Pourquoi tant de versions ? 155
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Je te donne les faits avec lesquels doivent dealer les éditeurs de jdr depuis les débuts de l'édition de jdr, et plus particulièrement depuis les années 90. Après, libre à toi de les nier pour théoriser sur ce qu'il faudrait faire, ou de baser ces théories sur quelques exceptions notables au cours des ans. Mais si jamais un jour tu investis ton temps et ton argent dans un projet comme une boîte d'édition, on verra ce qui de la théorie ou de la pratique l'emportera
Edit: et j'ajouterai aussi que les pratiques de certains éditeurs corroborent tout à fait cela, et tendent à prouver que ce paradigme est toujours vérifié, non seulement en France mais ailleurs dans le monde. Quand Fantasy Flight te vend n versions du même jeu Star Wars avec n livres de base au lieu d'en faire des suppléments de règles, ou que Black Industries fait la même chose avec Dark Heresy, ils savent très bien ce qu'ils font, et pourquoi ils le font.
- Utilisateur anonyme
Sans parler du fait que "l'esprit du temps change". Ce qui était cool hier l'est moins aujourd'hui, qui le sera à son tour moins demain. Par les apports d'autres jeux de rôle, et d'autres supports aussi, les joueurs découvrent d'autres façons de jouer, s'enrichissent d'autres expériences, et, globalement, leurs attentes changent. On pourrait appeler cela des modes, probablement, et pas uniquement relativement au contenu ludique lui-même, mais souvent aussi relativement au contenant, relativement à l'objet (les livres, les cartes, les jetons, etc). L'évolution globale du loisir provoque les évolutions individuelles des productions de ce loisir, qui provoquent l'évolution globale du loisir, ad nauseam.
Pas de problème.
Mais selon moi, la bonne question n'est pas:
Pourquoi (les éditeurs) sortent de nouvelles versions de jdr alors que les versions précédentes font très bien le job ?
La bonne question ressemblerait plutôt à:
Pourquoi les joueurs achètent de nouvelles versions de jdr alors que les versions précédentes font très bien le job ?
Un éditeur ne créé pas une demande, il tente d'y répondre. S'il a du succès, c'est qu'il y répond à peu près comme il faut.
- Utilisateur anonyme
[citation supprimée]
Je dois être un extraterrestre, parce que j'adore cela, découvrir de nouvelles règles, et je peux passer des dizaines d'heures à en lire, malgré la famille, le travail et le reste.
Comme je le disais plus haut il y a ... et il y aura toujours une demande ... car le JDR est comme tous les produits culturels : Les passionnés veulent toujours du nouveau même s’ils adorent l’existant
Il n’y a aucune notion de mieux ou moins bien .... juste l’envie du passionné de varier ses plaisirs, renouveler sa passion en explorant le sujet de son intérêt plus loin ...
Les nouveaux ont trop souvent des boulards pas possible et veulent révolutionner le jdr dont ils ont la charge. Résultats on change tout en ignorant ce qui à été fait précédemment. Une nouvelle édition s'impose donc. D&D3 puis 4 puis 5 sont un bon exemple de cela.
Ce ne sont pas des lubies d'auteurs, ces trois éditions. Il faut aussi arrêter avec l'idée que les "jeunes" essaient de "révolutionner" en ayant la grosse tête. C'est peut-être juste qu'ils testent des trucs. Qu'ils ont simplement des idées qui font parfois frémir es gardiens du temple. Mais les gardiens du temple ne sont pas l'unique cible d'une nouvelle édition
le modèle économique d'une parution régulière et fréquente de suppléments qui entraîne une pléthore de suppléments et à terme une saturation.[...] Avoir cru que c'était possible est une des raisons, parmi d'autres, de la crise persistance du jdr du milieux des années 90 à l'avènement du crowdfunding.WolfRider4594
C'est vraiment à prouver. Parce que la réalité c'est juste que c'était un modèle plus que courant, même en France, dans les années 90. Tiens, je viens de jeter un oeil à ma gamme Prophecy par exemple, et quand on voit certains gros succès français des années 80/90 comme INS, on est sur une chiée de suppléments de même.
C'était le modèle du JDR en général. Un modèle qui ne s'est pas essoufflé parce qu'il n'était pas viable per se : il l'était dans le contexte pré-2000. Mais qui s'est essoufflé parce que les ventes se sont simplement effondrées et que les acheteurs se sont réduits à peau de chagrin.
Ce qui a amené d'abord une rationnalisation avec l'avènement des gammes fermées (Orpheus de White Wolf a été une des premières gammes fermées de cette époque), puis les CF. Mais les CF ne sont que la résultante d'un constat, surtout en France, d'ailleurs : quand on sort un livre de base, une grande partie de la base d'achat, habituée à des gammes pléthoriques, attend "pour voir" si la gamme va être soutenue... ce qui fait que le jeu, qui souffrait de cette position attentiste, finissait par ne pas avoir de gamme soutenue (la belle prophétie auto-réalisatrice). Le CF a corrigé ça, avec les excès que l'on connait.
[message supprimé]
A mon sens le problème n’est pas tant celui des éditions que celui de la rétrocompatibilté. C’est assez pénible de découvrir que n suppléments d’une certaine version deviennent obsolètes quand la version suivante apparaît. Et trop de gammes pratiquent cette politique de la table rase.
C'est donc bien l'éditeur (à un certain niveau) qui se doit d'alimenter ce besoin, via des campagnes de pubs, des émissaires qui en parlent en bien sur les fora, de superbes illustrations qui attirent... (car bon, je ne pense pas qu'il ait envie de mettre le dé sous la porte) Depuis quelques années, les PP sont d'ailleurs une vitrine qui peut jouer un peu ce rôle, me semble-t-il.
L'éditeur, il compte sur l'enthousiasme des gens, parce que sincèrement, il n'y a pas un éditeur qui peut réellement se payer une véritable campagne de pub. Il communique au mieux, mais c'est bien tout.
Mais ce que dit Thom', c'est que le fait qu'on fasse de nouvelles édition n'est pas un désidérata de l'éditeur, mais la conséquence du fait qu'au final, au bout d'un moment, les ventes d'une édition s'épuisent.
Je n'ai jamais lu sur un forum des joueurs qui disaient "on veut une nouvelle édition "... Par contre, on en lit parfois qui disent "pfff, encore une nouvelle édition" ^^
On lit aussi plein de gens qui demandent pourquoi on ne fait pas de gamme longue, et pourtant les chiffres parlent : les gammes longues ne vendent plus au bout d'un temps (chaque supplément vend en général moins bien que le précédent, ou au mieux autant), et les nouvelles éditions s'achètent.
vous, ainsi que vos joueurs, ça ne vous dérange pas, toutes les X années, de devoir réapprendre des règles que vous avez mis tant de temps à maîtriser ? (et plus vous jourerez à des jdr différents, plus fréquemment vous aurez à réapprendre les règles, ex, si c'est à 6/7 jdrs, c'est presque tous les ans...).
Honnêtement, les règles ne sont pas si différentes, hors exceptions, entre deux éditions d'un même jeu. Même D&D, on reste quand même en terrain connu. Il y a des changements par exemple entre D&D3 et D&D5, mais on a quand même le gros du gameplay qui est équivalent. On réapprend des mises à jour. C'est pas plus compliqué que de jouer à un nouveau jeu vidéo d'une longue saga qui introduit de nouveaux éléments de gameplay.
- Utilisateur anonyme
Il y a aussi le fait de faire une sorte de reset de la gamme, car un nouveau client risque de se detourner d'une gamme trop volumineuse. La sortie d'une nouvelle édition attire de nouveaux joueurs qui n'aurait pas franchit le pas sur un jeu comprenant des dizaines et dizaines d'ouvrages.
Dès lors, tant qu'un éditeur est au-dessus de son seuil de rentabilité, il n'a aucune raison de sortir une nouvelle édition (si je vous suis bien), il peut très bien être sur la même pendant 30 ans et sortir une centaine de suppléments.
Ca m'interpelle cette notion.
Le seuil de rentabilité c'est quoi exactement? Le fait qu'un livre ne se vende pas à perte (incluant les frais d'éditions et de stockage)? Parce que si c'est le cas, c'est quand même très loin d'être le but d'un éditeur : un éditeur, il veut pas juste rentrer dans ses frais quand il sort un bouquin, il veut gagner de l'argent - et de préférence le max possible.
Il veut payer sur la durée ses employés avec un salaire fixe, il veut pouvoir investir dans d'autres projets, il veut pouvoir se permettre de sortir un truc qui se vende moins bien sans risquer de mettre la clef sous la porte, etc. Quand une gamme représente une source de revenus quelconque et qu'elle s'essoufle, il faut effectivement qu'il prenne une décision.
J'imagine que rebooter ou renouveler une gamme représente une option intéressante (bien que risquée) pour les jdr en perte de vitesse (en plus de bénéficier des améliorations techniques, historiques et esthétiques vis à vis des éditions précédentes).
- Utilisateur anonyme
N'oublions pas aussi qu'un éditeur aujourd'hui ne peut plus inprimer du stock "excessif" et est tenu de réimprimer régulièrement sa gamme s'il veut la maintenir en vente :
-Au prix du papier/des entrepôts/... aujourd'hui, on ne peut plus imprimer 5200 exemplaires en trop pour en vendre 1/semaine pendant un siècle.
-Les lois ont changés et, notamment dans certains états US, après un an en entrepot, tu paies une taxe sur ton stock. Donc, 12 mois en stock, éventuellement un déstockage à -50% et puis au pilon.
Tant qu'à faire, autant en profiter pour faire une nouvelle édition, ça relance la mécanique. Et, surtout avec les fp, tu as une bonne idée de la quantité nécessaire et suffisante.
Tu as beau utiliser l'interrogation, je ressens qu'au bout de trois posts tu restes vissé à tes convictions quoi que l'on puisse te répondre. Perso tu m'as perdu d'entrée en défendant Warhammer v1. Si y a bien un système qui a gagné à changer de version, c'est celui-ci. Le passage v2 - v3 était plus brusque, là j'aurais compris ton entêtement.
Des acteurs chez les éditeurs t'expliquent que la vente de suppléments finit par ne plus être rentable, que les coûts d'impression obligent à des gros tirages pour espérer faire de l'argent sans vendre 90 € un bouquin, que tout ceci est une adaptation aux ventes et non l'inverse. Je ne sais pas quelle autre réponse tu attends.
Quant à espérer que les MJ se cotisent pour acheter des exemplaires supplémentaires des futurs suppléments pour faire vivre la gamme... ce sont les CF/PP et tu as de beaux exemples avec les campagnes Pathfinder ou les financements de Shadowrun. A chaque fois le positionnement de BBE est clair : si ça ne marche pas, ce sera la dernière.
- nerghull G
Comme dit Genesteal (et peut-être d'autres, TL;DR) une nouvelle version permet d'attirer des joueurs qui ne rentreraient pas forcément dans une gamme trop importante, ne sachant pas quoi faire devant cette masse de livres.
La ré-écriture des règles avec des mises au point, des simplifications, permet aussi de faciliter l'arrivée de joueurs nouveaux ou occasionnels.
Les nouvelles versions ce sont aussi des maquettes et des illustrations correspondant à l'époque. J'ai relu il y a quelques jours et quelques semaines le guide du joueur de AD&D et le livre d'Animonde. Franchement si je propose les deux à ma fille de 19 ans, avec à côté un LdB actuel (dd5, COF, numénéra, Abstract ou autre) je suis presque certain de savoir sur quoi elle va porter son choix.
L'exemple de Pathfinder me semble le plus mauvais à prendre puisque justement la communauté a de plus en plus de mal à se mobiliser à chaque foulancement, du coup les délais s'étendent à l'infi.
Et en plus les campagnes qui avaient été annoncées (Strange Aeons) sont annulées pour cause de deuxième éditions. Deuxième éditions qui d'ailleurs inquiète plus qu'autre chose.
Mais sinon oui, tout à fait d'accord avec le reste du message