[Warhammer V4] La Campagne Impériale 65
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Pour la postérité, je recopie les résumés de mes joueurs de la campagne impériale. Je mettrais mes propres commentaires/souvenirs de MJ à la fin de chaque résumé.
Beaucoup de spoilers pour la campagne !
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Chapitre 1 : Enemy in Shadows
Chapitre 2 : Death on the Reik
Chapitre 3 : Power Behind The Throne
Chapitre 4 : The Horned Rat
Chapitre 5 : Empire in Ruins
- L'épineuse question du Nordland
- Bataille au sanctuaire du Rocher Scintillant
- Le mariage de Katarina
- La Main Pourpre ascendante
- Recherche aventuriers pour...
- Le siège de Streissen
- Le sacrifice
- Dans les pas de Sigmar
- Le triomphe du Fossoyeur
- Le siège de Diesdorf
- L'ennemi intérieur
- Epilogue : La fin du voyage
- Bonus : les fins alternatives
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Personnages Principaux
- 🔥Erehardt - Répurgateur (disparu dans la colonie pénitentiare de Middenheim) (CH 1)
- 🎺Baragaz Grundilson - Saltimbanque / Chasseur de Primes Nain (CH 1)
- ✨Waltram Munch - Witch / Magicien d'Ambre (CH 1)
- 🦌 Anders Laüt - Initié / Prêtre / Grand Prêtre de Taal (CH 1)
- ⛵Ludwig Wollstanding - Marin / Prêtre Guerrier de Manaan (rejoint la troupe à Bogenhafen - CH 1)
- ⚙️Konrad - Ingénieur (rejoint la troupe au Piquet du Fort d'Airin - CH 4)
Sidekicks (l'infâme équipe B)
- 🔍Hannah - Répurgatrice (CH 4)
- 🔥Jarrick - Répurgateur (dévoré par le loup du visir Bahr - CH 4)
- 🌽Astrit - Prêtresse de Rhya (CH 2)
- 🏹Adric - Adepte de Taal (CH 4)
- 🔇Esther - Chasseuse Cornue (Prêtresse Guerrière de Taal) (CH 4)
- 🚒Le cocher - Cocher (CH 5)
- 🐶Hünd - Le chien stupide (CH 1)
- 🐶🐶Le chien n*2 encore plus stupide (CH 4)
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Enemy in the Shadows - Séance 1
Où l'on séjourne à l'auberge des Trois Plumes
Par Erehardt
En route pour Bogenhafen pour rencontrer mon maître, Mathias Hubkind, je me suis arrêté hier soir dans une auberge au bord du fleuve : les Trois Plumes. J'espérais m'y reposer mais le moins que l'on puisse dire c'est que mon sommeil fût de courte durée.
La faune en présence allait de simples bateliers à des initiés de Morr en passant par un étrange pickpocket Halfling (?). Nous rencontrâmes un sympathique joueur de cartes bretonnien ainsi qu'un médecin de Nuln prénommé Kastor Lieberung. Etrangement, lorsqu'il m'a aperçu, il se figea comme s'il venait de revoir un proche disparu depuis longtemps. Je fus surtout surpris par la présence la Gravin Maria-Ulrike Von Liebwitz d'Ambostein (cousine de la grande comtesse de Nuln Emmanuelle). Elle et son entourage se rendaient à Bogenhafen également pour régler une obscure affaire judiciaire.
Je fis également la rencontre de trois compagnons qui se rendaient également à Kemperbad, l'occasion était rêvée de conjuger nos économies et nos trajets, les routes n'étant plus aussi sûres qu'avant.
Le premier d'entre eux l'affirme haut et fort. C'est un jeune garçon de chambre qui porte le médiocre symbole paien de Taal. Il affirme venir de Talabaheim et que le grand prêtre dont il était l'assistant (ou plutôt le porteur de pot de chambre) a été assassiné par des hommes bêtes. Les cavaliers du Cerf qui les accompagnaient ont tous été tués par les Ungors. Seul Anders, puisque c'est son nom, et un écuyer ont survécu. Anders ignore pourquoi le grand prêtre se rendait à Middenheim mais il possédait des documents "sacrés" avec lui que le jeune homme a réussi à sauver du carnage. Le taaliste affirme que les hommes-bêtes étaient bien plus intelligents et organisés qu'à l'habitude. L'un d'eux arborait une couronne d'épines ensanglanté sur la tête. Je ne crois ni aux prophéties (sauf celles de Saint Sigmar et ses fervents serviteurs), ni à des hommes bêtes intelligents mais ces nouvelles sont inquiétantes.
Le second est un nain et en ma qualité de serviteur de Sigmar, je me dois de l'aider autant que possible. Je lui ai déjà avancé quelques pièces de cuivre qu'il me rendra à la première occasion, j'en suis certain. Il se prénomme Baragaz et joue de la cornemuse pour gagner sa vie. Même s'il est né dans les Montagnes Grises, il a grandit dans un village au nord de Nuln appelé Grissenwald. A ce sujet, il ne désire pas s'étendre.
Le dernier est un étrange herboriste du nom de Waltram. Il vient du Talabecland et répond à mes questions par d'autres questions. Il est accompagné par un chien à la pelure grise et dépareillée qui ne porte pas de nom. Drôle de type, je devrais m'en méfier.
Durant la nuit, le champion de justice de la Gravin a été assassiné au moyen d'une dague. Pas de chance, c'est l'un de mes compagnons qui est accusé par la Gravin du meurtre ! Plus fou, elle désigne immédiatement Baragaz comme son nouveau champion de justice ! Son mot fait loi et dans la salle commune, il n'y a bien que Philippe Descartes pour sourire à cette nouvelle. Nous découvrons plus tard qu'il s'agit d'une supercherie de sa part pour démasquer le vrai coupable. Bon an, mal an, nous voilà temporairement au service de la dame. D'après elle, l'assassin a été recruté par les Von Damenblatz, une famille noble humiliée par la Gravin. Pas de champion de justice, pas de défense, c'est assez simple à comprendre. Nous attendons donc tous dans une chambre, au milieu de la nuit noire que l'individu attaque.
Sur les coups de trois heures du matin, une silhouette se glisse par la cheminée, à notre nez et notre barbe. Ce sont les hurlements du pauvre Baragaz, appât emmitouflé dans les couvertures qui nous réveillent mais il est déjà trop tard ! La femme, l'une des servantes, saute par la fenêtre. Je la suis mais je tombe du premier étage. Mes compagnons et le chien la pourchassent en vain. L'animal s'avère encore une fois complètement inutile.
La gravin nous met donc à son service, Baragaz est toujours champion de justice même si je compte bien prendre sa place. En effet, j'ai crû comprendre que le duel aurait lieu juste avant le début du Schattenfest, le grand festival de la vente de mouton de Bogenhafen. Je suis plus doué dans les arts de la guerre que mon compagnon nain et je subodore que les puissances de la ruine œuvrent dans un lieu de débauche pareil. Je défendrais l'honneur de la Gravin. Toute donnation aux oeuvres de Trois Flagellants sera bien sûr appréciée.
Au petit matin, nous partageons, mes compagnons, Philippe et moi un coche en direction d'Aldorf. Kastor le médecin de Nuln est parti aux aurores, subtilisant le premier coche qui nous était dévoué. Il devrait être à Aldorf une heure avant nous. Baragaz possède une dette auprès d'un batelier nommé Josef qui pourra nous amener à Bogenhafen. Notre ami nain pense y trouver fortune. Anders consulte souvent un vieux parchemin érodé et marmonne des couplets. L'un d'eux semble le sommer d'aller à Bogenhafen pour une raison incongrue. Quand à Waltram, eh bien, il est intéressé par une ville près des écluses de la capitale appelée Weissbruck.
Le coche s'arrête brutalement au milieu des mornes plaines qui entourent Aldorf. La pluie battante dévoile des silhouettes agonisantes dans la boue. Je saute hors du véhicule pour courir à leur rencontre. Mes compagnons me suivent tous à l'exception de Philippe et Anders. Kastor et ses compagnons sont en train d'achever leurs assaillants : des mutants ! Sous sa capuche, il pointe vers son coche qui a été détruit par les mutants. Je lui dis d'aller se réchauffer dans le notre. Anders me rapporta la conversation suivante :
- KASTOR : Messire cocher, nous devons nous rendre à Aldorf prestemment. Je ne peux rater le départ de mon navire.
- COCHER : Je comprends bien mais attendez mon bon messire, les patrouilleurs ruraux vont arriver et ils vous amèneront à Aldorf.
- KASTOR : Non, nous devons partir maintenant. J'ai déjà perdu assez de temps.
- DESCARTES : Soyez raisonnable, mon vieux ! Vous nous avez pris le premier coche ce matin, vous pouvez bien attendre votre tour.
- KASTOR : Très bien, je vais attendre alors.
C'est alors que j'aperçus une lueur rose sortir des mains de Lieberung et se déverser dans notre coche.
***
Commentaire du MJ :
- J'ai fusionné Rough Days & Hard Nights avec la Campagne Impériale car elles marchent plutôt bien ensembles. J'ai tordu pas mal d'éléments de RD&HN, notamment les lieux en déplaçant le procès de Kemperbad à Bogenhafen, l'opéra de Nuln à Aldorf et la fête à Nuln.
- Comme certains de mes joueurs ont déjà joué jusqu'à la fin du Pouvoir en v2, j'ai beaucoup utilisé les Grognard Boxes. Enfin c'était plus par sécurité qu'autre chose car mes joueurs avaient oublié pas mal de choses. Bref, ici Kastor Lieberung est présenté dès l'introduction sous un déguisement magique cachant son visage (pour l'instant) et c'est lui qui attaque les joueurs sur la route et non les mutants.
- Philippe Descartes deviendra un favori de l'équipe et l'infâme Dominique Hervereaux, l'assassin, les fera bien chier au cours de la partie.
- Le gnome est devenu une obsession de mes joueurs car je faisais une voix de fou quand je l'interprétais.
- J'ai introduit la couronne rouge dans le prologue d'Anders. Je lui ai donné une prophétie de Taal qui décrit les choses à accomplir dans la campagne (de manière énigmatique bien sûr). A chaque fois qu'il comprend ou décrypte une des lignes, il gagne un petit d'expérience.
Top top top ce CR immersif ! Merci.
Enemy in the Shadows - Séance 2
Où l'on trouve un héritage et les soucis qui vont avec
Par Baragaz
Par la barbe de Grundil, la situation dégénère plus vite que les rhumatismes de mon trisaïeul !
A peine remis de l'empoisonnement de l'assassin Bretonienne à l'auberge des Trois Plumes, me voilà pris en embuscade avec mes nouveaux compagnons d'infortune. Oserais-je dire même pris entre deux feux ?
Ce qui semblait n'être une escarmouche entre des miliciens et des mutants s'est vite transformée en foire à l'empoigne. Parmi les assaillants qui attentent à notre existence légitime se trouve un magicien qui a embrasé notre fiacre à l'aide de flammes impies. Heureusement, nous étions déjà sortis pour nous assurer de l'état des miliciens (qui s'avéraient ne pas en être du tout mais SOIT PASSONS).
La situation était confuse et chacun d'entre nous s'est retrouvé alpagué par ces sicaires. La rixe aurait pu s'avérer fatale pour votre serviteur si le garçon d'étable, Anders, n'avait pas révélé des talents insoupçonnés. Après s'être fait lardé par une épée dans le bas ventre, il a trouvé la force d'égorger son assaillant. Ce dernier s'est immédiatement écroulé dans la boue en émettant un gargouillis lugubre. Il y a quelque chose chez ce garçon qui force le respect.
Pour Waltram, l'issue fût bien moins favorable et l'homme du Talabecland, surpris par le jeu des "miliciens", fini roué de coups dans une mare de boue. Il perdit connaissance en un instant.
Erhardt, fidèle à sa réputation d'apprenti répurgateur, n'a pas bronché dans le chaos de la bataille et terrassa l'adversité d'un coup de marteau. Quand à moi, eh bien, la chance me sourit, non pas une mais deux fois. Mon adversaire s'empala sur le coche accidenté et je força le destin en lui coupant les tendons du bras gauche. Cette aventure est un véritable vivier de vindictes héroïques qui nourriront les paroles de ma prochaine geste.
Le répurgateur me sauva la vie quand l'adversaire de Waltram vint pour mettre un terme à la mienne. Je lui suis encore très reconnaissant.
Et le magicien dans tout ça, vous demandez vous ?
Ah, il avait trouvé maille à partir en la personne du fieffé Philippe Descartes, joueur de cartes et tireur d'élite. Si le magicien disposait d'une palette de sortilèges effrayants, le bretonnien avait lui à sa ceinture un pistolet à silex, une merveille d'ingénierie. En deux tirs, l'encapé se retrouva ad patres tandis que le reste de ses larbins fuirent sans demander leur reste. En quelques secondes, un silence s'abattit sur la plaine et la pluie s'arrêta enfin.
Nous enterrâmes nos morts : le cocher ainsi que deux autres malheureux passagers, présents au mauvais moment, au mauvais endroit. Je leur rendais un dernier hommage liturgique à l'aide de ma cornemuse quand une patrouille guidée par ma mélodie, arriva, de VRAIS miliciens cette fois. Après avoir pris nos témoignages, ils nous escortèrent jusqu'à Aldorf.
Quelque chose d'étrange et important pour la suite de nos rocambolesques aventures doit t'être signalé, cher lecteur. Le magicien était le portrait craché de maître Erhardt ! Et il portait une missive indiquant qu'il était l'héritier désigné de terres au Sud-Est du Reikland. Kastor Lieberung, sorcier, roublard, plus utile dans la mort que dans la vie. Je voyais germer une idée dans la tête de mon compagnon répurgateur. L'héritage n'allait pas resté longtemps sans héritier.
Arrivés à Altdorf, nous prîmes nos quartiers dans une auberge près des docks afin d'attendre quelques jours l'arrivée de mon ami Josef Quartjin. Le Schattenfest et le duel au service de la Gravin nous attendaient. D'ailleurs, Erhardt se porta volontaire pour devenir son champion de justice. J'approuvais d'un bon œil.
La semaine passée à patienter fut relativement pauvre en évènements. Anders attira l'attention de prêtres de Morr (et gagna par la même occasion un crâne). Erhardt fut lui contacté de manière assez étrange par deux grands énergumènes, surveillés eux-même par un troisième type balafré. Il poursuivit le drôle d'espion mais fit choux blanc.
En laissant trainer mes oreilles, j'appris une ou deux rumeurs. Un zoo ambulant dirigé par un certain docteur Maltheus posséderait toutes sortes de créatures étranges et merveilleuses capables d'attiser l'imagination des petits et des grands. Le dit zoo serait présent au Schattenfest, le meilleur Schattenfest depuis des années murmure-t-on !
Autre fait marquant : l'empereur est passé en ville avec sa suite, porté par les vivas de la foule. Idéal pour faire oublier les rumeurs laissant entendre qu'il voudrait faire des mutants des citoyens à part entière.
Le soir où Josef était supposé arriver, nous attendions à l'auberge quand un certain Max Ernst se décida à semer le trouble dans le débit de boisson. Deux nobliaux rentrèrent à l'intérieur et commencèrent à se rendre plus détestables et moqueurs que possible. Les esprits s'échauffèrent et Max déclencha une bagarre générale. J'utilisais ma fidèle cornemuse pour faire baisser la tension. Un bien pour un mal, les nobliaux suivis par Max quittèrent l'auberge. J'espère que ma performance y est pour quelque chose.
Josef arriva enfin tard dans la soirée et nous invita à bord de son navire fluvial : le Berebeli. Alors que nous le suivions à travers les rues remplies d'urines et de catins, nous nous rendirent compte que quelqu'un nous suivait. Après plusieurs tours et détours, nous réussîmes à les semer et même à les prendre par surprise. Hélas, les deux individus de la semaine passée gisaient désormais à nos pieds ! Rien ne permettait plus de les identifier à l'exception du carreau d'arbalète qui avait eu raison de leur vie et un curieux tatouage en forme de main violette sur la poitrine.
Le lendemain matin, le voyage vers Bogenhafen commença enfin. Tout se passa bien jusqu'à Weissbruck même si les patrouilles fluviales cherchaient les responsables de l'assassinat de deux nobles la veille dans le quartier des docks d'Aldorf ! Les dieux donnent, les dieux reprennent.
A peine débarqués à Weissbruck, Erhardt aperçut le grand balafré d'Aldorf et partit à sa poursuite. Je lui emboitais le pas mais il nous échappa de peu, encore une fois. Waltram partit à la recherche d'un magicien azur prénommé Hieronymus Blitzen qui vivait là. Il revint rapidement tout penaud, le magicien était au Schattenfest et son apprenti était "aimable comme un firmir" d'après Waltram. Il employa ses talents de pisteur et son compagnon canidé pour retrouver la trace du balafré qui se cachait à l'orée des bois. Nous décidâmes de leur tendre une embuscade.
Après une escarmouche courte et confuse, à base de chevaux apeurés et de couteaux effilés, nous parvînmes à capturer l'un des compagnons du balafré. Il nous appris son nom : Adolphus Kustos. Il s'agissait probablement d'un pseudonyme improbable mais soit. Ce dernier s'étant enfui, le compagnon n'eut que peu d'informations à nous fournir. Leur mission était simple en apparence : capturer le fameux Kastor Lieberung. Hélas, il avait pris mon compagnon pour ce dernier et n'avait pas entendu parler de son funeste destin à l'est d'Aldorf.
Débarrassés de la menace pour le moment, nous retournâmes au Berebeli. Notre voyage jusqu'à Bogenhafen dure une brève semaine. Nous arrivâmes le jour du Schattenfest, quelques minutes avant que le duel de justice démarre.
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Commentaire du MJ :
- Le premier combat a été rock & roll. Les non-combattants ont été pliés direct à part Anders et Baragaz qui ont réussi des jets de fou. Erhardt n'a pas bronché évidemment. C'est là que j'ai réalisé la difficulté de gérer des combats.
- Pas mal de mini-histoires persos, j'avais donné une endeavour gratuite pour illustrer la semaine à poiroter à Aldorf. Les joueurs ont eu beaucoup de mal avec ce système. Maintenant, ça va mieux.
- Le crâne des prêtres de Morr est une relique d'un saint qui est devenu le symbole de notre groupe messenger.
- Le reste s'est déroulé plus ou moins comme dans le livre.
Merci les gars, content que ça plaise.
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Enemy in the Shadows - Séance 3
Où les interruptions de duel sont monnaie courante
Par Anders 🦌
Que d'agitation ! Qu'est ce que je suis venu faire dans cette galère ? J'espérais pouvoir accomplir la prophétie décharnée dont j'ai hérité de la main ensanglantée du grand prêtre mais rien ne semble aller comme prévu. Pour l'instant, je me contente de suivre mes compagnons, qui ne sont finalement pas de si mauvais bougres, juste un peu "agités". Le duel de justice est prévu à 12h, après une fausse alerte, nous sommes arrivés bien en avance et plusieurs heures nous séparent avant que tout ce petit monde s'étripe joyeusement. Qui, qui, comment, je m'en fiche, si Erhardt gagne, tant mieux. S'il perd, ce n'est vraiment pas mon problème. Les derniers préparatifs pour monter les estrades et pour que la prêtresse de Verena consacre l'arène prennent place. Nous décidons de vaquer chacun à nos occupations avant que les badauds s'ameutent autour du palais de justice de Bogenhafen.
C'est alors qu'un grouillot de marine, pardon un matelot de la Première Flotte Impériale, s'approche de nous avec MON crâne dans les mains (comment le crâne s'est-il échappé ?). Ludwig, si je ne me trompe, est venu au palais de justice pour nous sommer de nous rendre… au palais de justice. Explication : la gravin possède la main très longue et a utilisé un navire de la flotte impériale pour se rendre jusqu'ici. Voulant se faire mousser, l'un des sous-officiers a demandé à son larbin, Ludwig, de nous retrouver pour s'assurer de notre présence au duel. Mission réussie. Comme le chien de Waltram, il ne veut plus nous lâcher, enfin un de plus, un de moins…
Baragaz et son nouvel ami marin jouent de la musique pour s'occuper, avec plus ou moins de succès. Valtram est parti chercher un type au sujet d'un obscur livre, un peu louche tout ça. J'ai pour ma part accompagné Erhardt au temple local de Sigmar avant d'aller chez le notaire pour récupérer son """ héritage """. Pourquoi ? Car évidemment MONSIEUR ne sait pas lire. Ils me prennent tous pour un cul-terreux mais je suis le seul à avoir fait mes lettres. J'ai beau être un orphelin abandonné dans le Taalbastion, je suis capable de réciter le moindre verset des Rituels de l'Ancien Bosquet. Au temple, Erhardt croise son maître Mathias et le prêtre. Un long échange entre le maître et l'élève éclaircit la raison de sa présence à Bogenhafen mais je n'écoute pas. Le prêtre confirme avoir signé l'héritage mais n'en sait pas beaucoup plus.
Bon, le notaire, ça c'est moins bien passé. Alors que Erhardt était sur le point de signer le document et de toucher le pactole, un énergumène s'est mis à hurler de la rue. "Herr Lieberung de la Main Pourpre ! Vous allez payer pour vos crimes ! Moi, Adolfus Kustos, sous l'autorité de Emmanuelle Nacht, maîtresse plénipotentiaire d'Ubersreik, je suis venu vous arrêter. Rendez-vous sans attendre ou vous subirez la colère des justes de Sigmar!" Visiblement, Erhardt était un chouia irrité par ces dires mais n'a pas oublié de signer et voler le document avant de partir. Le notaire avait déjà filé à la Bretonnienne. Arrivés dans la rue, personne… une simple arbalète au sol. En remontant les traces sur le sol, nous avons retrouvé le type, enfin les restes du type. Kustos avait été étrippé par une bête sauvage ! Et personne n'avait rien vu !
Retour au duel, le champion de justice des Von Dammenblatz est arrivé avec l'héritier de cette famille noble. Et là, à peine arrivé, on crie à l'assassin. Von Dammenblatz extrait une aiguille empoisonné de l'armure de son champion devant la foule déchaînée. Evidemment, on retrouve une pochette d'aiguilles dans la besace de Ludwig, m'est d'avis qu'il aurait mieux fait de rester sur son bateau celui-là. Bah après il a fini en prison… bien fait ! Le duel peut enfin commencer après les blablas d'usage de la prêtresse de Verena. Sauf qu'évidemment, les choses ne pouvaient pas être aussi simples.
Après plusieurs passes d'arme entre le champion et Erhardt, des lueurs verdâtres se sont élevées du sol suivies par une forme spectrale qui s'est immédiatement ruée vers Mathias le grand répurgateur. Je lui ai lancé mon crâne au visage avant qu'Erhardt s'en serve comme un ceste pour finalement le faire "reposer en paix". Au moins maintenant, je sais à qui appartient ce crâne grâce à Frau Steinmetz, la prêtresse de Verena. Un certain Giacomo, prêtre de Morr, l'un des plus grands érudits de Morr en Tilée. La légende veut qu'il vécu toute sa vie dans le grand monastère, remplissant sa tête de contrées lointaines et de voyages épiques. Une fois parvenu dans le royaume de son Dieu, Verena aurait "tapé du pied" pour que son mari lui accorde son souhait de voyage… post-mortem. Les gardes noirs qui m'ont confié cette relique à Aldorf n'arrivaient presque pas à s'empêcher de pouffer mais il semble que Giacomo compte sur moi pour visiter l'empire. Peut être Morr compte sur le dieu des pisteurs pour lui offrir le plus bucolique des voyages ?
Je discute avec cette très sympathique jeune femme et ne tourne même pas la tête quand on annonce une nouvelle interruption du duel. La fille de l'un des trois juges présents a été enlevée et ce dernier hurle le nom de sa fille avant de courir au milieu de la foule. C'est finalement Baragaz qui réussit à récupérer la gamine des griffes d'une chasseuse de primes Kislevite, croisée à l'auberge des trois plumes. Notre sonneur nain ne comprend pas le fin mot de l'histoire, une prime niée par le juge, mais la dame lui fixe un regard noir alors que les gardes l'envoie en prison.
Le duel reprend son cours et cette fois c'est une explosion sourde qui résonne derrière le palais de justice. Quelques minutes plus tard, Ludwig nous rejoint dans l'assemblée, un sceau d'excréments sur la tête. Il nous raconte avoir rencontré un chic type en prison qui l'a invité à boire un coup dans une auberge située dans l'un des quartiers mal famés de Bogenhafen. Chic type qui j'espère se révèlera utile car le sceau officiel de la Gravin nous a été dérobé pendant le duel ! Le voleur s'avère être ce foutu halfling croisé à l'auberge des Trois Plumes qui n'est pas du tout un halfling mais un gnome.
Enfin le combat arrive à son terme ! La victoire revient à Erhardt qui par sa maîtrise martiale a terrassé le champion des Von Dammenblatz. Waltram me demande si les prières que j'ai psalmodié ont affecté l'équité du combat mais je n'ai pas daigné lui répondre. Le magistrat Richter annonce le début du Schattenfest malgré les protestations de Von Dammenblatz et la foule fonce vers les dizaines d'étales et attractions érigés pour les trois jours du festival du mouton.
Musique du Schattenfest - Gentle Wind - Baten Kaitos
Au détour d'un débit de boisson, nous trouvons ce **** de gnome. Cette fois, il ne nous échappera pas ! Hélas, ce gros balourd d'Erhardt se vautre comme le tocard qu'il est et je vois passer devant mes yeux un gobelin… à trois pattes.
La trace du gnome nous amène dans les égouts de la ville. Au milieu de la puanteur, Baragaz, Ludwig et moi-même traversons boyaux et couloirs à l'affut des bruits de pas du satané voleur. Notre traque se termine dans une petite pièce aux murs de pierre, située sous l'un des bâtiments de la ville. Mais quid du gnome, à sa place se tient une abomination violette qui tient le gobelin dans l'une de ses quatre griffes.
Musique du démon - Fear - Berserk
En une poignée de secondes, nous voyons que notre courage et notre connerie ne seront pas assez pour terrasser cette horreur. La fuite semble plus sûre, nous prenons nos jambes à notre cou ! Hélas Baragaz glissé et manque de se noyer dans les torrents de merde. Ludwig, perdu dans la fange noire et plongé dans les ténèbres, n'arrive pas à le repêcher. Cette histoire aurait pu très mal finir sans l'intervention de Taal. Une prière adressée dans cette situation cauchemardesque offrit un second souffle à maître nain. Ce sont nos trois corps meurtris que nos deux compagnons, Waltram et Erhardt, tirèrent des limbes, attendant impatiemment le récit de nos exploits.
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Commentaires du MJ
- Intégration d'un nouveau PJ au début du duel.
- Gros foutoir comique avec la prison qui explose, le kidnapping (qui reviendra leur pincer les fesses plus tard).
- Pas mécontent d'avoir lié le gnome retord avec l'histoire principale. J'ai lâché l'histoire du nain ivrogne du coup.
- La nature chaotique des combats s'illustre avec le duel. Le champion adverse possède des stats de fou mais grace aux bénédictions de combat et à la chance, le champion a perdu. Cela s'est fini à 3 points de blessures pour le répurgateur je crois.
- Le trait démoniaque (8+ sur un d10 je prends pas de dégât) a fait très peur aux PJ et ils ont fuit direct.
- Le nain a failli dépenser un point de destin en se noyant dans les égoûts. Cela a été un peu le premier moment "drama" du jeu. Ne dites jamais que la bénédiction de souffle ne sert à rien.
- Oui, le nom de famille de Ludwig est une référence à Bleach.
Enemy in the Shadows - Séance 4
Où deux répurgateurs valent mieux qu'un
Par Waltram ✨
Ce jour-là, avec Erhardt, on aurait dû rigoler en voyant sortir nos trois comparses des égoûts de Bogenhafen.
Personnellement, j'ai vomi.
Anders était sale, comme souvent certes, mais Ludwig et Baragaz étaient proprement couverts de merde et tous trois passablement choqués. Leur virée dans les égoûts avait tourné court. Le gnome s'était enfui avec le sceau de la Gravin et d'après leurs descriptions succinctes ils y avaient affronté une monstruosité démoniaque. En lieu et place du voleur, c'est une petite pièce qu'ils trouvèrent. Au centre, un pentacle orné du nom "Ordo Septenarius", les futurs restes du gobelin à trois pattes et un joli mouchoir brodé avec les initiales "F.S". Il leur a paru préférable de fuir. Nous n'étions hélas pas au bout de nos peines. La scène à laquelle ils avaient été confrontés était inquiétante mais cela ne dispensa pas d'Erhardt de descendre illico-presto à nouveau sous terre. Mais nous ne trouvâmes rien ; la salle avait été nettoyée de fond en comble : pas de pentacle, pas de démon, rien.
Nos compères lavés, nous sommes allés voir Baumann, l'ex-compagnon de cellule de Ludwig et prêtre de Ranald notoire. Il était ravi de nous voir. Il avait vu le gnome, discuté avec le gnome et acheté le sceau de la Gravin au gnome. Il était encore plus ravi de nous céder le dit sceau pour trente couronnes d'or, soit la récompenses promise par Maria-Ulrike pour la victoire de son champion de justice. Ludwig l'a heureusement convaincu de revoir son prix à la baisse. Baumann a reçu les dix couronnes gagnées à la sueur de notre front avant de nous tendre enfin le fatidique objet.
Le lendemain matin, la Gravin nous a reçu dans une luxueuse auberge qu'elle avait réservé pour la nuit. Les mets étalés du petit déjeuner qu'elle picorait à peine nous rappelaient sans cesse la condition désastreuse de nos finances et de notre estomac. Sans nous adresser le moindre regard, elle mit fin à notre service, nous transmis la bourse et nous laissa manger les restes. Elle partait au mariage d'une nièce chez les Saponatheim, la famille noble régente du duché de Bogenhafen. Je ne me suis pas fait prié pour dévorer tout ce qu'il pouvait l'être.
Erhardt est parti voir son maître à la bibliothèque du temple de Verena, j'en ai profité pour m'entretenir avec Frau Steinmetz. La discussion s'est mal passée et j'ai bien cru qu'elle allait me tuer. Anders m'a raconté plus tard que la raison de la présence de Mathias Hubkind, le maître d'Erhardt, était la culpabilité. Il pensait être responsable de la mort d'un innocent au bûcher il y a des années de cela. La présence du spectre durant le duel laisse à penser que ses soupçons sont confirmés. C'est ce qu'il a manqué de refaire quand son apprenti lui a dit que les initiales "F.S" devaient être celles de Frank Steinhager, l'un des "princes marchands" de Bogenhafen. Cet homme est également la face visible d'une organisation fraternelle appelée… l'Ordo Septenarius. Il n'en a pas fallu plus pour que les deux répurgateurs se ruent dans l'entrepôt Steinhager pour tirer cette histoire au clair. Une brève enquête révéla un livre écrit en Magick (à ma grande honte, je ne sais pas encore lire ce langage). J'ai bien senti une signature magique sur l'ouvrage mais ce genre de choses peut être falsifié.
Heureusement, je rencontrais enfin Hieronymus Blitzen un peu plus tard, la seule personne capable de m'aider à devenir magicien certifié avant mon 25ème anniversaire. Un homme charmant au demeurant un peu excentrique. Maître Blitzen me confirmera plus tard que c'était un ouvrage dédié aux puissances de la ruine et que la signature était celle d'un certain Johannes Teugen ! Il m'invita toutefois à passer le voir après le Schattenfest à Weissbruck.
Steinhager, tout aussi veule et arrogant soit-il, m'apparaissait comme trop stupide pour être un sorcier illégal (je suis bien placé pour le savoir). Il niait en bloc toutes les accusations de sorcellerie et les esprits commençaient à s'échauffer. La garde de la ville est venue à la rescousse avant qu'il n'ait pu nous révéler l'identité des autres membres de l'Ordo Septenarius. Les gardes, payés par ce gros porc, s'apprêtaient à nous passer à tabac mais la diplomatie a prévalu. Influence de Verena, qui sait ? J'ai tout de même vu Ludwig et Anders tirer un coffre-fort hors du bureau de Steinhager pendant notre altercation avec la garde. De l'argent destiné aux bonnes œuvres de Taal et Manaan, j'en suis certain.
En demandant autour de nous, Johannes Teugen s'est révélé être peu ou prou le bourgmestre de Bogenhafen. A cet instant, la situation est devenue limpide : l'Ordo Septenarius servait de façade publique à des adeptes du Chaos. Mathias avait enquête depuis un certain sur un culte appelé l'Œil Vigilant dont la piste s'était éteinte avec un bouc émissaire, l'innocent qu'il avait brûlé. La même chose se reproduisait aujourd'hui.
Nous sommes retournés sur le Berebeli. Morrslieb était bien visible dans le ciel. Par prudence, nous avons assuré des tours de garde. Erhardt a dormi sur le pont, à la proue. Il a BIEN dormi. Quand est venu son tour, Anders a été victime d'hallucinations. En se débattant, il a provoqué un départ de feu qui s'est propagé à travers le navire. Alarmés, Ludwig, Baragaz et moi avons tenté d'éteindre l'incendie dont les flammes se déplaçaient comme mues par une volonté propre. Une fois le bateau sécurisé, Erhardt s'est réveillé et est parti à la poursuite d'un éventuel agresseur. Tout ce qu'il réussit à trouver furent les restes d'un vanupied, déchiqueté de manière atroce comme Adolfus Kustos. Inutile de préciser que les flammes ne nous ont pas épargné non plus mais plus de peur que de mal.
Au matin du troisième jour du Schattenfest, Teugen en personne nous a rendu visite ! L'individu a le teint pâle, est rachitique et rentra bien vite dans la cabine du Berebeli comme si la lueur de l'astre de Myrmidia le gênait. Mais peut être était-ce la peur qui expliquait son état ? Il confirma nos soupçons et même plus encore. Il était bien membre de l'Ordo Septenarius mais la tournure des évènements de ces derniers jours le poussait à se confier à nous. Selon lui, c'était le juge Richter l'instigateur de l'Ordo et par extension adepte des forces chaotiques. Les rites, le temple souterrain dans les égoûts étaient tous de son fait. Le but de l'Ordo Septenarius était de garantir la prospérité des familles marchandes de Bogenhafen et un rituel devait avoir lieu pour la nuit prochaine. Teugen comme Richter avait pactisé avec les puissances de la ruine mais - peut être pour se racheter - il éprouvait des doutes et souhaitait sauver son âme éternelle. A l'évidence, le rituel bénéficierait à Richter et Sigmar seul sait ce qu'il avait promis en échange de sa bonne fortune. Teugen ne savait pas encore où le rituel aurait lieu mais nous convoquerait à l'hôtel de ville dès qu'il aurait l'information.
Nous passâmes une grande partie de la matinée et de l'après-midi dans l'inquiétude, l'excitation et la paranoïa galopante. Equipés et parés à toute éventualité, nous reçûmes la visite d'un jeune messager à la coupe au bol en milieu d'après-midi qui nous guida vers l'hôtel de ville. Je fus surpris de voir que Ludwig avait, par son bagout, réussi à convaincre deux vieillards au service d'Ulric (les temples du sud servent de "lieu de retraite" aux vieux chevaliers du loup blanc) de venir avec nous pour mettre fin à un complot des puissances de la ruine. Les deux chevaliers montant la garde devant le bâtiment officiel, nous gravîmes les escaliers jusqu'au bureau de Teugen.
Teugen était bien dans son bureau… Baignant une mare de son propre sang.
Devant lui, un ultime message écrit du bout du doigt : ADLS.
Le gamin aussi était là. D'un sourire mauvais, l'un de ses yeux vira au rouge sang. D'une voix trop vieille pour son âge apparent, il nous cracha les paroles suivantes : "Vous savez, vous auriez vraiment dû vous mêler de vos affaires." Avant de crier "A l'assassin !" et de se volatiliser comme par enchantement.
La situation n'est guère reluisante.
***
Commentaire du MJ
- Si vous avez déjà joué ou maîtrisé le scénario, vous verrez que j'ai passé une bonne partie de l'enquête à la trappe. Pourquoi ? Eh bien, tout le monde l'avait joué à la table et avec la présence des deux répurgateurs, ça me semblait compliqué de jouer à Scooby-Doo avec bouts d'indice, etc.
- J'ai interverti le rôle de Teugen avec le juge Richter. En gros, Teugen se fait assassiner par Gideon à la place de Magirius. Toutefois, j'ai gardé le sous-texte du vampire. Vous verrez ça plus tard.
- Le coup des deux chevaliers du loup blanc grabataires enrôlés, je ne l'ai pas vu venir. Très pratique pour les rixes entre Ulricains et Sigmarites par la suite.
- L'attaque nocture, je crois que c'était le juge richter et que c'est une des propositions du bouquin si les joueurs avancent trop vite.
- L'histoire avec Mathias, c'est brodé par moi mais l'Oeil Vigilant a un tout petit rôle à la fin dans Empire in Ruins. D'ailleurs mes joueurs s'en sont souvenus !
- Le départ de la Gravin s'est pour teaser le mariage de Natasha, qui arrive bientôt.
- Waltram est un witch. Dans mon histoire, Blitzen fait parti des Enfants de Teclis, des magiciens qui luttent contre le chaos. Waltram possède un livre qui appartenait à Blitzen sur l'étude du chaos et est venu le lui rendre. Blitzen était là pour l'aider à devenir un vrai mage sans se faire brûler par le répurgateur. Blitzen aura un rôle assez important dans Mort sur le Reik et surtout le Rat Cornu.
Enemy in the Shadows - Dernière Séance
Où les adieux sont faits et les rituels défaits
Par Ludwig ⛵
Après tout ce temps à m'ennuyer ferme sur les vaisseaux impériaux voici "enfin" venue la raison pour laquelle j'ai signé : l'aventure, la vraie. Peut être n'en demandais-je pas tant. Alors que notre équipe était enfin prête à affronter l'horreur d'un culte maudit, en espérant qu'il n'ait pas déjà mis son plan diabolique à exécution, voilà que notre seul allié gît dans son propre sang. Un enfant au regard noir nous accuse du méfait, criant et appelant à l'aide. Mais l'aide, c'est NOUS ! Et accusés à tort, une habitude désormais.
Mes camarades ont à peine le temps de retourner la pièce à la recherche d'un quelconque indice que viennent à ma rencontre la prêtresse de Verena et le maître répurgateur. Ils nous somment de fuir ; j'entends les fiers ulricains croiser le fer tout en bas. La sortie se fera donc par la fenêtre. Chacun y va de ses meilleurs talents d'acrobate. Notre troupe file vers un logis désaffecté appartenant un temps à la guilde des maçons. Le temps pour nous de reprendre nos esprits et d'aviser sur la suite de nos plans. Un individu rôde près de notre repaire : c'est Descartes le bretonnien. Il partait jouer au mariage de Frau Natassia Saponatheim mais son honneur lui interdit d'abandonner des compagnons.
Anders et Waltram sous-pèsent les indices trouvés dans le bureau de Teugen. Ce dernier semblait désespéré au point de faire appel à un curieux noble nommé le comte Orlok. Le marchand fit la promesse au nobliau de lui accorder passage fluvial et logement à Aldorf moyennant "un moyen de sauver sa vie". Une brève lecture du registre m'indique que le comte a dû passer à Bogenhafen il y a de cela deux jours et emploie les services d'un navire appelé le "Maria Brauer". Baragaz souligne que "tout cela est bien gentil mais ça ne fait pas avancer notre affaire. Teugen est déjà mort.".
C'est Erhardt que viendra la fulgurance : ADLS - Adelring Saponatheim. Le Graf possède une résidence dans le ring de Bogenhafen qui n'est jamais utilisée. L'endroit idéal pour accomplir de sombres desseins. Le rituel attend.
Je dis "rituel" comme si j'étais coutumier des choses interdites. Au cours de ces deux derniers jours, le temps s'est accéléré et si je n'avais pas vu ce que j'ai vu et entendu les récits de mes compagnons… jamais je n'aurais crû ces rumeurs vraies. Moi, Ludwig Vollstanding, septième fils d'un septième fils de marin de Marienburg, ne peut me laisser sombrer à de pareilles pensées. J'ai quelque peu perdu le fil de cette nuit fatidique. Tâchons de retracer ces évènements.
La nuit du rituel - Soothing Hymn - Bloodborne
Nous avons fait la rencontre de trois répurgateurs déterminés à "juger" mon ami Waltram. Cet homme est bon, sympathique et n'a jamais rechigné à m'aider. Ces types eux braquèrent leurs pistolets sur nous sans autre forme de procès. Sous la lueur verdâtre de la lune de Morr, il m'a semblé que leurs traits se tordaient, changeaient… mutaient ? Nous fuîmes à travers les égoûts, les ruelles, tout est flou. Seule la maudite lueur de Morrslieb se rappelle à mon mauvais souvenir, irradiant les rues de Bogenhafen d'une influence néfaste.
Arrivés près de l'Aldenring, des meutes de badauds avinés et rendus à moitié fous par la lune cherchaient à nous tuer pour nos méfaits. Philippe, mon bon ami, nous sourit et offrit de nous faire gagner du temps. Je le vis pour la dernière fois courant vers la foule pour attirer son attention. Au pied d'une statue de Bogenhauer, le dieu local, nous trouvâmes enfin la demeure du Graf. Les répurgateurs et quelques chiens de la garde, payés par Steinhager assurément, se rapprochaient à grand pas. Marina et Mathias se sacrifièrent à leur tour pour faire rempart. Nous rentrâmes par la cave dans le manoir, abandonnant nos compagnons à un destin pire que la mort. Jamais ne remettrais-je les pieds à Bogenhafen.
L'ouïe fine de Baragaz trahit la présence de personnes réunies dans la pièce voisine. Là où se tramait le je-ne-sais-quoi que nous devions interrompre à tout prix. Réunissant ce qui nous restait de courage dans notre cœur et empoignant nos armes, nous pénétrâmes dans la pièce du rituel, comprenant que le temps de la discrétion était passé. Devant nous une foule d'encapuchonnés avec au centre de la pièce un maître de cérémonie avec une pauvre âme coincé dans un sac de jute. Marques au sol, bougies, parchemin, sacrifice humain ; chaude ambiance.
Le rituel - Masked Ball - Eyes Wide Shut
Chacun y alla de ses efforts. Le nain tenta un air de cornemuse, sans succès. Erhardt, formé à l'exercice, se jeta sur le maître de cérémonie, l'infâme Richter, marteau en main. Je m'occupais du premier intriguant qui passait à ma portée. Ma performance fut déplorable et je devrais m'entraîner si je désirais survivre à ce genre de rixe. Heureusement, ma seule blessure émergea d'une flèche de lumière rose projetée par Richter. Je souffrais mais en silence.
L'ami répurgateur tint suffisamment le sorcier en respect pour qu'il perde le fil de son rituel. Il paya le prix le plus cher d'entre nous en subissant de nombreuses blessures. Baragaz lâcha son instrument et se joignit à la mêlée. Un démon se manifesta, bien plus petit que celui des égoûts, mais tout aussi féroce. Un jeu de lumière me fit croire que c'était l'enfant meurtrier mais comment en être sûr ? Le prêtre de Taal quant à lui dispersa les membres du culte avec aisance, animé par sa ferveur spirituelle et avec pour seule arme une dague ! Waltram improvisa et renversa les chandeliers pour mettre à mal la cérémonie.
De nouveaux gardes arrivaient par l'entrée du cellier, la situation allait de mal en pis quand Richter se mit à hurler et prit feu ! Les nerfs de mes alliés et certains ennemis cédèrent et beaucoup s'enfuirent. La suite m'a été contée par Baragaz, le seul d'entre nous a être témoin de l'horreur. Suite à l'échec du sorcier, un œil énorme se manifesta et tint des propos désobligeants envers son subalterne démoniaque. Ce dernier avait échoué, son châtiment serait exemplaire. Des paroles bien réconfortantes ! Je ne donne pas cher de notre peau si le rituel était allé à son terme.
Il nous restait encore une épreuve à subir. Dehors, Mathias et Marina gisaient au milieu des corps de leurs assaillants. L'élève s'entretint une dernière fois avec son maître et Marina confessa ses remords et ses échecs passés. Avec grâce, elle s'était pourtant acquittée de son fardeau de prêtresse et son âme en est retournée à Morr. Puisant dans nos dernières forces, nous rejoignîmes le bateau de Josef et levâmes l'ancre sans plus attendre, quittant cette ville maudite.
Et encore une fois, notre calvaire n'était pas fini. Baragaz se réveilla face à un spectacle sanglant. Au cœur de la nuit, un infant hurlait dans son berceau, une main au dessus du nourrisson. La forme cauchemardesque qui fut celle du conseiller Johannes Teugen s'apprêtait à festoyer sur l'enfant des deux aides de Josef. Erhardt, originaire d'une famille noble de Sylvanie, me dit qu'il se transformait en vampire. Décidés à sauver l'enfant, nous offrîmes le repos éternel à cette pitoyable créature et jetèrent son cadavre démembré dans la Bogen.
Josef n'est plus, Wolmar et Gilda non plus, laissant dans mes bras l'infante Elsa qui reconnait sur moi l'odeur familière des embruns. Je suis le capitaine désormais. Cette nuit, je n'ai pas été assez fort et trois personnes sont mortes par ma faute. Plus jamais.
Nous naviguons vers le domaine hérité de "Kastor Lieberung". L'occasion de panser nos plaies et de nous cacher de la garde de Bogenhafen. Waltram a suggéré de nous rendre plus tard au château des Von Saponatheim durant le mariage pour que la Gravin nous lave de tout soupçon.
Mais le sang sur mes mains, lui, ne partira pas de si tôt.
Jingle d'intro des séances de Mort sur le Reik - Que las campanas me doblen - Blasphemous
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Commentaires du MJ
- Le combat malgré le nombre d'ennemis s'est plutôt bien passé. Une fois le rituel interrompu, il n'y a plus vraiment de moyen que ça se passe mal.
- Je m'étais fait suer à installer une ambiance pour le vampire façon Nosfératu mais ça a capoté avec les blagounettes d'un joueur. Such is life.
- Le Berebeli devint de facto le navire des joueurs mais il y aura rescousse de Renata dans MslR.
- Enchaîner sur le Mariage de Nastassia coule de source. Les PJ ont forcément froissé les marchands de Bogenhafen et le graf de la région est juste à côté...
- Ce premier livre a été assez rapide mais Mort sur le Reik avec Rough Days Hard Nights sera bien bieeen long.
- Damon
Ayé je viens de trouver le temps de lire les deux derniers épisodes !
J'avoue honteusement que je n'ai jamais lu les suppléments de la CI en entier (je les ai en en V1 VF et en VO V4) ; j'ai toujours préféré picorer.
C'est ainsi que je redécouvre la campagne de l'intérieur, par ces récits de personnages, et quel plaisir ! Merci beaucoup.
Visiblement, les boîtes pour grognards et tes changements ont permis que tes joueurs, même facétieux, s'éclatent alors qu'ils avaient déjà fait la campagne pour certains au moins : j'imagine qu'entre en compte pour eux le plaisir de la revivre, non ?
- Tluabir
:)
Quand j'étais ado en club (circa 2001 - 2004), j'entendais les vieux dirent que c'était une super campagne mais ils ne voulaient plus la faire tourner. Etudiant, j'avais un ami fou de Warhammer qui nous l'a fait jouer en v1. Enfin, moi je suis arrivé à la fin de Bogenhafen où le groupe avait échoué à sauver la ville, resultat : portail du Chaos.
Le hasard a voulu que je trouve le premier tome de la campagne impériale Descartes en braderie et l'idée m'a troté dans la tête de la maîtriser. Avec trois des joueurs (ceux de Baragaz, Waltram et Ludwig), je l'ai maîtrisé en V2 jusqu'au début de Quelque chose de pourri à Kislev et... et on l'a jamais fini. Je sais plus pourquoi honnêtement, le scénario m'était tombé des mains.
Pendant ce temps, la campagne où j'étais joueur (avec le joueur d'Erhardt) s'est terminée à la fin de Mort sur le Reik où on est tous morts dans la cour du chateau Von Wittgenstein. Je crois qu'on avait merdé la préparation et les gardes nous étaient tombés dessus malgré la présence des rebelles (et Barakul dans les mains de mon perso avocat ). Le MJ a perdu confiance et a préféré arrêter, ce qui était bien dommage.
Bref, avant de la refaire en v4, j'ai demandé à mes trois joueurs ce dont ils se souvenaient. Dix années avaient passées donc c'était pas trop frais dans leur tête mais oui les grognards boxes font du bon boulot au final. Le pouvoir derrière le trône est vraiment abusé par contre à ce niveau. Il n'y en a qu'une sur "comment changer l'identité du méchant" et elle fait même pas une demie-page. C'est le seul truc que tu VEUX changer si tu rejoues !
Je peux comprendre que les gens râlent au niveau du prix total de la campagne (on frôle les 300 balles avec tous les bouquins) mais le boulot est là aussi bien esthétiquement (les illustrations sont supers) qu'éditorialement (le rat cornu).
J'ai besoin d'eclaircissements sur ce passage :
Et encore une fois, notre calvaire n'était pas fini. Baragaz se réveilla face à un spectacle sanglant. Au cœur de la nuit, un infant hurlait dans son berceau, une main au dessus du nourrisson. La forme cauchemardesque qui fut celle du conseiller Johannes Teugen s'apprêtait à festoyer sur l'enfant des deux aides de Josef. Erhardt, originaire d'une famille noble de Sylvanie, me dit qu'il se transformait en vampire. Décidés à sauver l'enfant, nous offrîmes le repos éternel à cette pitoyable créature et jetèrent son cadavre démembré dans la Bogen.
Les deux aides de Josef, c'est bien Wolmar et Gilda ?
Lorsque Baragaz se reveille il voit Teugen au dessus du berceau, mais il est mort, non ? C'est cette créature que les joueurs tuent, démembrent et jettent à l'eau ? Teugen était un vampire ?
Josef, Wolmar et Gilda sont morts. Tués par Teugen ?
- Tluabir
Oui, c'est ça. C'est Teugen vampire nouveau-né. Les joueurs arrivent, épuisés sur le navire, démarre le berebelli pour ne pas être rattrapés par la garde au milieu de la nuit, sans prévenir, ni réveiller l'équipage.
Si tu suis le texte du livre à la lettre, Teugen présente la majorité des symptômes liés au vampirisme mais c'est une fausse piste. Il s'agit en fait d'un contre-coup du pacte fait avec Gideon le démon.
Une des grognard boxes suggérait d'en faire un vrai vampire. J'aimais bien l'idée et j'ai essayé de modifier le truc pour que ça soit plus consistant.
- Une des scènes coupées de Mort sur le Reik présente dans le compagnon est le Maria Brauer. Un bateau contenant un vampire qui se dirige vers Aldorf dans le plus pur pastiche de Dracula.
- J'ai intégré cette scène mais en mettant en relation le comte vampire (Orlok) et Teugen.
- Teugen a fait un pacte (comme Richter) avec Gideon et veut trouver un moyen d'éviter de mourir (car le jour où il meure son âme est réclamée par Gideon). Richter fait le rituel. Teugen est désespéré. Il rentre en contact avec un charmant comte qui lui promet l'immortalité pour le prix dérisoire d'un navire allant à Aldorf.
- Le Maria Brauer va chercher Orlok dans son trou perdu.
- Le navire arrive à Bogenhafen, Orlok donne le baiser noir à Teugen. (Bon c'est censé s'activer illico, je te le concède.) et repart vers Aldorf.
- Teugen couic-couic.
- Teugen, nouveau vampire à l'intelligence bestiale, se glisse dans la nuit jusqu'aux docs, attend son heure et croque Josef et ses deux aides.
- Où est Orlok ? Tu verras par la suite.
Désolé si c'était pas super clair. C'était aussi une occasion de leur filer le Berebeli, je l'avoue.
Death on the Reik - Séance 1
Où dans alcool il y a cool.
Par Baragaz
En attendant de pouvoir contacter la Gravin au mariage Von Saponatheim, notre petit groupe profite d'un relatif répit dans les ruines de la propriété Lieberung. Oui, l'héritage n'était pas bidon. Au contraire, il y avait bien une mansarde perdue au milieu des eaux marécageuses situées au nord de Bogenhafen. Les quelques paysans travaillant la terre sont loin de nous et même si la route est proche, jusqu'ici la garde de Bogenhafen n'a pas daigné suivre notre trace. Nous tuons le temps et pansons nos plaies en attendant le jour fatidique du départ. La semaine ne fût pas de trop pour récupérer d'une diarrhée sanglante que Ludwig et moi avions contracté dans les égoûts de Bogenhafen. Waltram usa des dernières herbes achetées à une certaine Elvyra durant le Schattenfest. Elle vivait à Weissbrück.
Mais même l'entraînement n'est pas de tout repos. Alors qu'ils enchaînaient les passes d'arme au bord de l'eau, Ludwig et Anders ont été surpris par des chasseurs. Enfin, des chasseurs cornus. Des fanatiques au service de Taal, quasiment nus, recouverts de peintures rituelles et silencieux comme un jardin de Morr. Leur chef, le plus zélote d'entre eux, tenait Anders à sa merci, prêt à l'égorger. La raison de son ire ? Anders était un traitre, qui avait fuit lors de l'attaque des hommes-bêtes sur un grand prêtre de Taal en route pour Middenheim. Il accusait le jeune homme d'être un voleur, un lâche et peu ou prou un hérétique pour avoir abandonner les forêts à la faveur du confort des villes. Tout semblait perdu et aucun des arguments rationnels du marin et de l'acolyte ne suffisaient à raisonner le guerrier fanatique. Alors Anders pria, pria de toutes ses forces pour un miracle.
Il l'obtenu.
Remontant le fleuve en direction d'Aldorf, tous assistèrent au passage de la barge où plusieurs prêtres de Morr escortaient le corps d'une femme à l'apparence simple mais régale. A ses côtés, un homme grabataire aux jambes atrophiées était assis sur une chaise. Anders et les chasseurs cornus comprirent immédiatement l'identité de l'homme et de la femme : Katrinelya et Niev, hiérarques respectifs de Taal et Rhya. Ludwig vit la stupeur sur le visage de toute l'assemblée et comprit que quelque chose de terrible venait de se passer. Les chasseurs cornus partirent et Anders resta un moment tétanisé, persuadé d'avoir provoqué cette apparition macabre. Durant un temps, il abjura les dons conférés par son dieu pour faire pénitence. Nous apprîmes plus tard que la hiérarque de Rhya avait été mortellement blessée par des hommes-bêtes dans le sud de la Reikwald. Son mari, lui, s'en était sorti de peu. L'usage de ses jambes, un lointain souvenir. Anders nous somma de faire route vers Aldorf mais c'était trop tôt, il fallait auparavant laver notre nom.
Une bien meilleure rencontre est arrivée à Ludwig un jour plus tard. Avec Erhardt, il tentait d'apprendre le maniement du bouclier quand un homme à cheval, attiré par le bruit, vint jusqu'à eux. Il s'appelait Olaf Sievers et son fort accent trahissait son origine Ostlandienne. Les beaux atouts qu'il portait appartenaient aux Ostlanders impériaux, une unité de montagnards dépêchée au Col du Feu Noir, loin au sud, dans le but de stopper les peaux vertes. Le Col du Feu Noir avait une symbolique particulière pour le répurgateur et pour moi. Un champ de bataille épique et le dernier lieu où l'empereur-dieu fût aperçu au cours de sa vie mortelle. Il donna son bouclier peint avec le taureau de l'Ostland à Ludwig et lui donna de précieux conseils avant de partir. Il se rendait au mariage de la fille d'un vieil ami de jeunesse…
Le mariage - The Dinner Party - Battlestar Galactica S1
Le jour du mariage arriva et nous accostâmes sur un quai du château Von Saponatheim, assez loin pour partir le plus rapidement possible si nécessaire. Déjà des dizaines de navires radieux et de nobles aux parures colorées se présentaient au pied du château. Située sur une falaise surplombant la Bogen, la place forte semblait imprenable et difficile à quitter en tout hâte. Grâce à mes talents de ménestrel, j'investis les lieux avec Waltram dans ma suite sous l'apparat de ménestrel. Anders, en sa qualité religieuse, arriva à magouiller son entrée parmi les convives. Erhardt, noble, n'eut pas à faire beaucoup d'efforts pour accéder au mariage. Ludwig serait son garde du corps. Je confia le bébé à une troupe de ménestrels possédant plusieurs enfants en bas âge pour la nuit de veille et la cérémonie du mariage prévue dans le lendemain.
La soirée démarra sans aucun couac. L'heureux marié, le cousin de la Gravin Maria-Ulrike se vit offrir une magnifique épée par son beau père. Son style était très étrange, de mémoire de Dawi je n'ai jamais vu pareille facture. L'assemblée présente était hétéroclite et au milieu des danseurs exotiques provenant de contrées lointaines comme l'Ind, je perçus quelques visages inamicaux, voire franchement patibulaires. Alors que j'entamais mon troisième récital de la soirée, je vis qu'Erhardt était accaparé par une grosse dame possédant un immense bijou dans son décolleté. Beaucoup d'yeux se tournèrent vers la duchesse et son bijou de famille. Anders commença à boire.
La Gravin dit enfin son apparition ! Elle fronça les yeux en apercevant notre fière équipe dispersée aux quatre coins du grand hall. Grande âme, elle parvint à nous réunir tous pour "faire un point". Nous étions donc bel et bien accusés du meurtre de la prêtresse Marina Steinmetz, du répurgateur Mathias Hubkind, du juge Werner Richter, etc. La liste était longue et (presque) complètement fausse. Le prince marchand Steinhager, maintenant seul survivant de l'Ordo Septenarius et du même fait en situation de force, avait mis notre tête à prix à plus de 200 couronnes. Nous plaidions notre cause auprès de Maria-Ulrike qui nous crû sur parole mais voulut s'assurer que le mariage se déroule à la perfection. Son raisonnement était simple : les Saponatheim étaient un nom prestigieux mais appauvri, les von Ambostein étaient eux des marchands anoblis par le père de l'empereur Karl Franz. Les premiers renfloueraient leurs caisses, les seconds gagneraient en prestige. Erhardt jura que nous ferions tout notre possible. Anders continua à boire.
Alors que je reprenais ma place parmi les autres ménestrels, les danseurs de l'Ind préparaient un mauvais coup. Je ne suis pas raciste, c'est juste que je ne les aime pas. C'est à ce moment qu'une vieille connaissance décida de me faire un odieux chantage. Ce satané gnome se pavoisait devant ma timbale, demandant à ce que je l'aide à voler le bijou de la duchesse. Je prévins mes amis mais tout le monde était occupé. Il fallait ruser.
Nous nous repâtissâmes les tâches pour s'assurer que la nuit se déroule à la perfection. Pour surprendre d'éventuels voleurs (ou le gnome), Waltram et moi nous dirigeâmes vers l'aile désaffectée du château. Il faisait froid et j'entendis des murmures autour de nous.
La nuit s'écoula, les convives endormis. Un hurlement terrifiant retentit. Erhardt, Ludwig et un Anders sacrément éméché virent le Graf Von Saponatheim dévaler les escaliers de la tour solaire. Son discours confus. Le répurgateur monta mais ne trouva rien de particulier à part l'épée ouvragée abandonnée sur le sol. Il s'en saisit et dévala lui aussi les escaliers quelques secondes plus tard en hurlant. Anders, titubant, monta les escaliers, se saisit de l'épée et peina à aligner deux mots. Le courage de la boisson le rendait insensible à la malédiction. D'après ses paroles imbibées, un spectre étrange et incompréhensible hantait l'épée. L'esprit avait l'air très en colère, d'après lui, agitant le poing sans cesse.
Notre veillée prit un tour sinistre quand un individu hirsute et dégingandé arriva en hurlant du couloir effondré. Nous parvînmes à l'esquiver mais il se dirigea vers les parties habitées du château ! Nous suivîmes l'homme étrange, complètement nu.
Un spectacle étrange nous attendait au pied de la tour solaire. L'homme hirsute gisant au sol, tranché en deux par Anders et son épée maudite. Le graf avait été attaqué par cet individu et Erhardt s'était interposé. Bien mal lui en avait pris car l'homme en furie lui avait arraché un œil et une partie de son nez ! Au moins, le graf nous était reconnaissant. Nous dispersâmes les nobles curieux qui se réveillaient, offrîmes les premiers soins à notre pauvre Erhardt et forçâmes Anders à boire de l'eau. Le graf nous fit comprendre que l'intrus était en réalité son fils, un attardé mental, qu'il ne pouvait révéler au monde mais pas non plus tuer. Pas d'inquiétude, c'était désormais chose faite ! Le graf acheta notre silence en s'assurant que les évènements de Bogenhafen n'entacheraient plus notre réputation. A toute chose, malheur est bon.
Mais la nuit était loin d'être terminée.
Erhardt soigné (ou plutôt drogué) et moi, sommes allés nous enquérir immédiatement du bien être de la duchesse. Nous la trouvions, inconsciente dans sa chambre, le bijou disparu et la fenêtre ouverte. Je hurlais à Ludwig et Anders d'aller dans la chambre de la Gravin car j'eus un très mauvais pressentiment. Ils tombèrent nez à nez avec l'empoisonneuse bretonienne venue finir le travail pour Von Dammenblatz. La vie de la Gravin était sauvée mais cette nuisance leur échappa à nouveau. Couvert de sang, Ludwig s'approcha de la Gravin droguée sur son lit et lui dit : "Madame, on vient de tenter de vous tuer". Anders est encore hilare quant on aborde ce sujet, je suppose que c'est l'alcool.
De notre côté, les cabrioles nous entrainèrent sur le toit du château où les troubadours de l'Ind, avec le bijou en main, étaient confrontés au Spectre, un monte en l'air à l'infâme réputation. Pas d'honneur parmi les voleurs et Erhardt aperçut la forme du gnome au bout du toit de son bon œil. Le voleur armait son arbalète. Affaibli par sa blessure récente, Erhardt glissa sur une tuile et menaçait de faire une chute dans la Bogen ! Je l'attrapa, abandonnant la poursuite du bijou. Le spectre se faisait éviscéré par les griffes métalliques des Ind - iens. Le gnome en abattit deux tandis que je neutralisais le troisième d'un coup d'ardoise jeté en pleine tête. Le gnome subtilisa le joyau et disparut dans la nuit.
Je redescendis Erhardt et le Spectre, tout deux lourdement blessés. Sous le masque du Spectre, l'un des invités, le graf Josef Con Angerdorf qui nous faisait face. La Gravin nous remercia de notre action, les hommes du Graf s'occuperaient du reste. Un noble mineur était apparemment mort durant la nuit mais nous n'avions ni la patience, ni l'envie de nous impliquer. Tout le monde partit se coucher.
Le lendemain matin, le chant des oiseaux et les bonnes odeurs de la cuisine du château nous réveillent. Anders a la gueule de bois et porte l'épée à sa ceinture. Alors que nous sommes sur le point d'entamer le buffet du petit déjeuner, la Gravin nous convoque à nouveau. La mariée s'est envolée ! Puisqu'il le faut, nous partons à sa poursuite. Anders marmonne que nous avons déjà la faveur du Graf alors pourquoi s'embêter. Erhardt l'empoigne par le col pour qu'il suive.
Ludwig comprend bien vite qu'un navire manque. Vu son peu d'empressement à se marier, il est sûr que la promise possède déjà son propre fiancé. Nous sautons sur le Berebeli et Ludwig entame son travail de pistage. Notre ami de Marienburg trouve rapidement la navette, complètement vide et brisée contre les roches ! Le fiancé est un tocard et des indices suggèrent un transbordement. Nous reprenons la rame en amont de la Bogen.
Une heure plus tard, le ventre creux, nous trouvons un autre navire immobilisé. Le navire est en apparence désert mais révèle très vite des MUTANTS à son bord et dans les eaux ! Fatigués et passablement énervés, nous terrassons ces gaillards en quatrième vitesse avant d'inspecter la cale. Par chance, nous retrouvons nos deux tourtereaux ainsi qu'une jeune navigatrice du nom de Renata Hausier. Nous embarquons tout ce beau monde.
Erhardt inflige deux baffes au gamin pour sa peine tandis que Waltram et Ludwig ramènent la jeune Natassia en pleurs au château. Anders convainc Renata de rester avec nous, son navire étant en trop mauvais état pour continuer sa route. La Gravin nous est une fois de plus reconnaissante et nous tend des invitations pour une représentation de Dietef Sierck à l'Opéra d'Aldorf ! Je suis ému ! Sa tante, la grande comtesse de Nuln Emmanuelle Von Liebwitz sera l'invitée d'honneur et pourra nous recevoir ! Quel bonheur ! Par une fulgurance épiphanique, Ludwig propose de laisser le bébé à la Gravin. Elle accepte et nous partons, heureux de savoir que cette enfant aura une belle vie, adoptée par la noble dame.
Naviguer sur le Reik - Surviving Exile - Pyre (White lute version)
Avec l'aide de Renata, nous naviguons rapidement jusqu'à Weissbrück où Waltram meurt d'impatience de s'entretenir avec le mage Blitzen. Ludwig, toujours malade, se rend chez l'herboriste Elvyra mais découvre bien vite qu'elle a disparu. Entendant du bruit à l'étage de sa maison, il ouvre un placard et trouve une petite fille de huit ans, la jeune fille adoptée par l'herboriste du nom de Lisa. L'enfant affirme que sa "tante" a été kidnappée !
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Commentaires du MJ
- Le mariage de Nastassia est probablement la séance où nous avons eu le plus de fous rires. Entre Erhardt qui se fait crever l'oeil par un mec à poil, Anders qui rate son jet de tenir alcool avec le spectre qui fait du mime et Ludwig couvert de sang qui dit "on a tenté de vous tuer" à la Gravin, cette séance est probablement l'une des meilleures.
- On enchaîne tranquillement sur Mort sur le Reik. Je crois que les joueurs n'ont pas trouvé la lettre d'Etelka Herzen mais Blitzen rectifie le tir durant la prochaine séance (il me semble).
- Le Colonel Sievers est un perso du dernier chapitre que j'introduis dès maintenant. Le type est tragique, c'est un soldat de carrière roturier qui crie à tue tête que les peaux vertes sont une menace mais tout le monde s'en fiche. Les joueurs le retrouvont plusieurs fois jusqu'au final au Col du Feu Noir où son désir de reconnaissance se heurte à la mission des PJ. Considéré comme blague, c'est probablement celui qui se rapproche le plus d'un "héros".
- L'histoire avec les hierarches est inventée par moi mais aura son importance pour l'histoire d'Anders. Vous me voyez probablement venir avec mes gros sabots.
- Un dernier truc que j'ai oublié de mentionner. Ayant cinq joueurs, à la fin de chaque chapitre, je distribue des "médailles". Je demande à tous mes joueurs de voter pour 3 "récompenses". L'unité de Sigmar, l'audace de Ranald et la Pitié de Shallya. En gros, les joueurs qui reçoivent une récompense gagne un petit bonus :
- L'unité de Sigmar c'est comme le MVP au basket. Le joueur qui a fait le plus avancer l'intrigue. Il gagne +5 points à répartir dans des caractéristiques hors carrière.
- L'audace de Ranald c'est celui qui fait l'action la plus risquée ou folle. Un talent gratuit.
- La pitié de Shallya, c'est pour le joueur qui en a pris le plus dans la tronche. On lui retire un point de corruption.
- C'est l'occasion de se remémorer le chapitre passé.
Super CR ! À défaut de jouer en ce moment, j'ai au moins ce plaisir de vivre un peu du Warhammer par procuration.
Je te piquerai bien l'idée des récompenses spéciales : top idée.
Oui, merci Tluabir. Ces CR sont très agréables à lire. Entre ça et tes critiques des suppléments VO de W4, tu es un grand promoteur de la gamme.
Il y a beaucoup plus d'aventures que dans la campagne que j'ai fait jouer il y a 20 ans et même pour ce que je connaissais il est amusant de voir les différences par rapport à la V1 (sans compter ce que ma mémoire a oublié et les parties que j'avais fait sauter pour être sûr de finir la campagne avant le départ d'un joueur).
- Tluabir
Merci, c'est gentil. 😊
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Death on the Reik - Séance 2
Où la combustion spontanée devient l'apparat des prêtres de Taal
Par Waltram
Tout avait si bien commencé. Enfin, un véritable maître de l'ordre Azur était acquis à ma cause et m'offrait une lettre de recommandation auprès des collèges d'Altdorf. Jusqu'à présent ma vie était sur le fil du rasoir. Erhardt ne m'avait pas tué pour une seule et unique raison : le dernier souhait de son maître. Mathias, paix à son âme, avait décrété que son élève devait me laisser devenir magicien… ou me passer par le feu si j'hésitais.
Dans la tour de Hieronymus Blitzen, je prenais dans ma main le passe vers une vie stable et meilleure. Ma gratitude lui était éternelle. Hélas, j'avais encore besoin de son savoir. Je lui confiais le parchemin du rituel trouvé à Bogenhafen. Il le brûla dès qu'il comprit son usage néfaste. Il s'agissait là d'un sortilège capable d'ouvrir un portail vers les plans du Chaos. Il me félicita de mon intervention contre ce fou de Richter. Dans les flammes, il vit qu'une lettre était accolée au parchemin et il la retira prestement. Elle provenait d'une femme à la tête d'une cabale prénommée la Couronne Rouge. Dans sa missive, elle félicitait Richter de ses progrès en démonologie mais lui signifiait son intérêt dans un domaine tout autre : les redoutables hommes bêtes. L'objectif d'Etelka Herzen, car tel était son nom, était clair. Les hommes bêtes servaient mieux Tzeentch que les hommes et les mutants. Tout ce qu'ils requéraient était une main amicale capable de les choyer et les "civiliser". Herzen se voyait comme une figure messianique capable de contrôler les hardes à l'envie. Pire, elle suggérait (par quel biais inhumain ?) de trouver l'ungor parfait, homme bête supérieur à ses semblables, capable d'unir ces abominations et de les amener à détruire l'empire de l'intérieur.
Une seule lueur d'espoir au milieu de tout ce marasme : Etelka vivait à Grissenwald, loin au sud. Je connaissais ce nom. C'était le village d'où venait notre ami Baragaz. Par Verena, n'avait-il pas mentionné que son clan fauché avait vendu sa mine à une jeune noble ? Pire, il lui avait construit une tour. Plus tard, je lui rapportais la nouvelle, je vis son sang se figer. Anders écoutait lui aussi mon récit avec une colère sombre et froide. La cause de tous ses malheurs et de tant de frères tombés avait désormais un nom : la Couronne Rouge.
Maître Blitzen me prit dans ses bras en guise d'adieux. Je ne suis pas un homme pris par l'émotion mais pour la première fois depuis des années quelqu'un acceptait qui j'étais. Il me dit : "si seulement vous aviez pu être mon apprenti à la place de cet idiot. Il a fui mon étude avant d'avoir terminé sa formation". Alors qu'il me raccompagnait à sa porte, je vis de curieux symboles que je n'avais jamais vu auparavant. Ce n'était ni de la magie, ni de la démonologie. Certains des symboles représentaient des rongeurs ou des rats.
Les choses ne s'étaient pas améliorées dans la florissante Weissbrück.
Quand Ludwig revint de chez Elvyra l'herboriste, il était accompagné par une petite fille portant une peluche de poulet. Durant la nuit passée, la petite avait entendu des malandrins enlever sa tantine et s'était donc cachée. Nous laissâmes la petite aux bons soins de Renata pour aller mener l'enquête. L'herboriste avait mauvaise réputation malgré son talent et les locaux ne furent pas très bavards. La fouille de son échoppe se révéla plus instructive avec un message de menaces et un point de rendez-vous : une étable rouge. Manque de chance, ces dernières pullulaient dans la région mais Hund, mon compagnon canidé sans arrêt moqué, flaira la piste des kidnappeurs.
Quelle ne fût pas notre surprise quand nous retrouvâmes les trois idiots qui servaient Adolphus Kustos ! Baragaz leur intima l'ordre de relâcher Elvyra et de reconsidérer leurs choix de vie. Ils persistèrent dans leur stupidité et rejoignirent le domaine de Morr à l'exception de Katia, la seule femme du groupe. Face à Erhardt, elle ne mit pas longtemps à cracher le morceau. Un certain Herr Schmidt, un homme fortuné d'Aldorf, avait payé rubis sur ongle pour qu'Elvyra soit transportée à la capitale. Mais pourquoi ? Dans quel but ?
La conversation tourna court quand nous sentîmes l'odeur des flammes. L'un des trois idiots avait enflammé une motte de paille et toute la grange prenait feu ! Nous allions sortir quand Ludwig prit un carreau d'arbalète en pleine poitrine. Dehors, six soldats aux couleurs de Bogenhafen se tenaient aux côtés d'Ursula, la chasseuse de primes kislévite. Nous l'avions empêché de collecter sa prime au procès alors cette bougresse allait collecter nos têtes. Erhardt, n'écoutant que son courage, la défia en combat singulier, laissant les gardes se déverser sur nous dans la grange en flamme. Anders invoqua un miracle de Taal et des ronces vinrent enchevêtrer une partie des gardes mais la faveur divine s'arrêta là. Un jet de flammes matérialisé de nulle part s'abattit sur lui et le laissa aux portes de la mort. Taal reprenait d'une main ce qu'il offrait de l'autre. Le combat qui s'en suivit fût cauchemardesque. Nous échappâmes de la grange en feu par je-ne-sais-quel miracle. Elle s'effondra sur elle-même. Ludwig portant Anders et Baragaz s'occupant d'Erhardt, agonisant. La nuit tombante nous porta chance. Ursula et les soldats devaient être trop occupés à sauver les leurs pour donner la chasse.
Revenus à Weissbrück pour une heure tout au plus, Elvyra nous remercia de notre intervention et pansa nos blessures. Elle ignorait ce que Herr Schmidt lui voulait et nous devions partir le plus rapidement possible pour éviter de finir au piquet. C'est donc abattus que nous reprîmes le Berebeli vers la capitale. Le voyage fut bercé par la crise mystique d'Anders qui décida d'établir un autel à Taal sur le Berebeli pour racheter ses pêchés. Ludwig ne dit rien mais n'en pensait pas moins.
En remontant le Reik, nous croisâmes une autre embarcation qui nous appela à l'aide… le Maria Brauer. Bernhardt Damper, le capitaine était le seul homme valide. Ses deux hommes alités et malades. Il accepta de bon cœur nos herbes pour le requinquer. Une fois le capitaine parti, Ludwig nous convia tous. Il nous avoua à demi-mot qu'une présence sur le Maria Brauer l'avait contacté, l'enjoignant à continuer sa route. Ne voulant pas nous alerter, il avait pris sa décision. Une décision qu'il passerait de longs jours à regretter.
Arrivés à Aldorf, Ludwig se rendit immédiatement au temple de Manaan et subit lui aussi une épiphanie. Nous le vîmes revenir une demi-journée plus tard accompagné de chevaliers corbeaux. Les chevaliers poussèrent le maître des docks du ponton pour fondre sur la Maria Brauer qui venait d'accoster plus tôt. A son bord, trois corps exsangues et deux sarcophages vides. Les élus de Morr nous firent comprendre qu'un ou plusieurs vampires venaient d'entrer dans la capitale. Ludwig, paniqué, expliqua que le dieu des océans lui avait affirmé que c'était son devoir de corriger son erreur. Je penche plus vers un cas de conscience plutôt qu'un ordre divin mais passons.
En attendant la représentation à l'Opéra, occasion d'obtenir alliés et prestige dans notre lutte contre Etelka, chacun vaqua à ses occupations.
Un conclave eut lieu entre les instances religieuses de la ville suite à la mort de la hiérarque de Rhya. Anders en profita pour s'entretenir avec Niev, son propre hiérarque. A demi-mots, je compris que le grand homme n'était plus que l'ombre de lui-même. Il avait perdu la faveur de son Dieu peu avant l'attaque qui avait provoqué la mort de sa femme et son propre état pathétique. Il comprit que la perte de ses dons divins coïncidait avec l'émergence de ceux d'Anders. Il adouba officiellement notre ami comme prêtre mais dans sa voix c'est la haine qui se faisait sentir. Triste affaire.
Baragaz avait trouvé un livre dans la ruine de Lieberung. Un livre avec une note "Lieberung, c'est le dernier service que je vous rends. Vous, votre désir d'unir les mains et votre soi-disant Champion dans l'Ombre, vous nous ferez tous tuer par les répurgateurs." Le livre était en elfique. Il trouva une vieille elfe à moitié folle qui lui traduisit l'ouvrage. Il s'agissait des mémoires de Teclis dans lesquelles l'archimage suggérait que Sigmar était un mortel et non un dieu. Il possède toujours le livre.
Erhardt, officiellement répurgateur, rendit visite à ses compagnons de l'Ordre des Trois Flagellants, un ordre de chasseurs de sorcières mineur. C'est à cette occasion que deux individus se présentèrent dans les locaux de l'ordre. Le Graf Liepmund Holzkrug et son âme damnée Yann Zuntermann. Officiellement, Holzkrug est le "grand ambassadeur" de l'Empereur. Officieusement, ce titre signifie qu'il est le maître de la Chambre Noire, le plus grand réseau d'espionnage de tout l'Empire. Cette grande perche de Zuntermann est lui aussi un espion et le suit comme un bon chien. Le "grand ambassadeur" expliqua aux répurgateurs que suite à la mort de Mathias, Karl Franz ne pouvait plus justifier l'existence de leur ordre. Ils devaient rejoindre l'ordre du marteau d'argent au plus tôt. Le récit qu'en fit Erhardt fut beaucoup plus haineux mais de fanatiques à d'autres, je ne vois pas de différence.
Quant à moi, je me suis présenté aux collèges de magie où l'on m'a poliment fait comprendre que l'ordre d'Ambre ne possédait pas de quartiers à Aldorf… Peut être à Middenheim ? Un magicien gris a été assigné à ma personne pour s'assurer "que je ne sois pas un sorcier du chaos". Quel clampin ! Compte tenu de la mine déplorable de notre coterie, j'ai décidé de prendre des cours de couture. Nous allons rencontrer une comtesse électrice, autant être chics. Comme Anders avec ses peaux de bête. Et ça servira pour les voiles.
Le grand soir est enfin arrivé. Rhabillés et mieux équipés, nous avons rejoint la Gravin Maria-Ulrike à l'opéra d'Aldorf. Elle nous a présenté sa tante, la Comtesse Emmanuelle Von Liebwitz de Nuln, qui ne dément pas à sa sulfureuse réputation. Elle s'est toutefois montrée affable et au courant de nos exploits à Bogenhafen. La situation politique dans le Wissenland s'est détériorée et la grande comtesse devait bientôt trancher un démêlé entre deux familles nobles. Elle espérait que la soirée se déroule sans heurs. Nous lui assurâmes que maintenir l'ordre et la morale était notre spécialité.
Tout le gratin d'Aldorf était là pour l'occasion : des nantis malpolis, des élèves de l'école des mortiers et canons et j'en passe. Il ne manque plus qu'un nabot inconsidéré pour compléter le tableau. Assez vite, la comtesse fut la cible d'une grossièreté. Erhardt soupçonna assez rapidement un mage gris qui prit la poudre d'escampette. Mon "chaperon" demeurait planté à la buvette, refusant d'intervenir sauf pour sauver mon âme éternelle des flammes de la corruption. Il en est à sa troisième Bugman.
La gravin nous a donné des places dispersées à travers l'opéra. Baragaz et Erhardt sont à l'étage, Anders et moi dans la fosse et Ludwig, par défaut, est dans le couloir à l'étage entre les loges luxueuses.
La pièce venait à peine de commencer que les ennuis aussi. Avant l'entracte, nous avons eu :
- Un garde assassiné. Propre et net, peut être l'œuvre de l'assassin aux trousses de la gravin depuis les Trois Plumes ?
- Des chamailleries se terminant par un noble balancé depuis l'étage. Sa chute amortie par Anders.
- Un étudiant éméché lançant des pétards dans la fosse. Anders prit feu.
- Un avocat mutant à trois oreilles dévalant les escaliers. Le pauvre a été tué par des badauds dans la grande rue.
- Un marchand rustre nommé Odenhaller et fier de sa connerie.
Entracte. Enfin.
***
Commentaire du MJ
- Le combat dans la grange a été violent vu le niveau de la chasseuse de primes. Si vous faites jouer Rough Days & Hard Nights, REGARDEZ BIEN LES STATS DES PNJ. Les niveaux sont débiles. Résultat, deux points de destin et un point de resilience.
- Etelka Herzen... On a pas fini d'en entendre parler. On en est à la moitié du cinquième chapitre et mes joueurs ne l'ont toujours pas tué. Ils n'en peuvent plus. C'est du niveau "où est Charlie ?". Pareil pour Ludwig et le vampire Orlok, c'est toujours en cours.
- J'avoue avoir un peu trop chargé la mule niveau introduction de PNJ mais Holzkrug et Zuntermann sont TRES importants dans le dernier chapitre. En fait, ça m'embêtait d'introduire plein de monde durant le dernier chapitre. Cela m'a porté chance au final avec Zuntermann car... vous verrez.
- Le livre sur l'hérésie Sigmarite n'est pas très important par contre le petit mot du cultiste est un teaser sur les vrais objectifs de Lieberung : l'ascension du Champion dans l'Ombre et l'unification des Mains Pourpres. Pas d'inquiétude, on en reparle... durant le rat cornu.
- Blitzen aura un rôle important durant le rat cornu itou.
- La raison du kidnapping de l'herboriste est expliquée durant le chapitre 5, Empire in Ruins.
- L'ungor parfait c'est une invention de ma part et un hommage au métis parfait de Werewolf: The Apocalypse.
- Anders a bien pris cher. On atteint le niveau critique de vaudeville avec l'opéra.
Death on the Reik - Séance 3
Où tu l'as vu, ta goule ?
Par Anders 🦌
Par Taal, toutes ces mondanités, quelle horreur ! Même l'entracte est laborieuxse Une jeune femme se met à vieillir soudainement, sa peau se fripe en quelques instants ! Mon voisin de siège défaille et s'effondre. Il vient d'être empoisonné… génial. Et tiens, le type qui semblait dormir dans un coin est mort. Surement un AUTRE assassin. Des serviteurs accompagnent Oldenhaller, très fatigué, pour qu'il aille se reposer. Ils emmènent aussi la jeune "vieille". Pris d'un doute, je les suis, accompagné de Ludwig et Erhardt. Et là, forcément, ça se passe mal. L'un d'eux me vomit au visage, la vieille meure et Erhardt braque sa satanée arme à feu sur tout ce qui bouge. Finalement, nous nous en sortons plutôt bien. Nous comprenons bien vite que les faux serviteurs "servaient" le seigneur de la Pestilence et voulait récupérer une grosse émeraude acquise par Oldenhaller. Nous lui conseillons vivement de s'en débarrasser.
Retour à l'opéra.
Ludwig est abordé par son nouvel ami mort-vivant du Maria Brauer. Il ne nous le confirma que plus tard bien entendu. Je suis sûr qu'on le reverra.
Reprise du "spectacle".
Ces satanés estudiants sont revenus. Je leur fais bien comprendre que je ne prendrais pas feu une troisième fois. Mais bon sang, peut-on rester cinq minutes au calme ? A peine, Dietef Sierck entre-t-il en scène, qu'un opportun grimé en acteur bondit pour réclamer vengeance. La magie n'est pas mon domaine de prédilection, je laisse ça à Anders, mais je pense qu'il a dû se louper quelque part. Au moment d'attaquer Sierck, du sang commence à dégouliner des trous de son masque et il s'effondre en hurlant. Et là Taal seul sait pourquoi j'ai une vision d'une plante. Pas une plante sauvage au milieu de la Drakwald, non, une plante… en pot. Elle ressemble furieusement à la plante posée un peu plus tôt devant la loge de la grande comtesse. J'ai un très mauvais pressentiment. Je hurle à mes compagnons d'aller enquêter malgré les remontrances du public. Quelques minutes plus tard, Ludwig redescend avec une grosse horloge pleine de terreau dans les mains. Il m'assure que la "bombe" est désamorcée, qu'Emmanuelle est saine et sauve mais le recteur de l'école impériale s'est fait volé son trousseau de clefs. Je loupe un réquisitoire pathétique de Ludwig qui accuse l'avocat de la Gravin d'être un servant des puissances de la Ruine. Après la représentation, le recteur nous informe que de nombreux pistolets ont été dérobés à l'académie. Mon instinct me laisse à penser que le voleur était de petite taille.
Les mondanités passées, il est temps de reprendre la route à bord du fidèle Berebeli. L'inspecteur fluvial nous a fait payé une forte somme pour en obtenir la propriété après la mort de Josef, il serait dommage de s'en priver. Waltram nous rappelle que Grissenwald est l'endroit tout trouvé pour enquêter sur Herzen. Il suppose que l'apprenti de Blitzen a rejoint Etelka après l'avoir surpris fuyant Aldorf à cheval. Tout un programme.
Voilà neuf jours que nous sommes confiés aux bons soins du capitaine Ludwig et de Renata son aide. La descente du Reik est bien trop lente à mon goût mais qui suis-je pour juger de ses talents de navigation ? Sur une des rives, nous sommes hélés par deux petits nains qui fuient un bâtiment cerné d'échafaudages. Ils ont l'air impatients de partir et agitent une bourse plein d'argent au dessus de leurs petits bras musclés. Ludwig accoste et les deux nains sont immédiatement sermonnées par l'ingénieure en chef qui vient de débouler du chantier. L'équipe a été commissionnée par le grand chambellan Immanuel-Ferrand, l'oncle de Karl Franz, pour construire un système de fanaux reliant Aldorf à Nuln. Par ce stratagème, les armées pourraient communiquer très rapidement et briseraient le monopole des magiciens gris et des prêtres de Verena pour les communications rapides. Aynjulls, l'ingénieure, nous explique que quatre membres de son équipe ont disparu au cours de la dernière semaine. J'explique calmement qu'ils ont peut être été châtié par Taal pour avoir construit cette abomination technologie mais personne ne m'écoute. Fatigués et toujours prêt à aider, le capitaine décide que nous passerons la nuit dans cette ruine.
Des lits de camps sont installés à la base de la "tour". Le sol est en pierre et j'ignore à quoi pouvait bien servir ce bâtiment avant sa rénovation. Des tours de garde sont organisés par prudence. Evidemment qui est-ce qui voit une forme indicible et voutée sortir d'une trappe souterraine à l'heure du loup… moi ! Je hurle à ce gros ronfleur d'Erhardt de se réveiller ; tout le monde se réveille difficilement. La chose mord Baragaz. Le nain s'effondre, conscient mais paralysé par la morsure de la chose. Armés et dangereux, nous venons rapidement à bout de cette créature troglodyte. Intégralement nue à l'exception d'un pagne pour conserver sa pudeur, le nécrophage porte une clef étrange autour du cou. La trappe nous invite vers un nouveau monde de douleur et de dangers. Nous répondons à son appel.
Sous terre, de nombreux indices laissent à penser que la ruine servait d'observatoire dans ses années de faste. Une bibliothèque pleine d'ouvrages d'astronomie révèle de fascinantes recherches et d'autres moins. Les murs sont ornés de portraits représentant des nobles au regard austère et aux sourcils broussailleux. Malgré sa digne extraction, Erhardt est incapable de replacer cette lignée. Plus terrifiant, l'ancien propriétaire des lieux maîtrisait les arts nécromantiques car quatre morts-vivants raides comme des piquets "gardent" les lieux, chacun d'entre eux possède une clef autour du cou. Cela fait cinq clefs et curieusement une porte verrouillée au sol possède six fentes.
Nous repassons une dernière fois l'observatoire au peigne fin mais pas de clef. Par contre, nous trouvons une carte où une région à la frontière entre le Talabecland et le Reikland est entourée. Tout le monde me demande si je connais cet endroit mais je dois avouer que non. Il y a fort à penser que la sixième clef se trouve là-bas.
Nous revoilà repartis. Renata propose un arrêt à Kemperbad pour ravitailler le Berebeli et vendre les surplus de cargaison achetés à Altdorf. Même si ça me fait mal de l'admettre, nous sommes arrivés à bon port grâce à Ludwig. Un grand navire de la première flotte impériale arrive peu après nous, ce qui n'est pas bon signe. A son bord, le Graf Holzkrug descend sur les quais de la ville franche, escorté par toute la puissance de l'Empire et nous aborde immédiatement. Chasseur invétéré, il m'invite à venir avec lui dans la Grande Forêt pour bénir sa traque. Je ne peux qu'obtempérer même si le cœur n'y est pas. Le maître espion est brutal, racé et très intelligent alors que je ne suis qu'un humble orphelin de Talabheim. Les nouvelles ne sont pas bonnes. Il m'apprend que Hieronymus Blizten aurait disparu, vu la dernière fois aux portes de Middenheim. Holzkrug m'apprend aussi qu'une magicienne d'ambre estalienne enquête elle aussi sur la Couronne Rouge et que nos chemins se croiseront sûrement. Comment sait-il tout ça ? Voilà une nouvelle qui ravira probablement l'ami Waltram. Elle pourra peut être nous éclairer.
A mon retour, je découvre que mes amis n'ont pas chômé et le Berbeli a subi quelques modifications onéreuses mais payées par un généreux donateur. La coque a été poncée pour plus de vélocité et la quille renforcée.
En route pour Grissenwald.
Pas de chance, d'après les locaux de ce morne village, Etelka serait repartie vers Kemperbad. Les fermes environnantes subissent des attaques nocturnes depuis plus d'une semaine, d'aucuns blâment la communauté naine des environs qui vit de rapines dans des bidonvilles. Baragaz n'a pas voulu descendre du Berebeli et a encore moins envie d'aller à la rencontre de son clan. Un bref entretien avec le chef de clan nous indique qu'il est impossible que les nains soient responsables. Nous décidons de louer des chevaux et d'aller enquêter nous-même sur les pillages alors que la nuit tombe.
A mi-chemin entre Grissenwald et la mine, nous rencontrons la magicienne estalienne, Eusapia Balacañon. Nous ne sommes pas trop de quatre pour empêcher Waltram de la demander immédiatement en mariage. Elle nous informe que les attaques ont démarré près de la mine et se rapprochent lentement mais sûrement de Grissenwald. L'ennemi est gobelin, son nombre important. Le modus operandi pointe vers une autre ferme où nous cavalons afin de protéger ses occupants d'une nouvelle attaque. La nuit tombe et nous entendons déjà des hurlements lointains. Tiens, il semblerait qu'ils arrivent !
***
Commentaire du MJ
- Oui, le méchant magicien a enchaîné effet critique mineur, puis majeur : saignement des yeux. Mort.
- Le marchand ne s'appelle pas Oldenhaller dans le bouquin mais ça me faisait rigoler.
- J'ai remplacé Ernest, le sidekick d'Etelka, par l'apprenti de Blitzen. Enfin, ça change pas grand chose au final.
- La tour de signal... Quand je l'avais maîtrisé il y a dix ans, j'avais mal lu l'histoire des clefs donc les joueurs étaient rentrés direct dans la chambre forte et après direction Wittgendorf.
- La magicienne d'ambre est un perso bonus du compagnon de Mort sur le Reik.
- Baragaz voulait vraiment venger l'honneur de son clan, plutôt cool.
Dernière de l'année...
Death on the Reik - Séance 4
Où le prêtre de Taal trouve lui aussi la femme de sa vie 🤗
Par Ludwig⛵
Petits mais costauds
Le vent et les flots nous guident jusqu'à Nuln et je profite de l'instant de répit pour m'entretenir avec chacun de mes camarades. Il se passe tant de choses, parfois nous nous séparons et le temps file à vive allure. La première des péripéties et non des moindres fut l'attaque d'une ferme de braves paysans par une horde de gobelins. Heureusement, une bonne préparation et l'appui d'Eusapia la magiciene nous octroyèrent la victoire ce soir là.
C'est le son de la cornemuse de Baragaz qui nous alerta de l'arrivée des peaux vertes. Huit individus qui se séparèrent rapidement pour enflammer les lieux et les gens sans distinction.
La magicienne déchaîna alors une nuée de volatile venus des bois environnants tandis que Anders fit tomber de l'huile bouillante sur le groupe qui se présentait par derrière. Je sortis alors de la maison de ferme pour réceptionner les gobelins qui n'allaient pas tarder à envahir la cour. Juchés sur des loups, les tranchées et barricades de fortune ne pouvaient pas les retarder.
Le combat s'engagea, Ehradt jouant de ses pistolets derrière la barricade mobile, tenue par deux paysans. Cette dernière ne fit hélas pas long feu. Baragaz, caché à l'étage de la grange, arrêta un départ de feu qui menaçait tout l'édifice. Waltram assista son aînée mais se retrouva rapidement cloué au sol par les flèches gobelines, décidemment.
Les gobelins et leurs goûts vestimentaires... particuliers
C'est alors que le gros de la troupe arriva, à pied, depuis la colline. Une vingtaine des ces horribles bestioles dirigées par leur chef, emmitouflé dans de lourds vêtements (une… robe de femme ?) et portant un bouclier. Grâce aux efforts combinés des ronces miraculeuses de Taal et de la nuée de corvidés déchaînée par la magicienne, la horde se disloqua rapidement déchiquetée par les plantes et la faune volante.
Pendant ce temps, j'avais maille à partir avec l'arrière de la ferme où quelques restes mobiles de la troupe se déversaient encore. Par la grâce des dieux, les volées de flèches imbibées de flamme me passèrent toutes au dessus de la tête et mes adversaires portaient de nombreuses blessures infligées par les balles du répurgateur. Un second souffle me vint, fruit des prières d'Anders, me permettant de tenir la marée et repousser le flot sempiternel de ces bêtes abjectes. Le nain et le chasseur de sorcières allèrent achever le chef et sa garde rapprochée, boutant du même coup les derniers pillards hors du domaine agricole. Après avoir pris une hache en plein dans son bouclier, le chef prit la poudre d'escampette. J'abattus encore un gobelin et les autres fuirent, suivant leur commandant dans la déroute.
Un nouvel ennemi se présenta à nous : le feu. Nos efforts pour l'éteindre durèrent toute la nuit avant de nous effondrer dans la grande pièce des fermiers, vaincus par la fatigue. Hélas, le réveil eut lieu aux aurores, Euspasia demandant de faire un point avant de poursuivre l'enquête. Elle dépose une petite bourse à l'attention des fermiers sur la table de la salle et nous leur firent nos adieux après une courte collation issue de leur récolte.
Arrivés à la mine, nous virent une faible lueur se détacher des murs en pierre de la tour naine, bâtie à l'entrée de la fosse. En pénétrant à l'intérieur, nous comprenons très vite qu'elle a servi de refuge à nos ennemis de la veille. L'odeur est pestilentielle, atroce. Pourtant, quelque chose les a fait fuir. L'endroit est dévasté, sans dessus dessous, un coin sert de réserves, un autre de latrines. Au rez-de-chaussée, Baragaz découvre une halfling, enchaînée là dans la cuisine. Elle bredouille quelques paroles à voix basse tandis que j'essaye de la libérer, en silence. En effet, à l'étage, de multiples miroirs sont disposés au plafond, miracle de l'ingénierie naine, qui permettent à mes compagnons de repérer un minotaure roupillant dans un lit trop petit pour sa taille. Les ronflements sont terribles et face à cette menace, nous hésitons longtemps sur la marche à adopter. En effet, à l'étage, une porte nous interpelle mais le loquet est brisé. Waltram ne peut le déverrouiller magiquement. Nous ne voulons pas faire de bruit. A l'inverse, Erhardt n'a AUCUNE intention de laisser la bête vivre. Enfant pragmatique de Marienburg, j'arrive à forger un compromis. Waltram et moi tenteront de forcer la porte aussi discrètement que les gardes noirs de Morr tandis que tous les autres se tiendront prêt à neutraliser ou au moins assommer la bête alitée.
Zzzz
La porte cède et dévoile un magnifique bureau. Nous trouvons alors les indices nous permettant de poursuivre la piste d'Elteka Herzen. Ultime folie avant de quitter la tour, nous assassinons la créature aussi brutalement que possible. Je lui plante une dague en pleine gorge, Erhardt vise les yeux avec ses pistolets et Anders, toujours subtil, abat sa hache entre les jambes du bestiau. Les deux magiciens se tiennent en contrebas, prêts à démarrer un feu si les choses tournaient mal. Baragaz n'a d'yeux que pour un lourd coffre présent aux pieds du lit. La bête se réveille en hurlant ! Erhardt reste dans la chambre pour le plomber de balles avant de lui asséner des coups d'épée. Nous fuyons hors de la tour alors que les flammes magiques dévorent déjà le bâtiment. Quelques secondes plus tard, le répurgateur saute hors de la demeure d'Etelka tel une boule de feu. Eusapia met fin à ses souffrances en jetant un sceau d'eau. Baragaz pleure la perte de son coffre, resté à l'intérieur. Je me demande parfois si ce fou tient à sa vie. Mais "par Sigmar" il vient d'occire un minotaure…
Bref retour à Grissenwald pour prévenir les nains de l'issue de notre investigation. Baragaz soupire, un immense poids retiré de ses épaules. Il se met en quête de trouver le marteau vendu par le chef de son clan pour faire survivre ses pairs. J'admire sa pugnacité toute minérale. Waltram, lui, a moins de courage. Ses lèvres vibrent et tremblent à mesure qu'il tente de convaincre la magicienne de venir avec nous sur le Berebeli. Ses tentatives romanesques sont interrompues par un navire impérial qui vient d'amarrer sur les quais. Ce fieffé Yann Zuntermann, espion de la chambre noire et âme damnée du "grand ambassadeur" Holzkrug intime l'ordre à la noble estalienne de l'accompagner jusqu'à Altdorf si elle veut s'assurer du bien être de sa fille. Telle mère, telle fille et la gamine a surement démontré des capacités magiques, la laissant à la merci des répurgateurs… si rien n'est fait. Zuntermann semble réellement tiraillé quand il crache la requête de son maître. Peut être n'est-il pas un si mauvais bougre pour un espion ?
Nous repartons donc à Kemperbad sans elle mais avec un dernier avertissement : ne faites pas confiance aux Bretonniens. Que voulait elle dire ? Philippe Descartes, encore vivant d'après Waltram, est un chic type. Malgré le vent et le courant, j'amène le Berebeli à bon port. Anders s'est mis lui aussi à la navigation et son aide m'est précieuse. J'aimerais tant qu'il se débarrasse de cette maudite épée ! Je l'ai découvert une nuit se battant avec cette relique maudite, enroulée dans une serviette. Elle souhaite repartir vers le Sud ? Parfait, nous la déposerons au premier messager en partance pour les royaumes renégats. Un court passage chez un antiquaire de Kemperbad apprend à Waltram et au prêtre de Taal que l'objet appartenait au royaume des sables, maudit par Nagash le nécromant. Je souhaite bon vent à la lame en la voyant partir dans un coche, capitonnée dans un coffre qui nous a coûté une fortune.
Les documents trouvés chez Herzen laissent à penser que la maitresse de la couronne rouge recherchent un objet céleste tombés quelque part… entre le Reikland et le Talabecland. Après avoir consulté un cartographe de Kemperbad, une coïncidence digne des adorateurs de Ranald nous saute au visage. Sa zone de recherche correspond au point encerclé sur la carte trouvée dans l'observatoire ! Erhardt grogne et constate que l'observatoire devait appartenir à un nécromancien avide d'obtenir de la malepierre, une roche maudite propre à Morrslieb capable de décupler la puissance des magiciens… et irradiant mutations et désastres. Le nom de la région recherchée résonne avec cette funeste hypothèse : les collines stériles. Pas un instant à perdre, sous les auspices de Manaan, nous pourrons arriver avant la couronne rouge et mettre un terme à sa pitoyable existence. La course contre la montre est lancée. Le Berebeli descend au sud de Kemperbad pour quitter le Reik et poursuivre son affluant : le Stir. L'éclusier me prévient dans un fort accent Talabequien que "à partir de là, c'est la merde, repartez". Problème : nous n'avons pas le choix.
Sans mystère, il n'y a pas de grandeur
Et en effet, nous voguerons entre récifs, rapides et courants violents. Anders tombera à l'eau avant d'être sauvé par Erhardt. Une large voie d'eau sera colmatée dans la cale par les soins de Renata et de moi-même. Nous avons à peine le temps de nous émerveiller face à deux immenses mégalithes, témoins d'un temps anciens où la vieille foi était puissante auprès d'une humanité naissante. Le Stir s'éveille et nous envoie rapidement vers des rapides à la confluence avec sa jumelle, la rivière Narn. Les cascades jumelles se rapprochent… mais les épreuves aguerrissent les hommes et c'est au prix d'un immense effort, sautant d'une voile à l'autre et beuglant des ordres à ceux capables de les entendre. Que Manaan soit loué, le Berebeli stoppe sa course folle à quelques mètres de ce pétrin.
J'amarre le navire de Josef au ponton d'une auberge située devant la cascade. Nous rentrons tremblants dans l'établissement pour prendre un remontant après avoir échappé à la mort. Heureuse surprise le tenancier est un wastelander et entamons une longue discussion dans la langue chérie de notre enfance. Il assure pro bono l'entretien et la réparation du Berebeli durant notre escale dans la vallée en contrebas. Nous décidons que le temps gagné en fonçant vers une mort certaine pourrait être utilisé pour une bonne nuit dans la bonne auberge. Je me couche frigorifié et un peu bourré, pensant à la mort certaine qui nous attendait à plus de 30 mètres plus bas. Erhardt ronfle comme un porc sauvage du Kislev. Je me jure parmi les vibrations du plafond que jamais je ne faillirais comme capitaine de navire !
Nous partons au petit matin. Une fois le gué traversé, nous entamons une descente à travers une série de cavernes à pied pour aboutir vers le village au pied des cascades. Pas facile pour les plus balourds d'entre nous et plusieurs fois je dois les arrêter, de peur qu'ils glissent dans le courant. Une fois arrivés sur le plancher des vaches, une jeune fille prénommée Astrit nous regarde débarquer avec des yeux gros comme des soucoupes. Nous l'avions entraperçu le jour d'avant en train de remonter son canoë à travers les grottes. Alors que nous discutons avec la jeune femme, le prêtre de Taal s'approche et gesticule de la manière la plus crue et vulgaire possible. Elle lui répond avec le même genre de gestes. La crudité des échanges gestuels ferait rougir Slaanesh. La jeune femme est dévouée à Rhya, la "femme" de Taal. Les signes sont un simple signe de salut au cœur pour eux, une insulte ignoble pour les gens normaux. Anders me confiera qu'il avait flairé la prêtresse à des kilomètres à la ronde.
Astrit, paysanne d'Unterbaum, apprentie prêtresse de Rhya
Elle nous guide jusqu'à son village perdu de Unterbaum et nous présente Vorster, l'aîné. Le bourg a un aspect hors du temps, temps où la vieille foi faisait loi. Erhardt est au bord de la crise de nerfs. Cet homme, très sympathique au demeurant, nous explique que le village garde une colline ravagée voisine où une météorite engendre une corruption systémique et blasphématoire depuis des centaines d'années : les fameuses "collines stériles". Son aide est indispensable mais il hésite. Astrit se révèle comme la fille de l'ancien prêtre de Rhya, Corrobeth, et dernier garant du cercle de pierre qui protégeait Unterbaum de la météorite. Son regard de braise réprimande Anders. Elle considère que notre ami est un assassin et pas un prêtre, couvert de sang et ivre de batailles et refuse d'aider un pareil rustre. Elle… n'a pas tort ? Elle quitte la hutte du chef. C'est Erhardt qui calmera le jeu, par son bagout et sa brutalité. Elle finira par accepter ses arguments : un mal beaucoup plus grand est en quête de la malepierre, un mal que seul la fille de Corrobeth peut arrêter. Qui a dit que les répurgateurs n'étaient pas diplomates ?
Guidés par la jeune fille aux cheveux couleur blé, nous embarquons dans trois canoés pour quatre jours au cœur des ténèbres. La végétation change, se distord et le bruit des animaux s'éteint. Vers quel maléfice nous dirigeons nous encore ?
Nos canoés parqués, une marche forcée de deux heures nous amène jusqu'à ce qu'Astrit appelle "le bol du Diable", un immense cratère cerné par des mégalithes protecteurs et réconfortants. Baragaz souffre d'hallucinations et tire la tunique d'Erhardt murmurant avoir vu un fantôme. Le spectre lui intime la direction d'une sépulture au cœur du cratère. Nos deux religieux se focalisent sur les pierres levées, relevant l'espace d'une seconde une épiphanie divine et renforçant les sceaux magiques qui protègent l'endroit. Je reste à l'extérieur de la caverne avec Waltram tandis que Erhardt et Baragaz s'enfonce dans les boyaux souterrains.
Les perfides hommes-rats
Dans les ténèbres, ils feront la rencontre des créatures mutantes à tête de rat. J'aurai aimé être avec eux pour confirmer leurs dires. Waltram m'apprenait plus tard un nom pour les désigner, nom que je viendrai à honnir : skaven. Nous aussi, nous les rencontrerions très vite quand le reste de leur équipe tenterait de nous surprendre à l'extérieur. Leur baragouinage incompréhensible désignait quelques mots "alliance queue grise", "chose homme" ou "pierre". J'étais à deux doigts de croises le fer avec eux quand Waltram leur a intimé l'ordre de partir. La "pierre" qu'ils cherchaient ne devait pas être ici alors pourquoi rester ? Bien lui en pris.
Le fantôme du bol du Diable
Les rats géants partis, nous rejoignîmes nos comparses sous terre. Ils se tenaient face au cadavre de l'apprenti de Blitzen. Ce dernier semblait avoir servi de "sacrifice" pour sceller une "alliance" entre les skavens et… probablement la couronne rouge. Etelka avait un nouvel allié, ce qui n'augurait rien de bon. Waltram nous avait aidé à déchiffrer des symboles skavens, symboles vus dans la tour de Blitzen. Dans quel guêpier le vieil homme était allé se fourrer ? Pire, nous trouvons un joli carton d'invitation couvert de poils et de musque pour une soirée à Nuln.
Une bref fouille du réseau de cavernes nous amène face à un éboulis où de multiples squelettes reposent hors des jardins de Morr. Le spectre se révèle à nouveau. Nous enterrons les cadavres anciens et elle nous en remercie. Au milieu des squelettes, nous trouvons la sixième et dernière clef de l'observatoire. Ce maudit observatoire.
Il est temps de tirer les conclusions sur cette aventure : la malepierre n'est plus là depuis longtemps. Les skavens et Etelka sont repartis bredouille. Dans deux semaines, il y aura une fête à Nuln où Etelka (et donc potentiellement les skavens) pointeront le bout de leur museau. Confus, nous repartons à Unterbaum pour décider de la marche à suivre.
Dans le village hors du temps, nous reprenons nos esprits. Les derniers jours ont été éreintants. Entre Nuln et l'observatoire, seul Ranald sait quelle est la destination la plus auspicieuse. Après discussion, c'est Nuln qui est choisi. Etelka ou ces nouveaux amis hirsutes y préparent probablement une entourloupe. L'observatoire attendra. Le temps presse, nous partons. Je ne sais comment mais Anders parvient à convaincre Astrit de se joindre à nous. Une deuxième femme à bord, je ne sais pas si Manaan apprécierait mais une déesse de plus à notre bord me semble un atout non-négligeable.
Astrit lâche une larme quand nous quittons Unterbaum, la jeune fille n'a jamais quitté son foyer et Fend-le-Ciel, son corbeau, n'est pas de trop pour la réconforter. Le Berebeli est là, prêt à rendre de nouveaux services inestimables à notre compagnie. Je remercie mon frère de Marienburg en glissant une pièce d'or sur le comptoir avant de repartir. Le vent est fort, Manaan est avec nous. Durant notre départ, je vois un visage couvert d'algues dans les eaux. Une réponse à une complainte de ma part. L'horrible vampire Orlok, croisé à Aldorf, m'a demandé un "service" à l'opéra : amener une cargaison de Nuln à Aldorf. Le visage me parle : " si tu crois au pouvoir de l'océan, tu n'accèderas pas à la requête du mort-vivant. Le moyen de le détruire se trouve dans le grand hospice de notre sœur larmoyante." C'est par cette vision divine que s'achève mon quart de repos, je dois reprendre la barre avec plus de questions qu'avant.
Les réceptions d'Erich von Holzenauer sont toujours un succès
Nous arrivons donc enfin à Nuln avec une petite journée pour nous préparer à la soirée, prendre nos marques et contacter d'éventuels alliés. Première mission et pas des moindres, trouver des costumes pour ce bal costumé où tous les notables d'Ubersreik seront présents. Nuln sera un terrain neutre pour que chacun y aille de ses revendications. Encore un grand moment d'infiltration en perspective.
***
Commentaires du MJ
- Très bons souvenirs de cette séance, un long combat mais très chouette avec les gobelins dans la ferme. Quand je l'avais faite en tant que joueur, cela avait été un vrai foutoir.
- Astrit, paysanne dans le bouquin, devient la fille de Corrobeth le "druide" de la V1. Prêtre de Rhya en v4. Anders voulait la recruter, a fait un jet critique de Charme and the rest is history.
- Pour comprendre le bol du diable : j'avais besoin d'une accorche pour le dernier scénar de Rough Days Hard Nights : Lords of Ubersreik. Il s'agit d'un bal costumé à Ubersreik où tous les prétendants pour le contrôle de la ville se pavannent dans l'espoir d'obtenir les faveurs de Lady Nacht. Ici, j'ai recalibré le truc.
- Etelka arrive avec son sidekick.
- Pas de malepierre. Mais des skavens.
- Elle sait que des gens lui collent aux fesses.
- Elle magouille avec les skavens en faisant "une alliance" : vous allez empoisonner cette soirée à Nuln (et pas Ubersreik par simplicité) et je vous donne la localisation de la malepierre (gros mensonge). Elle égorge son petit pote pour "sceller l'accord".
- Les skavens et Etelka repartent. Les premiers vers Nuln, la seconde vers l'observatoire.
- Un autre clan de skavens, recontré par les joueurs, arrive.
- Dernière séance de Mort sur le Reik la prochaine fois, ça va être du lourd.
- Beaucoup de bateau cette séance, je me suis bien marré avec les règles du compagnon.
- Le minotaure est censé être au chateau Wittgenstein mais ça me semblait plus marrant de le laisser comme colloc des gobelins (et justifier pourquoi ils restent pas dans le coin !)
Death on the Reik - Séance 5
Où beaucoup de choses prennent feu
par Ehrardt 🔥, Baragaz 🎺& Astrit 🌽
-Erhardt
La noire cité de Nuln nous accueilla sous des trombes d'eau froides. La journée était encore jeune et chacun partit en quête de costumes ostentatoires pour se fondre dans la soirée. Je trouvais un costume de bouffon à masque de lune sans grande difficulté. Les résultats de mes compagnons furent plus hasardeux. Waltram ne fit presque pas d'effort, Baragaz allait donner un coup de main aux brasseurs nains et n'en avait donc pas besoin. Ludwig trouva un simple loup et Anders, Sigmar seul sait comment, arriva le soir avec un crane de griffon sur la tête. Renata préféra garder le Berbeli tandis que la gamine d'Unterbaum fut habillée en noble pour l'occasion, des étoiles pleins les yeux.
Par chance, les gardes ne furent pas trop regardants sur nos invitations et nous pénétrâmes dans un grand manoir surplombant la cité industrieuse. Le bâtiment avait été loué par l'un des notables d'Ubersreik, le seigneur Erich Von Holzenauer. Lui et bien des nobles présents cette nuit là mourraient d'envie de "marquer des points" auprès d'Emmanuelle Nacht, la gouverneur par défaut de la ville. L'empereur Karl Franz avait en effet retiré le mandat impérial aux Jungfreud, la famille régente de la ville. La nouvelle, inexpliquée par son altesse, n'avait pas été bien prise par les familles nobles de l'empire et tous s'armaient en silence pour prévenir une autre destitution inexpliquée. Profiteurs et ambitieux s'étaient donc donnés rendez-vous sur le terrain neutre de Nuln pour appuyer leur position auprès de Dame Nacht.
Mais première surprise d'une soirée qui en annonçait un certain nombre, la représentante de l'empereur n'était pas présente ! A sa place, c'est une vieille connaissance, le Colonel Olaf Sievers, paré de son éternel uniforme des Ostlanders impériaux, qui arriva. Le colonel, escorté par un chevalier panthère casqué, vint très vite à notre rencontre, seuls visages familiers au sein de ce guêpier d'intrigants. A peine parti du mariage des Saponatheim, un messager d'Emmanuelle Nacht lui avait intimé l'ordre de se rendre à cette soirée et d'étudier les différents prétendants à la gestion d'Ubersreik. Le colonel, homme d'action, était bien désemparé et aurait plutôt aimé se rendre la capitale plaider des renforts contre les peaux vertes du Col du Feu Noir. Je le comprenais bien et n'avais qu'une envie : m'éclipser. Comme le voulait le destin, la Gravin était elle aussi présente. Probablement sous l'autorité de sa tante. Elle ne leva même pas les sourcils en nous voyant, trop habituée à notre présence au mauvais endroit.
Les responsables des cultes respectifs de Shallya, Sigmar et Verena
Je passerais les détails plus vulgaires et dépravés les uns que les autres sur cette soirée. Même si je dois avouer que le prêtre de Verena déguisé en… Verena m'a presque arraché un sourire. Moins plaisante fut notre incapacité à arrêter les perfides hommes-rats à gâcher la fête.
Les perfides hommes-rats se joignent à la fête
Très rapidement, plusieurs invités furent pris de profonds malaises avant de manifester des signes de mutation avancée. Les nains comprirent que de la poudre de malepierre avait été glissée dans le punch. Prenant les devants, j'ordonnais aux gardes d'inspecter chaque personne présente à la soirée et d'envoyer les infectés dans une pièce que je me préparais à passer au feu. Le seigneur Von Holzenauer protesta et la situation menaça de dégénérer encore plus vite. C'est alors que le chevalier panthère retira son casque dévoilant une femme ! Lady Nacht était là et usa immédiatement de son autorité pour appuyer mes ordres. Cette soirée cauchemardesque se termina au petit matin avec un nuage de fumée et une odeur de chair humaine brûlée. Il est toutefois impossible de réaliser une omelette sans casser des œufs et je venais de faire la même de toutes les omelettes.
Dame Emmanuelle Nacht, Régente par défaut d'Ubersreik
L'émissaire impérial s'excusa auprès de nous et comprit notre désarroi face à la situation. Elle aurait souhaité nous aider à intercepter Etelka Herzen mais ne disposait que de peu d'influence à la cour. Sa connaissance de la Main Pourpre nous surprit avant qu'elle nous rappelle avoir recruté les services d'Adolphus Kustos ! Pendant près d'un an, elle avait enquêté au cœur d'Aldorf sur la présence de la Main Pourpre avant d'être dépêchée à Ubersreik. Elle nous conseilla de nous entretenir avec un érudit un peu fantasque qui résidait à Aldorf : Quintus Fassbinder. Expert sur les cultes des puissances de la ruine (auto-proclamée), il avait attiré la faveur d'Immanuel Ferrand, l'oncle de l'empereur. Le colonel Sievers coupa notre discussion, fort contrarié d'avoir été utilisé comme homme de paille. Dame Nacht lui répliqua sur un ton sec que l'empereur ne savait même pas qui il était et que ses demandes d'audience seraient au mieux ignorées, au pire tournées en ridicule. Je vis le vieil homme rougir de colère avant de disparaître.
Seule lumière au milieu du tunnel, l'assassin, Dominique Herdeveaux, qui en avait tant voulu à la vie de la Gravin, fut appréhendée par les deux capitaines de Nuln présents cette nuit là. Philippe Descartes plaida sa cause avant que mes camarades décident de la laisser dans les mains de la ville. La vraie raison de nos rencontres fortuites avec Descartes était la recherche de cette femme honnie. Il devait la tuer pour effacer une dette auprès du roi de Bretonnie et nous venions de l'en empêcher. Je lui indiquais rapidement le chemin de la prison pour qu'il intercepte les gardes et finisse le travail. Il m'en remercia.
Alors que les premières lueurs de l'aube se déversaient sur Nuln, un homme à moitié fou se tenait devant le manoir. Von Dammenblatz avait tout perdu mais ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. Il appela une dernière fois la Gravin, demandant à ce que sa cause soit plaidée. Pour l'assassinat de son père (vrai ou imaginé), il la défia en duel, pistolet à la main. La Gravin refusa, évidemment. Il bascula. La Gravin s'effondra au sol, touchée à la carotide par la balle de Dammenblatz. Nacht ordonna immédiatement l'emprisonnement du noble. La grande prêtresse de Shallya, présente à la soirée, parvint à arrêter l'hémorragie mais le mal était fait. La rixe entre les deux familles nobles avaient trouvé son cruel paroxysme.
Las, nous repartîmes au Berebeli. Un long périple nous attendait jusqu'à l'observatoire en ruines. Durant la semaine de voyage, nous passèrent en contre bas d'un funeste château qui n'augurait rien de bon.
Aynjulls et son équipe amoindrie avaient terminé leur travail sur le fanal. Les ruines de l'observatoire étaient presque méconnaissables et un superbe miroir dominait désormais le Reik. Une autre surprise nous attendait : les corps dispersés de quatre mercenaires qui s'étaient établis près de l'observatoire. Une rapide inspection de leurs effets personnels nous révéla bien vite l'origine de ce charnier. Ces hommes avaient été commandités par Etelka pour s'occuper d'éventuels enquiquineurs (heureusement que les nains étaient déjà partis) et devaient attendre un "allié" pendant une semaine. L'allié les avait vraisemblablement trouvé. Les blessures connotaient un titan à la force colossale se battant avec une flamberge. Je n'osais imaginer qui pouvait être cet individu mais une part de moi se préparait à affronter un monstre pareil à la solde de la Couronne Rouge. L'individu mystère avait lui aussi déniché le sanctuaire souterrain et des traces autour de l'écoutille scellée laissaient à penser qu'il avait ouvert la porte scellée sans les clefs ! Quelle était cette sorcellerie ? Waltram m'assura qu'il n'existait que quelques sortilèges capables de réaliser une telle prouesse et notre intrus n'avait pas l'air très "intellectuel". Utilisant la dernière clef, nous descendîmes avec prudence. Personne. Nous lâchons un soupir de soulagement.
La bibliothèque secrète qui se tenait devant nous avait été retournée sans dessus dessous mais rien n'avait été emporté. Sur un bureau, un journal ouvert récemment appartenant au propriétaire de l'observatoire. Son nom était Dagmar Von Wittgenstein, vivant en l'an 2405 de notre ère. Au fur à mesure de sa lecture, le visage d'Anders se renfrogna. Dagmar était un nécromancien ambitieux et une ordure de premier plan. Obsédé par l'idée d'obtenir de la malepierre, il avait construit cet observatoire pour connaître les mouvements erratiques de Morrslieb. Ses recherches astronomiques le conduisirent à la découverte d'un immense météore tombé dans les Collines Stériles. Il monta une expédition et assassina ses hommes une fois arrivé sur place. Dans son journal, il indiquait avoir construit un coffre en plomb pour transporter la météorite de malepierre et comptait bien la cacher dans sa demeure familiale : Château Wittgenstein. Ces évènements s'étaient produits il y a plus de cent vingt ans mais si la pierre était toujours là bas, nous devions la détruire ou au moins la mettre hors de portée des hommes et bêtes. Waltram souligna que le plomb pouvait neutraliser les effets de la malepierre mais que rien n'était absolu. Inquiété par ses connaissances sur le sujet, je pris tous les ouvrages présents dans la bibliothèque et procéda à un autodafé.
Alors que nous descendions à nouveau le Reik en direction de Wittgendorf, Baragaz, narquois, émit tout haut une hypothèse : "cela serait une curieuse coïncidence que le château hébergeant la malepierre et le funeste castel que nous avons croisé la semaine dernière soient la même chose". J'aurais préféré qu'il se taise. Wittgendorf, le village au pied du château, est un cauchemar sorti des rêves déments d'un arabien. Les masures sont en ruine, les champs ravagés et les quelques badauds entr'aperçus entre deux ruelles marchent à quatre pattes comme des chiens. Ils se battent avec les canidés pour récupérer le moindre os. J'ordonne à Renata et Astrit de fuir au moindre signe de grabuge pour que le Berebeli reste intact.
Wittgendorf - 28 days later - the church
Une scène terrible retient notre attention : une femme racée, pâle comme la mort, demande à des gardes dépêchés du château de faire prisonnier un médiant. L'homme hurle à la mort alors qu'il est trainé de force par les deux hommes aux visages couverts par des heaumes. La jeune femme porte des traits similaires à la galerie de portraits de l'observatoire ; une descendante de Dagmar le maudit à n'en pas douter. Macuse l'aubergiste est un peu plus bavard sur ce qui se passe aux alentours. Il affirme qu'un médecin bretonnien tente de soigner une curieuse maladie apparue il y a près de deux ans à Wittgedorf. Nous enquêtons brièvement mais l'homme se révèle un simple charlatan bien intentionné. Nous comprenons qu'un "tord boyau" est distribué par quelqu'un dans le village et que ces effets sont similaires au punch arrangé des skavens, mais bien que plus lents. Ludwig hypothèse que la jeune fille a surement trouvé la malepierre de son aïeul et a décidé d'expérimenter sur ses gens. Mon envie d'assiéger le château est grande mais mes moyens petits. Comment s'y prendre ? En pistant les allers et venus des villageois, nous repérons très vite la fille du meunier qui semble disparaitre dans la forêt proche de temps en temps avec un ou deux sacs. A chaque fois, elle prend un soin particulier à ne pas se faire surprendre par les gardes masqués de Wittgenstein. Notre attitude cavalière la convainc rapidement de nos intentions pleines de justice. Je suis particulièrement effondré de l'état du temple de Sigmar laissé à l'abandon et dont la crypte a été ravagée. La jeune Hilda finit par consentir à nous présenter à des hors-la-loi présents dans la forêt qui refusent le joug des Wittgendorf. Elle insiste sur les dangers qui rôdent dans la forêt la nuit. Nous partons immédiatement en quête du campement.
Hilda ne mentait pas et les bruis étranges autour de nous ne sont guères rassurants. Les arcs bandés autour de nous ne le sont pas tellement plus mais enfin nous touchons au but. Baragaz parvient à calmer les hostilités et Anders ressent une atmosphère moins hostile dans cette partie des bois. Nous nous retrouvons donc face à une trentaine d'hommes et femmes ayant choisi une vie de rapine plutôt que de soumission. Tous portent un brassard jaune pour "s'indentifier" dit l'un d'eux. Curieux choix. Le chef de cette belle bande de gredins est une jeune fille prénommée Sigrid. Le symbole de Rhya autour de son cou aurait pu la rattacher à la prêtrise comme Astrit mais son comportement est bien plus guerrier. En un mot comme en cent, elle nous compte sa tragique histoire. Son mari a été capturé et probablement tué par Dame Margritte, la jeune héritière de la famille. D'après Sigrid, cette dépravée se livre à toutes sortes d'expériences nécromantiques et elle compte bien mettre un terme à son emprise sur le bourg. Elle dispose d'un passage secret vers le château et tout ce qui lui manquait étaient des gens avec l'expérience et l'envie de renverser la donne. Nous voilà donc arrivés à point nommé. Après un bref repos, nous partons vers le réseau de cavernes indiqué.
Sigrid, chef des hors-la-loi de Wittgendorf
Menés par Sigrid et suivis par la troupe de hors-la-loi, nous approchons de l'entrée. Ludwig n'arrête pas de geindre à propos d'un mauvais pressentiment. J'essaye de le faire taire mais une flèche vient immédiatement m'érafler la joue. Les brigands nous tirent dessus ! Pourquoi ? Cette trahison n'a aucun sens. Acculés, nous poussons Sigrid à l'intérieur des cavernes. Nous ne pouvons plus reculer, les hors-la-loi ne donnent pas poursuite, comme si nous envoyer dans la gueule du loup leur suffisait. Hébétée, Sigrid peine à prendre une décision. Nous avançons dans les ténèbres avec l'impression constante d'être surveillés. Le conseil de Ludwig porte à nouveau ses fruits quand il est soulevé du sol, son cou étranglé par une créature distordue. Baragaz, voyant dans la pénombre, abat le mutant d'un coup de hache bien envoyé. Nous poursuivons.
Le passage secret nous guide jusqu'à une petite crique juste en dessous du château. Il n'y a pas de navire amarré mais l'endroit serait propice à une fuite ou pour amener le Berebeli. Nous remarquons une grille dans l'eau pour emprisonner les navires récalcitrants. Nous montons les escaliers en pierre pour enfin arriver dans la cour extérieur du château. Les deux cours sont reliées par un seul et unique pont. Il n'y a pas 30 000 solutions, j'avance lentement dans la cour au milieu des mendiants. Les gardes ont l'air absents.
Grossière erreur, les gardes étaient là et ils nous attendaient arbalète en main. Leur chef, portant un masque en argent de mauvais goût, nous intime un choix : nous rendre ou mourir. Nous lâchons nos armes. Sigmar nous viendra en aide, j'en suis persuadé.
- Astrit
La terre est malade. Je ne suis jamais partie bien loin d'Unterbaum mais je reconnais les affres de la malepierre, chez les gens et dans le sol. Quelque chose de maléfique festoie sur cette colline et cela fait près d'une journée que nous attendons le retour de nos comparses. La politesse n'a jamais été leur fort mais je crains le pire. Je mets beaucoup de temps à convaincre Renata pour que nous partions à leur recherche dans le village. La strigani ne veut rien entendre, le courage lui fait défaut. Je ne peux lui en vouloir.
Deux gardes masqués approchent du navire et nous chantent une chanson de taxe qui flaire le mensonge. Je leur donne nos maigres économies mais ces brutes veulent toujours plus et semblent sur le point de nous amener au château. L'arrivée d'un autre navire interrompt leur tentative d'intimidation. Un homme descend à quai et laisse repartir le navire. C'est Descartes le bretonnien. Deux femmes, un homme et un chien sont de trop pour les deux gardes qui partent en maugréant. Nous n'avons que peu de temps et nous devons agir vite. Macuse l'aubergiste est notre seul allié en ville ou du moins je le pensais. Alors qu'il nous servait des verres, Descartes le prit par le col et braqua son pistolet sur sa tempe. Hund sentait lui aussi quelque chose de mauvais au sous-sol. Des cuves remplies d'une odeur pestilentielle. Macuse parla enfin. Il devait nous retenir le plus longtemps possible et c'était lui qui distribuait le tord boyau à ses frères et sœurs. Le bretonnien l'égorgea pour ses crimes et mis le feu à sa cave. Nos amis étaient prisonniers dans le château. Il fallait ruser. Renata conçut un stratagème simple. Nous déguiser pour rentrer dans la cour extérieure comme mendiants puis tenter de trouver les autres. La ruse passa aisément, les gardes relâchés, tuaient le temps en jouant aux cartes. L'un d'eux maugréa qu'il était en train de "louper la fête dans la cour intérieure". De quoi diable pouvait-il bien parler ?
Prostrés dans un coin, nous attendîmes notre heure. Les gardes changeraient bientôt de ronde et le pont s'ouvrirait à nous.
- Baragaz
Le chateau Wittgenstein - Ashen - Palace of Lathyrus
Je me réveillais dans un lit soyeux couvert de poussière. La chambre bien que richement dorée n'invitait pas au repos. Il y faisait très froid et tout semblait abandonné. On toqua à la porte. J'avais été dépouillé de mes armes à l'exception de ma cornemuse. Deux gardes se tenaient devant moi et m'escortèrent promptement à travers les ailes du château jusqu'à un petit salon. Sur un siège se tenait une vieille folle avec des chats partout autour d'elle. Les chats présentaient tous des difformités impensables : troisième œil, peau rapiécée, plumes à la place du pelage. Derrière la vieille était présente une série de trophées allant du chevreuil au percepteur d'impôts. Lady Ingrid Wittgenstein prit la parole et je me força à écouter. Au milieu des simagrées de la matriarche dégénérée, je compris l'essentiel : mes amis étaient prisonniers dans les geôles et demain ils seraient livrés en pâture à un "invité" pour le divertir. Tout cela prendrait place dans la cour du château sous l'œil de la vieille. Et mon rôle dans tout cela ? Jouer de la musique. Les Wittgenstein avaient eu vent de ma réputation et pour la première depuis longtemps cette cornemuse devenait un atout.
Dame Ingrid Von Wittgenstein
Désemparé, laissé à moi-même, j'errais dans ce château cauchemardesque à la recherche d'une faille, un indice, quelque chose pour sauver mes amis. Nous étions dans la cour intérieur avec la famille noble. Il y avait certes peu de gardes mais nous ne pouvions traverser le pont sans aide extérieure. Je vis "l'invité" dans sa chambre, un grand guerrier en armure de plaques, recouvert d'une peau de bête. Il marmonnait dans sa barbe, révélant être l'allié d'Etelka venu ici pour mettre la main sur la malepierre. Heureusement, il ne semblait pas hostile, perdu dans ses pensées. Il ne comprenait pas pourquoi tous ces mutants ne l'aidait pas. Pourquoi ils jouaient encore aux nobliaux ? Au moins, je n'étais pas le seul désemparé par cette folie.
Ulfhednar le destructeur, invité du château
C'est alors que j'entendis la musique des astres s'élever d'une tour esseulée dans la cour. Une personne capable de si bien jouer ne pouvait pas fondamentalement être mauvaise . Je m'y risquais et me retrouvais plongé dans le noir, la désagréable impression que des nuées de cafards et de blattes montaient sur mes vêtements. Je montais à l'étage vers le piano malgré mon dégoût. Le concertiste était un cafard. Un cafard géant richement paré avec une perruque. Il se révéla être un individu, muté, mais d'une douceur et une gentillesse exceptionnelles. Le Graf Ludwig Von Wittgenstein m'expliqua sa triste histoire. Homme sain d'esprit parmi les fous et affligé d'une terrible mutation. Je lui expliquais la raison de notre venue et même s'il ignorait où exactement était cachée la malepierre de son arrière grand père, il m'aida dans mon entreprise en révélant la présence d'une arme légendaire ayant appartenu aux guerriers Sigmarites d'antan. Une telle arme pourrait aider à venir à bout du guerrier du chaos. Il y avait juste un petit problème : la chapelle où la sépulture avait été transportée était désormais un lieu de débauche à cause de son jeune fils Gothard. Je buvais ses paroles et me préparait au pire. Il me donna sa bénédiction pour mettre fin à la vie de sa femme et ses enfants dégénérés. Il insista par contre pour que je sauve Sigrid, retenue parmi "les cages à oiseaux". J'acquiesçais et je pris mon départ. Je savais bien que je ne reverrai jamais le Graf et que sa vie touchait à sa fin.
Le graf Ludwig Von Wittgenstein
Mon courage me guida à travers la chapelle aux teintes rosacées où des individus s'adonnaient à la débauche la plus totale. Sous la statue de leur dieu vicieux, je trouvais un vieux sarcophage laissé à l'abandon où m'attendait Barakûl… une épée runique, forgée par les miens ! Un démon aux formes langoureuses sortit des fumées et m'invita à joindre la fête. Je pris mes jambes à mon cou et cacha l'épée au dessus d'une large grille. A l'heure fatidique, l'arme se révèlerait essentielle à la victoire de mes amis.
-Erhardt
Traînés hors des geôles par les mains brutales de notre bourreau ogre, nous tombâmes à genoux dans la haute cour du château. A nos pieds, des armes rouillées sensées nous offrir une chance contre le géant face à nous. Je réalise que c'est le tueur de l'observatoire, un guerrier de Norsca. A l'étage, je vois une vieille bique et… Baragaz à ses côtés. Je n'écoute pas. Il ne met à jouer et le guerrier s'avance vers nous. Le combat est brutal. Le guerrier est meilleur que nous et ses bras s'allongent et se distordent à l'envie. Baragaz hurle quelque chose entre deux chansons. Waltram comprend et court vers une grille au milieu de la cour. Ludwig s'effondre en hurlant, le guerrier vient de lui briser le genou. L'os ressort. Waltram glisse et menace de tomber entre les lattes. Des bruits ignobles surgissent de la fosse. Anders vient à sa rescousse et les deux reviennent avec une immense épée entre les mains. Je m'en saisis à la première occasion. L'artefact pénètre l'armure et la chair du guerrier comme du beurre. Mes compagnons se déchaînent avec toute la force du désespoir contre le titan. Enfin, il tombe. Ludwig est mourant. Par chance, les gardes n'ont pas été conviés à l'affrontement, tout le monde nous pense morts. Une aubaine. Baragaz saute dans la cour et nous explique peu ou prou ce qui se passe. Sauver Sigrid, tuer tous les Wittgenstein et détruire la malepierre. La règle des trois.
It's alive! ALIVE!
Nous rentrons dans le château, évitant les pires horreurs et égorgeant la vieille et son fils attardé au passage. Anders, fidèle à sa réputation, vole tous ses bijoux et pille sa chambre. Nous continuons sous la désapprobation des chats. Margritte n'est pas dans sa chambre, elle se terre au sommet de sa tour où l'air crépite avec l'électricité dans l'air. Là-haut, la nécromancienne se livre à l'animation de cadavres et au moment où la foudre touche le plafond, un immense mort-vivant s'anime. J'abats sa maîtresse d'une balle en plein thorax et la bête devient comme folle. Incapable de l'affronter, nous courons pour nous retrouver nez-à-nez face au capitaine des gardes, réduit à l'état de squelette animé. Ludwig le pousse au sol et nous quittons rapidement le bâtiment. J'intente à mes amis l'ordre de bloquer les portes et de provoquer un départ de feu. Des flammes réconfortantes s'élèvent du corps principal et de l'annexe hébergeant les cuisines et la salle de torture. C'est avec une grande satisfaction que j'entends les hurlements et vois l'ogre sortir en flammes.
Waltram et Anders reviennent d'une autre dépendance, le corps griffé de Sigrid dans les mains. La fille est vivante. Elle vient de passer une nuit au milieu d'hommes oiseaux prêts à becqueter le moindre orteil ou doigt dépassant de la cage. Ludwig nous rappelle avoir vu quelque chose de curieux dans la geôle et se demande si la chambre secrète ne serait pas là bas. Diantre ! J'aurai voulu y penser avant d'y mettre le feu. Nous bravons les flammes et descendons à nouveau dans notre lieu de souffrances. Les flammes révèlent une paroi amovible, nous y entrons sans attendre.
La pierre est là ! Non, elle est dans le coffre ! Non, elle est entre les pattes griffues de maudits hommes rats ! Ces sales bêtes nous ont devancé en creusant un tunnel et déjà elles fuient. Nous donnons chasse mais l'un d'eux, équipé d'un masque, projette un gaz en notre direction. Les effets ne se font pas attendre Waltram et Ludwig deviennent fous et tentent de me tuer. Nous repartons, la rage au cœur. Le sol tremble, des explosions parcourent les tunnels laissés par les skavens. Le sol se dérobe sous nos pieds. Je vois le Reik. Mes compagnons tentent d'escalader la falaise sinistrée pour rejoindre le fleuve. Je prends mon chapeau et je saute.
Jet d'acrobaties (-30%)
Je me réveille sur le pont du Berebeli, Anders me hurle dessus. Astrit m'indique qu'il vient de me sauver la vie au prix d'un grand sacrifice. Je vois Descartes en train de rigoler dans un coin. Je me rendors.
En fin de journée, nous arrivons à Kemperbad pour une pause bien méritée. Dans l'auberge près des docks, un homme nous hurle dessus. C'est cet abruti Oldenhaller qui vient faire son commerce ici. Il paye nos boissons mais nous assommes de jérémiades. Waltram sort une lettre de sa veste, lettre subtilisée à l'étude de feu Margritte Wittgenstein. L'expéditeur est son frère Gottard qui dit avoir quitté le fief familial pour s'installer à Middenheim. Il déclare s'y amuser comme un petit fou. Baragaz souligne que c'est un adorateur de Slaanesh, ce qui est assez pour que je veuille aller immédiatement à Middenheim. Anders insiste aussi sur son envie d'aller dans la cité du loup blanc. Il transporte avec lui un vieux parchemin miteux, une prophétie venue de Talabheim et la dernière ligne déclare : "A Middenheim, vous irez voir l'ancien". Nous hochons tous de la tête, décidés et choppe en main quand Max Oldenhaller pointe par la fenêtre et dit : "C'EST PAS VOTRE BATEAU QUI BRULE, LA ?"
"J'ai brûlé ta barge et c'est bien fait pour toi. Elle était pourrie et tu n'en prenais pas soin." - James Wallis, scénariste originel de Carrion upon the Reik
L'abruti a raison. Le Berebeli est en flammes, un individu portant du violet a été vu jetant une lanterne dessus. La Main Pourpre ne nous a pas oublié. Ca tombe bien, nous non plus.
A suivre dans le prochain chapitre : le pouvoir derrière le trône
***
Commentaires du MJ :
Beaucoup de choses à dire, je vais essayer d'être synthétique :
- Le dernier chapitre de Rough Days Hard Nights, déplacé à Nuln, a été un sacré foutoir. Les joueurs ont raté tous les jets relatifs aux Skavens. Résultat, le punch mutagène a été servi.
- Toute cette séance s'est tenue en une journée de jeu vers Noël 2021. On a joué de 12h à 22h.
- Comme vous le voyez, j'ai splitté les équipes avec une équipe A et une équipe B pour les sauver. Baragaz était tout seul un moment pendant que le reste de l'équipe A se faisait torturer.
- J'ai pas géré les patrouilles de gardes, trop casse bon bon.
- Techniquement, si on sait où on va. On a besoin d'affronter personne.
- Erhardt s'est noyé en sautant de la falaise (LOL) mais Anders a cramé un point de resilience pour le sauver. J'ai trouvé ça très cool de sa part car le joueur est plutôt conservateur.
- J'avais ouvert un topic l'année dernière mais le joueur de Baragaz était particulièrement mauvais joueur et j'avais écrit le mini solo pour éviter que son perso se prenne un mauvais coup. Il s'est plaint en fin de séance (il arrivait pas à tuer le capitaine squelette) et je l'ai envoyé chier car j'en pouvais plus. D'où mon topic. ^^
- La trahison des hors-la-loi vient d'une grognard box qui suggérait que les hors la loi faisaient en fait partie du croc jaune, un culte à la gloire des skavens. Le bandeau jaune c'est pour éviter que les skavens tuent les mauvaises choses hommes.
- Sigrid est la fille illégitime du Graf Wittgenstein, suggestion sur sa feuille de perso. On la reverra ainsi que Renata.
- J'ai pas fait joué le dernier scénar où la barge brûle suite à une magouille. J'ai juste brûlé la barge parce que fuck it c'était la fin de Mort sur le Reik.
- Sinon c'était bien cool.
J'ai tout lu (pas toujours tout compris)! C'est assez incroyable ce deroulement de la campagne, j'ai parfois l'impression de ne pas avoir le meme livre! Mais comment tu fais pour gerer les deux campagne (CI + Hard days) en meme temps? Ca ne detourne pas trop les joueurs de la campagne principal? Et comment restent-ils en contact avec la Gravin? Aussi, je trouve excellent les introduction de personnages qui auront leur role plus tard. Est-ce que tu compte faire de Nacht (tu as trouve ses stats?) leur commanditaire/deus ex machina pour la suite?
- Tluabir
N'hésite pas à me poser des questions, j'y répondrais avec plaisir. Les joueurs notent ce qu'ils peuvent mais (presque) tout est frais dans ma tête. Mais t'inquiète ça devient plus simple à suivre à partir de Middenheim.
Oui, les deux premiers chapitres de la CI et Rough Days HN sont mélangés. C'est assez facile mais il faut inverser l'ordre des chapitres de RDHN. Certains se marient très bien (la fin de bogenhafen avec le mariage) d'autres moins (lords of ubersreik). Ils me demandent toujours des nouvelles de la gravin. Il faudrait qu'elle leur fasse un petit coucou, tu m'y fais penser.
Nacht n'aura qu'un tout petit rôle dans l'histoire. C'est son éviction d'Altdorf vers Ubersreik qui devrait faire tiquer les joueurs mais ils avaient déjà tellement de trucs à gérer les pauvres. Yann Zuntermann deviendra leur commenditaire et ce sera une grosse putain d'erreur.
J'avoue que j'ai un peu chargé la barque avec le comte Orlok et des mini intrigues qui arrivent de ci de là. L'équipe B aussi a quelques trucs. On arrive à la quête de tu sais quoi dans le chapitre final et je les sens un peu tétanisé. Je vais charcler un peu pour revenir à l'essentiel. Beaucoup de morts et beaucoup d'épure à venir.