L'évolution du rôliste... 416
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Attention aussi à la perception du morcellement de l'offre. Il existe mais n'est pas si important que ça (pour le moment). En effet, on constate qu'à part quelques arrivées et quelques départs, les participants aux divers CF et les acheteurs sont un pool de personnes assez constants. Il arrive souvent que robert* achète son D&D5, avant d'acheter tout un tas d'autres jeux du même accabit pour en utiliser des morceaux, ou simplement les lire, quitte à les revendre ensuite.
*nom fictif
- Gollum
Tout à fait. Mais quand Robert n'avait que très peu de choix, il mettait tout son budget prévu pour le jeu de rôles dans D&D et dans D&D seulement. Alors, même si ses autres achats ne représentent que 10 % de son budget, c'est toujours 10 % de moins pour D&D...
Si on était passé de 20 jeux de rôles à 50, le morcellement n'aurait statistiquement pas forcément eu beaucoup d'effets, je suis d'accord. Le truc, c'est qu'on est passé de une ou deux dizaines à un bon millier, voire plus...
Tout à fait. Mais quand Robert n'avait que très peu de choix, il mettait tout son budget prévu pour le jeu de rôles dans D&D et dans D&D seulement. Alors, même si ses autres achats ne représentent que 10 % de son budget, c'est toujours 10 % de moins pour D&D...
J'abonderais si on était encore sur des structures de gammes qui sortent un supplément par mois. Mais en fait non, Robert il a maintenant souvent les moyens de prendre tout D&D, plus Shadow of the Demon Lord, et puis cette campagne pour Lamentation, et précommander Warhammer 4, etc...
Parce qu'avant, Robert, il était étudiant. Maintenant il bosse.
Alors oui, il fait toujours des choix, parce qu'il doit partir en vacances avec Martine et leur deux marmots et puis qu'un ciné de temps en temps... et puis le toit de la maison ou les charges de copro vont tomber. Et ce bon sang de réfrigérateur à changer ! Mais en soi, en fait, il a tout de même souvent plus de moyens à consacrer (et paradoxalement moins de temps pour jouer)
Et tout l'enjeu n'est plus aujourd'hui d'ailleurs de toucher Robert... mais surtout de ramener Kevin, qui, lui, doit choisir... et qui choisit en plus entre ça et le dernier jeu AAA sur PS4.
Le truc, c'est qu'on est passé de une ou deux dizaines à un bon millier, voire plus...
Gollum
oui et non. Le millier de JDR ne touche en fait souvent que des publics restreints. Le JDR est un jeu de niche et une énorme quantité de nouveaux JDR sont des niches dans la niche qui concernent des publics ultra spécifiques. Surtout quand une grande partie sont sur du print on demand qui concernent une frange ciblée et pas forcément majoritaire des rôlistes.
Le truc, c'est qu'on est passé de une ou deux dizaines à un bon millier, voire plus...
Gollumoui et non. Le millier de JDR ne touche en fait souvent que des publics restreints. Le JDR est un jeu de niche et une énorme quantité de nouveaux JDR sont des niches dans la niche qui concernent des publics ultra spécifiques. Surtout quand une grande partie sont sur du print on demand qui concernent une frange ciblée et pas forcément majoritaire des rôlistes.
Julien Dutel
Oui, mais comme on parle de plusieurs centaines de jeux, même des jeux qui ne touchent que 0,01 % (un dix-millième) de la clientelle rôlistique, une fois accumulés, représentent entre 1 et 5 % du marché... Comme je le disais, c'est le nombre qui change beaucoup de choses. Car le nombre de jeux de rôles vendus n'a pas simplement été multiplié par 10 en 30 ans. Il a été multiplié par 100. Voire plus...
Ajout : Durant mais deux ou trois premières années de jeu de rôle, je n'achetais que du D&D. Puis j'ai acheté du D&D et du Cthulhu. Puis j'y ai ajouté du GURPS. Maintenant du Chroniques Oubliées. Je n'ai donc plus un seul jeu principal, mais 3 (parce que D&D est devenu secondaire pour moi). Je pense d'ailleurs que la plupart des rôlistes n'ont plus un seul jeu de prédilection, mais plusieurs... Et en plus de ça, il y a plusieurs dizaines d'autres jeux dans ma bibliothèque... Donc, malgré le ralentissment des parutions, et la nette augmentation de mon budget loisirs, je suis loin d'avoir la totalité des ouvrages de ne serait-ce qu'un seul jeu, parce que je m'éparpille... S'il y avait beaucoup moins de variété, j'aurais sans doute des gammes bien plus complètes. Mais voilà, l'offre est là, et elle est très alléchante... Je pense qu'on est très nombreux dans ce cas.
- Utilisateur anonyme
Heu, je m'appelle pas Robert mais j'en suis à 16 PP en route en à peine un an, et j'ai acheté plus de jeux en direct sur un an qu'en 10 ans dans ma jeunesse. Le pouvoir d'achat, ça change tout.
Oui, mais comme on parle de plusieurs centaines de jeux, même des jeux qui ne touchent que 0,01 % (un dix-millième) de la clientelle rôlistique, une fois accumulés, représentent entre 1 et 5 % du marché... Comme je le disais, c'est le nombre qui change beaucoup de choses. Car le nombre de jeux de rôles vendus n'a pas simplement été multiplié par 10 en 30 ans. Il a été multiplié par 100. Voire plus...
Attention aux impressions. Là il faudrait vraiment avoir des chiffres. Parce que personnellement je n'ai pas le sentiment, par exemple, qu'on soit dans de telles proportions pour les jeux vendus. Et surtout encore en vente. Et il est important de ne pas oublier que (malheureusement) toute une frange de ces jeux est achetée et restera lue et non jouée.
Je pense d'ailleurs que la plupart des rôlistes n'ont plus un seul jeu de prédilection, mais plusieurs...
Et je pense que ça fait longtemps... je dirais... 30 ans ? Non sérieusement hein. Personnellement, entre le collège et la fac, on jouait à des dizaines de jeux. Des dizaines. Moi même j'en avais plusieurs.
Ce sont des questions de pratiques personnelles, au final. Il y a toujours aujourd'hui des gens qui ne jouent qu'à un jeu, comme d'autres qui les multiplient. Et c'était la même avant.
Je ne dis pas qu'il y a plus de jeux hein. Mais juste que sincèrement, ça n'est pas tant ça la problématique que le nombre d'acheteurs, simplement.
Parce qu'avant, Robert, il était étudiant. Maintenant il bosse. Julien Dutel
Oh oui, ça c'est un truc qui a déjà été dit mais qu'il faut souligner. La population roliste a vieilli. On plaisante dessus avec les nouveaux venus : "Encore un pour notre projet de maison de retraite à R'lyeh !", mais ça le montre bien. Un nouveaux venu qui se présente sur quatre (voire plus) est un vieux de la vieille... Et les jeunes ne sont pas si jeunes que ça (désolé les filles et les gars, mais ne vous inquiétez pas : par rapport à moi, vous êtres très jeunes quand même)...
Donc, forcément, ça change les comportements.
De moins en moins de jeux proposent des campagnes au très long cours. Et beaucoup d'entre eux proposent des recueils de mini-aventures jouables en 1 h 30 - 2 h 00...
D'ailleurs, ça augmente peut-être l'effet papillonnage dont je parlais ci-dessus. Quand on avait essentiellement des campagnes jouables en plusieurs mois de jeux très réguliers, on se concentrait forcément sur peu de jeux, parce qu'on en prenait pour longtemps. Avec cette possibilités de petites aventures vites consommées, on peut maintenant essayer plein de trucs différents... Et on ne s'en prive pas !
Attention aux impressions. Là il faudrait vraiment avoir des chiffres. Parce que personnellement je n'ai pas le sentiment, par exemple, qu'on soit dans de telles proportions pour les jeux vendus. Et surtout encore en vente. Et il est important de ne pas oublier que (malheureusement) toute une frange de ces jeux est achetée et restera lue et non jouée. Julien Dutel
C'est pour ça que je parle de pourcentage de chiffre d'affaire uniquement. Je ne dis pas qu'il y a plus de jeux lus ou joués. Je dis simplement plus de jeux vendus... Et même actuellement !
Je laisse ceux qui le veulent aller voir le nombre de jeux de rôles différents vendus rien que sur une seule plateforme : DriveThruRPG. Je refuse pour ma part de compter ne serait-ce que ce qu'on a de disponible rien que sur la page d'accueil...
Et oui, tout le truc est là. C'est que vendu, ça ne signifie plus vendu à un prix avoisinant celui des concurrents. Avec l'avénement du PDF, 5 malheureux dollars, c'est déjà de la vente et ça sera toujours ça de moins pour une autre gamme.
Il faudrait refaire le dessin avec le wargamer penché pour ramasser une pile de pions en carton, et le simulationniste en train de rouler des dés
- Sauriak
on se concentrait forcément sur peu de jeu, parce qu'on en prenait pour longtemps.Et beaucoup d'entre nous ne finissaient pas 80% de leurs campagnes, d'ailleurs, parce que machin déménageait et que bidule finissait par se barrer.
Julien Dutel
Certes, mais ça nous mobilisait quand même pendant beaucoup de temps... Alors qu'avec les mini one-shots, on peut (presque) changer de jeu chaque fois qu'on joue...
Je pense d'ailleurs que la plupart des rôlistes n'ont plus un seul jeu de prédilection, mais plusieurs...
Et je pense que ça fait longtemps... je dirais... 30 ans ? Non sérieusement hein. Personnellement, entre le collège et la fac, on jouait à des dizaines de jeux. Des dizaines. Moi même j'en avais plusieurs.
Ce sont des questions de pratiques personnelles, au final. Il y a toujours aujourd'hui des gens qui ne jouent qu'à un jeu, comme d'autres qui les multiplient. Et c'était la même avant.
Je ne dis pas qu'il y a plus de jeux hein. Mais juste que sincèrement, ça n'est pas tant ça la problématique que le nombre d'acheteurs, simplement.
Julien Dutel
Là, je suis tout à fait d'accord.
Un, avec le fait que c'est une question de pratique personnelle (je joue à beaucoup plus de jeux différents qu'avant, même si je joue globalement moins).
Deux, avec le fait que si le nombre d'acheteurs n'a pas suffisamment augmenté, le total des ventes non plus (ou alors peut-être un peu quand même, du fait que l'augmentation de l'âge moyen des acheteurs a permis l'augmentation de leur buget jeux).
Mais par contre, je maintiens le fait que la multiplicité des offres a forcément réduit le pourcentage de parts du marché des top-ten. Je n'ai pas leurs chiffres pour le prouver, bien sûr, mais le contraire serait une aberration statistique. Ceci dit, les aberrations statistiques, ça existe... La réalité est parfois surprenante...
C'est pour ça que je parle de pourcentage de chiffre d'affaire uniquement.
Donc d'impressions, parce qu'en l'état aucun éditeur n'a jamais laisser filtrer son chiffre d'affaire, ou peu s'en faut.
Je laisse ceux qui le veulent aller voir le nombre de jeux de rôles différents vendus rien que sur une seule plateforme : DriveThruRPG. Je refuse pour ma part de compter ne serait-ce que ce qu'on a de disponible rien que sur la page d'accueil...
Attention, c'est encore un autre marché. Ce n'est pas le même que le marché boutique. (et surtout ça ne concerne pas les français, seulement les bilingue et les anglophones. Mais c'est un autre marché)
Avec l'avénement du PDF, 5 malheureux dollars, c'est déjà de la vente et ça sera toujours ça de moins pour une autre gamme.
Gollum
C'est aussi un truc contestable. C'est penser que tout le monde fonctionne avec un budget fixe alors que justement, un pdf à 5$ c'est au contraire un achat que beaucoup se permettent "en plus".
- Gollum
Oui, je ne parle pas avec l'appui de chiffres, en effet, puisqu'aucun d'entre nous n'en a... Mais je me fie tout de même à un raisonnement mathématique (statistique). Ce n'est donc pas une simple impression. C'est une forte probabilité...
Quant au fait que le marché de DriveThruRPG serait uniquement anglophone, ce n'est pas exact. Ils proposent beaucoup de choses en français (dont les produits BBE d'ailleurs) ainsi que dans plein d'autres langues. Et, de plus, il y a beaucoup d'anglophones parmi les rôliste français. Donc, un français qui achète un jeu américain ne dépensera pas l'argent qu'il y investit pour un jeu français...
Finalement, non, 5 $ pour un petit jeu n'est pas forcément un achat qu'on peut se permettre "en plus". Car les grosses gammes (comme L'appel de Cthuhu ou Chroniques Oubliées par exemple, pour parler des blockbusters que je connais bien et pas de ceux que je ne connais que de loin, comme D&D) proposent elles aussi des produits à pas cher, en PDF, lors des soldes notamment. Donc 5 $ qui partent dans un jeu de niche seront 5 $ qui n'iront pas dans l'une de ces grosses gammes, forcément...
Eh ben oui, c'est exactement ce que je suis en train de dire... Mais que tu résumes beaucoup mieux.
Ajout : Autrefois, les maisons d'édition des best sellers étaient à peu près tranquilles... Maintenant, toutes se font du soucis (et presque toutes ont d'ailleurs frisé la catastrophe à un moment ou à un autre)...
Ajout à l'ajout : donc ou la somme totale dépensée pour tous les jeux de rôles a diminué par rapport à avant (ce qui serait étonnant vu, premièremet le regain d'intérêt ces dernières années et, deuxièment le fait que la majorité d'entre nous a vieilli et dépense plus qu'autrefois,) ou leur pourcentage du marché global a effectivement diminué.
[citation supprimée]
En fait, il ne faut pas prendre le problème à l'envers : les PP sont nées parce que commercialement les éditeurs étaient étouffés avec une offre (en France) pas pléthorique et très raisonnée. Et le foisonnement a commencé à arriver au moment où le milieu a regagné en vitalité.
Oui, je ne parle pas avec l'appui de chiffres, en effet, puisqu'aucun d'entre nous n'en a... Mais je me fie tout de même à un raisonnement mathématique (statistique). Ce n'est donc pas une simple impression. C'est une forte probabilité...
Non, ça reste une intuition sur une situation qu'on ne connait pas. On ne connait ni le CA des éditeurs, ni le CA des indés, ni l'évolution du CA global du milieu.
Par contre, il existe une réalité : le JDR est en retard sur le jeu de société, mais le CA de ce dernier est en augmentation constante depuis 10 ans. Le jeu est en évolution constante.
Quant au fait que le marché de DriveThruRPG serait uniquement anglophone, ce n'est pas exact. Ils proposent beaucoup de choses en français (dont les produits BBE d'ailleurs) ainsi que dans plein d'autres langues.
C'est une très écrasante majorité d'anglophones. Les produits francophones sont des exceptions ultra minoritaires. Et surtout, c'est un site que beaucoup de rôlistes francophones ne connaissent pas (tout comme beaucoup de rôlistes ne fréquentent pas les forums).
Finalement, non, 5 $ pour un petit jeu n'est pas forcément un achat qu'on peut se permettre "en plus".
C'est exactement la raison d'être de petits pdf à ce prix. C'est le prix psychologique (en dessous de 10$ en fait) du craquage indolore. Celui qu'on (au sens large, pas tout le monde, beaucoup de monde) peut faire en se disant "c'est que 5$, c'est bon".
Ce genre de prix, justement, comptent sur l'idée qu'on "pourra se le permettre"
Car les grosses gammes (comme L'appel de Cthuhu ou Chroniques Oubliées par exemple, pour parler des blockbusters que je connais bien et pas de ceux que je ne connais que de loin, comme D&D) proposent elles aussi des produits à pas cher, en PDF, lors des soldes notamment. Donc 5 $ qui partent dans un jeu de niche seront 5 $ qui n'iront pas dans l'une de ces grosses gammes, forcément...
Gollum
Les soldes ne sont pas en concurrence avec ces jeux non plus. Parce que pendant les soldes, les gens se concentrent sur la réduction du prix et non le prix. Dans ce cas précis, sachant qu'elles sont annoncées et balisées, tu auras alors le phénomène inverse : je vais prendre CO à 5 euros plutôt que ce jeu indé à 5$ parce que j'y gagne.
Ajout à l'ajout : donc ou la somme totale dépensée pour tous les jeux de rôles a diminué par rapport à avant (ce qui serait étonnant vu, premièremet le regain d'intérêt ces dernières années et, deuxièment le fait que la majorité d'entre nous a vieilli et dépense plus qu'autrefois,) ou leur pourcentage du marché global a effectivement diminué.
Gollum
Tous les professionnels du milieu, des éditeurs aux boutiques en passant par les distributeurs, concordent pour dire que la taille du marché à diminué. Je sais qu'il est tentant de penser que c'est juste le nombre de parts de gateau qui est plus important, mais c'est faux. Le marché a diminué en taille. C'est régulièrement remis en question, avec le même argument, depuis les années 2000. Mais le fait est qu'à part quelques boutiques, une grande majorité des boutiques de JDR ont, par exemple, réduit à une étagère leur rayon de JDR, voire l'ont simplement abandonné. Ce n'est pas le signe que le marché est le même. Quand il y avait 10 jeux sur 10 étagères et que désormais il y a une étagère avec les jeux qui se vendent le mieux, c'est que la taille de ta clientèle a baissé. (les chiffres sont illustratifs, hein, pas exacts).
Tous les pros s'accordent à le dire. Pas que les éditeurs.
A un moment, il faut quand même les croire, je pense. Parce qu'ils seraient tous heureux de pouvoir dire que le marché est le même ou qu'il a augmenté.
Le paysage rôliste a changé, il faut aussi l'accepté : on a beaucoup perdu en joueurs et en personnes prêtes à acheter. Et même s'il y a un phénomène de dillution... il n'est pas, je pense, aussi important que la baisse des joueurs.
Le JDR, c'est encore une niche. Une toute petite niche. Bien plus petite qu'il y a 20 ans.
Je vais sans doute me faire massivement mais je trouve que l’offre pro s’est pas mal uniformisée : n versions de Cthulhu, n versions de Donjons, n jeux historiques, etc. Sauf ponctuellement (Numenéra), c’est pas demain la veille où on prendra une claque en lisant un Jorune ou un Miles Christi. Bref, en 15 ans, les occasions de renouvellement et de fraicheur furent rares. Les « Waw ! C’est quoi ce truc hallucinant ?! J’ai trop envie de jouer ce truc complètement nouveau ! » sont une espèce menacée.
*Met son casque et attend le déchaînement*
- Julien Dutel
- et
- Thomas Robert