Pays d'impression de nos jdrs 41
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Au delà des choix d impression dans des pays plus ou moins lointains pour raisons economiques, c est à dire avant tout exploiter la faiblesse des salaires dans ces pays et apres demain et après la Chine ce sera un autre pays jusqu à ce que la source se tarie , peut-on se poser la question de la pertinence d imprimer ?
Prenons l exemple, en matière de livres, de ces auteurs indépendants et de certaines maisons d édition qui n impriment que sur demande.
En plus extrême encore, comme on le fait pour la musique dématérialisée , pourquoi ne pas simplement proposer que des PDF ?
Alors oui, et les boites ? Hmmm... C est obligé les boites ?
Alors oui, l objet livre qui fait beau dans la bibliothèque. Mais pour cela, on n en manque pas du bel ouvrage... on ne peut pas juste un peu évoluer avec les nouvelles productions ?
Et si c était surtout une histoire de modèle économique et d habitudes de consommation ?
PS : je ne travaille pas chez Lulu;)
- Utilisateur anonyme
- et
- genesteal
Il ne me semble pas avoir parlé d écologie...
Ah... l empreinte écologique des serveurs, des tablettes...
Je parle de l opportunité d imprimer.
Mais si on discute de l'importation d ouvrages par containers sur des navires qui font le voyage Asie Europe, on va devoir sortir les calculettes pour mesurer les conséquences: écologiques, sociales, politiques.
Ou sinon y a l option d apprendre tout par coeur...
Bien sûr que rien n est parfait mais beaucoup de choses sont perfectibles. Il ne suffit pas juste de répondre non à une question.
- Utilisateur anonyme
[Hors sujet ON]
On peut se demander si un pdf est vraiment si économique en energie que ça. Une petite réflexion, un bouquin c'est imprimé une fois pour toute, une fois imprimé plus aucun cout energetique pdt l'utilisation. Un pdf, demande lui toujours de l'energie à chaque utilisation.
Bon, je pense que c'est négligeable (et encore) par rapport à une impression mais pour la musique honnetement quand je vois le nombre de personnes qui n'ecoutent de la musique qu'en streaming donc consommation de l'appareil (plus le casque sans fil) plus consommation en energie de bande passante, je suis pas sur que la dématerialisation soit un progrés dans l'économie d'energie.
Globalement, les serveurs consomment aujourd'hui 4 fois moins qu'au début des années 2000 mais la volume de donnée à été multiplié par 20 depuis les années 2000. Donc la dématerialsiation pour limiter l'empreinte energétique on oublie.
Et je parle pas de tout ces appareils au durée de vie de 3 à 5 ans avec des batteries qu'on sait quasiment pas recycler et aussi de la perte d'energie de 20 à 30 pourcent lors de la recharge de l'appareil (encore plus pour les recharges par inductions, mais c'est tellement "cool").
S'il y a des cout aussi bas, c'est aussi du au fait que le transport à l'autre bout de la planéte ne coute quasiment rien, idem pour l'energie, quasi-gratuite et a cela rajouté des salaires hyper bas dans des pays ou l'état de droit est quelques choses d'assez nébuleux...
Et comme il a été noté, en fait tout cela s'additionne, avant on avait le livre point barre, maintenant on a le livre plus le pdf, donc le cout energétique à augmenté. Donc les discours "économie d'energie" sont pour la plupart du greenwashing. Dans nos sociétés et nos systémes, plus d'energie égale croissance. Il suffit de regarder comme les courbes de croissance et de consomation d'énergies sont paralélle depuis le 19°. Et la consommation d'energie c'est la production de bien, le service lui ne crée que de la dette en majorité depuis sont intensification depuis les années 60/70 ou les dettes des pays de l'OCDE sont apparus au même moment.
[Hors sujet OFF]
Bref, aucun remors à acheter un livre papier de jdr tiré à 2000 exemplaires en moyenne. Faut garder le sens des proportions, c'est pas en n'achetant moins de jdr papier que l'on changera quoique ce soit sur cette planéte.
- BeauBarbu
Au delà des choix d impression dans des pays plus ou moins lointains pour raisons economiques, c est à dire avant tout exploiter la faiblesse des salaires dans ces pays et apres demain et après la Chine ce sera un autre pays jusqu à ce que la source se tarie , peut-on se poser la question de la pertinence d imprimer ?
On peut se la poser, et dans le sens aussi de renforcer la conviction que l'objet a son importance.
En plus extrême encore, comme on le fait pour la musique dématérialisée , pourquoi ne pas simplement proposer que des PDF ?
Parce que ça ne se vend pas assez bien. Les pdf sont pour le moment un produit secondaire, moins acheté que les livres. Le jour où ça ne le sera plus...
Ce n'est pas comme la musique que tu streames de manière passive, ou les films et série de même. Dans ces cas là tu est spectateur de ce qu'on a dématérialisé, tu peux en consommer toute la journée et la dématérialisation permet à la fois d'avoir un catalogue plus grand (avec les sites de streaming) et un catalogue transportable... Mais que tu peux consommer sans avoir à y consacrer un temps spécifique.
Le JDR, c'est un manuel d'utilisation. Ce n'est même pas comme un roman. Tu dois pouvoir te ballader dans ton JDR de manière facile et intuitive. C'est aussi un jeu qui se destine au départ à être joué en live avec d'autres gens. Un livre autour d'une table, un écran de MJ, des fiches... c'est agréable, comme les pions d'un jeu de société. Ce n'est pas pour rien d'ailleurs qu'on accessoirise de plus en plus : on a besoin de se rapprocher de ce feeling "jeu"
Alors oui, et les boites ? Hmmm... C est obligé les boites ?
C'est encore une fois parce que ça permet de redonner au jeu sa dimension de jeu. Une boite, avec des accessoires, des fiches, des pions... tu donnes au gens le sentiment qu'ils prennent un vrai jeu en main. C'est vachement bien, et encore plus pour les néophytes.
Et si c était surtout une histoire de modèle économique et d habitudes de consommation ?
Et d'envie. Les auteurs et les éditeurs peuvent aussi avoir juste envie de sortir des livres, et pas des pdf. Et des vrais beaux livres bien fabriqués, et pas de l'impression numérique comme chez lulu.
Et il ne faut pas oublier que les processus cognitifs mis en place et les informations captées lors d'une lecture sur PDF et une lecture sur papier sont profondément différentes. Il y a beaucoup d'études qui soulignent que :a lecture sur PDF permet de retenir des informations utilisant la mémoire immédiate et de retenir les détails, mais ne permettrait pas une compréhension correcte des concepts et des éléments de fond (le pourquoi et comment) ce que la lecture papier permet (en étant elle moins performante pour les détails précis). Une parmi d'autres, de Kaufmann et Flanagan 2016.
Donc au delà de l'objet, passer à du tout PDF n'est pas une solution viable. L'avoir comme complémentaire oui, remplacer le papier, non.
- Nominoe
Je comprends votre raisonnement et vos conclusions.
Je ne parle pas d'écologie parce que, comme vous le soulignez, rien n est clair et il y a un tel degré de désinformation ou de partialité dans chaque camp... donc n allons pas sur ce terrain.
Il y a beaucoup de personnes qui préfère encore avoir l objet livre en main. C est affectif bien entendu et c est un choix. En proposer un avec l ebook en est un autre tout aussi respectable. Il a d autres avantages. Évidemment, les liseuses sont loin d etre parfaites mais ça progresse et ça progressera encore au fur et à mesure de son adoption.
Le bel objet de fabrication artisanale est par essence cher : qualité des matériaux, techniques et matériels utilisés, temps nécessaire. Mon dernier cartable en cuir est un objet précieux a double titre
Donc oui, l objet, la boîte et son contenu, c est avant tout un plaisir qu on se fait en se l offrant et aussi en le produisant. Mais on en vient vite a son coût de revient et à la marge a dégager pour pouvoir en vivre.
Or, pour que le prix reste accessible il faut délocaliser dans des pays où le droit du travail se résume à quelques intentions ?
Bon, ce n est pas plus culpabilisant que les baskets, les vetements ou les téléphones... et même sans doute beaucoup moins tellement les marges prises sont importantes par rapport au gain de coût de production.
Mais il y a peut être un autre choix a faire :
- produire dans un pays européen à coût salarial moindre.
- produire une édition basique en rognant les marges et en réduisant la qualité global du produit.
- produire une édition de luxe avec une marge confortable a tirage limité.
- produire une gamme d accessoires ou de produits dérivés.
Bon, peut être ais-Je tout faux et que cela a ete essayé sans succes. Mais cela ne peut pas aller très loin si le marché ne s élargit pas.
Et donc pour le moment... aller vers le PDF ou l impression à la demande me paraissait a priori un moyen de limiter les coûts tant que la diffusion reste faible.
Or, pour que le prix reste accessible il faut délocaliser dans des pays où le droit du travail se résume à quelques intentions ?
Attention quand même, on reste en majorité en Europe, voire proche de la France (on a des livres imprimés en Belgique, en Espagne, etc...)
La chine, c'est pour les rares boites de jeu complètes (pas les étuis/fourreaux, par exemple). Donc oui parfois, ça parte en chine. Pas par plaisir (parce qu'il n'y a pas que des soucis de droit du travail, mais aussi tous les soucis logistiques d'une telle distance).
Mais il y a peut être un autre choix a faire :
- produire dans un pays européen à coût salarial moindre.
Ce qui est fait pour 99% des livres. Et pas pour les boites pour des raisons de savoir faire, en fait (les imprimeurs qui font des boites ne sont pas si nombreux en europe)
- produire une édition basique en rognant les marges et en réduisant la qualité global du produit.
Et se faire rentrer dedans par les gens. Ca s'est vu, et ça se verra encore. Et en plus il faut que le livre résiste au temps et à l'utilisation. Rien de pire qu'un livre au rabais qui part en lambeaux.
- produire une édition de luxe avec une marge confortable a tirage limité.
Ouais mais non, en fait. Enfin, on peut le faire, des éditeurs le font... mais c'est sur l'habillage du livre. L'intérieur reste inchangé et c'est ça qui coûte cher à produire (et tu ne vas pas faire deux maquettes pour un ouvrage... c'est payer deux fois le maquettiste...)
- produire une gamme d accessoires ou de produits dérivés.
C'est déjà fait, sur plein de gammes, et c'est de plus en plus courant.
Et donc pour le moment... aller vers le PDF ou l impression à la demande me paraissait a priori un moyen de limiter les coûts tant que la diffusion reste faible.
Nominoe
Non, parce que les coûts de base seront les mêmes (et ce sont quand même les plus importants : les salaires des créatifs et cie... c'est le gros du prix). Et que le public pour du POD est encore plus restreint que pour l'édition classique.
- Nominoe
Dans l état actuel des conditions moyennes de lecture sur liseuse, je pense effectivement que les effets cognitifs sont sensiblement différents. Mais je ne suis pas compétent en la matière pour aller plus loin dans ce sujet.
Les études françaises sont encore rares et embryonnaires. C est normal, on en est au début et la difficulté à comparer tient à des facteurs pratiques : aucun lecteur jusqu a maintenant n a connu que la lecture sur liseuse et ceux qui se mettent a la liseuse disent souvent avoir besoin d un temps d adaptation. Ce n est pas neutre.
Je vais lire cette étude américaine pour u voir plus clair (sans double sens ) Merci pour le lien.
La solution c'est d'augmenter le nombre de lecteurs, ça te donne plus de chiffre d'affaire pour une même dépense, donc plus de marge pour être plus "vertueux" dans ta fabrication. Honnêtement, le plus pratique en impression, c'est de pouvoir aller chez l'imprimeur au moindre besoin, pouvoir inspecter le BAT (voire chaque étape de fabricaiton après) le plus vite possible, le tout à moindre frais et recevoir le produit fini le plus vite possible au moindre coût. Donc l'imprimeur au coin de la rue, ce serait l'idéal pour l'éditeur, seul le prix l'arrête.
Dans l état actuel des conditions moyennes de lecture sur liseuse, je pense effectivement que les effets cognitifs sont sensiblement différents. Mais je ne suis pas compétent en la matière pour aller plus loin dans ce sujet.
Les études françaises sont encore rares et embryonnaires. C est normal, on en est au début et la difficulté à comparer tient à des facteurs pratiques : aucun lecteur jusqu a maintenant n a connu que la lecture sur liseuse et ceux qui se mettent a la liseuse disent souvent avoir besoin d un temps d adaptation. Ce n est pas neutre.
Je vais lire cette étude américaine pour u voir plus clair (sans double sens ) Merci pour le lien.
Nominoe
Si tu t'intéresses au sujet, tu trouveras beaucoup d'études (si tu n'y as pas accès, RG ou SciHub sont tes amis). Et dans ces études, ils mettent en général les lecteurs dans les meilleures conditions de lecture. Tout comme l'influence du numérique de manière globale sur le cerveau des enfants, avec un remplacement complet de la mémoire par des supports externalisés de mémoire (comme a bien montré l'étude de Sparrow en 2011 dans Science sur l'effet de Google par ex), ce qui empêche les étudiants digital native d'arriver à travailler longuement sur des textes ou sur des concepts (et étonnament, malgré la légende urbaine, ils ne sont pas multitâches, le cerveau ne le permettant pas).
Il ne faut pas minimiser l'impact du numérique sur le cerveau et donc l'influence que ça a dans la lecture d'un JdR et la compréhension de celui-ci. De plus en plus, les auteurs et éditeurs essaient de modifier les formats pour être raccord avec le gameplay, ce n'est pas pour rien. L'objet a une vraie importance dans un jeu, même dans le jdr (comme le disait Julien, ce n'est pas pour rien qu'on met des éléments de JdP avec pions, cartes, etc, de plus en plus, c'est immersif et aide dans le jeu).
Bon, j'arrête de digresser désolé.
- Nominoe
Merci
Et du coup je suis devenu un membre de AAA ^^
L étude de Sparrow m'était déjà connue de façon très parcellaire.
Je pensais aux études faites par des chercheurs français. Celles que je connais ont une approche plus empirique que scientifique et connaissant le pedigree de certains, sont pour ma part malheureusement trop empreint par la psychanalyse, aussi étonnant que ce soit.
Sparrow est plus pragmatique et méthodique. Le seul bémol est que cette étude date déjà de 8 ans. Il faudrait la refaire pour savoir s il y a eu une évolution depuis.
D autre part, le JdR s adressant au minimum à des adolescents d une douzaine d annees donc avec un cerveau en pleine révolution, il semble effectivement qu une solution numérique soit trop réductrice pour le développement.
Mais je n ai pas encore trouvé de référence pour des lecteurs d'autres catégories d âge... en français je précise La plupart des textes que j ai lu sont dans la sphère des sciences de l éducation.
Tout cela est plus qu intéressant et surtout le rapport à l objet, même chez les adultes. On en revient donc au coût de production de l objet jdr.
Fondamentalement, et si la part de la fabrication est la même qu un livre ou qu un jeu de société, soit environ 10% du coût final pour un livre, la localisation du lieu de production n est pas un critère a retenir pour la plupart des productions et cela se vérifie par le taux élevé de JdR fabriqués en Europe. Reste la fabrication des boîtes et objets associés... insoluble pour le nombre d'exemplaires a prévoir.
Je ne vais pas lancer le débat sur l impression 3D, rassurez-vous... quoique...
Dans cette histoire, j ai nettement l impression que ce sont les créateurs qui font le plus de concessions financières...
Conclusion, il faut continuer de transmettre la flamme encore et toujours !
Avec une torche +1 si vous pouvez, avec une torche +3 c'est encore mieux !!!
Et avec une torche +12 c'est quand on s'appelle Julien Dutel !