Vermine / Vermine 2047 (?) : idée de background alternatif 3
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Petite idée de background pour Vermine, inspirée par l'épisode 6 de la saison 3 de la série Black Mirror.
Le principe en quelques mots : ce sont des chamanes qui sont à l’origine de la fin de la civilisation telle qu’on la connaît. Ils ont entendu l’appel de Gaïa et ont transmis son commandement aux nuées d’insectes. Grâce aux rituels des chamanes, les insectes ont agi d’une seule volonté : une armée contre laquelle personne n’était préparé et qui a pratiquement anéanti la civilisation en quelques semaines.
En jeu : les chamanes peuvent constituer le fer de lance de la nouvelle humanité, avec des naissances de mutants à répétition et un brouillage de la frontière entre humain et vermine. Leurs communautés ayant tendance à vouloir éradiquer l’humanité obsolète, ils peuvent constituer une force d’opposition hégémonique à laquelle les PJ seront confrontés. Au contraire, ces derniers peuvent les voir comme étant leur seule chance de survie et chercher à les rejoindre, en évitant les communautés concurrentes et les autres survivants. Ou alors, ils peuvent lutter contre, échouer, se retrouver acculés et choisir de les rejoindre pour devenir, à terme, les ennemis de l’intérieur (ou pas).
Au commencement
L'écologie militante, engagée à la fois dans les combats politiques et sociaux et sur le terrain, s'est considérablement développée pendant les deux dernières décennies. Vous dire quand tout a commencé... il y a peut-être bien plus longtemps que ça, on n'en sait vraiment rien. Ce sont toutefois les années 2020-2045 qui marquèrent un accroissement sans précédent de l'activisme écologique. Plus généralisé, plus politisé, mieux organisé et bénéficiant des atouts de la modernité en matière de communication tout autant que des prises de conscience écolo-responsables, les militants ignoraient alors qu'ils étaient l'avant-garde d'une armée qui n'attendait qu'un signal pour se mettre en marche. Tout le monde l'ignorait, à vrai dire : au milieu du nuage de groupuscules écologistes, les promoteurs de la fin du monde sont passés inaperçus.
Le vrombissement
Ils étaient pourtant bien là, invisibles et intraçables, communiquant entre eux par des moyens que l'on croyait alors impossibles. Ils se disaient « chamanes », des individus à l'écoute de « Gaïa » ou des autres noms qu'on lui donnait, peu importe. Ils attendaient en regardant le temps faire son œuvre, en regardant les individus et les peuples qui avaient scarifié la planète se racheter une conscience, faire un pas vers l’avant, nourrir un avenir où tous les vivants trouveraient leur place au sein de celle qu’ils appelaient parfois « mère-nature » : tant de bonnes volontés à des lieues de se rendre compte à quel point il était trop tard et quelle place cette nature leur réservait réellement.
Les chamanes n'étaient pas des gourous ni des chefs de sectes comme on en avait l'habitude. Ils n'avaient aucun ordre à donner, ils n'avaient aucune troupe à commander, aucun mouvement à diriger, aucune parole à prêcher ; ils se contentaient d’attendre, isolés aux quatre coins du monde, à l’écoute, jusqu'à entendre le vrombissement, le premier, celui qu'ils se savaient le devoir de transmettre, celui qui en appelerait des milliards d'autres.
Et à la fin
C’est à la fin du printemps 2046 que le vent s’est levé. Tout est allé très vite.
Les chamanes ont entendu Gaïa, ils ont transmis son message mystique, celui qui ne nous était pas destiné. Les premières piqûres, les premières infections, les premiers décès n'ont pas eu le temps d'alarmer les autorités que les nuées s'étaient déjà formées pour fondre sur tous les centres urbains de la planète. Nous n'étions pas préparés, nous n'avons pas eu le temps de réagir. Les insectes ont commencé à se reproduire avec plus de ferveur, à muter plus rapidement, rendant les défenses biochimiques obsolètes. Mus par une volonté unique, il ne leur a fallu que quelques semaines pour saboter la civilisation et causer des morts par centaines de milliers. Ils se sont attaqués à l'humanité, à ses troupeaux, à ses cheptels, à ses champs, à toutes ses ressources alimentaires et à ses réseaux d'eau potable. La panique et l'impuissance se sont parées des atours de la maladie, de la faim, de la soif et bien souvent, encore, de la violence. Les centaines sont devenues milliers, les miliers sont devenus millions ; les morts ont engendré d'autres morts, jusqu'à ce que plus personne ne soit finalement capable de les compter.
À la fin de l'automne 2046, on pouvait de nouveau entendre les battements de cœur de Gaïa dans le silence de villes transformées en cimetières. Et tandis que les entrailles de la Terre grondaient du piétinement de milliards de pattes creusant et rampant à l'abri de l'hiver, tandis que le froid, la faim et les maladies décimaient les populations, d'autres menaces sans voix naissaient un peu partout, pourvues de crocs, de griffes, de pinces, de chélicères, de mandibules, de fourrures, de becs, prêtes à fondre sur le garde-manger humain.
L'année 2047 fut la plus longue de l'humanité, mais ce fut surtout la dernière que l'on prit la peine de compter.
Aujourd’hui, il faut s’adapter, il faut survivre.