Maquettiste / Mise en Page 30

Le questionnement initial et les échanges qu iont suivi m'amènent à exposer deux niveaux de réflexion.

1) Le premier, plus général : ce n'est pas parce qu'un outil performant existe que le premier béotien venu saura en tirer le meilleur parti. Pour tirer le meilleur parti d'un logiciel de PAO, il me semble nécessaire de bien connaître les concepts, les "règles" de la mise en page, les notions pointées plus haut qui touche aux détails locaux (chasse, etc.) ou l'équilibre d'ensemble (gris typographique, etc.).

J'incline à penser que, comme cela a déjà été souligné plus haut, c'est la sobriété qui devrait primer. Qu'un document court (2-4 pages) soit un peu déstructuré, chargé, passe encore (quoique...). Mais un document long mis en page de façon trop chargée, c'est la mort assurée du lecteur avant la fin du premier chapitre. Et les exemples de productions rôlistiques "mortelles" ne manquent pas : titraille à la police illisible, filigrane envahissant qui rend la lecture de la page entière malaisée, déséquilibre de placement de texte et d'illustrations, etc.

Un auteur rôliste qui se chargerait lui-même de la mise en page de sa produciton devrait donc doublement se demander si ce qu'il produira sera lisible : dans le fond et dans la forme.

2) Sur le plan pratique, j'invite les curieux à tester Scribus. Non que je pense que ce soit le meilleur outil dans le panorama de la PAO, mais parce qu'il est gratuit et qu'il permet donc à un curieux de toucher du doigt quelques bases de la PAO et, peut-être, de mieux comprendre les contraintes qu'exposerait un spécialiste de PAO à qu iil demanderait l'aide pour la mise en page.

Je te rejoins tout à fait là dessus Xaramis !

Pas en tant que spécialiste, mais en tant qu'amateur, justement. J'ai suivi avec attention plein de tutos sur la question et mes productions se sont bigrement améliorées, même si elles sont encore très loin d'atteindre un niveau professionnel, évidemment. Rien que le choix des polices doit être fait avec intelligence (éviter les sans sérif pour les textes longs, par exemple, car les empattements des sérifs mettent la ligne d'écriture plus en relief et reposent ainsi l'oeil du lecteur)...

Quant au logiciel, il vaut beaucoup mieux en utiliser un que l'on maîtrise très bien, qu'un super truc de la mort qui tue qu'on ne maîtrise pas du tout. On peut déjà obtenir de très bons résultats rien qu'avec Word ou LibreOffice si on sait vraiment les utiliser (et par vraiment, j'entends vraiment : maîtrise des styles de paragraphes, de pages, des textes flottants, etc.).

Evidemment, pour une mise en page plus complexe, un logiciel plus pro (Scribus est un bon début pour s'entraîner, vu qu'il est gratuit) sera nécessaire. Mais avant de les utiliser, on peut se poser une question : a-t-on vraiment besoin d'une mise en page plus complexe ? La sobriété de celle de Maléfices (éditions 1 à 3) ou de Rêve de Dragon 2e édition par exemple sont pour moi des exemples de modèles à suivre.

Mais avant de les utiliser, on peut se poser une question : a-t-on vraiment besoin d'une mise en page plus complexe ? La sobriété de celle de Maléfices (éditions 1 à 3) ou de Rêve de Dragon 2e édition par exemple sont pour moi des exemples de modèles à suivre.

Gollum

La sobriété n'est pas nécéssairement l'opposé de la compexité. Et d'expérience, j'aurais même tendance à dire que la sobriété est souvent la plus complexe à mettre en oeuvre. Pour preuve, le courant minimaliste (less is more pour les connoisseurs) impose une rigueur et un oeil aguerri. Ici, pas d'artifice graphique pour masquer les éventuels défauts. Ta grille doit être impeccablement pensée car le moindre déséquilibre sautera immédiatement aux yeux.

Je donnerais volontiers un cours magistral pour partager trois decennies d'activité dans ce domaine, mais en même temps, le forum et un clavier ne sont pas les vecteurs idéaux pour ça. SI le sujet t'interesse, je te recommande chaudement la lecture des ouvrages d'Ambrose & Harris :

• Format
• Maquette
• Grilles
• Couleur
• Typographie
• Impression et Finition

Ah mais nous sommes plus que d'accord !

Ce que je voulais dire, c'est que la simplicité ne nécessite pas de logiciels aussi performants qu'une mise en page avec fonds de page parcheminés, marges colorées jusqu'aux extrémités, cadre de textes aux bords imitant le papier déchiré et effets d'ombre projetée pour bien les détacher du reste de la page (auquel cas, pour le coup, Word et LibreOffice vont ramer sérieusement)... Mais pour le concepteur, en effet, la simplicité sera bien plus complexe à mettre en œuvre car tout défaut sautera immédiatement aux yeux, comme tu le dis très justement.

Et je te rejoins aussi sur le fait que ce qui compte, c'est la conception dans sa tête avant de songer aux outils qu'offre le logiciel. Et c'est là un piège dans lequel tombe facilement le débutant : on a plein de beaux jouets, alors on veut les utiliser (je parle d'expérience !).

Merci beaucoup pour ces références que je vais m'empresser d'aller les regarder !

Mon point de vue d'amateur qui s'est lancé dans la mise en page il y a 4/5 ans :

- Avant de vouloir faire de la MeP, vos textes doivent être nickels : clairs, relus 100 fois, plus aucune faute ...

- Essayez vous à Scribus, ça vous permettra de voir à quoi ressemble et comment fonctionne un logiciel de PAO.

-Ensuite, vous verrez si ça vous plait. Il ne faut pas se mentir, c'est un métier très spécial, qui requiert d'être très organisé, très pointilleux et très méticuleux. Ça ne plaira clairement pas à tout le monde.

- En tant qu'amateur, n'espérez pas faire une maquette nickel et géniale au bout d'un mois ! Y'a plein de concepts à saisir, à ne pas oublier et des centaines de micro-détails à régler pour avoir un rendu vraiment "pro". Même si vous vous y mettez sérieusement, vous allez bouffer de la lecture et du tuto pendant des heures, et surtout, il va falloir faire des maquettes, et s'améliorer petit à petit.

Moi ça m’a pris une dizaine de projets maquettés (sur 4 ans), avant d'oser montrer ce que j'arrivais à faire. Et je sais que j'ai encore beaucoup de taff et une grande marge de progression devant moi.

Organisons un foulancement pour faire graver ces conseils dans des tables de la loi du maquettiste.

Ça ne fait pas quatre ans que je m'y suis mis, mais je souscris entièrement !

Par contre, j'ajouterais quand même une chose : tout comme le dessin, c'est passionnant. Et quand on fait ça en amateur (c'est-à-dire pour son plaisir, sans aucune contrainte de temps ni de résultat), on ne risque qu'une seule chose : s'améliorer.

Alors, Method, si tu ne trouves personne et si tu veux te lancer, surtout n'hésite pas. Il te faut juste du temps. À moins que tu ne veuilles vendre ton travail, évidemment, auquel cas il vaudra sans doute mieux faire appel à un pro.

c'est un métier très spécial

Je dirais même : "c'est un métier". Tout court.

Comme je l'écrivais plus haut, acquérir un outil spécialisé ne transforme pas le béotien en maître artisan. Acquérir un logiciel de PAO ne fait pas d'un béotien un maquettiste.

J'ai l'impression que les béotiens qui se lancent dans la "mise en page" de leur propre production oublient, souvent, les phase préliminaires, toute la partie des cogitations, de la conception, de l'organisation, etc.

Le simple fait de lire quelques ouvrages spécialisés aide le béotien à entrevoir que c'est comme pour un chantier : avant de commencer à poser des pierres les unes sur les autres, il vaut mieux avoir pris du temps pour cogiter à l'édifice dans son ensemble, si on veut qu'au final, ça tienne debout...

Pour ma part, je ne suis encore qu'un Béotien, mais comme le jeu que je maquette moi-même se passe en Grèce, c'est cohérent

Plus sérieusement, outre les conseils postés plus haut, j'ajoute que ça peut être une idée de refeuilleter les jeux qui vous ont le plus plu, qui vous ont paru les plus beaux et/ou les plus pratiques, pour voir comment ils sont faits.

Et je renchéris sur la clarté et la sobriétés comme buts n°1 et n°2, au-delà de la tentation de la surcharge graphique. Un document sobre sera, au pire, trop dépouillé, mais au moins on pourra lire le texte et jouer au jeu. Un document surchargé graphiquement, avec un texte gris foncé sur un fond parcheminé gris pâle, ce n'est pas lisible du tout.

Maquettiste c'est un métier c'est vrai. Mais comme tout métier, cela s'apprend. Il faut y consacrer beaucoup de temps et traverser quelques désillusions, mais avec un peu d'expérience on arrive à créer des maquettes bien sympathiques qui s'approchent, qui titillent ou (pour les meilleurs) qui ressemblent à du travail professionnel.

Beaucoup d'amateurs font aujourd'hui des choses tout a fait extraordinaires. Donc @Method, je t'encourage à tenter par toi-même l'aventure, du moment que tu as le temps et la motivation nécessaires.

Et tu pourras toujours demander de l'aide sur ce forum, personnellement j'en ai eu beaucoup pour mes propres travaux (par certains postant sur ce topic d'ailleurs )