pledgers).
Et c'est comme ça que des gammes font des accélérations / freinages répétées qui conduisent à la sortie de route."vivre à crédit", c'est un peu fort, et ça dépend beaucoup des structures je pense. Nous concernant (les XII Singes), en tant que chef de projet je ne gagne rien tant que les souscripteurs ne sont pas livrés. Idem pour l'entreprise qui bloque tout. Ce qui fait que si demain on nous demande de rembourser tous les souscripteurs de projets non livrés, c'est tout à fait possible. Et tant que c'est ainsi, c'est sain, à mon avis. Demain, si on arrête tous les projets, on n'aura aucun mal à livrer tout ce qu'on a promis.
Et ensuite, on a certains projets qui sont déjà maquettés quand on arrive au moment du financement participatif, d'autres où les options sont débloquées, et plus rarement, des projets dont les textes ne sont pas totalement finalisés. Mais pour lesquels les auteurs travaillent depuis 3, 4, 5 ans, et au bout d'un moment ils s'impatientent de voir leur bébé être proposé en financement.
Auteurs, comme éditeurs, on est des passionnés. S'il y a beaucoup de financements participatifs, les souscripteurs feront des choix, mais ça a toujours été le cas, d'abord en boutiques, et maintenant en financements participatifs.
_Loludian_
Wow chapeau, en effet c'est très sain et je me demande bien dans le paysage actuel des FP quel autre editeur pourrait en dire autant (hélas)
Il y a une semaine, il y a eu l'affaire BBE/HeXXen. Dans l'histoire des FP, c'est un évènement important (et qu’il le restera à en croire les nombreuses réactions). Nous sommes quelques uns à nous questionner "objectivement" sur le modèle des FP.
@Loludian : comme je le disais, je suis un collectionneur et je dois avoir 90 % de la production des XII singes depuis 2006. Sur le site BBE/GameOn, j'ai participé à 38 projets sur les 49. Je pense être un bon et fidèle client.
Donc oui, j'ai confiance dans votre façon de faire et je suis toujours intéressé par vos propositions ludiques.
Mais on a touché du doigt le problème qui interpelle : le lancement d'un projet non finalisé.
J'aimerai donc comprendre ce point précis :
Tu écris :
• En tant que chef de projet je ne gagne rien tant que les souscripteurs ne sont pas livrés.
• L'entreprise bloque tout
• des projets dont les textes ne sont pas totalement finalisés, mais pour lesquels les auteurs travaillent depuis des années et […] qui s'impatientent de voir leur bébé être proposé en financement.
C'est là où c'est paradoxal.
Sur vos 49 projets BBE/GameOn et 3 projets Ulule, combien ont échoué : aucun.
On peut donc considérer que vous avez de l'expérience et quand vous lancez un projet, il y a 100% de chance qu'il aboutisse.
Si l'argent est bloqué et que les auteurs/éditeurs ne touchent rien tant que le produit n'est pas livré, pourquoi demander de l'argent avant que les textes du projet initial soient écrits, édités et prêts à être maquettés ?
Pourquoi se mettre la pression sur des deadlines, sur le mécontentement des backers de projets qui ne respectent pas les délais etc.?
Pourquoi ne pas faire ce travail en amont ?
Vous pouvez dire à l'auteur : ton projet m'intéresse, je te donne X mois pour me présenter un texte définitif. On s'engage à le corriger/éditer en X mois. Et ensuite, on lance le financement.
Il y a trois catégories d'éditeurs : ceux qui ont des textes
• prêts à partir à l'impression à la fin du FP
• prêts à être maquettés à la fin du FP
• non finalisés
Dans cette dernière catégorie, il y a presque toujours des problèmes, des délais, des excuses et donc beaucoup de stress pour le créateur et pour l’éditeur.
Et quand il y a un stress négatif, il y a moins d'inspiration, de création et donc de suivi.
- Zoisite
- ,
- jtrthehobbit
- et
- Kars
Dans le création, dans les projets qu'ils soient industriel, artisanal ou artistique ... c'est souvent en réalité "jamais fini" dans le sens ou il y a toujours à améliorer. Il faut souvent un élément extérieur pour mettre des limites à la création
Un client, la famille, un impératif financier, une exposition, une signature, ...
Les contrats de pré-vente existe dans de nombreux secteurs. Les grands noms de la place Vandome réalise leur collection après la pré vente de toutes les piéces via gouache. Pourtant on imagine mal Cartier, Boucheron, ... ne pas vendre leur piece exceptionnelle. Et en plus ces contrats stipulent que les pieces seront en expositions (n) mois avant livraison à leur client final.
- Hikehikayo
Et des clients pour le Cthulhu, il y en a. Moi pour commencer. Chez Chaosium, chez BBE et chez les 12 singes, parce que ce sont des maisons d'édition en qui on peut avoir pleinement confiance.
C'est important la confiance. Je préfère mille fois une maison d'édition qui retire un projet (BBE avec Hexxen), même si ça surprend, qu'une maison qui le laisse continuer et qui va devoir bidouiller pour le mener à terme de façon bancale.
Paradoxalement, l'attitude de BBE a renforcé ma confiance en eux : s'ils sentent que ça ne passera pas, ils remboursent au plus vite.
Je suis désolé mais pour moi, ces demandes ne sont pas raisonnables ni réalistes.
On l'a dit, les artistes qui travaillent sur du JDR français (de prodution française, je ne parlerais pas de traduction, je ne connais pas) est constitué de personnes qui travaillent sur du JDR en plus d'autres activités. Souvent ces activités autres sont salariées. Comme toute activité "à côté", lorsqu'il y a un arbitrage à faire, c'est l'activité salariée et les aléas de la vie (santé, famille) qui vont être privilégiés. Encore plus quand on sait que ces activités ne sont pas fortement rémunérées.
La gestion des aléas du point de vue purement gestion de projet, c'est à dire faire de la "gestion du risque" et d'avoir "de la contingence" (les pros de la gestion de projet sauront de quoi je parles, quel que soit le domaine) : eh bien ça coûte extremement cher. C'est possible sur des projets industriels, dans de grandes sociétés, mais ça l'est beaucoup moins sur des projets artisanaux ou artistiques. D'ailleurs, même les séries TV ou les films à gros budgets ont des retards et des aléas. Alors imaginez un projet qui est géré "au plus juste" financièrement, par une toute petite structure. Ce n'est pas possible de proposer mieux.
De plus, on est pas en train de parler de finaliser les travaux d'une maison, ou de finir l'inventaire d'une bibliothèque. En terme de planning, les activités artistiques sont toujours plus difficiles à gérer car elles dépendent d'une variable imprévisible : l'inspiration. Cela veut dire quoi ? ça veut dire qu'il ne suffit pas de prendre du temps et de se mettre derrière son clavier, ses pinceaux ou autre pour produire quelque chose de qualité. Combien de temps va-t-il falloir pour que tel texte soit au niveau que souhaite l'artiste / qu'exige l'éditeur / qui plaira au public ? Combien de temps pour obtenir une illustration qui soit à la hauteur des attentes ? Ben ça dépend. Il faut que l'inspiration vienne, sinon le résultat est banal, même quand on est doué d'une très grande expérience et d'une grande technicité !
Enfin, et c'est malheureux, mais c'est en train de progressivement se corriger, il faut bien comprendre que les "pros" du JDR en France sont des passionnés qui ne sont pas tous issus d'une formation en "gestion de projet". Que ce soit parmis les artistes ou les coordinateurs / facilitateurs, la donnée la plus commune c'est la "passion du jeu" et la connaissance de ce milieu. En revanche, la connaissance des méthodes industrielles de gestion de projet (si tant est qu'elles soient utilisables en l'état) n'est pas très courante, elle.
Pourquoi ? parce que les passionnés en question, leur métier salarié à côté, ça peut être bibliothécaire, ou brancardier, ou instituteur, ou vétérinaire. Toutes ces professions sont des métiers louables et importants, mais aucun d'entre eux ne prépare à gérer un projet avec des jalons, des ressources, etc. Savoir faire un retro-planning réaliste et un kanban ça ne s'improvise pas.
Mais comme je l'ai dit, même si les passionnés apprennent parfois à la dure et sur le tas, ils s'améliorent, et on voit bien que les éditeurs "qui ont l'habitude" parviennent désormais à produire "dans les temps" et avec la qualité attendue. Il y a quelques coordinateurs freelance qui ont pour métier (d'origine si j'ose dire, le métier salarié à côté ou qu'ils avaient avant de se lancer dans le jeu) des occupations liées à la gestion de projet, et de ma propre expérience, ça change tout. Mais au final, les bonnes pratiques se diffusent et ce qu'on peut dire, c'est que les éditeurs honnêtes s'améliorent tous les ans.
Cependant, personne n'est "magicien", et comme je l'ai dit, c'est avant tout un problème de budget. Financièrement, garantir un planning, ça voudrait dire avoir de la redondance, de la gestion de risque, de la contingence, voir de la lattitude pour changer un prestataire à la dernière minute (en payant plus cher ailleurs), mais ça, on ne l'a pas. Tout est contraint, tout est millimétré, et à la moindre surprise, genre contrôle de douane, principal auteur qui tombe malade, guerre qui bloque des bâteaux ou autre, ben c'est planté.
Participer à un FP c'est faire partie d'une aventure qui vise à pouvoir éditer un jeu qui ne verrais pas le jour sans cela. C'est extrêmement louable, et je ne remercierais jamais assez les contributeurs, les financeurs, les pledgeurs quand ils permettent à des jeux d'exister ainsi. C'est très différent de juste commander un produit (ou même précommander). Bien sur qu'il faut que les personnes qui ont fait ce choix puissent profiter d'avantages. Et c'est le cas, on l'a évoqué : exclusivités, prix avantageux, etc. Mais quelque part, il y a aussi une volonté (ou pas) de financer le jeu, c'est à dire de miser sur une équipe, de lui faire confiance. Et d'avoir la satisfaction d'avoir un produit qui sans cela, n'existerait pas.
Pour moi, la "dérive" s'il y en a une, c'est quand un jeu qui de toute façon aurait existé, puisqu'il s'agit d'un grand nom du JDR, utilise ce système. Mais même ça, c'est quelque chose qui se discute. D'abord parce que les FP ne sont pas alors construits de la même manière (ils servent plus d'évènement "de lancement") et ensuite parce qu'il y a des tas de variantes. Est-ce que COF c'est D&D ? pas vraiment. Est-ce qu'une traduction d'un jeu VO qui n'a aucune chance d'exister sans financement, même d'un grand nom, c'est tricher ? pas vraiment. Du coup, il y a beaucoup trop de paramètres pour pouvoir en discuter "dans l'absolu" de manière générale, à mon avis.
Ma perception c'est que la "crise" du moment vient du ratio : nombre de jeu / nombre de pledgeurs potentiels à un instant T, et la cumulation de jeu sur les différentes années. Et élargir la base de client me semble la seule solution souhaitable : peut-être en sortant les jeux systématiquement en international, peut-être en utilisant le cross-média, peut-être en diversifiant l'accessibilité des jeux au plus grand nombre, (ça je ne sais pas) - car l'autre solution, réduire le nombre de jeu et brider la créativité, ou en meutrir la qualité (quelqu'un parlait de revenir au old school noir et blanc couverture souple) ben, ça non, je ne le souhaite pas.
Tout à fait mais le client sait exactement quand il aura sa pièce. La place Vendôme ne se permettrait pas de repousser x fois la livraison de la pré-vente cela ne serait pas pro et très mal vu de ses clients.
Si nous étions nous aussi dans ce format il n'y aurait aucun soucis. Plusieurs FP se sont faites ainsi et il n'y a eu que des louanges des souscripteurs.
De toute façon les éditeurs vont devoir s'adapter et revoir leurs copies.
Rafiot Fringuant a suspendu le financement d'Arkeos pour tenter de s'adapter aux attentes de son public et revenir dans quelques jours.
Tou le monde va devoir s'entendre sinon il y aura de la casse chez les éditeurs et des joueurs déçus de ne pas se voir proposer les jeux qu'ils aimeraient voir arriver.
Après reste à savoir ce que chacun est prêt à accepter comme compromis et ça ne va pas être chose facile tant nous sommes tous différents.
comme ton message répondait au mien, je le précise, cette histoire de "un an de délai de livraison c'est trop tard", ce n'est pas de moi hein , déjà parce que pour avoir fait de la relecture, ne serait ce que cette étape, je sais que ca prend du temps donc si on rajoute tout le reste, un an est raisonnable SI l'intérêt suscité est suffisant et c'est peut-être là le soucis : trop d’achats impulsifs dont la motivation baisse plus vite que la production et la livraison du produit.
Pour Draconis, le studio Agate a une bonne renommée et une fan-base non négligeable. J'ai moi-même acheté pas mal de jeux chez eux. Par contre leur proposition ludique me parait symptomatique de ce qui ne va pas. Le pack à 150 euros avec ce contenu monstrueux c'est le genre d'habitude que nous rôlistes devont éviter car c'est trop de matériel de grande qualité à un prix qui me semble ridiculement bas. Même si le bel objet est appréciable il faut se souvenir de ce qu'était le jeu de rôle à ses débuts, des livrets noir et blanc avec des couvertures souples, et beaucoup ont vécu d'incroyables aventures sans illustrations couleurs de toute beauté, sans papier de qualité supérieure et sans couverture rigide avec vernis sélectif et signet.
Pour Draconis, le livre principal du financement est disponible à 45€, pdf inclus. Ce qui me paraît très honnête niveau positionnement tarifaire.
C'est à mon sens ce qui fait toute la différence : un ticket d'entrée bas. On peut regretter par contre que, contrairement à leurs financements précédents, ils aient supprimé le pack numérique ou l'accès au pledge manager à 10€ (afin de participer en décalé).
Mais du coup, ce n'est pas un exemple qui illustrerait ce qui ne va pas : les collectionneurs peuvent succomber à la boîte, mais rien ne les y oblige.
Quant au format des bouquins actuels, Fred de la chaîne En Jeu a donné des comparaisons intéressantes sur le coût des bouquins à l'époque en francs, en tenant compte de l'inflation ... Et on se retrouve avec des ouvrages qui étaient au final aussi chers qu'aujourd'hui, même si bien moins qualitatifs dans la forme.
Alors après, cela veut aussi dire que les éditeurs pourraient en effet malgré tout baisser les prix avec des ouvrages moins qualitatifs (avec moins de finitions) : mais je ne suis réellement pas certains qu'il y aurait forcément le même public, car ce que tu vas gagner avec un prix plus abordable, tu vas le perdre avec un format qui sera jugé trop austère pour d'autres. Qu'on le veuille ou non, le JdR est aussi pour certains (pour beaucoup d'ailleurs, et je m'inclus) un objet ludique et artistique.
Le sondage de Rafiot Fringuant a mis en évidence que les rôlistes veulent payer moins donc à un moment il va falloir accepter d'avoir moins
Et il va ressortir son jeu, en proposant une offre sans la boîte. CQFD.
Par contre, je pense qu'il fait encore une erreur : en reprenant le financement si tôt (quoique c'est un reboot), et avec un ticket d'entrée qui reste globalement élevé à quasiment 100€. Alors tout sera dispo séparément aussi, donc au final le ticket d'entrée sera plus bas ... Mais niveau comm, il devrait proposer clairement deux contreparties de base en plus : le diptyque de base et le livre de campagne/scénario (du moins si c'est possible, mais peut-être n'est-ce rentable qu'en imprimant le même volume pour les 3 bouquins).
Le FP n'aurait plus d'intérêt.
Par contre, ce serait mieux que l'argent ne soit prélevé que lorsque le projet est validé (seuil atteint ou fin du financement, ou même après par l'éditeur). Et pas au moment même de la souscription.
Bref, que le souscripteur ne sente pas l'argent immobilisé avant d'être sûr que le projet se fasse.
- jtrthehobbit
Oui, au moins sur Kickstarter. Ils ne prélèvent que si le projet est financé, et seulement après la fin de la campagne.
Bah pas sur les 2 principales en français, à savoir GameOn et Ulule (à moins que je raconte des bêtises, ce que est complètement possible).
Peut-être que les fonds ne sont transmis au porteur de projet que lors de la fin du financement, ça oui (enfin tu dois mieux être placé que moi poru le savoir), mais ils sont généralement prélevés au paiement par la plateforme.
C'est d'ailleurs parfois un peu chiant lorsque l'éditeur ajoute une option en cours de financement, par exemple sous GameOn, il faut resouscrire pour tout (sa contrepartie principale et l'option), même si bien évidemment on ne paye que la différence. Bon après derrière ce sont des contraintes techniques (il faut que la plateforme gère ces cas) et peut-être aussi bancaires, je ne sais pas.
- Fytzounet
Je pense que c'est piégeant aussi pour le porteur de projets car il peut y avoir des soucis au moment du paiement effectif.
À noter que sur Game On Tabletop, l'argent peut être prélevé qu'en fin de campagne, c'était le cas pour l'Atlas High Fantasy de Fabula Ultima où on a été prélevé en Septembre (ce que j'ai d'ailleurs trouvé casse pied, c'est plus simple à gérer mon budget si je n'ai pas de paiement "surprise" 2 mois après l'achat ).
- Pheldwyn
Un éditeur s'engage à sortir le jeu à un palier donné, il est libre de fixer le montant lui-même. On pourrait très bien avoir un éditeur qui décide d'investir 60 000 euros dans un jeu auquel il crois, et dédide de faire financer seulement 10 000 ou même 5 000 de ces euros par un FP, en plaçant du coup son premier palier à ces montants.
Sauf que ce n'est pas ça la réalité, comme tu l'as dit par ailleurs.
Jamais BBE ne serait parti sur HeXXen avec seulement 10K€ : parce qu'ils n'avaient absolument pas dans l'idée d'inverstir les 50 ou 60K€ supplémentaires, n'étant pas du tout sûrs de la rentabilité et même de la faisabilité financière.
De plus, c'est en procédant comme ça qu'on obtient les meilleurs décollages de projets. Du moins c'est ce que tous les "pros" des financements disent (même autre que jdr).
Oui, c'est une technique de manipulation de marketting.
Sauf qu'à force l'illusion prend moins, et j'espère qu'elle prendra de moins en moins, le public des souscripteurs étant désormais plus échaudé (car franchement, qui croit qu'avec simplement 3000€ le projet de Draconis est "financé" ??).
Je préfèrerais davantage de transparence des éditeurs, question de confiance.
Surtout que ce n'est pas très cool vis à vis des petits porteurs de projet où le seuil de financement est pour le coup réaliste ... et les pousser à mentir en l'abaissant n'est pas forcément le mieux à faire non plus.
Et du coup, on n'informe plus du tout honnêtement le souscripteur.
Alors oui, ça fonctionne mieux : mais c'est une question d'éthique, du coup.
Mais cela demande aussi davantage de responsabilité de la part des souscripteurs : car le but premier d'un souscripteur, ce n'est pas - à l'origine - d'aider des projets déjà financés (c'est aussi le biais d'avoir transformé les financements en précommande, du moins pour les gros éditeurs).
En ce sens, c'est aussi pour cette raison que je prônais l'idée de ne prélever les souscripteurs que lorsque le projet est réellement financé.
Et donc aussi la responsabilité des plateformes !
S'il s'agit d'aider aux financements, ces plateformes devraient au contraire mettre en avant des projets qui ne sont justement pas financés.
Bref, pour le coup, c'est une modification de la philosophie des financements, où chaque partie a sa responsabilité.
Alors certes, il faut des indicateurs pour démontrer la dynamique et motiver, mais le message "projet financé" reste, quoi qu'on en dise, un mensonge (puisqu'il ne garantit rien, et qu'un éditeur peut annuler - et il y a même intérêt - dès le départ un financement si ce "seuil" n'est pas atteint suffisamment vite); qui prend les souscripteurs pour des cons, en jouant de leur inconscient (ok, c'est sûr, c'est la base du marketing).
Encore une fois, ça prendrait déjà moins si personne ne le faisait, et si, de plus, souscrire n'obligeait pas à être prélevé avant d'être garanti du financement (oui, j'y reviens parce que c'est important).
Car j'ai malgré tout du mal à croire que des gens vont mettre 50€ à 150€ dans un projet, juste parce qu'il est financé.
Par contre, je conçois que certains ne le fassent pas si la somme à atteindre paraît inatteignable : c'est davantage cela qui peut freiner un financement.
Et bien il faudrait ne pas avoir à communiquer sur cette somme en amont : de toutes façons, ce seuil de financement, celui où l'on paye comme il se doit tous les intervenants, n'est globalement jamais vraiment atteint.
Donc la décision de valider ou non un financement diffère à chaque fois et revient au porteur de projet, seul pleinement au courant de la faisabilité suivant les fonds collectés : ce devrait presque être une mention que l'éditeur active arbitrairement (mais qui le contraint), et qui entraine de fait les prélèvements.
Et avant cela, communiquer autrement : communiquer plutôt sur le nombre de souscripteurs, par exemple (afficher des badges 200 / 500 / 1000 souscripteurs, etc ...), et avoir un premier palier qui ne corresponde pas forcément au financement du projet, mais à des améliorations ou de nouvelles options.
De plus, un projet qui n'est pas affiché financé peut motiver les primo-souscripteurs à réévaluer leur participation à la hausse, en ajoutant des options ou autres, etc ...
Alors certes, ça collerait peut-être moins aux attentes marketting des éditeurs.
Mais cela serait une philosophie de souscription plus éthique et saine qui mettrait peut-être plus en avant des petits projets.
Bah comme je l'ai dit, le meilleur moment devrait être celui où le porteur de projet juge que son projet est financé, et qu'il peut le lancer. Donc cela pourrait intervenir en début ou milieu de campagne.
Certes, il y a toujours un risque de décaler le prélèvement de la date de souscription, cela laisse la possibilité à des souscripteurs d'annuler (mais certains le font de toute façon, c'est juste plus chiant car ils doivent gérer en direct avec le porteur de projet).
Mais cela permettrait à plein de gens de participer pour voir, sachant qu'ils ne risquent pas de voir leur compte prélevé ce mois-ci pour un projet annulé et remboursé le mois suivant.
Concernant le travail à faire en amont et la reflexion sur le timing pour le lancement d'un projet.
On a un bel exemple avec Deltagreen.
https://black-book-editions.fr/forums.php?topic_id=61791&tid=1499591#msg1499591
Donc oui, c'est possible de livrer rapidement, de communiquer et d'expliquer.
En bref, c'est propre.
Je pense que c'est ça la prochaine époque des FP.
- Darky_
- ,
- Jadawin
- et
- Pheldwyn
Je suis circonspect pour qualifier de propre un FP qui n'arrive pas à se lancer pour un motif particulièrement surréaliste : pas parcequ'il n'est pas prêt, c'est déjà fini, mais pour aider le budget des gentils soutiens et qu'en plus il y a déjà trop de FP des autres éditeurs en Octobre.
Et en passant, tel Garcimore ils évoquent leurs projets en cours qui patinent, mais ça a rien à voir si on a compris le début du message, c'est juste pour aider les finances des soutiens ce délai.
Si entre-temps 3 FP d'autres éditeurs se lancent sans qu'ils l'aient vu venir ?
J'espère sincèrement que c'est juste un mauvais mensonge qui camoufle un échange supplémentaire avec Arc Dream ou un besoin de délai pour finaliser. Parceque si c'est vrai c'est absurde et je suis curieux de savoir ce que Arc Dream en pense...