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Black Book Éditions, le site de référence des jeux de rôle

CB39 - utilisation formes inclusives 165

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Aucune mauvaise foi, je pose des questions, c'est tout, car ton propos est quand même très souvent obscur pour moi, j'ai l'impression qu'il cherche sans cesse des branches auxquelles se rattraper.

Oh non, le sol est solide. Je ne me rattrappe pas, je rebondis.

Personnellement, je pense qu'un jeu a pour but de permettre à des personnes, que nous appellerons à tout hasard joueurs, de jouer. Et donc qu'un jeu se résume à ce qui permet d'y jouer, c'est-à-dire l'ensemble de ses règles et dans le cas d'un jeu de rôle très souvent, la description de son univers, les deux pouvant d'ailleurs être entremêlés. La destination d'un jeu est évidemment entre les mains de joueurs qui dans le cas d'un jeu de rôle en feront ce qu'ils voudront autour de leur table. Or si ces joueurs sont francophones et qu'on s'adresse à un public francophone, le français semble être un bon choix comme langue d'écriture. Introduire des inhabitudes dans la langue n'est pas utile au jeu ni à la fonction du livre-jeu, c'est un fait. C'est autre chose, quelque chose d'extérieur au jeu.

Un jeu a pour but d'être joué, mais un JDR a aussi pour but d'être lu. Et tant qu'une formulation n'empêche pas de comprendre les règles, le soucis est donc l'appréciation de l'écriture.

Si j'établis en introduction que la convention est "joueurs/meneuse", cela ne rend pas le jeu inutilisable pour ceux qui n'aiment pas ces termes. Appeler le MJ "maman" dans Alien, "le conteur" dans le WoD ou "divine rose trémière" dans Nobilis : ce sont des conventions. Explicitées, elles ne nuisent en rien.

A partir de là, il ne reste que l'appréciation personnelle du lecteur sur ce choix. Et si cette convention hérisse des poils au point de ne pas vouloir acheter le jeu, alors c'est que le jeu n'est pas fait pour la personne, puisqu'il n'en apprécie pas la convention première.

mais critiquer des lecteurs-joueurs qui relèvent que peut-être cela n'a pas sa place dans un livre destiné au jeu, c'est là je pense une forme d'hypocrisie

Pourquoi ? Encore une fois, tant que cela ne nuit en rien à la compréhension des mécaniques ludiques et de l'univers, ce n'est qu'une appréciation personnelle (et en l'état, idéologique, voire militante).

Alors oui, ils peuvent l'exprimer. Mais les auteurs peuvent aussi dire que ça n'est pas destiné à changer.. C'est leur légitimité d'auteur qui n'ont pas de devoir à céder (déjà qu'on les accuse, pour certains, de céder à une "mode woke").

et les inviter à ne pas acheter si ça les dérange, c'est repousser ceux qui ont un avis différent

Sauf que demander aux auteurs d'écrire autrement, c'est aussi problématique dans l'autre sens. Les auteurs sont quand même en droit d'écrire comme il leur chante tant que c'est compréhensible.

Défendre ses idées, d'égalité entre les hommes et les femmes, puisque ce serait a priori un des principaux sujetsbien que je ne vois toujours pas le rapport, oui, évidemment, mais le faire à travers un livre de jeu de rôle et d'une façon discutable, justement ça se discute, et ça se discutera (suffit de compter le nombre de pages sur ce forum qui en parlent). Balayer d'un revers de la main tout cela, les commentaires et opinions des lecteurs-joueurs, en disant que l'auteur écrit ce qu'il veut, s'il y a une part évidente de vérité là-dedans, bah non, je ne pense pas que cela fonctionne, ça ne fait que diviser et affirmer davantage certaines positions contraires. Et alors, ça devient même un jeu malsain d'exacerber "le camp adverse", dans les deux sens.

Alors...

  1. Ce n'est pas une problématique "d'égalité" mais de "représentation". Il y a des tas de textes sur ce sujet, j'invite les gens à faire leurs recherches et à lire lesdits articles
  2. En fait l'auteur fait ce qu'il veut. C'est une réalité. Il a aussi le droit de refuser de discuter ses choix ou de refuser de changer. Ou de changer et d'en débattre. C'est son travail, c'est lui qui passe des heures à écrire, souvent mal rémunérées au demeurant parce que les auteurs sont mal rémunérés, et le boulot lui appartient, ainsi que les décision. Personne n'a de légitimité à exiger quoique ce soit de lui.
  3. Ce n'est pas diviser. C'est remettre les choses à leur place. Parce que oui, quand je lis un livre, je ne suis pas à la même place que quand je l'écris. J'apprécie ou pas, ça m'incite à acheter les autres livres de l'auteur ou pas. Mon pouvoir c'est de ne pas acheter si ça ne me va pas. Mais je n'ai aucune exigence à poser.
  4. Un auteur n'a aucun devoir à entendre les gens qui lui expliquent du haut de leur propre idéologie que son écriture est idéologique, militante, limite dangereuse (c'est quand même un peu ce qui transparait), qu'il fait partie de ce que la droite appelle actuellement la "cancel culture" (ce qui est donc un puit empoisonné), etc... Il peut même dire "si vous n'êtes pas contents, n'achetez pas ce que j'écris". Il n'a pas de devoir à être poli, lissé.
  5. L'injonction à la politesse, à la diplomatie et à la discussion est au passage ultra problématique comme processus rhétorique.

Il y a d'autres endroits, d'autres pages et d'autres lieux où partager et défendre ses opinions, ses convictions et ses idées, aussi bien par l'écrit que par l'action. Un livre de jeu de rôle n'est peut-être pas un terrain d'expérimentation linguistique ni de théorisation sociale.

Un livre de JDR est ce que son auteur et son éditeur veulent qu'il soit en fait. Personne n'a la légitimité d'affirmer le contraire.

Maintenant, mettre "meneuse" ou "joueuse" n'est pas une "expérimentation linguistique [ni une] théorisation sociale.". D'ailleurs actuellement les jeux qu'on pourrait qualifier de théorisation sociale sont souvent indé, très peu distribués, et absents du devant de la scène.

D'ailleurs, dans le genre "le jeu peut clairement être un lieu idéologique", présentons le... Monopoly. Créé au départ comme une critique du système capitaliste qui avait mené à la crise de 29, il a été retravaillé pour en faire une ode au capitalisme, et ce même si on ne le voit pas forcément quand on joue. C'était un jeu qui portait une idéologie, et il en a embrassé une autre, contraire.

Ce message a reçu 1 réponse de
  • Ismaren
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Julien Dutel

Merci pour cette réponse très claire et le temps que tu y as consacré. Il y a bien quelques éléments sur lesquels je rebondirais moi aussi clin d'oeil, mais je crois que l'essentiel a déjà été écrit.

Bonne nuit à tous.

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Bonjour à tous,

Alors moi je trouve rafraichissant de lire "la meneuse" ou "la joueuse", dans un loisir qui garde encore une image assez masculine.
Je trouve que ça ne gêne en rien la lecture. Pour moi, c'est le principal. Si cela permet de changer un peu l'image du JDR à ceux qui ne connaissent pas, c'est tant mieux. Je n'y vois en rien un quelconque militantisme.


Par contre, la forme inclusive me dérange beaucoup dans la lecture. Car je lis les points comme de la ponctuation, donc la fin d'une phrase, ce qui rend la lecture "hachée". Et je ne m'y fais pas. .
Je préfère largement "joueur ou joueuse" lors de la lecture que de voir des points partout... C'est pour cela que j'hésiterai à acheter un ouvrage qui serait écrit en écriture inclusive. Pas par militantisme, mais par manque de confort à ma lecture (au même titre qu'une typographie, couleurs, maquette qui me dérangeraient...)

Enfin, je ne sais pas si publier des articles au féminin constitue une ligne édititoriale. Mais je constate que ce choix montre bien que le magazine cible ouvertement à la fois la gente masculine et féminine. Et ça, c'est bien content

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Bah, l'usage est justement en train de changer pour éviter d'invisibiliser la moitié de la population.

Du coup, tu devrais être OK avec le fait de considérer que le masculin n'est plus le "genre générique"...

Bref, je ne vois aucun argument pertinent pour dire qu'on ne peut pas utiliser le féminin pour désigner toutes personnes quelques soit leurs genres

Fytzounet
  1. Donc le fait de féminiser la langue (genre "joueuse" au-lieu de "joueur") ne devrait pas invisibiliser l'autre moitié c'est ça?
  2. Le genre masculin est utilisé de façon générique pour des raisons d'économie de caractères à l'impression puisque la langue française ajoute généralement une terminaison pour féminiser un mot. Imaginez une récit comme "Le Seigneur des Anneaux" écrit entièrement sous la forme féminine ou, encore pire, sous forme inclusive. Combien de pages au final serait ajouté au récit pour des raisons "d'inclusivité"? Et honnêtement, qu'ajouterait réellement cette forme d'écriture "inclusive" au récit si ce n'est que des pages supplémentaires au livre?
  3. Le "masculin" étant déja inclusif, je ne vois pas ce que le fait d'écire des "joueur.se.s" serait plus inclusif. C'est quoi la prochaine étape, inclure les non-genrés?

Que Runequest Glorantha ou encore Role N Play aient opté pour le terme "Meneuse" au-lieu de "Meneur" c'est un choix éditorial que je respecte et je n'y voit aucun mal. Mais le jour où je vais tomber sur un livre entièrement écrit en "inclusif", là ils ne m'auront définitivement pas comme client (que soit pour un JdR, un magazine ou autres...).

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