Le coût d'un livre de JdR 139
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Je viens de trouver cet article sur le coût de création d'un jeu de rôle, qui pourra intéresser certains d'entre vous.
Je précise que je n'ai rien à voir avec l'auteure ou le jeu en question.
C'est marrant parce que ça prend encore le bouquin de 350 pages A4 plein d'illustrations comme le seul modèle possible.
Très interessant cet article,
Si je peux me permettre, et je pense que c'est un peu cette raison qui fait que les personnes qui travaillent dans ce milieu y restent:
Vu que l'auteur de l'article aime bien les citations.
"Il vaut mieux avoir un boulot qui nous plait avec un petit salaire (qui permet tout de même de vivre, soyons honêtes, et a priori c'est le cas pour certains) qu'un boulot qui ne nous plait pas avec un gros salaire." de jesaispasqui
PS: Et quand je dis , "il vaut mieux", je ne généralise pas, et je considère que ces personnes aiment/préfèrent juste cette situation sinon ils feraient autre chose pour avoir un salaire plus aisé.
En voila une deuxième pour la route: "Quand notre travail est une passion, peut-on encore considérer cela comme un travail?"de jesaispasqui
- BeauBarbu
En voila une deuxième pour la route: "Quand notre travail est une passion, peut-on encore considérer cela comme un travail?"de jesaispasqui
Xandrae
Exerçant un métier "passion" et me mangeant régulièrement dans la figure des remarques relatives à ça, je soulignerais que faire de sa passion son emploi permet de se lever le matin et d'aller bosser avec un sourire relatif (en tout cas n'accentue pas le trou de la sécurité sociale vis à vis de l'absentéisme injustifié ou du risque de dépression nerveuse) mais ça n'enlève en rien la pénibilité de la tâche et la justification d'un salaire horaire adéquat.
Et je trouve la première citation passablement à côté de ses pompes et la corrigerait comme tel:
Il vaut bien avoir un boulot qui nous plaît qu'un boulot qui ne nous plaît pas.
- Xandrae
Alors oui, même si c'est une passion, quand tu es tenu par des délais, engagement, par de "la soumission de ta force de travail" comme dirait l'autre, et que tu en as besoin pour vivre, oui c'est du travail encore.
Sinon article intéressant en effet, et pour répondre à @nerghull G > 350 pages A4, avec un grand nobre d'illustrations > Je pense qu'aux nombres de pages / format, tu dois te retrouver dans la pagination moyenne ou medianne, et le format un des plus répandu, même si A5, A6 ou différé existes de plus en plus. ET oui Beaucoup d'illustrations dans les JDRs c'est assez répandu.
Donc quand on veut donner un exemple chiffré, définir sur quoi on se base pour cette exemple est tout à faire normal, voir requis, et essayer de cibler un type moyen ou median est logique, et permet de faire des extrapolations.
Et sinon l'article ?
Xandrae
Très intéressant, bien qu'annonçant des chiffres difficilement vérifiables quand on est pas dans le milieu.
Mais comme le soulignait Nerghull, le principal soucis c'est de mettre en avant le livre de jdr couleur A4 bourré d'illustration comme la seule voie possible pour les jdr à très faible tirage. Cependant, on comprend mieux la nécessité des CF et l'impressionnant gouffre qu'il existe entre les sommes engrangées et les bénéfices retirés par les différents acteurs de la production.
- Xandrae
Je suis tout a fait d'accord, même si le travail en amont et donc le chiffrage de la creation annoncé ici peut etre plausible , la partie production de livre, et donc tout se qui s'en suis (bénefices, etc) est trop arbitraire.
Quand on voit que pour des particuliers des sites comme peecho, flexilivre, printondemand, etc proposent des prix qui en fonction des options peut avoir un facteur x10. J'imagine même pas les differentes situations possibles.
Tiens par exemple, ça c'est un truc distribué gratuitement par Sans Détour, j'en ai 3 chez moi, ça fait dans les 100 pages, c'est plus epais qu'un kit de découverte et c'est très illustré.
Là dedans, je rentre mon 3:16, mon Humanydyne en virant les trucs franchement inutiles, D3, magistrat et manigances, peut être même Mordiou!, bref des jeux complets avec création de perso, système, univers et scénario, mais qui ne passent pas des centaines de pages à faire une encyclopédie de l'univers ou à détailler des sous systèmes. Et t'en tirer pour un coûtde production même pas cheap, mais juste cohérent avec le marché que tu vises.
Pour moi, savoir quoi retirer et aller à l'essentiel, c'est un vrai talent. Ça peut être accessoire quand on diffuse son pdf sur internet où là on peut sortir 700 pages d'un jeu inconnu, mais c'est crucial quand on édite.
Je ne suis pas en train de dire que les encyclopédies imaginaires et les systèmes étendus sur 100 pages devraient être bannis, juste que ça devrait être sorti après que le jeu ait commencé sa vie, qu'il ait rentabilisé son coût de production, pour que ce dernier reste justement raisonnable.
- Xandrae
- et
- LeoDanto
Après c'est un problème multifactoriel: il faut voir que les standards de qualité (importés des US où le marché n'est pas le même) ont fait évoluer les attentes des lecteurs. De plus, certains jdr déjà publiés auraient vraiment perdus au change si on avait cherché à les faire en "low cost" (j'aurais été très triste que Symbaroum ne bénéficie pas de sa qualité par exemple, même s'il est évident qu'en faisant sauter les illustrations et en modifiant la mise en page on pouvait facilement arriver à un ouvrage en format Royal de 200-300 pages sans soucis).
"Quand notre travail est une passion, peut-on encore considérer cela comme un travail?"de jesaispasqui
Xandrae
Cette citation est la plus problématique que j'aie lu. J'en comprends le sens et l'intention, mais elle est symptomatique de tout le soucis qu'il y a pour les "artistes" de faire reconnaitre la valeur de leur travail. Pour m'être heurté des dizaines de fois et des années durant à des "mais c'est ta passion", je réponds : oui et alors ? Ca n'est pas parce que d'autres gens se font chier dans leur taff que je m'en excuserai. Par contre je demande le juste prix de mon boulot et des sacrifices qui vont avec.
Je ne suis pas en train de dire que les encyclopédies imaginaires et les systèmes étendus sur 100 pages devraient être bannis, juste que ça devrait être sorti après que le jeu ait commencé sa vie, qu'il ait rentabilisé son coût de production, pour que ce dernier reste justement raisonnable.
nerghull G
Sauf que ça ne marche comme ça que dans le monde des bisounours. Dans les faits, il y a le livre de base. C'est ce qui se vend. Puis les suppléments. Chaque supplément (et ce n'est pas une supputation, c'est un fait) se vend moins que le livre de base et que le supplément précedent.
En réalité, c'est bien plus fonctionnel sur le mode inverse : sortir un bouquin de base puis sortir une version épurée (comme le bouquin du joueur de Numenéra par exemple).
Faut pas croire, si ce format (petit truc puis gros livre de base) était un format commercialement viable, tous les éditeurs le feraient. Ca permettrait de sonder le marché avant de lancer le jeu. Si ça ne se généralise pas alors que des tentatives ont existé (comme tous les jeux ayant sorti un kit de découverte payant ou gratuit), c'est que :
- soit l'impact sur les ventes et l'appréciation du jeu est minime ou inexistant (tout en risquant de multiplier les ouvrages et de rendre la lisibilité de la gamme moindre)
- soit l'impact est négatif.
J'ai tendance à penser que contrairement à ce que l'on croit, les éditeurs de JDR professionnels (ceux qui éditent régulièrement des produits divers) ne sont pas engoncés dans des habitudes mais bien à l'écoute de ce qui se fait et des changements apportés par les époques successives. Et que si le livre de 300 pages a une si belle vie, ce n'est pas pour rien.
- BeauBarbu
- et
- Xandrae
Ce n'est pas vrai que pour les artistes comme tu dis. Je ne me considère pas comme artiste (même si légalement, si j'étais en freelance, je serais considéré comme faisant une oeuvre de l'esprit comme les écrivans) mais en tant que développeur, avec un mininum de passion quand même , j'ai la même problématique (quand je faisais de l'archéo, le problème était le même, mais si le contexte de travail est différent)
Moi, c'est le ton général que j'aime moyen. En lisant, j'ai une triste impression de : « Soit heureux de ce qu'on te donne p'tit ignorant et surtout n'ai pas l'audace d'avoir quelque chose à redire. »
Malheureusement, il existera toujours des métiers qui demanderont un investissement conséquent de la part des différents acteurs. Surtout dans le milieu artistique. Ce n'est pas que c'est bien ou mal, c'est comme ça.
Que dire des acteurs qui vont bosser des heures et des heures devant leur miroir, acheter un peu de matos pour s'entraîner, des accessoires pour être bien dans le personnage, etc. Et le mec qui va mettre 10 ans à écrire un livre, qui aura voyagé (ce qui a un coût), aura imprimé des pages et des pages, passé des jours et des mois le nez dans ses lignes...
Ramené au prix/horaire, on va le payer combien le livre ou le ticket de cinoche ?
Attention, je ne dis pas qu'il faut ne pas payer les artistes et autres acteurs, loin de là. Mais, comme beaucoup de choses dans la vie, à un moment, il faut un mec qui prend sur lui de faire un pari que ça va marcher et qui va mettre de ses billes.
En aucun cas, enfin pour moi, ça ne devrait ce traduire par :
« Toi le consommateur, ait conscience de tout ça, achète sans rouspéter et érige-moi une statue, car j'ai grave bossé sur le truc. »
(Accessoirement, j'ai beaucoup d'artistes dans mon entourage, des acteurs, des musiciens et des écrivains principalement. Ils galèrent souvent, ils rouspètent parfois, mais jamais ils ne me parlent de faire payer encore plus cher l'accès à la culture aux consommateurs sous prétexte qu'ils bossent plus de 50 heures par semaine.)
Voilà, vous pouvez me jeter des petits cailloux pointus.
"Quand notre travail est une passion, peut-on encore considérer cela comme un travail?"de jesaispasqui
XandraeCette citation est la plus problématique que j'aie lu. J'en comprends le sens et l'intention, mais elle est symptomatique de tout le soucis qu'il y a pour les "artistes" de faire reconnaitre la valeur de leur travail.
Je confirme. D'une manière générale, écrire, en France, n'est pas considéré comme un métier.
Pour la citation ça me rappelle Confucius ; de mémoire : " Choisissez un travail qui vous plaît et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. " ce qui n'a effectivement rien à voir avec la non-rémunération.
Mais ce qui me fait tiquer dans l'article, par ailleurs intéressant, c'est la base choisie pour la rémunération horaire : 20€. Il est à combien le SMIC/heure déjà ?
- Xandrae
Tout est une question de termes utilisés, et c'est plus au sens philisophique du terme (de mon point de vue) que le sens littéraire que j'utilisais.
Bien sur que ton art mérite salaire, la n'est pas la question. même si cela reste une vrai problématique aujourd'hui. Combien vaut mon travail?
J'aimerai bien ne pas avoir a me poser la question, mais c'est la société qui veut ca. Si chacun pouvait vivre de sa passion sans avoir a se préocupper du portefeuille a la fin du mois, je suis pas sur qu'on serait beaucoup a entretenir les routes, contruire des batiments, remplir des papiers.....
Vivre de sa passion ca reste quand meme un privilège, risqué, mais un privilège.
Les gens veulent de la qualité aujourd'hui et il paraît difficile de sortir un format 200 pages, en noir et blanc, couverture souple et avec peu ou pas d'illustration, et espérer que ça se vende aussi bien que le format décrit dans cet article... Ce dernier est par ailleurs fort intéressant, et me permet de relativiser certaines des réactions que j'ai pu avoir en voyant des prix de ldb entre 50 et 60 euros.
Passion ou pas un travail devrait être rémunéré à la hauteur de sa qualité.
- Xandrae