Pavillons flibustiers 25
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Bonjour à tous,
J'ai cru comprendre que contrairement aux Pirates qui pouvaient hisser le Jolly Roger, les flibustiers, eux, hissaient le pavillon de leur nation ou bien de la nation pour laquelle ils se font passer (notamment parce que certains s'étaient vu distribuer de fausses lettres de marques d'autres nations), c'est bien ça ?
Mais tous les navires n'avaient pas de lettre de course étrangères ou les bons pavillons. Dans ce cas là, hissaient-ils le pavillon de leur nation ?
Et du coup, quand un équipage était relativement cosmopolite, quelle nationnalité revendiquait-on ?
Merci d'avance pour ces précisions.
Alors c'est pas exactement ça. Le pavillon noir ou rouge est associé à la piraterie et fait de toi automatiquement un hors la loi qu'on peut pendre haut et court. Du coup, à part si tu es vraiment un pirate, tu ne l'utiliseras pas (et même un pirate "empruntera" un pavillon quand il le peut - moins risque, et de toute façon, quitte à ne pas suivre les règles...).
L'equipage n'a rien à voir avec le pavillon. Le pavillon est déterminé par la nationalité du port d'attache. Ainsi un armateur malouin aura ses navires sous pavillon français. Même si son équipage est d'une autre nationalité. Il y a possibilité de faire voler d'autres couleurs mais je ne sais pas si ça se faisait à l'époque (de manière moderne tu peux également avoir un pavillon pour la nationalité du propriétaire lorsqu'il est à bord, ainsi que par courtoisie les couleurs du pays dans lequel tu te trouves - mais je doute que ces règles existaient à l'époque).
Donc à mon avis, si tu es sous lettre de marque, ton statut se rapproche de celui d'un mercenaire, et tu enverras les couleurs du pays qui t'as octroyé la lettre de marque. Maintenant, tu peux avoir plusieurs pavillons à bord, mais faudra expliquer leur présence en cas de contrôle poussé. La plupart des navires d'ailleurs naviguaient sans pavillon pour ne pas dévoiler leur nationalité, et les corsaires utilisaient fréquemment un faux pavillon pour s'approcher de leurs prises. A noter que même de nos jours, on se fabrique des pavillons avec des chutes de tissus. Donc je pense que c'est pas un vrai problème.
Merci pour les précisions, mais dans mon cas, faut-il en déduire que des flibustiers qui n'ont ni lettre de marque, ni armateur s'ils ont pris leur navire eux-même, choisiraient de porter les couleurs Françaises si la Tortue est leur port d'attâche et les couleurs anglaises s'ils préfèrent Port-Royal ?
De plus, si un navire en approche un autre et qu'aucun ne hisse ses couleurs, comment savoir qu'on attaque pas un navire allié ?
A la question un, oui je pense qu'ils prendraient les couleurs de leur port d'attache, si le gouverneur l'autorise (et la la nationalité de l'équipage jouera ). En gros il faut appartenir à une communauté.
Pour la deux, ben déjà des que tu vois un vaisseau sans pavillon s'approcher de toi, tu maintiens tes distances et tu tires. Les vaisseaux de guerre affichaient leurs couleurs, et si le vaisseau dont ils se rapprochaient ne dressaient pas les siennes, ils tiraient généralement à blanc pour les demander, puis après tir de semonce, puis après attaque. Après, la nationalité des bateaux pouvaient également se déduire à l'œil averti par les petits détails (nom du bateau, modèle, couleur des voiles etc.).
Bon courage, tu commences à toucher aux détails, c'est pas toujours bien documenté et y a beaucoup d'approximation de notre part - donc essaye de choisir quelque chose de logique et qui te plaise. Personne ne t'en voudra si c'est pas 100% historique.
En fait, je compte mettre mes PJ dans la situation où leur équipage carrêne le navire sur une plage, tandis qu'un navire flibustier qui passe par là, voit l'opportunité de le saisir sans résistance.
J'imagine du coup qu'il peut approcher sans hisser ses couleurs et tirer de la mitraille sur la plage pour se débarasser de l'équipage à terre. Mais cet équipage lui-même est flibustier. Je me demandais si une telle situation était crédible.
Alors si carénage complet, c'est une opération qui dure plusieurs semaines avec le navire qui doit être halé sur la plage. Du coup on le vide pour pouvoir le bouger (j'imagine qu'un navire marchand ne le fait que quand il n'a pas de cargaison du coup). J'imagine que les canons sont également placés dans des fortins de fortune sur la plage. Bon courage au bateau qui veut s'approcher...
Maintenant, ça n'empêcherait pas un qui proquo avec le navire "ennemi" qui les repère et dépose des hommes à terre plus loin pour reconnaître le bateau échoué et éventuellement le prendre.
Je confirme. Dans Black Sails, le carénage tourne au drame car le lieu a été mal choisi. Trop exposé au vent, les palmiers auxquels le navire est arrimé finissent par se déraciner, le navire penche dangereusement et écrase le coq dont il faut amputer la jambe.
Mes PJ attendent cet épisode avec méfiance étant donné la façon dont il est traîté dans la série. J'essaie donc de proposer quelque chose de différent et de jouer sur la vulnérabilité du navire dans cette période pour installer la menace d'une attaque.
Moui... je vois juste un gros problème de vraisemblance dans ton scénario (et de lliberté des joueurs aussi).
Pourquoi un flibustier irait-il caréner sur une plage isolée ? Il n'est pas protégé, il ne peut pas recruter de la main-d'oeuvre pour aider aux travaux et l'équipage va se désoeuvrer dans un coin perdu où il n'y a rien pour s'amuser. Un carénage, c'est long, fastidieux et coûteux, ce n'est par ailleurs pas urgent. Normalement, un flibustier carène dans un port ami.
Si tu tiens à placer une telle rencontre, cela se justifie mieux en cas d'avarie. Pour ça, il n'y a pas vraiment besoin de "forcer" l'événement, une avarie grave se produira tôt ou tard. Et à ce moment là, tu pourras placer ta rencontre avec un autre flibustier.
Il y a un certain nombre de raisons :
- Caréner dans un port, les PJ y ont pensé, or pour mettre un navire en carene dans un port, il faut payer. Sauf que leur équipage est ruiné.
- Le navire est en très mauvais état, le carénage devient urgent, ils ont choisi d'anticiper les avaries inévitables.
- Le choix du lieu est justement la décision prise par les PJ.
Au final l'ensemble de ces contraintes découlent de choix qu'ils ont fait par le passé et qui les poussent maintenant à prendre ces décisions, dont je vais m'empresser de profiter.
Juste également: on ne peut pas caréner dans tous les ports. Ça dépend du marnage (qui est faible dans les Caraïbes), de l'espace (bon courage dans un aber puisqu'il faut que les autres bateaux circulent), des ressources disponibles (bois, eau, nourriture), et de la sécurité. Donc parfois le carénage sur une île déserte au bout du monde est la méthode la plus sûre. Surtout si tu veux pas que l'équipage fasse des siennes à terre... Du coup les deux scénarios se justifient.
Pour ce qui est de l'urgence, tout dépend de l'étendu du carénage. On peut caréner pour nettoyer la coque afin de gagner en vitesse (se traîner est effectivement pénible quand ta stratégie est basée sur la surprise), ou pour réparer directement des dommages structurels (suite à un combat, ou bois vermoulu bouffé par les vers). Donc un carénage d'urgence peut se justifier, comme autrement tu prends le risque de perdre le bateau (ce qui s'est déjà vu).
Juste pour dire que je suis tombé sur un truc ce week-end en rapport avec le sujet: si tu ne hissais pas ton pavillon avant le premier coup de canon que tu tirais ou d'attaquer le navire, et bien tu étais considéré automatiquement comme pirate. De même si tu utilisais un faux pavillon au moment de l'attaque. Donc en gros pas de pavillon ou faux pavillon pour l'approche, des qu'on s'apprête à tirer, on hisse ses couleurs (ou alors faut pas laisser de survivants... et avoir un équipage qui parle pas ).
- WolfRider4594
Si c'est un choix des joueurs, alors ils prennent leurs risques.
Pour le carénage, tes marins doivent en principe connaître des méthodes professionnelles (à moins qu'ils n'aient pas de maîtres compétents à bord). Un esquif peut être échoué apès qu'on l'a allégé (vidé complètement). Les marées dans les Caraïbes ne sont pas suffisantes pour "assécher" les navires à marée basse. Les navires plus importants doivent donc en général être "abattus en quille", c'est-à-dire d'abord allégés, puis obturés sur tout un bord et couchés sur l'eau sur le bord obturé (jusqu'à éventer la quille), ce qui permet de calfater le bord ainsi porté à l'air libre. Puis on recommence de l'autre côté, enfin on redresse et réarme le navire. Le navire est assez proche du rivage (on peut l'abattre en tirant les câbles depuis le rivage). Tout cela prend un certain temps. Il vaut mieux faire cette opération dans une petite crique abritée que l'on pourra défendre aisément par l'artillerie, si l'on ne néglige pas de la placer en batterie à terre.
Quant aux "ports équipés pour le carénage", il s'agit de bassins de port ou de radoub ert ceux-ci ne sont pas nécessaires, ils permettent surtout de gagner du temps et de procéder au carénage sans jamais risquer de couler le navire. J'ignore s'il y en a ne fût-ce qu'un dans le Nouveau Monde à l'époque.
T'as lu ça où ? Parce-que c'est complètement faux avant le milieu du 19e siècle. Utiliser le pavillon d'une autre nation que la sienne était une ruse que tous le monde employait, y compris les navires des marines de guerres; Et pas seulement les corsaires et les pirates.
- DSC1978
J'ai pas dit utiliser, j'ai dit commencer le combat sous faux pavillon... et j'ai trouvé ca dans un bouquin de Donachie que je lisais ce weekend (ok, a prendre avec des pincettes vu les c#nneries qu'il sort parfois) et également dans AFEAS que je potassais aujourd'hui, p63:
Un équipage doit hisser son pavillon de nationalité
avant de donner un coup de canon ou de procéder à
l’abordage, sous peine d’être accusé de piraterie. On peut
donc tromper un adversaire en hissant un pavillon d’une
nationalité d’emprunt, mais l’attaque doit se faire au nom
de son propre pays.