Un JDR ou AP, peut-il être engagé ? 777
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Je crois qu'encore une fois, l'un ne dessert pas l'autre. Des petites actions de visibilité n'empêchent pas de chercher a corriger le fond du problème, par l'éducation ou toute autre solution. Il n'est pas nécessaire de raisonner par l'exclusion, une part de solution annihilant toutes les autres, on peut voire cela au contraire comme une addition vertueuse.
La visibilité de forme de ces initiatives, même si on peut les juger marginales, enrichissent le débat, montrent la volonté de changement et le refus du silence, et sont porteuses d espoir. Cela ne suffit pas, il ne serait pas sérieux de s'en contenter. Pour autant, à mes yeux, elles participent au mouvement de fond plus qu'elle ne le décrédibilise. Elles donnent du peps à mes filles et cela me va très bien de ne pas être dans le machisme normalisé et même glorifié de ma propre enfance. D'ailleurs cela n'a pas forcément besoin d'être imposé par la loi ou la pression sociale de "bien-pensance", il suffit que cela fleurisse ici et là pour rééquilibrer.
Et les jeux de rôle peuvent participer à ces petites touches volontaires, comme les autres domaines, jusqu'à ce qu on accepte cette diversité sans se sentir systématiquement aggressé ou trahi.
Au Canada, 5000 livres jugés néfastes aux Autochtones, dont Tintin, Astérix et Lucky Luke ont été détruits...
Voilà où peut mener l'idéologie, à l'autodafé...
Discutons, échangeons des arguments, polémiquons, soyons passionnés, mais ne brulons pas les livres qui ne nous plaisent pas, car c'est la porte ouverte à l'obscurantisme le plus total.
NotfreydC'est consternant : Farenheit 451 avant la lettre.
J'ai lu l'article cité par Jay : une "gardienne du savoir" autoproclamée, ça n'est guère réjouissant. L'interidction faite aux non-autochtones d'écrire sur les autochtones non plus.
SenradSachant que : Livres détruits : la « gardienne du savoir » n’est pas Autochtone.
Jay
Et qu'on parle d'une institution catholique (le " Conseil scolaire catholique Providence, qui regroupe 30 écoles francophones dans tout le Sud-Ouest de l’Ontario"). Au Canada. Donc pas mal de remise en contexte à faire. Le geste me révulse tout autant, je précise.
Mythomane et manipulatrice, la dadame... Ça craint
Je me permets une réflexion. Un point est à mon sens très intéressant dans ce que tu écris, c'est l'exemple que tu prends d'un jeu de rôle qui présenterait un univers où "l'égalité homme/femme est (bien) réelle".
Ce jeu de rôle serait-il engagé ? Selon moi, non. Pourquoi ? Parce qu'il ignorerait notre réalité où ce n'est pas le cas, où cette égalité n'existe pas, et parce que d'une certaine manière, il balayerait le problème sous le tapis, comme s'il n'existait pas. Je ne dis pas que c'est un mauvais choix, que c'est impossible, ni rien, simplement que ce jeu de rôle ne serait à mon sens pas engagé.
De la même manière, un jeu de rôle qui présenterait un univers dans lequel les couples homosexuels sont parfaitement intégrés et ne suscitent absolument aucune réflexion négative ni malaisante, aucune haine ni violence (des réactions réelles dans notre réalité), ne serait à mon sens pas engagé.
Pour qu'il y ait engagement, je pense qu'il est important que l'univers du jeu de rôle "copie" les problèmes sociétaux propres à notre univers d'une façon ou d'une autre, même par métaphore (cf. les X-Men), POUR les dénoncer. Donc, si un jeu de rôle souhaite défendre la cause des femmes et s'engager dans ce combat, je pense qu'il devrait par exemple faire que les femmes dans son univers subissent des violences, et qu'il soit écrit que ce n'est pas acceptable, que ce soit dénoncé, que dans l'univers même du jeu de rôle, ces discrimations et violences soient une problématique, créent des tensions et soient considérées comme anormales et combattues par certains personnages, notamment par les PJ (et si un PJ est sexiste ou machiste, il n'est qu'un personnage, il ne représente en rien les opinions du joueur qui le joue, et son évolution au cours du jeu pourrait être très intéressante et très forte et tendre vers une remise en question).
Pour moi, ce sont deux engagements bien distincts. Celui auquel je donne la préférence est celui qui traite vraiment le sujet.
Comme jouer à l'Appel de Cthulhu dans les années 20 avec le racisme que l'on connaît. En se confrontant en jeu à ce racisme et en le combattant à travers nos personnages, on dénonce le racisme. En revanche, si on joue pépére, et c'est un droit bien évidemment, avec blancs et noirs égaux (parce qu'on ne pose pas la question de savoir s'ils le sont ou non), sans aborder la question du racisme ni de la ségrégation, bah on ne dénoncera rien et on ne combattra rien. Là se pose aussi la question : est-ce qu'on ne joue que pour s'amuser ?
Personnellement, non, je joue parce que j'aime raconter des histoires, et si ces histoires incorporent des problématiques comparables à celles de notre réalité, c'est selon moi une richesse supplémentaire, de la même manière que les univers médiévaux-fantastiques s'inspirent souvent de périodes et de cultures historiques, mais je n'irai pas les chercher, il faut qu'elles servent l'histoire. Par exemple, introduire l'idée d'un PNJ féminin qui serait discriminée du fait de son genre ne me semble pas différent d'introduire un PNJ homme ou femme pauvre qui lutterait contre une injustice socio-économique.
Je précise que je me moque de traiter ce genre de sujets dans un jeu de rôle, parce que je joue pour m'amuser et pour raconter une histoire. Ci-dessus, je n'ai voulu que partager ma vision d'un jeu de rôle engagé, s'il fallait du point de vue de ses auteurs qu'un jeu le soit. Il faudrait donc qu'il propose un univers proche de notre réalité quant aux causes pour lesquelles il est engagé, que les situations soient comparables.
- hudrak
je ne crois pas me tromper en disant que la dernière fois que des livres ont été brûlés, ce fut sous le régime hitlérien ... je ne vois pas comment on peut avoir de la sympathie pour ce mouvement de la cancel culture ... à moins d'adhérer à ces idées facistes ...
- Griffesapin
je ne crois pas me tromper en disant que la dernière fois que des livres ont été brûlés, ce fut sous le régime hitlérien ...
alanthyr
Malheureusement, non :
Il y a des centaines d'autres exemples dans l'histoire contemporaine à plus ou moins grand échelles et au nom d'un nombre tres varié d'idéologies.
J'ai mis celui la parce que c'est le plus récent que j'ai en tête il y evidemment plein d'autre avec plus ou moins de résonnance ou de volume (si cela à vraiment une importance).
- Utilisateur anonyme
- et
- alanthyr
si tu te trompes malheureusement :
En 1966, pendant la grande révolution « culturelle » prolétarienne, le Président chinois Mao autorise les gardes rouges à brûler les livres des auteurs classiques, à détruire l’architecture traditionnelle et les temples anciens (bouddhistes pour la plupart). Dans la foulée, les mosquées ont été soit fermées soit détruites.
En 1998, les autorités chinoises ont fait détruire 50 000 exemplaires d’un mensuel appelant à la libéralisation du régime...
Dans le cadre du maccarthysme, le 16 juin 1953, les autorités américaines brûlent 30 000 ouvrages appartenant à des «gens de gauche»...
En 2004, les jeunes «poutiniens» russes se donnent pour mission de «purger la littérature russe» des auteurs indésirables. Les jeunes acquis à la cause de Poutine brûlent sur la place publique, les ouvrages honnis de Pelevine et Sorokine...
L’État islamique aurait détruit plus de 2000 livres de la bibliothèque de Mossoul en Irak …
j'avoue que moi, j'ai bien envie de brûler les messages remplis de fautes de StanLaBagarre, je trouve cela insupportable... bon je vais les zapper à la lecture.
j'avoue que moi, j'ai bien envie de brûler les messages remplis de fautes de StanLaBagarre, je trouve cela insupportable... bon je vais les zapper à la lecture.
Griffesapin
Et pourtant je t'assure que j'essaye de me relire, prendre mon temps et editer pour palier au maximum ma dyslexie.
Si métaphoriquement les bruler te fait du bien, je t'en prie.
J'ai conscience que ma prose ne traversera pas les siècles.
Après, la justesse de ce choix au niveau de la compréhension, je n'en sais rien, d'autres l'ont fait avant, notamment aux USA mais je n'ai jamais lu ces ouvrages...
Pourtant de très gros jeux le font depuis des lustres.
La raison invoquée de gagner de la place
La raison est :
- d'être plus clair quand on a des passages qui parlent des deux côtés de l'écran dans un même paragraphe
- Et de se permettre de ne pas, du coup, avoir à répéter "le meneur" et "le joueur" (et donc effectivement de gagner en place et en efficacité, tout comme les jeux qui distinguent la joueuse et le personnage par exemple).
2. Il n'y avait pas d'acte militant là-dedans, ou en tout cas, ce n'était pas pensé comme tel. Mais étant donné les réactions, (Julien tu corriges si tu n'es pas d'accord, là j'écris par rapport à ta réponse dans les 1res pages) si pour certains c'est militant, il l'assume et plutôt deux fois qu'une.
En gros. C'est plutôt "si ça fait réagir, c'est qu'au final c'est pas un mal". Personnellement, si tout le monde avait juste regardé le truc sans prendre la peine d'expliquer sur des pages que c'était une faute, que ça tuait la langue, que c'était pas normal, que c'était excluant (je laisse les gens réfléchir sur le délicieux paradoxe de ce ressenti sans pour autant admettre le ressenti de certaines des concernées, justement), que c'était inutile, etc... je me serais même dit que c'était anecdotique. Et le voir provoquer tant de réactions, souvent totalement exagérées, et mâtinées de leçon de militantisme (ce qui est toujours drôle... inconvenant mais drôle), me fait dire qu'il y a bien un malaise et j'assume le fait que ça remue un peu tout ça.
Parce qu'au final, même s'il y a des oppositions, du troll, et des positions un peu victimaires à certains moment (qui tiennent du "on peut plus rien dire" et "le camp du bien on peut pas parler avec"), ça parle, ça discute, et ça expose des opinions... Dans une période où la fenêtre d'overton se déplace inexorablement, c'est plutôt cool.
- alanthyr
merci de m'avoir corrigé. Néanmoins, peu importe l'idéologie ou la religion, quand tu en arrives à ça, le dénominateur commun reste ces idées nauséabondes ...
Comment dire... Les Spartakistes allemands ont été assassinés en 1919, il me semble.
Au cas où : les soviets sont écrasés en 1921. Staline se marre bien dans son Union dite soviétique donc dite communiste.
Alors l'autre qui brûle les livres c'est bien une copine des nazis qui n'ont rien des gauchistes qu'ils viennent d'assassiner quand ils arrivent au pouvoir.
décidément tu ne t'en remets pas de ce délicieux paradoxe ... comme quoi il ne te faut pas grand chose ...
alanthyr
Et si seulement c'était le seul paradoxe me concernant ...
Alors c'est pas parce que j'ai utilisé ce terme avant te concernant que je parle spécifiquement de toi. Mais c'est marrant que tu le prenne pour toi.
- alanthyr
merci de m'avoir corrigé. Néanmoins, peu importe l'idéologie ou la religion, quand tu en arrives à ça, le dénominateur commun reste ces idées nauséabondes ...
alanthyr
Dans le cas canadien, j'ai l'intime conviction qu'il s'agit surtout de l'effet d'un égo surdimensionné.
Ils disaient agir pour le bien de tous, mais en réalité, ils prenaient plaisir à jouer les dieux, à voir les hommes ployer genou devant eux.
- Elfes, tome 13 -
ben c'est surtout qu'il n'y a pas de paradoxe me concernant dans ce fil de discussion ... en fait, c'est surtout le qualificatif "déliceux" qui est notable ... comme si tu avais un sentiment de revanche en fait ... ce qui est totalement absurde vu que tu ne connais aucun ou presque des intervenants sur ce forum ...
- Julien Dutel
décidément tu ne t'en remets pas de ce délicieux paradoxe ... comme quoi il ne te faut pas grand chose ...
alanthyr
Et si seulement c'était le seul paradoxe me concernant ...Alors c'est pas parce que j'ai utilisé ce terme avant te concernant que je parle spécifiquement de toi. Mais c'est marrant que tu le prenne pour toi.
Julien Dutel
Je ne vois rien dans ses mots qui puisse indiquer qu'il l'aurait pris pour lui. Conséquemment, je ne comprends pas cette réaction.
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