Le capitalisme déraisonné tue-t-il le jeu de rôle ? 107
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Vouloir gagner sa vie est chose, vouloir toujours plus, une autre... quand on veut pas voir la réalité en face, ce n'est plus une erreur mais une faute.. est ce que c'est de la mauvaise gestion? Peut-être.. mais pour moi, non clairement..
Sur le côté déraisonnable, cela me fait un peu rire sous cape... oui c'est relativement subjectif mais on peut appliquer ton raisonnement à la morale et là, on fait quoi? Où est la limite objective/subjective? Les valeurs acceptées par le plus grand nombre? Alors, dans ce cas, le capitalisme actuel est bien déraisonnable puisque contraire au bien-être du plus grand nombre..
Le terme "Déraisonné", comme dit plus haut, est on ne peux plus polémique: chacun trouvera raisonnable, ou non, selon sa propre vision des choses.
Que penses-tu des échanges postés plus haut autour de la notion de décision absurde ? Parce que, dans les livres que j'ai cités, les exemples abondent d'entreprises qui en prennent et vont droit à l'échec, pour diverses raisons où peuvent entrer une mauvaise communication interne, une absence de contrôles suffisants ou la cupidité de la direction (c'est le nom correct pour "privilégier l'optimisation des objectifs financiers"). A mon sens, au-delà d'un certain point, ce n'est plus une question d'opinion mais bel et bien un dysfonctionnement mesurable qui a été étudié.
On peut aussi aborder la chose du point de vue économique. Dans ce domaine, on n'utilisera certes pas "déraisonnable", mais le mot"débridé" a tout son sens. Il signifie "non contrôlé, non régulé". Les exemples de marchés non régulés qui échouent à se réguler seuls et mènent à une crise économique (ou à des dysfonctionnements graves) existent, là encore, et ont été dénoncés par plusieurs économistes depuis un bon siècle.
Je confirme que les bouquins de JDR sont un placement assez sûr pour peu que l'on ait des goûts en matière de JDR qui soit partagé par le plus grand nombre. J'en veux pour preuve la revente récente des certains de mes bouquins à un prix correct me permettant de dégager du capital pour un achat annexe.
En fait, acheter des bouquins de JDR, c'est mettre son argent de côté d'une manière bien plus sûre que dans un coffre fort à la maison ou même encore à la banque. Alors oui, il y a toujours une petite perte lors de la revente, mais pour peu qu'on soit soigneux et qu'on en demande un prix cohérent, il y a toujours moyen d'en retirer un bon prix.
Après j'ai bien entendu dans ma bibliothèque si j'ai des raretés qui valent cher, j'ai aussi des bouquins qui ne valent pas un copec, je vous rassure.
Le capitalisme à cet étrange paradoxe assez unique, il est en crise à cause de surproduction chronique. En gros, il est son propre ennemi.
Moi dans l'affaire SD ce qui m'étonne c'est que cette boite fait faillite pour x raisons alors qu'elle détenait une des licences les plus juteuses du jdr ! A savoir l'appel de cthulhu !!! Pour moi c'est incompréhensible.
Ça me rappelle la boite française qui éditait confrontation à ses débuts. Le jeu marchait super bien pdt plusieurs année puis ils st rachetés par plus gros avec un developpement a l internationale. Et bien qu ils aient lancé plein de super projets ( le jdr cadwallon, jeu de plateau nemesis, AT43 ...) crac ils font faillites aussi. Je résume peut être rapidement mais de l'extérieur c'est ce que j ai comme impression.
- Utilisateur anonyme
Moi dans l'affaire SD ce qui m'étonne c'est que cette boite fait faillite pour x raisons alors qu'elle détenait une des licences les plus juteuses du jdr ! A savoir l'appel de cthulhu !!! Pour moi c'est incompréhensible.
Ça me rappelle la boite française qui éditait confrontation à ses débuts. Le jeu marchait super bien pdt plusieurs année puis ils st rachetés par plus gros avec un developpement a l internationale. Et bien qu ils aient lancé plein de super projets ( le jdr cadwallon, jeu de plateau nemesis, AT43 ...) crac ils font faillites aussi. Je résume peut être rapidement mais de l'extérieur c'est ce que j ai comme impression.
helios
A priori SD avait aussi des salariés. Les charges fixes que représentent le salariat pèsent très lourd, et dans un milieu comme le jdr, elles peuvent condamner rapidement n'importe quel éditeur.
[message supprimé]
D'autres ont des salariés aussi et s'en sortent pourtant... Le tout est peut-être de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre ou, on est pile dans le sujet, d'avoir une ambition capitaliste pas trop déraisonnée.
Gollum
Ce n'est pas forcément le capitalisme le problème. Ce sont aussi les attentes toujours grandissantes de qualité (et l'augmentation des coûts de production), et le fait d'offrir toujours plus de choses aux souscripteurs. Il suffit que quelques éléments soient mal calibrés et tout peut s'effondrer. Et le fait d'avoir des salariés peut obliger à faire des souscriptions pour rentrer de l'argent, car les ventes boutiques se sont effondrées ces dernières années, et ne suffisent plus forcément à payer les salaires.
- Christophe12004
Tout est relatif.. cela a fonctionné tout un moment.. mais vu le retrait de la licence dd5 de la part de bbe, je pense qu'elles sont de plus en plus onéreuses aussi..
Et que plusieurs paramètres peuvent expliquer ce genre de situation.. il suffit de pas grand-chose pour qu'une pme coule aujourd'hui..
Ben un peu qd même... je pense qu'il n'y a jamais eu autant de concurrence dans ce secteur.. n'est-ce pas ce que nous rabâche le néolibéralisme? L'ouverture à la concurrence est bénéfique pour tous?
Ben un peu qd même... je pense qu'il n'y a jamais eu autant de concurrence dans ce secteur.. n'est-ce pas ce que nous rabâche le néolibéralisme? L'ouverture à la concurrence est bénéfique pour tous?
Christophe12004
Ce que je veux dire : c'est que ce n'est pas le fait que Sans Détour soit capitaliste le problème de sa chute (toutes les maisons d'édition le sont, il faut bien gagner de l'argent pour produire des jeux).
- Derle
Ce n'est pas forcément le capitalisme le problème. Ce sont aussi les attentes toujours grandissantes de qualité (et l'augmentation des coûts de production), et le fait d'offrir toujours plus de choses aux souscripteurs. Il suffit que quelques éléments soient mal calibrés et tout peut s'effondrer. Et le fait d'avoir des salariés peut obliger à faire des souscriptions pour rentrer de l'argent, car les ventes boutiques se sont effondrées ces dernières années, et ne suffisent plus forcément à payer les salaires.
Loludian3737
Je suis tout à fait d'accord avec cette analyse. Mais dans le cas de Sans Détour, à mon avis, il n'y a pas que ça... Bon, ceci dit, c'est hors sujet, j'arrête donc.
Tout est relatif.. cela a fonctionné tout un moment.. mais vu le retrait de la licence dd5 de la part de bbe, je pense qu'elles sont de plus en plus onéreuses aussi..
BBE n'a jamais eu la licence de D&D5. Ils étaient traducteurs et distributeurs. Mais la licence (toutes les licences internationnales, en fait) appartiennent à Gale Force 9. Donc il en va de même pour Asmodee désormais : ils n'ont pas la licence, il sont sous-traitants de GF9.
Et David, le patron de BBE, l'avait bien dit : D&D5 en sous-traitance, ce n'est pas si juteux, justement.
En l'ocurence ce sujet a été crée après le témoignage d'un employé de Sans Détours qui pointe l'opacité de l'emploi de l'argent par les dirigeants comme cause de la faillite de l'entreprise.
Je troll pas (promis), mais 2-3 considérations:
1/ Vous savez ce qui se passe dans vos boites vous? Perso je suis à un certain niveau et j'ai aucune idée de ce qui se passe au dessus stratégiquement et financièrement parlant...
2/ L'auteur du billet a envie de lancer ses propres projets, il est bien naturel qu'il cherche à se distancer de SD. Ça ne veut pas dire qu'il n'était pas au courant. Ou voir tout simplement le premier point.
3/ Pour le trop gourmand, on entend à longueur de temps que le jdr c'est pas rentable. On va pas reprocher à des entrepreneurs d'essayer de vivre correctement. Ca s'appelle pas du capitalisme ça...
Mon avis perso c'est que ça a magouille de tous les côtés, sans respecter aucun des principes de bonne gestion, et en pensant qu'ils s'en tireraient toujours (d'ailleurs je dis ça, je dis rien, mais ça sera intéressant de voir dans quelques années si les "dirigeants" sont loin du jdr ou pas, ou s'ils ont pas d'autres boites opérant pareil). J'ai connu des mecs comme ça qui se définissaient comme entrepreneurs et se pensaient plus malin que tout le monde. Certains sont toujours en activité. Moi je me suis cassé quand j'ai pu (je comprends aussi du coup l'auteur du billet sur ce point).
Enfin, je vois pas trop le rapport avec le capitalisme en l'occurrence...
- Bruno LM
Ben, le rapport, c'est que c'est plus facile de taper toujours sur le même.
Certaines personnes sont "pour" le capitalisme, d'autres sont "contre", et il n'y a pas d'argumentation valable, ils resteront "pour" ou "contre", c'est tout.
Le "billet d'humeur" d'un "ex-salarié", ou prétendu tel, n'engage que lui. Après tout, qui encenserai son ex-employeur, surtout après s'être fait viré? Que savait-il réellement? Que voulait-il savoir? Etc. Ses propos n'engage que lui, et ne sont nullement une argumentation ou une accusation digne de foi. Au minimum, il faudrait la confronter à la défense des dirigeants de SD (qui pourrait fort ressembler à: "hé, mec, c'est TOI qui a signé les papiers, je te rappelle...")
Quand aux accusations, ou sous-entendu, laissant entendre que les dirigeants de SD en voulait trop, toujours plus, et même plus que ça, elles ne reposent sur rien d'autres que des fantasmes. On n'en sait rien, et de semblables sous-entendus furent proférées pour nombre d'autres dirigeants et entreprise, y compris BBE, et se sont révéles totalement fausses. Quand on ne sais pas, on n'affirme pas. Quand on à pas de preuve, on dit "peut-être".
Mais c'est plus facile d'accuser, surtout toujours le même.
- Senrad
- ,
- Christophe12004
- et
- Ombreloup
Oui, enfin, bon, le dirigeant est quand même le responsable ultime d'une entreprise car, c'est lui et lui seul qui a la décision finale. Et là, vu le nombre de bourdes accumulées, il y a pas photo : il en a laissé passer des tonnes !
Sinon, je suis d'accord avec ce que tu dis sur le capitalisme. Pour ou contre n'est pas une position responsable. C'est une excuse facile.
Le capitalisme n'est qu'un outil. Ce qui compte, c'est ce qu'on en fait. D'où l'importance de le raisonner et de le faire par rapport au contexte : qui dit jeu de rôle dit peu de ventes et, donc, un éditeur de jeu de rôle ne sera jamais Bill Gates, même si certaines précommandes marchent très bien. Celles qui marchent le mieux sont en effet celles qui promettent du super matériel et, du coup, forcément, celles qui vont nécessiter le plus de dépenses.