Angoisse de la partie blanche 13
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Salut à toutes et tous,
Je fais le point en ce moment sur ma pratique de JdR et notament sur ma préparation de scénario. J’en suis venu à un point épineux qui est « l’angoisse de la partie blanche » : grosso modo, plus la date de la partie arrive et plus je m’inquiète de ce que les joueurs vont inventer faces aux péripéties de l’aventure préparée.
Alors, je bosse encore plus mon scénario pour diminuer cette inquiétude.
Est-ce que vous aussi vous rencontrez ce type d’inquiétude ? Une crainte que le rythme de la partie s’endise ou encore que le scénario manque de cohérence ?
- FibreTigre
C'était le cas par le passé mais l'expérience m'a appris la chose suivante : si tu n'es pas trop sûr de toi, fais confiance aux joueurs. Je te donne un exemple dans Tomb of Annihilation : il y a une rencontre possible avec des petits humanoïdes dans un petit village. C'est une sorte de petit huis clos en pleine jungle. J'avais beau lire et relire, je n'avais pas la moindre idée de comment maîtriser cette cession pour mes joueurs, en fait je voyais arriver « l’angoisse de la partie blanche ».
J'ai à peine amorcer un intérêt chez mes joueurs, et j'ai décidé de laisser les joueurs guider la barque scénaristique. En fait, j'ai maîtrisé en réaction et ce sont les joueurs (à leur corps défendant) qui m'ont donné les outils pour maîtriser cette partie.
Après je ne te dis pas que cela fonctionnera à tous les coups. L'échec existe autant du côté du MJ que du côté des joueurs. Le MJ a aussi le droit de se planter et les joueurs qui ne comprennent pas cela, ils n'ont qu'à s'y mettre 
Tout cela pour dire que je pense qu'en tant que MJ, tout ne repose pas sur toi mais aussi sur tes joueurs. Un scénario se construit dans son déroulé avec les fondations que pose le MJ mais aussi avec les briques des joueurs apportent ('tain c'est beau !! 
)
Coucou,
Un conseil qui n'engage que moi qui me retrouve à faire des parties streamées devant des milliers de gens (et une fois devant 250 personnes en physique !) : ça reste un jeu et les gens sont là pour s'amuser. Ce n'est pas une évaluation de ton talent.
Si tu es bloqué par une situation, si tu n'arrives à improviser suite à une idée tordue d'un joueur, tu as aussi le droit au temps de réflexion ! Tu peux leur dire « euh là vous me prenez de court » voire même « tu comptes avoir quel résultat avec cette stratégie ? »
Si c'est une idée ponctuelle pour passer sur un obstacle, par exemple ils décident de négocier avec le chef gobelin plutôt que de lui taper dessus, reviens aux grandes caracs et fais des jets sur intelligence, force...
Si c'est qu'ils ont décidé d'aller plein sud plutôt que d'aller dans ta super ville aux mille quêtes dans le nord, les manuels expliquent de nombreuses façons de les remettre sur le droit chemin (on peut cloner une ville dans le sud par exemple 
). Je pense que dans le pire des cas, sans leur forcer la main, c'est bien aussi de dire « vous savez, dans la ville aux nord, j'avais préparé des chouettes aventures...» : tout le monde autour de la table aime les aventures !
Je sais que tout ce que je viens de dire n'est pas très orthodoxe, mais je crois au pouvoir de la communication meta.
Pas mieux que FibreTigre.
Et puis on a certainement tous connu le scénario qui ne se passe pas du tout comme prévu avec une intro dans l'auberge sensée durer 15 min qui se transforme en bagarre générale / incendie / intervention de la garde / fuite dans la nuit / PJ personna non grata dans le village qu'ils devaient aider. Au final ça fait quand même une séance de jeu et la fois suivante on refait le même scénar en changeant juste le nom du village et d'un ou deux PNJ.
Au pire, c'est de l'enquête et les joueurs ne captent rien à ce qui se passe (tuent un témoin essentiel, ratent un indice, font fausse route, ...). Plutôt que de laisser les joueurs galérer, tu fais comme comme dans les films : un complice du boss fait du zèle et attaque les PJs ou au contraire il trahit le boss et aide les PJ, dans les 2 cas il remet les PJs sur le bon chemin (normalement les scénars du commerce prévoient ce cas de figure).
Des imprévus en partie, c'est courant. Il est rare qu'un scénario se déroule comme je l'imagine sauf les quelques uns que j'ai joué 3 ou 4 fois avec des joueurs aux réactions très différentes. Donc deux petits conseils en plus de ceux déjà apportés :
Quand ils sont en roue libre, laisse les joueurs exprimer leur inventivité et temporise. Tant qu'ils échafaudent des plans et agissent, ils ne s'ennuient pas. Et pendant ce temps être a l'affût de leurs idées. C'est souvent eux qui amènent la solution mais pas d'une manière que tu avais prévu c'est tout.
Sur le rythme : une scène ne fonctionne pas. Les joueurs ne la comprennent pas. Il faut à l'avance avoir déterminé l'intérêt des scènes (un indice à récupérer, un monstre à vaincre, un objet...) et alors si ça te semble long, tu écourtes en allant à l'essentiel. ils devaient faire tout un donjon et affronter plein de créatures dangereuses mais ce soir les joueurs et le dungeon crawling, ca fait deux : tu passes directement au boss final et tu enchaînes avec la scène suivante !
Salut à toutes et tous,
Je fais le point en ce moment sur ma pratique de JdR et notament sur ma préparation de scénario. J’en suis venu à un point épineux qui est « l’angoisse de la partie blanche » : grosso modo, plus la date de la partie arrive et plus je m’inquiète de ce que les joueurs vont inventer faces aux péripéties de l’aventure préparée.
Alors, je bosse encore plus mon scénario pour diminuer cette inquiétude.
Est-ce que vous aussi vous rencontrez ce type d’inquiétude ? Une crainte que le rythme de la partie s’endise ou encore que le scénario manque de cohérence ?
Sylmenas
Il y a déjà eu de très bonnes réponses ... je vais essayer de t'apporter des éléments de réponse en t'amenant un regard de meneur qui, lorsqu'il crée ses propres scénarios, n'écrit qu'un minimum de choses ... car c'est mon cas .
L'improvisation est au c½ur de notre activité de meneur ... il faut l'embrasser et surtout pas la fuir. Donc, quand tu prépares "encore plus" pour être prêt à tout tu prends je pense le problème à l'envers.
Si tu veux être "prêt à tout" et que tu crains de manquer d'idées ... la méthode de préparation que je te conseille c'est de te faire des fiches de "ressources". Par la je veux dire :
- Des fiches de Caracs de PNJs passe partout (aubergiste, brigand, garde) qui te permettront de mettre en jeu des situations et des combats en réaction aux idées des joueurs tout en ayant les donneed de jeu disponibles.
- Des fiches de lieux typiques ... auberge , temple etc ... avec des plans et courte description (surtout faire simple !! Ça doit juste être un emballage tout prêt pour que tu puisses faire vivre une scène).
- Quelques idées de mini histoire possible pouvant être mises dans ton histoire principale... histoire de pouvoir pioché si tu es à sec sur le moment.
En gros, l'idée selon moi est de préparer tout ce qui facilitera l'improvisation.. c'est à dire les choses très basiques et factuelles mais qui sautent aux yeux des joueurs (un plan .. un PNJ qui visiblement a un nom qui ne vient pas d'être inventer à l'arrache).
Avec ça tu te dote de garde fous et tu te libères l'esprit pour inventer... et sur ce point je t'invite à suivre les conseils des camarades ci dessus
J’en suis venu à un point épineux qui est « l’angoisse de la partie blanche » : grosso modo, plus la date de la partie arrive et plus je m’inquiète de ce que les joueurs vont inventer faces aux péripéties de l’aventure préparée.
En plus des chouettes conseils qui t'ont été donnés plus haut, j'aurais une petite question pour cerner tes craintes : de quoi as-tu peur, exactement ? Que crains-tu qu'il arrive ? Essaie d'imaginer le pire truc qui pourrait t'arriver. Ce serait quoi ? A partir de là, on pourra t'aider soit à faire en sorte que ça n'arrive pas, soit à trouver des solutions si ce cas de figure se présente
Et pour répondre à tes dernières questions : oui, j'ai aussi cette peur ! En tout cas, je l'avais beaucoup plus à mes débuts, et elle s'est atténuée en voyant, d'une, que je savais comment réagir, et, deux, que tout le monde arrivait à s'amuser malgré mes improvisations plus ou moins visibles. Et c'est le plus importnt : ça ne reste qu'un jeu. Si tu as "un trou", tu ne sera pas hué et lapidé à coups de tomates.
Je vais abonder dans le sens de Dany40, l'improvisation est la pièce maîtresse de ma façon de maîtriser.
Vouloir prévoir un scénario et ses variables possibles est impossible.
Le mieux selon moi, et pour moi, et je l'espère pour toi, et d'écrire de vagues idées de ce vers quoi tu veux aller, puis de broder en cours de partie en fonction des actions de tes joueurs et des émergences d'idées qui te viendront en cours de route.
Et pour réussir cela, il faudra que quelqu'un note ce qu'il se passe. Moi je note moi même tout ce qui fuse dans mon cerveau au cours de partie, car j'ai des tas d'idées tordues qui qui viennent à l'esprit alors même que j'incarne mes pnj et que je leur crée une histoire en même temps que je prononce leurs paroles!
J'ai tenté de créer des scénario à l'avance, de façon complète et exhaustive, mais ça ne colle pas à ma façon de maîtriser.
Le risque en application cette méthode, c'est la perte de cohérence et le milliards de pistes de jeu et de possibilités offertes à tes joueurs qui pourraient les perdre et te perdre. Donc: tout noter. Tout. Et bosser tes idées après les parties afin de les conserver et les intégrer dans le futur.
Maintenant, si tu es pas ce genre de MJ (pas de jugement de valeur hein) mes idées risquent de ne pas te convenir, car je sais que certains MJ sont bien plus à l'aise avec la planification!
Je te conseille de faire un tour sur PTGPTB, tu y trouveras plein de ressources pour t'aider à trouver la bonne maniére (c'est à dire celle qui te convient le mieux) de préparer tes parties.
La vérité sur votre préparation
Ne préparez pas d'intrigue 1 2 3
Un dossier complet sur l'improvisation.
Pour compléter tout ce qui a été dit, j'ai tendance à préparer non pas un scénario avec des événements mais juste un événement déclencheur (qui peut tout à fait être «les PJ ont posé leurs grosses pattes là la dernière fois») et une liste de forces en présence avec leurs moyens, leurs motivations et les grandes lignes de leurs interactions. Normalement ça suffit, quitte à passer un peu de temps après la séance pour remplir les trous qui ne manquent pas d'apparaître là où je ne les attendais pas (par exemple, à mon avant-dernière séance, les PJ qui agissent essentiellement comme un petit groupe d'éclaireurs ont trouvé un moyen de remonter pas mal d'infos à la maison mère, du coup j'ai dû estimer son temps de réaction et ce qui allait en résulter, mais ce n'était pas la peine de le faire pendant la séance).
À @Tybalt, ma crainte principale est le manque de cohérence : à improviser à l’emporte-pièce, je crains de perdre la cohérence de l’univers ou de l’intrigue.
Sylmenas
Un truc tout simple pour moins risquer de se contredire, déjà : garder toujours une feuille de brouillon sous la main pour noter ce que tu inventes. Je le fais en priorité pour les PNJ que je dois nommer et développer quand les PJ s'y intéressent, afin de ne pas oublier ensuite.
Pour la cohérence globale, ça dépend un peu de la proportion d'impro nécessaire dans chaque séance et de la durée des séances. Avec mon groupes, ces temps-ci, on fait des séances qui ne dépassent que rarement les 3 heures, ce qui me laisse le temps de faire le point et de rafistoler d'éventuelles contradictions ou risques que l'histoire parte dans tous les sens avant de les revoir pour la session suivante.
