Les masques de Nyarlathotep 2
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Chapitre I - Par Angus P. Bondurant
C’est très exactement au 17 décembre 1924 que l’on peut dater le début de la série d’évènement terribles qui mena tant d’hommes valeureux à la mort dont bien sûr celle de Jack Campbell dans les conditions atroces que l’on sait.
Au seuil de l’hiver 1924 à New York plusieurs connaissances ou ami de Jackson Elias reçurent chacun un télégramme leur annonçant son retour imminent. Ce télégramme annonçait qu’Elias avait fait de sensationnelles découvertes à propos de l’expédition Carlyle. Rappelons que cette expédition partit en 1919 d’abord pour l’Egypte puis qu’elle se dirigea au Kenya où tous ses membres blancs furent mystérieusement massacrés quelques semaines après leur arrivé à Monbasa. Carlyle avait surpris son monde en organisant cette expédition car il était plus connu pour ses frasques de playboy mondain que pour un quelconque intérêt pour les mystères de l’antique Egypte. Carlyle s’entoura de ses amis mondains (Masters, Huston, Brady) mais aussi d’un égyptologue anglais le professeur Penhew. A noter que la sœur de Carlyle s’est rendue en Afrique et qu’elle y a annoncé que tout le monde avait bien été tué.
Rappelons aussi que Jackson Elias était un écrivain ayant acquis une solide renommée en tant que spécialiste de l’occultisme et des cultes de la mort. Son originalité était qu’il savait analyser précisément les mécanismes fondés sur la peur qui se trouvait à chaque fois au cœur de ces cultes.
Le télégramme du 17 décembre, expédié depuis Southampton, fut reçu par plusieurs personnes :
Angus P. Bondurant, le célèbre archéologue précolombien et meilleur ami d’Elias ;
Felix Dantard, dit Dante, artiste de cirque ;
Talbot Miller vétéran de la Grande Guerre et mécène ;
Jack Campbell, citoyen Sud Africain organisateur de safaris et obsédé par la recheche des mythiques mines du roi Salomon ;
Isaac Walcott, médecin chirurgien ;
Zachary More-Patson agent du BOI.
Ces 6 personnes se retrouvèrent dans les salons de l’hôtel Chelsea à Manhattan à 20h00 le 15 janvier après qu’Elias leur ai donné rendez vous la veille sans leur donner la moindre précision sur ce qu’il avait à leur révéler.
I - La terrible nuit du 15 janvier 1925.
Elias ne vient pas à la rencontre de ses invités et à 20h30 le courant fût coupé brutalement. Miller monta par les escaliers jusqu’à la chambre d’Elias, bientôt suivi de More-Patson, Campbell et Walcott. Elias ne répondant pas aux appels de Miller, More-Patson entreprit de défoncer la porte mais, de constitution faible et chétive, il n’obtint pour résultat qu’une épaule endolorie. Walcott parvint à ouvrir de force la porte à coup de pied. Immédiatement une forme immense et fort curieuse se jeta férocement sur More-Patson. Celui-ci ayant préalablement dégainé son arme de service tira sur l’agresseur à bout portant. La lumière revint à ce moment et les amis d’Elias constatèrent avec horreur que l’agresseur semblait être un monstre humanoïde dont la peau noire ébène était couverte de vêtements grossiers et dont la tête masquée était affublée d’une trompe rouge émergeant grotesquement de son front. Son bras semblait avoir été remplacé par une lame gigantesque qui dégoulinait de sang. More-Patson toucha une seconde fois la créature tandis que Miller la tuait en lui enfonçant la lame de sa canne-épée dans la poitrine. Miller aperçut une autre créature passer par la fenêtre pour s’enfuir grâce l’escalier de secours. More-Patson et Walcott lui emboîtèrent le pas tandis que Miller s’approchant du lit de la chambre y trouva Elias littéralement ouvert en deux. La violence des coups avaient été telle que les murs de la chambre était horriblement couverts du sang de ce pauvre Elias…
More-Patson et Walcott réussirent à abattre le fuyard dans la rue tandis qu’il essayait de rejoindre un complice qui lui parvint à s’enfuir en voiture. Le second complice abattu était lui aussi masqué et armé de la même manière que celui tué dans la chambre. Après avoir repris leurs esprits, More-Patson et Walcott se rendirent compte qu’en fait les deux « monstres » étaient des hommes de race noire de grande taille, que leur masque était cousus grossièrement et que leur arme était une grande serpe qui n’avait rien de surnaturelle. More-Patson découvrit sur l’homme une carte de l’entrepôt « Emerson Export-Import » à New York sur laquelle était écrit le nom Silas N’Kwane.
Arrivés quelques instants plus tard dans la chambre, Bondurant et Dante trouvèrent sur le cadavre du premier agresseur une boîte d’allumette provenant d’un bar situé à Shangaï et une affichette annonçant une conférence sur « le Cultes des Ténèbres en Australie ». Visiblement ces deux objets, couverts de sang, avaient été pris sur le corps d’Elias. D’autres objets furent retrouvés dans la chambre d’Elias : une lettre de M. Faraj Nazir du Caire à Carlyle, une photo de navire, une photo d’un port, une lettre de Myrial Alwright à Elias, une carte du directeur de la fondation Penhew à Londres.
La police locale, prévenue grâce à Bondurant, arriva rapidement sur les lieux. L’inspecteur Poole se chargea d’interroger les témoins pourtant encore sous le choc de la perte de leur ami. More-Patson en tant qu’agent fédéral pût échanger avec Poole. Celui-ci leur apprit que plusieurs meurtres ressemblant à celui-ci avaient eu lieu à New York ces dernières années.
Chacun décida de rentrer chez soi mais More-Patson donna rendez vous aux amis d’Elias le lendemain soir à l’hôtel Carlton où il logeait.
II – Les investigations du 16 janvier.
Dante avait dans la nuit accompagné Walcott jusqu’à l’entrepôt « Emerson Export-Import » mais sans lumière et en l’absence de toute compétence dans le domaine du forçage de serrures les deux pieds nickelés avaient piteusement rebroussé chemin tout en ressentant une certaine honte qui ne devait pas les quitter de toute la nuit.
Walcott revint dans la matinée sur les lieux avec Campbell, Miller et More-Patson. Là, profitant de la lumière du jour et de la présence des employés serviables et fort civils de l’entrepôt, ils eurent tout le loisir de d’étudier les registres de cette société. Silas N’Kwane apparût dans les registres comme importateur, et parfois exportateur, d’objets africains que lui expédiait essentiellement un certain Adja Sing de Mombasa.
De son coté, bien décidé à faire toute la lumière sur la mort de son cher ami Elias, le professeur Bondurant pris contact avec un collègue égyptologue qui lui confirma que Penhew était une sommité dans son domaine (fouilles dans la région du Haut Nil, cartographie de sites) et qu’il finançait ses expéditions grâce à une riche fondation basée à Londres. Bondurant appela aussi le professeur Cowles de l’université Miskatonic d’Arkham qui lui confirma avoir donné le 10 janvier une conférence à New York sur un très ancien culte ténébreux des aborigènes australiens faisant état d’une Chauve Souris des Sables enfermée dans une cité par un Serpent Arc en Ciel. Cowles apprit à Bondurant qu’il n’avait pas eut de contacts avec Elias (celui semblant être arrivé le 13 janvier en amérique). Avant de rejoindre More-Patson, Bondurant passa à la bibliothèque de l’université pour y chercher dans les journaux tout ce qui avait écrit sur les meurtres dont l’inspecteur Poole avait fait état. Il apparût à Bondurant qu’une série de meurtres sanglants étaient attribués à celui que les pisse-copies des pages « fait divers » nommaient Scaryface. Bondurant dressa une liste de ces meurtres :
23/11/22 : un nègre non identifié
2/4/23 : Patrick Russel, blanc, lacéré avec une marque « satanique » sur le front
16/7/23 : un blanc scarifié comme Russell
23/11/23 : Tom Evans, cheminot de 19 ans, scarifié
19/2/24 : Angus Masone, front scarifié. Un témoin (John Espender) décrit un homme immense, noir et armé d’un grand couteau.
16/6/24 : homme blanc et femme noire repêchés dans l’Hudson avec le front scarifié.
4/10/24 : un docker Mimisi Kitalu avec un symbole sur le front mais difficilement reconnaissable. Plusieurs personnes vues sur les lieux du crime.
15/11/25 : Jackson Elias…
De son coté, l’artiste de cabaret Dante fit preuve d’un surprenant à-propos en allant rencontrer l’éditeur d’Elias, Jonah Kensington. Celui venait d’apprendre la mort d’Elias et était anéanti par la nouvelle. Kensington apprit à Dante qu’Elias l’avait tenu au courant de ses recherches ce qui n’était absolument pas dans ses habitudes, ainsi Kensington avait reçu un télégramme d’Elias de Hong Kong parlant d’une vaste machination mais Kensington ne l’avait pas gardé. Convaincu que Dante cherchait à comprendre sincèrement ce qui avait amené à la mort d’Elias, Kensington finit par lui remettre les lettres et un carnet de notes qu’Elias lui avait envoyé et qu’il venait de recevoir (le 12 ou le 13). Il fût ainsi possible de dresser une partie des découvertes faites par Elias sur l’expédition Carlyle :
La lettre du 8/8/24 : Elias écrit à Kensington qu’il pense que les membres de l’expédition Carlyle n’ont pas été tués.
Dans le carnet de notes on apprend que :
8/7/24 : un certain Nails Nelson dit à Elias avoir vu Jack Brady vivant en mars 23 au Yellow Lily à Hong Kong.
Smythe-Forbes met en garde Elias. M. Kenyatha parle à Elias du Dieu de la Langue Sanglante.
29/7 ay 31/7 Elias se rend sur lieu du crime « la bande stérile » dans la forpet d’Aberdare.
7/8/24 : Sellkirk dit à Elias que lorque qu’il a trouvé les restes de l’expédition il n’y avait pas de traces des blancs malgré ce qu’en dit le rapport officiel mais seulement les corps des porteurs, déchiquetés mais pas par un animal. Selon lui les charges accusant la tribu Nandi ont été fabriquées de toutes pièces.
Août 24 : Le culte de la Langue Sanglante inconnu de sfolkloriqtes est il une version urbaine du Dieu du vent noir ?
Août 24 : Elias suppose que Carlyle a découvert en Egypte quelque chose qui l’a mené ensuite en Afrique.
Elias semble ensuite perdre la raison, son esprit semblant saisi par une immense frayeur, il écrit des choses parfaitement incohérentes.
Au soir du 16 janvier, les amis d’Elias rejoignirent More-Patson à son hôtel et chacun raconta sa journée dans l’espoir de pouvoir trouver les coupables de la mort d’Elias. C’est toutefois avec une grande perplexité qu’ils se séparèrent tard dans la nuit. More-Patson établit en dernier lieu une chronologie de l’expédition Carlyle :
3/1/19 : lettre de Farza Najir à Carlyle l’invitant à le rencontrer chez lui au Caire rue des chacals.
4/4/19 : Départ de l’expédition depuis New York. Elle comprend Robert Huston (psychologue freudien connaisseur en pictogrammes antique), Hypathia Masters (photographe), Jack Brady (Intendant). A Londres, Sir Aubrew Penhew se joint à l’expédition.
3/7/19 : Arrivée au Caire. Carlyle participe lui-même aux fouilles. Penhew annonce que les membres de l’expédition sont fatigués et vont se reposer en afrique orientale.
24/7/19 : Arrivée à Monbasa.
Août 19 ? : Disparition de l’expédition dans la région du grand Rift au NO de Nairobi.
15/1019 : Annonce de la disparition de l’expédition
Mai 20 : Erica Carlyle, sœur jumelle, attribue la mort de son frère à la tribu Kikuyu.
Plusieurs pistes restaient à explorer pour élucider cette terrible affaire : Voir les familles de membres de l’expédition, se rendre au magasin de Silas N’Kwane « le Djudju », faire des recherches sur le signe des scarifiés, donner un sens aux photos trouvés dans la chambre d’Elias, se rendre en Angleterre à la fondation Penhew…