[Bla bla] De vous à nous... 1987
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Pour nourrir la réflexion qu'implique ta question, je te propose de supposer que l'ouvrier (imaginaire) en charge d'enlever les pièces vermoulues les ait, plutôt que de les jeter, conservées précieusement pour reconstruire patiemment en secret chez lui le navire avec les pièces d'origine recueillies une à une. Lorsque toutes les pièces vermoulues auront été remplacées, il y aurait donc deux navires de Thésée, l'un fait de pièces nouvelles et l'autre, en bien piteux état, fait des pièces d'origine ?
- Utilisateur anonyme
Et pour aller encore plus loin : est-ce qu'un bâteau qui n'est plus capable de naviguer est encore bateau ? Donc, le "bateau" construit par cet ouvrier avec les pièces vermoulues du bateau de Thésée méritera-t-il toujours le nom de "bateau" de Thésée ?
On est vraiment dans cette distinction essence/existence avec d'un côté, les caracréristiques idéelles (qui définissent ce qu'est le bateau de Thésée exactement) et de l'autre, sa matérialité pure (mais alors, démonté et transformé en statue abstraite qui n'a plus rien à voir avec un bateau, est-ce toujours le bateau de Thésée) ?
- NooB294044
Pour revenir à Frazetta j'ai envie d'incorporer la temporalité dans la discussion : si un être est défini par une somme d'éléments (quels qu'ils soient) à un instant T sans tenir compte du passé ou du futur alors Frazetta hémiplégique n'est qu'une fraction du Frazetta qui a enfanté de Death Dealer (voir l'original fout tout de même une bonne décharge). On pourrait pousser la réflexion plus loin mais je préfère éviter la distribution de points Godwin...
NapalmGlop
Mais tu as invoqué le point Gosseyn. En effet, l'impermanence de l'être (dans le temps, mais pas seulement) est l'un des fondements de la philosophie de sémantique générale et de la logique non-aristotélicienne d'Alfred Korzybski, qui ont bien sûr directement inspiré Van Vogt pour son Monde des Non-A, dont le personnage principal est Gosseyn.
- Utilisateur anonyme
- et
- Evensnalgonel
Moi j'ai adoré la trilogie du monde des non A quand je l'ai lu ado. Bon le récit a pas mal vieilli, mais j'aime bien le lire de temps en temps.
- NooB294044
- et
- Gollum
Avis à la communauté. Un cycle John Carpenter débute lundi prochain sur ARTE avec au programme NY 1997, le prince des ténèbres et invasion Los Angeles. Une petite préférence pour le prince des ténèbres où le diable et la physique se rencontrent ou bien se confondent dans une ambiance oppressante.C'est pas bon c'est délicieux.
- Gollum
- et
- Utilisateur anonyme
Merde c'est super intéressant cette discussion!
Pour revenir à Frazetta j'ai envie d'incorporer la temporalité dans la discussion : si un être est défini par une somme d'éléments (quels qu'ils soient) à un instant T sans tenir compte du passé ou du futur alors Frazetta hémiplégique n'est qu'une fraction du Frazetta qui a enfanté de Death Dealer (voir l'original fout tout de même une bonne décharge). On pourrait pousser la réflexion plus loin mais je préfère éviter la distribution de points Godwin...
NapalmGlop
Tu as parfaitement raison : la temporalité est importante ! Nous avons renouvelé la plupart des cellules de notre corps tous les 7 ans en moyenne... Sommes-nous toujours la même personne ? D'autant plus qu'il n'y a pas que notre corps qui change : nos idées, nos goûts et même la façon dont nous interprétons (ou réinterprétons sans cesse) notre propre passé...
Ouah ! Merci beaucoup du tuyau. J'adore Carpenter !
De mon point de vue, c'est lui qui a fait la meilleure adaptation de Lovecraft de tous les temps avec In the Mouth of Madness (L'antre de la folie).
J'ai vu la dernière adaptation de cet auteur, La couleur tombée du ciel. Ce n'est pas un mauvais film... Mais il lui manque ce que Carpenter a su rendre avec brio : le doute quant à la réalité de ce que les personnage perçoivent, autrement dit, leur perte de santé mentale...
- Tiramisu Rex
J'ai beaucoup aimé The thing aussi. Et l'inspiration lovecraftienne y est très nette, en effet... Mais il est moins lovecraftien qu'In the Mouth of Madness en ce sens où ce que voient les personnages est toujours indiscutablement réel. Même si les personnage de The Thing sont plongés dans une paranoïa sans cesse croissante, rien ne laisse jamais penser qu'ils peuvent être en train de délirer à propos de l'existence de la créature qui les attaque...
De plus, l'horreur est montrée alors que dans In the Mouth of Darkness, elles est beaucoup plus suggérée... Ce qui correspond mieux au style de Lovecraft.
[message supprimé]