Et sinon à part des JDR, tu lis quoi? 985
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Il est dans ma Pile-à-Lire.
Quelques dernières lectures :
J'ai plusieurs fois essayé de lire du Stephen King, j'ai toujours détesté l'expérience. Donc je n'ai pas lu sa courte nouvelle Laissés pour compte. En revanche, j'ai dévoré Les femmes Ransome de John Farris.
Superbe, toujours.
Une merveille.
- Senrad
J'ai fini La Grande Aventure du Jeu de Rôle de Julien Pirou, c'est sympa et rappelera des souvenirs aux anciens (tout en faisant découvrir les origines de notre loisir aux plus jeunes) :
- Senrad
Fini la lecture de l'intégrale Providence d'Alan Moore, arrivé à Noël. Une claque de plus (toujours, avec cet auteur)! Mais faut que je le reprenne pour tout comprendre, parce que c'est du costaud.
Il faut que je finisse l'intégrale du Cycle des épées de Fritz Leiber, avant d'attaquer Terremer d'Ursula Le Guin, toujours en intégrale au Livre de poche (ça promet de me faire aussi de longues soirées, car 1700 pages, comme Le cycle des épées). Noël, c'était chouette!
- Senrad
- et
- Utilisateur anonyme
Désolé, mon précédent message n'était pas spécialement destiné à Ragnar. Erreur de manipulation de ma part.
Session de rattrapage après les 2 premiers tomes de fondation...
Oui c'est honteux de jamais avoir lu cette somme...même pas peur !
- Senrad
- et
- Utilisateur anonyme
J'ai découvert le cycle des épées cette année, et je devrais bientôt le terminer. Pour moi, une sacrée bonne surprise.
Bonne lecture!
- Laurendi
- et
- jayjay37
Je n'ai jamais accroché. En fait, à chaque tentative de lecture, j'ai trouvé cela profondément soporifique. L'alchimie n'a pas lieu, en somme.
J'adore ce cycle, et autant la version Savage Worlds est passé totalement à côté de son sujet (à aucun moment cela n'émule l'ambiance de la cité des toges noires), autant la version Dungeon Crawl Classics est une pure merveille, dans la restitution de l'ambiance, sur le ratio nombre de pages/utilisation en jeu immédiate de chaque page, la façon de mettre en jeu la ville, techniquement parlant, comment on réussi à avoir autant d'outils utilisables instantanément en jeu, en très peu de page au final, c'est juste énorme. Et c'est prévu sur le catalogue des traductions chez Akileos pour les anglophobes^^.
- Laurendi
- et
- Senrad
Effectivement, outre la relation installée entre les deux personnages, c'est le ton que je trouve particulièrement insolite par rapport à ce que je connais de littérature fantasy : sombre comme tu le disais, mais aussi méchamment drôle. Ces deux-là ne se prennent pas au sérieux (et Fritz Leiber non plus). Beaucoup de dérision, de provocation, et ce fait, assez adulte. Et à côté de ça, une inventivité incroyable dans les quêtes proposées aux deux héros. Quelle imagination! Je trouve cette inventivité extrêmemnt poétique.
Bon bon, une fois n'est pas coutume, des maths...
Tout petit livre de 130 pages. Cet objet-là est un ovni, une claque. Je vais essayer de vous expliquer pourquoi en des mots simples.
Vous avez probablement appris au lycée les concepts de continuité, de dérivation et d'intégration de fonctions en utilisant la limite, c'est-à-dire en utilisant plus ou moins explicitement des outils de topologie.
Or, en 1961, un certain Abraham Robinson démontre (et le mot est important, je ne m'étendrai pas sur la méthode) un truc tout à fait inouï, bouleversifiant : l'existence de nombres hyperréels, c'est-à-dire de nombres actualement (et non potentiellement) infiniment petits ou infiniment grands. Ainsi nait l'analyse non standard. Inutile de dire que la chose est ardue, et passe par des démonstrations de théorie des ensembles et de théorie du langage qui ne sont pas nécessairement à la portée du lycéen moyen. Concrètement, si l'objet est compliqué à mettre en place et si son existence est ardue à comprendre, une fois établies les règles d'utilisation, son usage est d'une simplicité bouleversante.
Ainsi donc messieurs Henle et Kleinberg, du MIT, on décidé en 1979 de mettre cet outil révolutionnaire à la portée de tous, en nous proposant un livre doté d'un effort de pédagogie tout à fait remarquable : tout semble simplissime.
Encore une fois je vais essayer de vous expliquer en quelques mots le principe, sans m'encombrer de justifications, ni de rigueur de vocabulaire (désolé par avance pour les abus de langage et les raccourcis, je ne veux pas encombrer mon propos, juste donner une idée de la méthode).
Ils identifient tout nombre réel à une suite dont chaque terme est le nombre en question.
Ainsi, par exemple : 3 est identifié à (3 ; 3 ; 3 ; 3 ; ... )
Ils démontrent que l'égalité, les inégalités et les opérations de base conservent entièrement leur validité dans ce contexte, dès lors que c'est le cas pour presque-tous-les-termes de ces suites, c'est-à-dire pour tous les termes sauf un nombre fini.
Par exemple, relativement à l'égalité, les deux suites (4 ; 4 ; 3 ; 3 ; 3 ; ... ; 3 ; ...) et (3 ; 3 ; 3 ; ...) sont identifiées au même nombre réel, à savoir 3, car il y a égalité de presque-tous-les-termes de la suite, c'est-à-dire de tous les termes sauf d'un nombre fini de termes.
Mais alors, considérons la suite (1 ; 1/2 ; 1/4 ; 1/8 ; 1/16 ; ... ), et identifions-la à un certain nombre (qui n'est pas réel, et est appelé hyperréel, en l'occurrence un hyperréel infinitésimal) que nous appellerons h. Pour tout nombre réel strictement positif a, il existe un rang de la suite (1 ; 1/2 ; 1/4 ; 1/8 ; 1/16 ; ... ) à partir duquel tous les termes de la suite sont strictement inférieurs à a. Ainsi (1 ; 1/2 ; 1/4 ; 1/8 ; 1/16 ; ... ) est strictement inférieure à (a ; a ; a ; a ; a ; ...) pour presque-tous-les-termes, et donc 0 < h < a pour tout réel a strictement positif. Et là, c'est le drame ! ou le miracle, plus précisément, on a trouvé un nombre strictement positif qui est plus petit que tous les réels strictement positifs, un nombre factuellement infiniment petit.
De même, considérons la suite (0 ; 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; ... ) et identifions-la à un certain nombre (qui n'est pas réel, et est appelé hyperréel, en l'occurrence un hyperréel infini) que nous appellerons H. Pour tout nombre réel A, il existe un rang de la suite (0 ; 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; ... ) à partir duquel tous les termes de la suite sont strictement supérieurs à A. Ainsi (0 ; 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; ... ) est strictement supérieure à (A ; A ; A ; A ; A ; ...) pour presque-tous-les-termes, et donc H > A pour tout réel A. Et là, de nouveau, le drame, on a trouvé un nombre qui est plus grand que tous les réels, un nombre factuellement infiniment grand.
Evidemment, tout cela est fait dans le livre avec toute la rigueur nécessaire (via des renvois à des annexes pour voir les démonstrations formelles). L'enjeu, évidemment, est que la notion même de limite disparaît, les calculs de dérivation, d'intégration deviennent, grâce à ces hyperréels, d'une simplicité bouleversante. La suite du livre détaille tout cela, avec une facilité qui fait peur.
Et le lecteur d'écarquiller les yeux en se disant : la vache !
PS. Le mathématicien trouve cela tellement facile qu'il n'y croit pas, au début, il se dit qu'il y a une erreur quelque part, que c'est trop beau pour être vrai. Mais non, aucune erreur.
- Derle
- et
- Gollum
ça sert à quoi ?