Un JDR ou AP, peut-il être engagé ? 777
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Au Canada, 5000 livres jugés néfastes aux Autochtones, dont Tintin, Astérix et Lucky Luke ont été détruits...
Voilà où peut mener l'idéologie, à l'autodafé...
Discutons, échangeons des arguments, polémiquons, soyons passionnés, mais ne brulons pas les livres qui ne nous plaisent pas, car c'est la porte ouverte à l'obscurantisme le plus total.
Notfreyd
Commenté sur Arrêt sur images et je m'aligne.
L'engagement est multiformes et dans le domaine social ou du service, politique... Il peut prendre la forme d'une activité bénévole, convention, défrayé ou sous contrat de travail (et il doit y en avoir d'autres). Ce n'est pas le statut administratif de la personne qui légitime le notion d'engagement. Être professeur des écoles, en fonction des époques et le sens que l'on donne à ce métier peut être perçu comme un engagement.
L'engagement c'est pour moi la façon dont on souhaite investir ce monde et y agir de façon active/proactive pour qu'il aille dans le sens souhaité, à son échelle.
Cela n'a rien à voir avec des statuts, de l'absence ou pas de rémunération. On peut être milliardaire et engagé et il ne se manifeste pas forcément en dépassant son cadre de façon ostentatoire.
Voter est un acte d'engagement
Dans le cas de la personne publique engagée (artiste ou pas) c'est prendre position sur des questions de société.
Reprendre ses études en cours du soir pour changer sa vie est une engagement, un contrat que l'on signe avec soi-même ou ses proches.
L'engagement c'est tout faire pour être sûr que l'on au clair avec soi même et ses valeurs. Tout faire pour être la place que l'on a choisi et non subir le choix des autres.
L'engagement c'est .... Bien des choses mais qui ont pour moi en commun une notion de droiture vis à vis de ses valeurs qui peuvent revêtir une forme de cause.
Mes deux sous de la journée
- Utilisateur anonyme
Au vu des réactions plus ou moins violentes que provoquent le terme "meneuse" ou la scène entre Nell et Elena, au vu des mêmes types de violences que subit Naetherion sur les réseaux sociaux, je pense que le fait de proposer plus d'inclusivité dans le JdR n'est pas anodin.
De plus, et je l'ai déjà dit dans ce fil de discussion, on apprend mieux en s'amusant. Donc si les PJs évoluent dans un monde où femmes et hommes sont égaux, où la communauté LGBT n'est pas mise à l'index, alors peut-être ceux qui les incarnent auront un nouveau regard sur le monde réel. Evidemment, ça ne va pas changer toutes les mentalités du jour au lendemain.Mais chaque petit pas vers le progrès compte.Je suis plutôt pour la manière douce, pas pour la révolution.
[citation supprimée]
Voilà, c'est ce que je voulais dire. Le mot est polysémique.
Mais je voulais aussi ajouter une autre nuance : même dans un Engagement au sens le plus fort du terme (cause que l'on défend, bénévolement, en prenant des risques) il y a des degrés. On peut être plus ou moins engagé. On n'est pas forcé de le faire toujours à fond, voire héroïquement.
Si je défends l'égalité homme femme, par exemple, je peux le faire en orientant toute ma vie professionnelle vers la politique dans le but de changer les lois, en faisant des meetings, des manifs... Je peux aussi me contenter d'inventer des histoires qui mettent cette cause en scène (et on sait que les fictions ont une énorme influence sur les mentalités)... Je peux encore simplement le manifester dans mon boulot d'enseignant, en reprenant les élèves chaque fois qu'ils expriment une inégalité entre les sexes, parfois par simple habitude culturelle ("les filles, ça ne sait pas se battre, ça ne peut pas jouer au foot...").
Ça reste un engagement. Moins voyant, c'est sûr. Peut être moins efficace. Mais ça, c'est moins certain. Pour faire évoluer les choses, les petits gestes répétés ont souvent plus d'impact que les grandes actions sans lendemain.
Alors un boulot ou une reprise d'étude est elle un engagement ? Tout dépend de l'intention et de la détermination que la personne met derrière.
Comme tu le dis, Edwin, on peut sauver des vies sans engagement (un chirurgien qui fait son job comme une caricature de fonctionnaire). Mais je connais une femme de ménage qui s'engage vraiment dans son boulot : celle qui passe tous les soirs dans ma classe. Chaque matin, elle est impeccable. Elle brille, même. Et si par hasard j'avais oublié de nettoyer ma tasse à café, je la retrouve propre, bien rangée sur mon bureau. Rien que ça, bien loin des grands discours et des grandes théories, ça change la vie, comme disait Goldman.
"Ton très agressif"...donc sur ce fil de discussion d'autre devraient être bannis aussi, pas plus cobra 4 (j'anticipe ) que certain, mais effectivement cela ne me regarde pas.
Ceci n'est pas un engagement, mais une prise de position.
Sylvain15560
C'est peut-être une simple impressions que j'ai, auquel cas je m'en excuse, mais je trouve le ton de Cobra N bien plus systématiquement agressif que ceux qui, de temps en temps, s'agacent et le manifestent (j'en fait parfois partie). Aucun des "deux camps" * de ce débat ne lui a d'ailleurs répondu sympathiquement. S'il ne se remet pas en question, il continuera de se faire jeter, ici ou ailleurs, c'est certain.
C'est donc un vrai conseil que je lui donne (à prendre ou à laisser, il fait ce qu'il veut). S'il rectifie un tout petit peu le tir, on aura beaucoup plus envie de s'intéresser à ce qu'il dit...
___
* Il y a des guillemets, hein. C'est une simplification caricaturale, abusive et même honteuse, j'en suis conscient. Il y a en fait autant de camps que de personnes, ce qui fait que je m'intéresse à ce débat, d'ailleurs.
[citation supprimée]
Je me permet de contester cette forme réductrice de l'engagement qui amène à dire qu'il doit être associé à du bénévolat ou qui n'est valide que si on accueil un migrant à la maison. C'est à la fois caricatural et dénigrant pour :
- ceux qui en raison de cette notion de "cause' dont il est question ont choisi de devenir enseignant, médecin, assistante sociale, gardien de la paix et qui "donne de leur personne". Le c'est "juste faire son travail" sera apprécié.
- ceux dont tu limites la notion de cause à "sauver Willie". En effet reprendre ses études peut relever de la même notions d'engagement. Tout est question de contexte et pour être caricatural tant qu'à faire, reprendre des études pour changer de vie car on pense que l'on serait plus utile ailleurs peut en être un exemple (j'ai connu un menuisier qui a arrêté son boulot pour devenir éduc spé)
Je suis étonné d'avoir à le préciser, mais non, en fait c'est juste une "évidence" perçue différemment.
Je m'imagine pas tirer bénéfice pécunier d'un engagement ... sinon sans ce dernier, plus d'engagement ?
alanthyr
Qu'il y ait un défraiement, oui bien entendu, mais rien de plus. (bon perso, je n'en demande jamais)
Alors ça, c'est une conception française (peut être est elle partagée dans d'autres pays, mais je vais parler du bout de ma lorgnette). J'avais la même manière de penser jusqu'à une dizaine d'année. Quand j'ai eu un client qui était une très (très) grosse charity. Organisée comme une très grosse boîte privée. Ça m'avait choqué à l'époque (cramer de l'argent en pubs, sur des gros salaires etc qui pourrait aller directement dans la lutte pour le cancer) et après des discussions avec un ami brit, il m'a quand même servi : quand tu gères des millions pour faire avancer une cause (ici médicale), tu préfères avoir un bénévole aux finances ou débaucher le directeur financier d'une boîte du cac40 pour avoir un boulot bien fait? Les salaires sont en dessous du privé, mais pas tant que ça. Ça veut dire que le mec qui vient, c'est un choix à son niveau d'être payé 15 à 20% de moins que ce qu'il pourrait l'être (donc une forme d'engagement également) mais il peut quand même en vivre, et si ça marche pas (comme avec certains bénévoles qui te font sentir que si t'es pas content ils se cassent et qu'ils font ça gratuitement donc tu devrais t'estimer heureux de les avoir), il y a les règles du monde du travail qui s'appliquent et qui donnent une stabilité. Je dois dire que la réflexion n'est pas dénuée de fondements. Après il y a beaucoup d'aspects négatifs au Charity Business (genre une clause de non concurrence dans ton contrat avec ladite charity - faudrait savoir les mecs, on est là pour soigner le cancer ou pour que VOUS soigniez le cancer seul...), et il y a également des bénévoles pour certaines actions ponctuelles sur le terrain.
Je n'ai pas la réponse, mais je pense qu'engagement c'est plus divers que cela. De meme pour les enseignants, je dirai qu'il y a une partie qui est vocationelle. C'est également une forme d'engagement, ou tout au moins de vouloir vivre sa vie en adéquation avec ses valeurs.
Pour les artistes... ca renvoit aux débats philosophiques sur l'art. L'art peut-il et doit-il être engagé, ou n'est-il qu'une manifestation esthétique? En tout cas si on se lance la dedans, on en a pour 20 pages de plus (ou on attend Juin et le bac de philo pour en discuter) 😅
- Fabien4927
Le concept de "vrai engagement " vs "les gens qui font juste leur boulot " est tellement problématique. C'est l'équivalent de la pureté militante. Et c'est dénigrant pour tous ceux qui s'engagent à travers leur travail.
Julien Dutel
Il est pas problématique du tout. Il n'y a pas de jugement de valeur à avoir.
Y a ceux qui font et ceux qui parlent, et très peu qui font les deux. En fonction des personnalités, nous avons plus ou moins besoin de nous confronter au réel. C'est selon.
pour moi être engagé, c'est d'être bénévole et de porter ou défendre une idée ...
alanthyr
Le bénévolat dénote d'une abnégation vertueuse qui va souvent de paire avec l'engagement, c'est vrai, mais ce n'est pas exclusif à mon avis : on peut être engagé et être payé pour ses positions ou cette activité, comme l'illustre Julien Duteil avec l'exemple de son père. Mais je pense qu'il faut aussi accepter dans ce cas, que le reste du monde puisse, sans nécessairement condamner cet engagement, y voir l'adjonction d'une certaine forme d'opportunisme.
Par exemple – et pour éviter de relancer la foire d'empoigne sur la Meneuse, je quitte le monde du jeu de rôles un instant –, quand je vois Bernard Arnault promettre un don de 200 millions d'euros pour restaurer Notre-Dame, sans doute est-il intimement et personnellement motivé par la sauvegarde d'un monument important de notre patrimoine. Mais je crois qu'une bonne partie de la population, moi y compris, ne peut s'empêcher de penser que l'abattement d'impôts, la publicité qu'il en retire, ou l'assurance d'un fauteuil à la droite du Très-Haut, doit faire partie de ses motivations également – que ce soit faux ou pas.
- DSC1978
Possible. Mais si son don permet de convaincre ses petits copains de faire de même et donne de la visibilité (et ça inclut Hors des frontières) à la campagne, est-ce un mal ? Après c'est sur qu'on peut discuter de la gratuité et du désintéressement- mais quand on se bat pour une cause, est-on vraiment désintéressé? Mais je te rejoins quand même sur le fond et les interrogations que cela peut susciter - juste qu'on peut donner le bénéfice du doute, et qu'il n'avait aucune réelle obligation.
[...] est-ce un mal ? [...] il n'avait aucune réelle obligation.
DSC1978
Ah mais tout à fait. Je ne dis pas qu'il y a un mal quelconque à l'engagement, bien au contraire. Juste qu'il faut aussi accepter en parralèle que d'autres puissent voir une certaine forme d'opportunisme dans le fait d'en retirer un gain, que ce soit une rémunération pour un engagement syndical, un jeu de rôles engagé, ou un abattement fiscal en échange d'un don.
Je m'imagine pas tirer bénéfice pécunier d'un engagement ... sinon sans ce dernier, plus d'engagement ?
alanthyr
Qu'il y ait un défraiement, oui bien entendu, mais rien de plus. (bon perso, je n'en demande jamais)Alors ça, c'est une conception française (peut être est elle partagée dans d'autres pays, mais je vais parler du bout de ma lorgnette).
DSC1978
Un beau corollaire à la française : supposer une fonction ou un emploi choisi par engagement permet à la personne qui le rémunère de tirer plus encore les salaires vers le bas.
Le fameux : https://www.youtube.com/watch?v=ltzOgI6KKzY
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Je constate que ma question page 9
Qu'on me permette une question stupide, s'il vous plait : que signifie très précisément l'expression "JdR engagé" ?
Jay
ne semble pas accepter de réponse consensuelle pour l'instant. Je trouve dans ce cas qu'il est bien difficile de répondre à la question du topic.
C'est clair, on ne peut jamais savoir si la motivation d'un engagement est saine ou pas. Même dans le bénévolat.
J'ai connu des bénévoles qui étaient motivés par le désir de se montrer (quitte pour une certaine personne de te planter des coups de couteau en traître pour mieux te remonter le moral ensuite), d'autres assoiffés de pouvoir et de monter en puissance dans les associations. Alors, certes, ces personnes étaient plus actives que moi. Ça ferait peut-être un bon sujet de philo, est-ce qu'aider pour des mauvaises raisons est bénéfique ?
- NooB294044
Je constate que ma question page 9
Qu'on me permette une question stupide, s'il vous plait : que signifie très précisément l'expression "JdR engagé" ?
Jayne semble pas accepter de réponse consensuelle pour l'instant. Je trouve dans ce cas qu'il est bien difficile de répondre à la question du topic.
Jay
Sans doute n'y-a-t-il pas consensus car chacun possède sa propre définition et conception d'un "JdR engagé" ? Personnellement, j'ai toujours pensé que Werewolf, the Apocalypse (1992) était un jeu particulièrement engagé, mettant en avant l'urgence de la désindustrialisation et de l'action écologique (voire écoterroriste). Et j'ai bien conscience que pour d'autres, il s'agit juste d'un jeu de loups-garous...