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Des effets du support sur la lecture 8

Forums > Gnomes & liches

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Indépendant du numérique pas numérique, il y a des effets des polices et longueurs de lignes.

Il y a quelques études qui suggèrent que l'on mémorise mieux avec une police difficile ( pas trop difficile non plus ), en gros du serif.

Beaucoup de supports papier utilisent du serif, leur version numérique est souvent sans serif.

Sur la longueur des lignes, en numérique on ne dépasse que rarement les 80 caractères (pour un mix de raison, entre autres historiques qui font penser à la blague du diamètre de la fusée fonction de la largeur du cul d'un cheval), et ça peut descendre jusqu'à 35 (et monter à 120 ), mais il semble que des lignes plus longue rendent la lecture plus rapide

Les supports papier ont souvent des lignes plus longues que les conventions numériques.

Et d'autres vont trouver une longueur idéale à 65. A priori ça dépend aussi de la nature du texte (tweet, roman ou article de journal ).

P.S. En dehors du domaine médical, je me méfie des meta analyses, Jay en avait pointé une intéressante qui encense le papier au numérique, je voulais pointer que les facteurs de police/contraste/marge/longueur/taille ne sont pas forcément isolés sans prolonger le H.S.

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  • Casimir
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Je pencherais plutôt pour la deuxième hypothèse d'Edwin (dans le fil précédent) : ce n'est pas dû à l'écran mais à l'usage qu'on en a habituellement (loisirs, SMS, forums de discussion...) qui font que notre psychisme prend l'écriture numérique moins au sérieux que l'écriture papier qui, elle renvoie directement à l'école, l'apprentissage, et, donc, à quelque chose que l'on associe malgré nous à un contexte plus sérieux.

Je ne fais ici qu'une hypothèse. Il faudrait des études pour le prouver. Il se peut aussi que la lumière directe émise par l'écran par rapport à la lumière seulement réfléchie du livre (même combat pour l'écran de cinéma par rapport à celui de la télé) ait de l'influence sur notre cerveau... De même, il se peut qu'on considère inconsciemment l'écriture numérique comme moins importante car on sait qu'on peut l'effacer, la corriger, la modifier à l'infini, alors qu'avec un livre imprimé, eh bien il faut en réimprimer un autre. Et il se peut aussi que notre société ne considère pas encore l'écriture numérique comme aussi sérieuse que l'écriture papier, ce qui nous influencerai qu'on le veuille ou non. Même de nos jours, un travail écrit n'est pas vraiment terminé tant qu'il n'est pas imprimé... Le contexte et la connotation ont toujours beaucoup plus d'importance qu'on ne le pense.

Et attention ! Je ne parle ici que de lecture. Pour l'écriture, il a été prouvé que lorsqu'on écrit à la main, on mémorise bien mieux que quand on tape à l'ordinateur. Et la raison en est très simple : on ajoute la mémoire kinesthésique à la mémoire visuelle. On peut même rendre l'apprentissage encore plus efficace en lisant à voix haute ce qu'on est en train d'écrire (ajout de la mémoire auditive). Mais c'est crevant.

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Utilisateur anonyme

Sur l'écriture, tu n'es pas le seul l'effet est significatif

(Contrairement aux études sur la lecture, où le consensus semble plus mou)

À voir si c'est une question de support par contre, c'est peut-être plus une question de crayon/stylet vs clavier. Je soupçonne qu'on ait la même perte avec une machine à écrire. Comme le mentionne Gollum, il y a de bonnes explications au phénomène (mais je ne me rappelle pas avoir u d'études sur le sujet).

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L'étude que j'avais lue à l'occasion d'une formation d'instituteurs spécialisés (mon job) portait sur l'apprentissage des signes incas (pour être sûr que personne ne les connaisse à l'avance). Ceux qui utilisaient papier et crayon pour les apprendre en mémorisaient nettement plus que ceux qui utilisaient un ordinateur dans un lapse de temps égal.

Il ne s'agissait pas vraiment du support (écran vs papier) mais bien de la manière de manipuler ces signes : les écrire entièrement à la main ou en utiliser des tout faits en tapant sur une touche de l'ordinateur.

Si on utilisait un stylet sur une tablette en comparaison d'une machine à écrire sur du vrai papier, je pense qu'on obtiendrait à peu près les mêmes résultats : le stylet l'emporterait nettement.

Il s'agissait donc bien de montrer la supériorité de mémorisation dès que l'on fait entrer en jeu la mémoire kinesthésique, surtout pour les enfants en difficulté.

Je n'ai malheureusement pas noté les références de cette étude (des fois, je m'en veux).

Le but de notre professeur était de nous expliquer qu'il fallait donc faire gaffe aux photocopies dans les classes : les élèves n'écrivent plus trop à la main et, du coup, retiennent bien moins l'orthographe... Ce qui expliquerait peut-être pourquoi les anciens avec un simple certificat d'étude sont bien meilleurs en orthographe que les nouvelles générations avec des diplômes bien plus élevés : quand j'étais jeune et qu'il y avait une leçon d'histoire ou de géographie, on la recopiait intégralement dans notre cahier avec nos petits doigts !

Et un autre truc qu'on oublie souvent, mais qui a été montré par bien des études, c'est que quelle que soit la méthode utilisée, elle ne change pas grand chose pour les élèves doués (ils s'y adaptent de toute façon). Les élèves moyens ont tendance à rester moyens. L'influence la plus forte se constate donc surtout sur les élèves les plus en difficulté. Notamment dans ce cas, d'ailleurs : en sortant de la méthode classique d'apprentissage (orale, visuelle, avec un texte disposé de façon linéaire, à la manière d'un livre), méthode avec laquelle ils ont justement des difficultés, on les aide d'autant mieux.

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  • Utilisateur anonyme
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Gollum
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Je vais partager mon expérience, même si elle va paraitre dissonante par rapport à celles déjà exprimées.

Pour l'un de mes deux emplois, je travaille exclusivement sur des documents numériques. Question d'habitude, je n'ai aucune difficulté à mémoriser en numérique. Je prends toutes mes notes avec l'ordinateur en réunion. Avec mes deux activités je tape énormément "à la machine" et je suis devenu plutôt bon et rapide là dessus. Là encore question d'habitude. Si vous me mettez un cahier et un stylo dans les mains c'est l'enfer. Bref, question d'habitudes j'imagine.

Alors mon honnêteté intellectuelle m'oblige à préciser que : je lis plus vite que je n'écoutes, et j'ai une mémoire visuelle qui fait que je retiens mieux ce que j'ai lu que ce qu'on m'a dit. C'est important je crois de dire que toute ma vie, j'ai mieux appris dans les livres qu'en cours, et que j'ai rarement la patience d'écouter un prof m'expliquer à son rythme (ou de regarder une vidéo explicative) car je préfères et de loin, lire la doc moi-même à mon rythme, et poser des questions s'il reste des zones d'ombres. Cela fait partie de mes particularités d'apprentissage et je sais, de sources sures, que ce n'est pas comme ça que tout le monde fonctionne.

Donc, bref, pour moi 100% la machine, et pas du tout le stylo. Et autour de moi, dans l'un de mes métiers au moins, beaucoup de gens qui sont comme moi... Mais comme je ne compare qu'avec des gens qui travaillent dans les mêmes milieux que moi, lire ce fil sera intéressant.

Au passage, l'hypothèse de Gollum de l'usage "récréatif" des engins technologiques (vs l'usage sérieux des livres de cours) est peut-être à considérer dans mon cas : je passe mon temps à travailler très sérieusement sur ordinateur, entre 8 et 10h par jour. Du coup, pour moi c'est carrément du sérieux. Et en gros, tout ce qui a été dit sur "le crayon, le papier, le livre" c'est pro, l'ordi c'est pour jouer, ben chez moi c'est l'inverse : le livre papier c'est pour se détendre avec un roman, ou faire du jdr, alors que l'ordi c'est pour écrire, que ce soit des jeux ou des contrats ou des propositions commerciales, mais c'est pas pour jouer (ou très peu). D'ailleurs, je ne sais pas jouer aux jeux vidéos avec souris-clavier. Je préfères manettes, car souris-clavier pour moi ça fait "boulot". Donc ce qu'à dit Gollum, vraiment ça me parles. Mais différemment, parce que habitudes différentes. Lui instituteur, j'imagine cahier, stylo, craies et velledas. Moi informaticien/commercial/auteur, donc toujours à taper à la machine.

Hâte de vous lire...

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Ton expérience n'est pas si dissonante que ça, en fait, car elle renforce l'idée de l'importance du contexte, comme tu le soulignes d'ailleurs.

À cela s'ajoute une chose que je n'ai fait qu'évoquer rapidement : les types de mémoire. Les trois principales sont la mémoire visuelle, la mémoire auditive et la mémoire kinesthésique.

Or, tout comme on a une main dominante, on a également une mémoire dominante. L'idéal pour bien mémoriser serait de faire fonctionner les trois en même temps, mais c'est particulièrement fatiguant. On s'appuie donc généralement sur sa mémoire dominante pour être plus performant.

Pour moi, à l'inverse de toi, j'ai une mémoire essentiellement auditive. Je retiens mieux ce que dit le prof que ce que je lis. J'entends dans ma tête les musiques que j'ai écoutées avec beaucoup de détails. Mais quand j'essaie de visualiser un texte que j'ai lu, les pages sont floues.

Si je veux vraiment apprendre rapidement , c'est donc ni l'ordi, ni le stylo, mais la lecture à voix haute.

D'où le fait que j'aime bien écouter les actual plays des scénarios que je vais faire jouer. Même si ça ne se passera pas comme ça dans ma partie, ça m'aide à mémoriser tous les éléments importants.