Moderniser le JdR ? Place des femmes et rapport sociaux 148
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Ben c'est à dire que ce ne sont pas des spécificités qui demandent à interpréter un personnage féminin fondamentalement différent, à moins qu'il tombe enceinte ou qu'il soit dans la situation de perdre quelque chose lors de son premier rapport sexuel (même si apparemment cette "perte" est aussi une construction sociale).
Et puis on a l'habitude d'interpréter des personnages pas forcément humains, ce qui est largement plus différent que d'interpréter un personnage de sexe féminin.
- prisme
Si jamais t'es sérieux, même si j'ai du mal à le croire ^^, sache que je ne qualifie pas ton usage de l'expression hein, juste l'expression elle même. Ce n'est absolument pas une critique personnelle mais juste un avis sur le "pourquoi" cette expression est sexiste et pourquoi c'est une erreur de l'utiliser. En plus de penser que les hommes et les femmes sont pas pareil ^^.
La il est sérieux
Ce qu'il veut dire, c'est qu'il n'arrive pas a jouer des personnages féminin car il ne sait pas et n'arrive pas à savoir ou ne ne peut se projeter sur ce que c'est que d'être une femme, et qu'il n'y'arrive pas car il ne comprend pas ou s'en fait tout un monde.
Donc plutot que de le faire "mal" ou dans la copier collé d'un personnage existant genre "wonder woman", "super girl", "mère térésa" ou "calamity jane" et j'en passe, il s'abstient.
- SmirnovV5312
Si jamais c'était pas clair, je t'assure de ma bienveillance ^^
Je respecte tout à fait qu'on veuille pas jouer une fille par affinité ou plutôt, manque d'affinité pour ce rôle.
Mais parler de complexité féminine est pour moi très sexiste. C'est pareil pour les hommes et les femmes. Mais après, c'est juste une formulation. Faut décripter l'intention qu'il y a derrière, mais j'ai déjà donné mon avis .
Pour l'importance de la virginité, si ça existe c'est devenu bien rare, et heureusement, mais je sais bien que ça perdure un peu dans certains milieux, mais je dois bien avouer que j'ai jamais observé ça dans mon entourage large...
Pour ce qui est des enfants, c'est pareil, ça concerne autant les hommes que les femmes.
Je joue depuis 3 ans à Pathfinder une prêtresse de Shelyn (Beauté, Art, Amour, Musique) de 17 ans dans le Régent de Jade (sur Pathfinder-fr) et je suis bien incapable de vous dire pourquoi j'ai choisi de jouer un personnage de sexe féminin.
Comme pour tous mes personnages, je pense à un concept (ou du moins j'essaye) et je détermine son identité sexuelle vraiment à la fin. Parce que c'est finalement assez anecdotique .... souvent le choix se fait en fonction de l'illustration que j'aurai trouvé pour le perso.
Après, est-ce que je joue le perso vraiment comme une gamine de 17 ans ?(du haut des 46 ans du presque vieux que je suis ...) ...franchement j'en sais rien. Et puis je m'en fous, je ne suis pas acteur mais rôliste. Je fais au mieux.
Elle a certainement un côté garçon manqué indéniable mais cela ne l'empêchera pas de passer une après-midi à faire des emplettes dans une grande cité ...
et là on va me dire que je suis dans le cliché ...
et là je dis : merde ... toutes mes amies IRL peuvent passer toute une après-midi à faire les magasins ... mes potes et moi ...non ...
et là on va me dire que je ne peux pas faire une généralité d'un cas particulier ...
et là je redis : merde ...
Après, est-ce que je joue le perso vraiment comme une gamine de 17 ans ?(du haut des 46 ans du presque vieux que je suis ...) ...franchement j'en sais rien. Et puis je m'en fous, je ne suis pas acteur mais rôliste.
alanthyr
Même pour un acteur ou une actrice, ça ne veut rien dire. Du coup, y'a même pas de question à se poser pour le rôliste. ^^
- SmirnovV5312
A ce ci près que pour l'acteur ou l'actrice le rôle est défini par le texte et la vision du personnage qu'en a le metteur en scène ou le réalisateur donc non ça ne veut pas rien dire....
SmirnovV
SI, en tant que comédien de profession, que directeur d'acteur et directeur de plateau, que metteur en scène (c'est concomittant), non, ça ne veut absolument rien dire. Je sais très très légèrement de quoi je parle.
C'est une simple indication de contexte, à la limite un habillage si on a envie d'aller dans une certaine caricature. Mais l'important pour interpréter un personnage est ailleurs.
Donc non, ça ne veut rien dire (rien de fondamental au point de changer intégralement ton interprétation du personnage).
- SmirnovV5312
l'ailleurs c'est le reste. Les circonstances, la vie générale, d'où le personnage vient, ses postures, ses traits de caractère, et tout ce que le metteur en scène/directeur d'acteur trouvera qui résonnera avec son comédien (parce que diriger n'est pas régurgiter une fiche produit du personnage, c'est avant tout dialoguer pour trouver ce qui va permettre au comédien de donner ce que le metteur en scène a en tête, et ça n'est jamais une donnée objective). TU cherches à savoir pourquoi le personne réagit, comment il réagit, quel est son cheminement mental et personnel, quelle est sa relation au monde, à ses amis, à sa famille, aux individus qu'elle va croiser. Et quand tu bosses avec des comédiens, tu cherches à faire résonner des trucs beaucoup plus personnels chez eux.
Le personnage est une fille de 17 ans ? Super. Mais... 17 ans en 2017 ? En 1989 ? En 1943 ? En 1834 ? Où ça ? En France ? Au bengladesh ? En inde ? dans un monde médiéval fantasmé ? 17 ans ne veux rien dire. Et même 17 ans en 1360 en inde ne veut rien dire en soit. Ce sont des circonstances pas si intéressantes que ça, pas si déterminantes, à moins que le fait que le personnage soit une fille et ait 17 ans ait un impact direct sur l'histoire et donc sur le personnage, narrativement. Et tu procèdes de la même manière pour un personnage féminin ou masculon. Tu n'adaptes pas spécifiquement tes directions et tes recherches au genre, mais juste à l'individu, au personnage, et à son vécu.
- SmirnovV5312
Euh, parler de l'impossibilité de comprendre la "complexité féminine", c'était une blague, rassurez-moi ?
Non, parce que c'est quand-même pas compliqué : vous leur offrez une paire de chaussures et elles sont contentes... (fallait bien que je la sorte - ça manquerait presque de blagues misogynes sur ce fil ! )
Bon, plus sérieusement (si,si) - la "complexité féminine" ? Mais ce n'est pas parce qu'il s'agit d'une femme qu'on n'arrive pas à la comprendre, mais parce qu'il s'agit d'un être humain ! On est tous des tordus, et bien malins ceux qui sauront un peu nous décrypter (ça fait des millénaires que les artistes essaient tant bien que mal). Si la maxime de Socrate est "connais-toi toi-même", c'est pas juste pour emmerder les candidats du bac ! Bref, homme ou femme, c'est du tordu tout pareil que je vous dis !
Quant à ceux qui pensent qu'un homme ne peut pas se mettre dans la tête d'une femme sans être caricatural, lisez Flaubert, lisez Sénèque, lisez David Vann ou tant d'autres ! (et inversement - Yourcenar est géniale dans ce registre ! )
Enfin, décidément, je ne vois ps le souci... Lancez-vous ! Comme dit Julien (tiens, on se rejoint aussi sur le théâtre ) , ne partez pas du principe que c'est une femme mais un perso comme un autre ! A la rigueur, construisez le perso comme d'hab et tirez son sexe à pile ou face à la fin...
- SmirnovV5312
Ah , il y avait logtemps!! Justement la semaine dernière , je voulais me passer un album .. mais impossible de remettre la main dessus .. je n'ai même pas pensé au net !!
Pour revenir sur le fil ..
J'ai aussi joué trois ou quatre autres personnages féminins à Stormbringer : une Myrrhyn habillée avec des voilages très courts et légers normal pour un prêtresse de Lassa (Dame élémentaire du Vent), une prêtresse de Goldar , (je ne retrouve plus mes PJs) et j'ai créé deux PNJs féminins ( une ménilbonéene qui voyageait dans les JR et une tueuse du culte de Vezhan). Une Haute rêvante à Rêve de Dragon,une Drow à AD&D1, une pilote elfe à warhammer.
Excepté pour les besoins de rôle ou le scénario , je ne joue jamais l'aspect séduction, sexe ou sentiment familial quelque soit le genre.
Lorsque je suis MJ et qu'un personnage le fait , je lance les dés.. pour savoir comment réagit le PNJ ( si ce n'est pas décrit). Une fois il y a eut relation sexuelle aventurier/serveuse dans une auberge à warhammer . C'est peut être cliché , mais les dés ont décidé que la serveuse n'était pas contre un aventurier qui réussissait son test de soc, .. le lendemain le PJ fait une maladresse sur son test contre les maladies (il n'avait pas dit qu'il se protégeait !!) et bien il a choppé une petite vérole ( ça colle bien à warhammer et faut pas oublier Nurgle !). ça nous a tous fait marrer les conséquences de son envie soudaine ! En plus, ça collait avec l'époque 1988 les années SIDA ( piquûre de rappel) !
Il n'y avait que des ados mecs .. qu'aurait pensé une fille ? Je n'en sais rien. Certaines aurait été géné de la situation d'autres pas et auraient bien rigolé ( comme tout les autres ados mec).
A shadowrun , j'ai dû gérer un interrogatoire musclé d'une PNJ bourgeoise méprissante envers les statuts sociaux inférieur. L'un des PJs était un loubard ork... A part ca , il n'y a jamais eu de débordement sur les PNJs féminins.
J'ai eu droit, en fin de scénario ( récompense) à l'asssassinat d'un PNJ masculin ( un coup de tournevis dans la tempe) sur les docks AA de Seattle.. le PJ a , ensuite, essayé de butter l'interfacée qui a pris la fuite de suite... le PJ a du changer d'identité.
Je ne fais pas de distinction homme/femme lorsque je joue, c'est l'historique et l'aventure qui prime. Taille et poids sont tirés aux dés, si ce n'est pas prévu, j'improvise.
Un truc que je remarque, mes personnages féminins sont moins maléfique ou sadique que leurs équivalents masculins ( ok, il y a une ménilbonéenne , une tueuse du chaos, une prêtresse Drow, et la trollesse de RQ ne compte pas , elle est comme ses comparses masculins plus violent selon les critères Trolls mais pour les autres peuples ce sont des créatures des Ténèbres très dangeureuses).
Coté joueuse , il y a eut quatre au total. Deux ( une en 1989 et une autre en 2003) ne connaissaient pas le jdr "mais c'est quoi ce jeu?", une partie et c'est tout .. trop long. Encore une débutante en 1991 a joué à SR ( adepte physique combattant téméraire) quelques parties. La dernière, qui connaissait l'oeil noir ( un peu joué, et qui m'a filé sa boite d'initiation V1 ) est venue pour un Warhammer : elle voulait un petit bonhomme avec une grosse hache .. un nain soldat (2007) ! Son deuxième perso de maintenant est une mage elfe ( pas moi le MJ).
Je n'ai pas eu de joueuses qui n'était pas ma copine ou celle d'un ami, donc pas connu de débordement.
Une fois j'ai fait une partie au salon du jeu à Paris, il y avait une fille et deux autres jeunes qui attendaient un complément pour une partie de SR. J'ai tapé la bavette avec le MJ ( Tient ! C'est quoi ce livre? Shadowtech?j'peux jeter un oeil?) Le MJ nous propose de jouer , ok ! Mais à la table, ils étaient visiblement impressionnés par nos looks .. triple crètes dressées , cheveux en pétard péroxidés, chaines, ceintures cloutées, rangers , paraboots .. bières tièdes planquées dans les cuirs .. lorsque nous sommes assis, les autres se sont tous regroupés plus loin autour de la table. Niveau rapport social je ne peux pas trop dire !!
La partie s'est bien passée .. nos samourais des rues se sont fait exploser par une grenade dès que nous sommes arrivés au pied de l'escalier dans le hall de la corpo ! ( oublié de dire "je retarde mon action, le temps qu'il fasse la sienne"...les dés ont fait le reste) Live fast , Die young ! Dead End le titre du scénar.
J'ai demandé si nous pouvions nous revoir , un autre jour pour une autre partie, mais pas possible trop éloignés des uns et des autres.. mais je pense que seul le MJ devait avoir 20 ans.
20 ans plus tard dur de renouveller son groupe de joueur ! Même si j'ai eu l'arrivé de joueurs de 25 ans ( que je détourne de leurs jeux vidéos depuis leur 11 ans !!) ... pas de filles pour l'instant.
En réalité c'est les joueuses qui devraient venir raconter leurs anecdoctes ici ... raconter leur choix de PJ, leur relation à la table , dans les forums, ce qui les bloquent ( une fois passé la timidité de l'inconnu, ...etc..
Sur l'ancien forum, j'avais créer un fil "Y a t il des joueuses?" .. je sais qu'il y en a ici .. alors à vous la parole.
Alors je vais répondre en retard (m'en voulez pas, cette nuit j'avais pas mal de travail au bureau), donc j'en profite avant d'aller dormir !
Sur Degenesis, je joue un personnage féminin. J'aime jouer des personnages féminins comme masculin, cela me vient "comme ça". Lorsqu'on me présente l'univers, puis les possibilités de personnage, j'ai tendance à me créer dans ma tête le futur personnage que je veux créer et interprêter.
Sur Degenesis donc, j'incarne Rebecca, une juge du protectorat. Je ne module pas ma voix à la table, mais j'ai quand même dépensé 2 points dans ma compétence Séduction, car je veux que mon personnage féminin soit belle ++. Le discours n'est pas de savoir quels sont les canons en 2600 post-apocalytpique (univers de Degenesis), ni de débattre sur ce qu'est la beauté féminine et les standards (ou non) que cela implique ; mais parce que c'est comme ça que je veux que Rebecca existe. Je ne montre pas mes seins, ne tortille pas du cul, ni fais pas de clin d'oeil au tavernier pour avoir une bière gratuite.
Rebecca manipule son mousquet mieux que personne et dira 'ta gueule, j'ai raison' à son supérieur le Commissaire, s'il le faut. Pour autant, j'essaye d'avoir cette touche de fémininité : quand je vois une personne en difficulté dans la rue, j'assume complètement de rentrer dans le cliché de l'homo sapiens féminin, c'est à dire l'aspect maternel. J'aime beaucoup cet aspect dans la vraie vie et l'intégrer dans un jeu où la violence est extrême (la violence de la survie, la fin du monde, le monde qui se reconstruit difficilement etc) est une sorte de dichotomie volontaire apportée de mon plein gré.
Mes camarades de jeu connaissent maintenant Rebecca et sont capables d'attendre de sa part des réactions. Un vieillard en difficulté est endetté à son voisin ? Elle va le consoler et lui donner une ration de nourriture. Son amie (PJ) est blessée ? Elle va discuter avec elle pendant 5 minutes (monopolise la parole) pour lui apporter cette épaule maternelle et l'écoute féminine qui rassurent tant. Malgré tout, Rebecca est une juge a la réputation cinglante : face à un criminel il n'y a aucune pitié. Face au trafic de drogue, elle écrase la tête du criminel en public en lisant son codex.
Pour conclure, dans le sens inverse, il m'est aussi arrivé d'interpreter un personnage masculin très fort, très musuculeux, très puissant et.... qui faisait de la couture ! Je vous présente Mokhaï de Pathfinder, demi-orque paladin mais qui possède son dé à coudre sous son armure de plattes et aux doigts de fée.
Tout ça pour dire qu'un joueur est capable de dépasser le bon cliché Cuir-Moustache ou Femme-Paladine-En-Armure-Tres-Moulante et d'aller encore bien plus loin ! J'adore apporter des vrais choix moraux avec mes personnages (sans tomber dans l'extravagence), des choses qui vont poser des questions, des dilemnes etc.
Le meilleur moyen d'écrire un personnage féminin c'est de le traiter comme on traiterait un personnage masculin. Il n'y a pas de différence fondamentale et la plupart des personnages de fiction pourraient être exactement les mêmes qu'ils soient hommes ou femmes.
Julien Dutel
Je me premets humblement d'être en désacord complet pour ce qui concerne les films/séries (je lis trop peu pour juger la litterature). Jusqu'à il y a quelques années, la très grande majorité des personnages principaux était des hommes avec des problématiques d'hommes ou des femmes avec des proplématiques de femmes (bien plus rare). Et donc pas interchangeables. Dans le pire des cas certains personnages feminins étaient là pour le "quota" ou pour leur physique (dans ce cas pour faire plaisir aux spectateurs masculins). Et lorsque un personnage n'avait pas de problematique lié à son genre, c'était par défaut un homme.
Ce n'est que très recement qu'on a commencé à voir des personnages féminins qui pourraient tout aussi bien être des hommes (i.e. où le personnage n'est pas là juste pour le "respet de la parité"). Voir l'excellent "Premier contact" de Denis Villeneuve où le personnag principal est une femme mais pourrait parfaitement être tenu par un homme. Pour schématiser, il y a un "couple" de héros mais le personnage principale est la femme et non l'homme. Donc un homme peut s'identifier complètement à ce personnage feminin.
Une autre présence feminine importante : le reveil de la force (je ne juge pas le film !!!). Le rôle principale est tenu par un femme. Il aurait tout aussi bien pu être un homme. Il n'y a pas de spécificité feminine et pour une fois c'est pas un bonhomme. De plus on ne demande pas à l'actrice de minauder, ni de montrer de la chaire... (elle est habillé des chevilles jusqu'au cou). Ce n'est pas pour l'effet boobs qu'elle est à l'écran.
Dans ces 2 exemple la femme et réellement l'égale de l'homme. Elle n'est pas là juste pour une histoire de quota et de physique. L'air de rien ce genre de démarche rajeunit le cinéma et par richoché fera propablement changer les mentalités de notre loisir très inspiré par les fictions...
NB : la majorité des posts parle de "goujaterie" (remarques graveleuses, drague déplacée,...) mais peu parlent de l'égalité de traitement homme/femme dans le JdR. Pourquoi donc ?
Merci encore pour ce débat fort intéressant.
- Flex