[Bla bla] De vous à nous... 1987
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Les maigres sont censés s'épaissir à quel âge ? Bientôt 48 ans et toujours taillé comme une crevette.
C'est génétique. Certains grossissent avec l'âge, d'autres ont été gros dès leurs jeunesse, d'autres resteront toujours fin et sveltes.
Mon père est fin, par exemple. Mon grand père l'était aussi. Moi, malgré mes 5 à 10 heures de karaté par semaine (enfin, avant le confinement parce que là, je tourne seulement à une demi-heure par jour), j'ai pris le fameux bidon de la cinquantaine vers les 45 ans. Je le tiens du côté de ma famille maternelle...
Après, on angoisse terriblement les femmes avec la taille "mannequin" et les hommes avec les corps sculpturaux des athlètes de haut niveau. C'est complètement stupide ! Si certains seront maigres naturellement, et d'autres pourront le devenir avec beaucoup d'efforts, il y a tous ceux et celles qui ne le seront jamais, quoi qu'ils fassent...
Sans compter que la balance est votre ennemi. Les muscles pesant plus lourd que la graisse, quand on fait du sport, on prend nécessairement du poids. Même lorsque le tour de ceinture diminue...
Le monde est tellement plus beau avec la diversité.
Arrêtons de penser comme voudrait nous le faire croire notre société que c'est une question de volonté et d'efforts. Dans mon dojo, il y a de tout. Des maigres et des gros, des jeunes et des vieux, des hommes et des femmes... Et bien malin qui saura dire qui fait le plus d'efforts. Ou qui est capable de bouger le plus vite pour vous frapper avant que vous n'ayez le temps de réagir !
- Utilisateur anonyme
Les maigres sont censés s'épaissir à quel âge ? Bientôt 48 ans et toujours taillé comme une crevette.C'est génétique. Certains grossissent avec l'âge, d'autres ont été gros dès leurs jeunesse, d'autres resteront toujours fin et sveltes.
Gollum
Je sais bien. Je mange normalement, mais j'ai beaucoup de mal à prendre du poids. La dernière fois, c'était il y a environ 18 ans, nous étions invités chez mes beaux-parents, j'ai pris trois kilogrammes en vingt jours environ, à manger comme douze à chaque repas -- et le plus souvent au restaurant, c'est traitre le restaurant. Au retour, mon corps refusait de s'alimenter, c'était physiologique, le mot "nourriture" à lui seul me retournait l'estomac. J'ai perdu les trois kilogrammes en trois jours.
Ma grand-mère (vietnamienne) a été une crevette toute sa vie, je suis bien parti pour suivre le même chemin.
- Gollum
JayMa grand-mère (vietnamienne) a été une crevette toute sa vie, je suis bien parti pour suivre le même chemin.
Mais non, tu n'es pas une crevette, tu es une gambas
- NooB294044
Et c'est très bien comme ça !
De même que c'est très bien d'être gros, ou d'avoir le bidon de la cinquantaine... Le tout, c'est de se sentir bien et, pour être en forme, de bouger en fonction du corps que l'on a (faire une pompe quand on pèse 110 kg, ça équivaut à en faire plusieurs quand on n'en pèse que 70 ; de même pour le jogging - il faut donc faire attention à son coeur).
Bref, ce qui est néfaste, ce n'est pas le corps qu'on a, c'est la façon dont notre société le regarde. Débarrassons-nous de ça ! Oui, un corps de manequin ou un homme avec des tablettes de chocolat au niveau des abdos, c'est beau. Mais un corps aux formes arrondies, c'est très joli aussi. La preuve : il y quelque siècle, c'était le nec plus ultra de la beauté féminine.
Bref, ce qui le plus beau, c'est la diversité. Non à la monotonie ! Oui à la différence. Toutes les couleurs sont belles. Et toutes les formes aussi.
C'était la minute revendicatoire de Gollum (qui sait très bien que le mot revendicatoire n'existe pas, mais il en jette !).
Dès lors que l'on est deux, objectifier autrui ne me semble pas dispensable. En toute relation interpersonnelle, chacun est sujet quand l'autre est objet, de façon très tautologique. Je ne suis pas certain que le sujet soit en mesure de vivre autrui comme sujet, sauf à être dans une conscience télépathique commune. Cette distinction implique de nombreuses modalités de distanciation qui me semblent indispensables à la relation : politesse, pudeur, prudence, patience. Si autrui ne m'était pas objet et s'il m'était sujet autant que je le suis à moi-même, alors il n'y aurait par exemple nulle politesse. Personne n'est poli avec soi-même, puisqu'il n'y a pas cette forme de distanciation. Personne n'est pudique avec soi-même. La distinction entre le sphère intime et la sphère publique me semble même être un corollaire de celle entre sujet et objet. En revanche, évidemment, de même qu'autrui m'est objet, je suis toujours objet du sujet qu'est autrui.
De plus, ce corps qui est mien, ne m'est-il pas aussi objet ? Avoir un corps n'est absolument pas incompatible avec être un corps. Je suis même tenté de penser qu'aucun des deux ne peut être sans l'autre.
Le problème qui est avancé n'est donc pour moi pas de l'ordre de l'objectification, mais de la perception du corps d'autrui comme jouet sexuel disponible. Le problème n'est pas l'objectification, mais la négation de l'autre en tant que sujet lui-même (de lui-même, si vous préférez). Ce qui est bien autre chose.
PS. Tiens, cela me rappelle un scénar, mais lequel ?
PPS. Oups, j'arrive à être HS même sur le topic Blabla. Mille excuses.
- Utilisateur anonyme
- et
- Utilisateur anonyme
[message supprimé]
[citation supprimée]
Vivre autrui comme sujet et se représenter autrui comme un autre sujet sont deux choses très différentes. Jamais je ne pourrai vivre autrui comme je me vis moi-même, en revanche je sais qu'autrui est dans la même situation vis-à-vis de moi. Ce n'est pas une distinction de valeur entre le sujet et l'objet, mais une séparation fondamentale de l'existence qui dit qu'autrui n'est perceptible que par les sens, quand chacun se perçoit aussi (et pas seulement) par son monde intérieur. L'un des exemples les plus clairs est celui de la douleur : quand j'ai physiquement mal, je ne peux pas donner mon mal tel quel à autrui, je ne peux que l'exprimer (consciemment ou pas), et cet autrui peut recevoir cette expression, et en ressentir éventuellement une émotion et/ou un sentiment, qui n'est pas le mal (que je connais) lui-même, mais autre chose. Autrui peut bien avoir "mal pour moi", mais non point avoir "mal comme moi".
Le corps est à la fois nous et à nous. Si on est amputé d'un membre, on a perdu ce membre mais pas notre être pour autant... Mais si on perd notre corps, on n'est plus du tout (sauf si notre âme survit ; mais ça, ce n'est pas prouvé)... Bref, le corps est un des meilleurs exemples de ce qu'Heidegger appelait le da-sein (l'être-là). Lêtre oui, mais particulier, incarné...
Et l'altérité d'autrui en tant que sujet pose en effet question. Il m'apparaît tout d'abord comme un objet parmi les autres objets (minéraux, végétaux, animaux...) et, pourtant, à la façon dont il interagit avec moi, je prends conscience qu'il y a plus qu'un simple objet, qu'il y a face à moi une autre conscience indépendante de la mienne, et qui me renvoie réflexivement à ma propre conscience... Cf Husserl et Ricoeur...
Houlà, je m'arrête là car on va très loin... Jay a raison, même dans un sujet blabla on arrive à être hors sujet !
C'est le problème philosophique du navire de Thésée.
« Le navire à trente rames sur lequel Thésée s’était embarqué avec les jeunes enfants, et qui le ramena heureusement à Athènes, fut conservé par les Athéniens jusqu’au temps de Démétrius de Phalère. Ils en ôtaient les pièces de bois, à mesure qu’elles vieillissaient, et ils les remplaçaient par des pièces neuves, solidement enchâssées. Aussi les philosophes, dans leurs disputes sur la nature des choses qui s’augmentent, citent-ils ce navire comme un exemple de doute, et soutiennent-ils, les uns qu’il reste le même, les autres qu’il ne reste pas le même. »
- Plutarque, Vies des hommes illustres -
Les questions les plus candides sont les plus difficiles à résoudre, et les plus profondes. Qu'est-ce que la Beauté ? demanda un jour l'autre, très candidement.
- Utilisateur anonyme
Houla... Je n'ai pas été très loin dans l'étude d'Heidegger, lui préférant Husserl et Descartes... Parce qu'en plus d'y avoir dans le da-sein une différence entre notre être et notre corps, bien que notre corps manifeste aussi notre être, nous sommes nous-même une manifestation particulière de l'Être en général. Bref, ça va bien plus loin que ce que mon cerveau en a retenu... Et compris !
Donc à ta question candide, je répondrais en bon philosophe : oui et non. Oui, c'est le même Frazetta, doté du même talent (thèse). Mais non, son hémiplégie l'empêche d'exprimer son talent pleinement (antithèse). Son but est donc de dépasser ce handicap afin que son essence puisse se manifester à nouveau dans l'effectivité de son existence, ce qui nous amène également à envisager le concept de temps, et celui de mortalité : en aura-t-il le temps (synthèse) ? Et en guise d'ouverture, l'essence (l'artiste Frazetta) précède-t-elle l'existence (l'homme Frazetta) ou en est-elle la résultante ?
Bref, vous comprenez pourquoi je m'intéresse bien plus aux jeux de rôles qu'à la philo maintenant !
- NooB294044