Le capitalisme déraisonné tue-t-il le jeu de rôle ? 107
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Sinon les éditeurs n'ont qu'a passé au tout numérique, production bien moins cher et délai beaucoup mieux respecter.
Chair a Dragon
Euh non, pas production bien moins chère. Les coûts en droits d'auteurs, illustration, maquettage, et gestion de projet restent là. Il n'y a que l'impression qui disparaît. Et les délais ne sont pas forcément que liés à l'impression (sauf impression en Asie par exemple).
le jeux de rôle cher ??? avec un livre de base et une campagne ( 100 euros ) tu joue tous les dimanches d'une année a 5 ou 6 , et tu trouve le JDR cher lol . A un moment donné faud arréter de tous trouvé cher , les livres sont en majorité beau , bien illustré ,et de qualité faud savoir payer le juste prix , et le travaille qu'il y a derriere.
aprés rien ne t'empêche d'acheter les pdf et de les imprimer chez toi via ton imprimante .
mais de la a trouver le JDR cher .........
- Plateo
J'imagine que nous avons une conception différente de ce qui est "cher". Certains raisonnent en coût à l'heure, d'autres en coûts totaux, certains prennent en compte uniquement le temps de jeu pour évaluer leur utilité et d'autres prennent en compte la simple lecture ... D'autres appréçient tout simplement les coûts différemment parce qu'il n'ont pas les mêmes revenus et ils peuvent se permettre plus ou moins de choses. Bref il y a de nombreux points de vues possibles.
Dire que je trouve quelque chose "cher" ne signifie pas que je dénigre le travail qui est fait, ou que j'appelle à ne plus payer les créateurs. C'est avant tout un ressenti personnel : oui pour moi le JDR est un loisir cher et c'est en partie pour ça que je suis si obsédé par l'idée de préserver les livres de JDR que je possède. Tu parles de 100€ pour jouer tous les dimanches, j'ai d'autres loisirs tout aussi durables dans le temps et qui, pris individuellement, m'ont coûté moins cher jusqu'à présent.
(en aparté pour vous dire qu'à vous relire je suis assez impressionné par votre capacité à débattre de façon constructive et avec recul sur un sujet que j'ai créé un peu rapidement, sans doute de façon provoc', et dont je pensais initialement qu'il allait rapidement faire pschitt. Donc merci )
J'imagine que nous avons une conception différente de ce qui est "cher". Certains raisonnent en coût à l'heure, d'autres en coûts totaux, certains prennent en compte uniquement le temps de jeu pour évaluer leur utilité et d'autres prennent en compte la simple lecture ... D'autres appréçient tout simplement les coûts différemment parce qu'il n'ont pas les mêmes revenus et ils peuvent se permettre plus ou moins de choses. Bref il y a de nombreux points de vues possibles.
Dire que je trouve quelque chose "cher" ne signifie pas que je dénigre le travail qui est fait, ou que j'appelle à ne plus payer les créateurs. C'est avant tout un ressenti personnel : oui pour moi le JDR est un loisir cher et c'est en partie pour ça que je suis si obsédé par l'idée de préserver les livres de JDR que je possède. Tu parles de 100€ pour jouer tous les dimanches, j'ai d'autres loisirs tout aussi durables dans le temps et qui, pris individuellement, m'ont coûté moins cher jusqu'à présent.
Plateo
Sauf que tu peux jouer au JdR pour le prix d'un papier et d'un crayon, de façon qualitative j'entends. Tu peux jouer au foot avec une balle à 5€ ou t'acheter XXX€ d'équipement. On ne dira pas que le foot est une activté cher. Le JdR est comme pour toute les acitvités commerciales de loisirs, pour péréniser/developper/diffuser l'activité essentielles il faut lui adjoindre/créer des besoins accessoires perçus comme incontournables grâce à une culture collective qui s'alimentent de l'ère du temps (culture pop, technologie...), de la com et du marketing mis en place par les acteurs. L'activité à besoin de financement et de gens qui prennent des risques et qui attendent un retour sur investissement. C'est un peu l'escalade et comme partout, ceux qui gèrent mal leurs affaires, sans parler de roublards, ou qui ceux n'ont pas eu de chance, se plantent.
Il reste qu'il me semble vu de l'extérieur que ce secteur reste porté par des gens qui initalement ont la flamme. Il me semble que ce secteur n'est pas encore assez rentable pour attirer les vils spéculateurs. Il me semble que son developpement necessite de passer par des modèles similaires à tout forme d'industrie de loisirs pour du developpement, du financement et de la reconnaissance. Le commerce (sous sa forme capitaliste) c'est pas le mal en soi, par contre il change la relation entre l'utisateur et le diffuseur, en particulier avec la possibilité de comunication directe en temps réel qui existe aujourd'hui (et toutes les règles commerciales qui s'y associent).
Tout cela sert-il la cause ? j'ai tendance à penser que oui si on souhaite que notre activité bénéficie de tous les moyens accessibles à d'autres industrie du loisirs, avec des créateurs, producteurs, média, supports de qualité et en phase avec les utilisateurs. Après rien n'empêche de vivre son loisirs à côté de tout ça, avec sa feuille et son crayon et les productions amateurs ou perso qui peuvent être de grande qualité, on a au moins le choix de pouvoir soi-même positionner son curseur sur le tableau des accessoires essentiels.
(en aparté pour vous dire qu'à vous relire je suis assez impressionné par votre capacité à débattre de façon constructive et avec recul sur un sujet que j'ai créé un peu rapidement, sans doute de façon provoc', et dont je pensais initialement qu'il allait rapidement faire pschitt. Donc merci )
lc_lol
C'est que, la plupart du temps, nous débattons de façon constructive et raisonnée. Bon, en s'engueulant parfois aussi un peu au passage, quand on a du mal à se comprendre (ce qui est fréquent dans une discussion par forum)... Mais on utilise généralement de véritables arguments, voire des références précises.
Par contre, on a souvent tendance à ne pas le faire dans le bon fil. L'idée qui fait penser à l'idée, qui fait penser à l'idée... Et on a complètement dérivé loin du sujet initial !
Les modérateurs ont donc bien raison de nous rappeler à l'ordre...
A nous de nous discipliner un peu plus et d'ouvrir un nouveau fil quand on a envie de débattre d'un nouveau sujet. Comme tu l'as très judicieusement fait. Bravo à toi.
Et là, le modo se dit qu'en une seule page, vous avez commencé à bien dériver tout de même en partant sur du cher / pas cher...
À titre personnel, ce qui me dérange le plus en ce moment (je crois qu'on est toujours dans le cadre du capitalisme dans le jdr, mais les puristes sauront me rappeler à l'ordre le cas échéant), c'est le sacro-saint principe de l'offre et de la demande qui fixe les tarifs de certains produits dits rares (en tout cas avant une réédition surprise !) d'une manière que je trouve outrancière.
Ainsi, il est notamment devenu quasi impossible aujourd'hui d'acheter certains ouvrages de SD (Terres de Lovecraft, 5 supplices...) sans devoir se séparer d'un rein, ou d'un poumon (voire les deux pour une "version prestige").
Je trouve cela totalement antinomique avec l'esprit jdr, fait pour moi de passion, de partage et d'une certaine générosité (un MJ va travailler pendant des dizaines d'heures pour préparer des scénars au profit de joueurs qui arrivent avec un crayon et une gomme, je caricature mais l'idée est là).
Or là, on aboutit à une sélection artificielle par les dollars... et qui n'a plus rien à voir avec le partage désintéressé du roliste : syndrome de "collectionnite" aiguë, mais juste pour collectionner j'entends, et pas pour faire jouer avec des amis voire même juste pour lire..., achat/vente de produits dans la foulée juste pour faire des bénéfices (quitte à se fournir à l'étranger...)...
Bref, pour la faire simple, je ne suis pas un bisounours et je vis bien avec mon temps, mais cela n'empêche pas que cela me désole...
Au final, non, je ne pourrai sans doute pas faire jouer la cmpagne des 5 supplices, ou savoir ce qu'on trouve dans l'université Miskatonic, ou...car je n'ai pas la possibilité d'aligner 100€ pour un livre vendu 32€ il y a deux ans...
Mais bon, si certains peuvent y trouver leur compte sur le plan financier, ou pour le fait d'exhiber une belle bibliothèque (jamais lu parfois) avec des ouvrages bien alignés, et tous avec le bord bien rond, pas celui qui est plat des rééditions, faut pas plaisanter (!)...
- Helios
Lc_lol belle discussion de comptoir en effet. Tu as un avenir sur RMC 😁
Gilles5067
Et là, le modo se dit qu'en une seule page, vous avez commencé à bien dériver tout de même en partant sur du cher / pas cher...
EvensnalgonelAh non hein, viens pas nous le fermer pour HS, s'il te plaît
... ou alors j'en rouvre un autre ?
lc_lol
Il faut essayer avec un sujet bien vague "JdR et argent et trucs pas cools et un peu d'autre chose aussi"
- Evensnalgonel
- et
- Docdemers
Encore trop de détails...
"Le JdR, parlons de tout et de rien !"
- Le Clug
Tu as parfaitement raison! On le voit bien lors des financements participatifs. Certains pledge juste pour revendre bc plus chere sous pretexte d exclusivités absentes en magasin. C'est vrai aussi pour les jeux de plateaux. Par exemple la spéculation autour du jeu le 7th continent a été très forte. Heureusement que les auteurs ont ensuite mis en vente leur jeu de base. Certes je n ai pas les exclusivités mais au moins grâce à cela je peux y jouer.
Sans parler de "capitalisme déraisonné" (parce que ce qui est raisonnable est à l'appréciation de chacun)
Alors, pas toujours. Il y a des études en sociologie sur les décisions absurdes dans les entreprises et plus généralement dans les projets collectifs. L'idée d'une gestion déraisonnable me fait penser aux livres de Christian Morel, Les décisions absurdes, où il étudie les processus conduisant à de telles erreurs et propose des moyens de les éviter. Je n'ai pas lu ces livres, mais depuis le temps que cette référence me trotte dans la tête, je vais vraiment devoir m'y plonger.
L'article consacré à l'auteur sur Wikipédia fournit une synthèse du contenu des trois livres qu'il a publiés sur le sujet :
Dans son premier ouvrage sur les décisions absurdes4, Christian Morel s'intéresse aux actes absurdes commis, non par des individus irrationnels tels que des fous, mais par des individus rationnels, éduqués, intelligents, sérieux. Des pièges collectifs et cognitifs entraînent ces derniers, en dépit de leur discernement, vers des décisions stupides. L'exemple emblématique qu'il donne est la décision de lancer la navette Challenger en 1986, alors que plusieurs décideurs étaient certains qu'un dysfonctionnement se produirait. Des processus collectifs (défaut de collégialité, malentendus en série, crainte de sanctions) et cognitifs (erreur sur le climat de la Floride, sur les taux de fiabilité) expliquent la décision désastreuse.
Dans son second ouvrage5, l'auteur développe les principes fondamentaux pour éviter ce type de décisions absurdes, qu'il appelle les métarègles de la fiabilité. Ces métarègles sont la collégialité, le débat contradictoire, le contrôle du consensus, l'attention extrême portée aux interfaces, la communication intensive en tout sens, la non punition des erreurs non intentionnelles pour favoriser les diagnostics, les retours d'expérience, la formation aux facteurs humains, le renforcement du langage (y compris la signalétique) et la vigilance à l'égard des pièges cognitifs.
En 2018, l’auteur publie le troisième tome de sa série d'ouvrages sur les décisions absurdes6,7. Il y analyse ce qu’il appelle l’enfer des règles, c’est-à-dire l’inflation normative et la mauvaise qualité des règles. L’objectif du sociologue est ici une tentative d’innover sur ce thème qui, certes, a été déjà beaucoup commenté. Dans ce but il considère non seulement les règles étatiques mais aussi le vaste champ des normes privées produites par les entreprises, associations, agences de certification, etc. Il essaie également de dégager les causes profondes de l’enfer des règles et des perspectives pour l’éviter. Dans ce troisième tome il aborde aussi un certain nombre de pièges relationnels qu’il estime n’avoir pas suffisamment traité dans ses deux premiers tomes, comme les incompréhensions de langage, la punition excessive des erreurs provenant non de la hiérarchie, mais des collègues et la minoration de la sociabilité professionnelle.
Il se pourrait bien que l'absence de communication internet et de collégialité entre les deux services de Sans-Detour, pointée par Christian Grussi, ait contribué à l'échec de l'entreprise.
- Christophe12004