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[B&B] Notre campagne francilienne 10

Forums > Jeux de rôle > JdR Black Book > Savage Worlds

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Pour encourager @Maedh dans ces récits, je vais tâcher de fournir la réciproque.

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Le Festival de Nal Sagath in le Compagnon de l'écran.

Visite de famille, création personnelle centrée sur le PJ Conrad le Barbare.

Les Pérégrinations de Valdina, récit prêté à Valdina et qui aurait pu ou dû être joué dans le scénario ci-dessus.

Des Loups sur les Terres Frontières in le Compagon de l'écran.

Attraction principale in Créatures des Dominions.

La Course sur la Falaise (à venir), création personnelle centrée sur le PJ Lexa l'Amazone.

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Le Festival de Nal Sagath
Compte-rendu de scénario, les 12 et 26 janvier 2018. Spoiler : pourrait être rejoué avec un nouveau groupe

Avec Conrad le barbare nordlander, Lexa l'amazone ascaïenne, Shandara Quinn la poétesse bretteuse zandorienne et Valdina la chasseuse de la Savane d'Ivoire.

(à venir si courageux)

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Visite de famille
Compte-rendu de scénario, le 9 février 2018. Sur mesure pour Conrad, ne sera pas rejoué.

Avec Conrad le barbare nordlander et Zelfim l'empoisonneur tricanien.

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Alors que Lexa reste quelques temps à Nal Sagath dans les Terres Frontières à la demande d'une femme pour lui apprendre à se débrouiller face à un époux brutal et à préserver sa fille, Conrad décide de partir rendre visite à sa famille dans le Nordheim. Shandara Qween décide de rester avec Lexa alors que Valdina, désireuse de voir du paysage accompagne Conrad à mi-chemin jusqu'à un fort frontière qui servira de lieu de rendez-vous pour l'ensemble du groupe à la seconde pleine lune, dernière de l'été.

Après une longue marche, souvent sans voir face humaine des jours durant, Conrad atteint enfin la vallée où la cabane familiale se niche dans les collines environnant le hameau principal. Alors qu'il longe un sentier à flanc d'éminence, il entend une cavalcade dans les buissons et un pâle jeune homme filiforme en jaillit, couverts d'égratignures et la mise débraillée et effilochée, marque une pause en dévisageant le barbare. Celui-ci, entendant les grognements des poursuivants se prépare à accueillir les Nandals, des semi-hommes sans langage. Le Tricanien reprenant confiance dégaine sa courte épée pour faire face au côté de cet inespéré allié de poids.

Une demi-douzaine de brutes aux petits yeux luisant sous leur arcade sourcilière proéminente débarque en brandissant des massues. Les deux humains ne leur laissent pas le temps de porter le premier coup que déjà Conrad fait voler une tête d'un revers de hache et que Zelfim perce la panse d'un autre, en répandant les tripes au sol. Les quatre restants en profite pour abattre leurs armes, ratant largement le colosse au jeu de jambes expert mais touchant leur première proie. Celle-ci accompagnant le coup {Encaissement} arrive à n'avoir que les côtes froissées plutôt qu'enfoncées et en sautillant amortit le coup {Encaissement} qui visait son genou et finalement ne laisse qu'un douloureux hématome sur le mollet plutôt que de faire sauter la rotule.

Conrad expédie rapidement son second adversaire en lui défonçant le torse alors que le Tricanien peine à passer les fourrures durcies par la crasse. Leurs adversaires malheureux ne touchent personne.

Encore une fois Conrad réagit avec la rapidité d'une panthère et fauche son dernier adversaire en lui tranchant la jambe au niveau du genou. Ce dernier tombe en sol non sans que de grandes giclées sanglantes n'aillent asperger le second groupe à trois pas de là. Il meurt au sol, vidé du précieux fluide en relevant la tête pour contempler son moignon avant que la compréhension ne fuse dans son crâne obtus. Une nouvelle fois le Tricanien touche son adversaire sans la puissance requise pour l'inquiéter réellement et se prend en retour un coup de gourdin qui l'ébranle, lui laissant l'épaule déboitée {Encaissement laissant une blessure}.

Le preste barbare s'élance alors au secours de son compère en abattant la hache vers l'avant dernier Nandal qui se tourne à moitié pour lui faire face. Un instant, le Tricanien déprime pensant le coup manqué avant de reprendre espoir en voyant un bras chuter au sol, Conrad l'ayant tranché sans effort apparent depuis l'épaule. Se reprenant il arrive enfin à porter un coup décisif au dernier survivant qui hésite alors {Secoué}. Conrad ne lui laissera pas le temps de se ressaisir en l'achevant d'un revers négligent.

Après de rapides présentations, Conrad et Zelfim échangent leurs connaissances sur les Nandals. Le Tricanien n'en avait jamais vu mais selon lui, il serait le produit de sombres rituels kéroniens, le reliquat de sacrifices faits aux démons. Sans être inintéressant ce n'est pas trop d'actualité. Conrad s'inquiète plutôt de voir des Nandals en plein été. Généralement ils chassent l'humain l'hiver pour le manger et quelques fois capturent des femmes pour la reproduction. Mais un groupe d'éclaireurs laissent plutôt présager une migration estivale, les Nandals quittant les montagnes pour voyager plus vite avant d'en regagner les flancs sur un nouveau territoire plus fournis en ressource ou avec moins de prédateur. Et s'ils arrivent dans la vallée, le plus simple est d'en suivre le cours avec la cabane familiale sur le chemin puis le hameau lui-même. Il est temps de donner l'alarme.

Conrad et Zelfim marche une petite demi-heure. Du haut d'un dernier épaulement, le Nordlander découvre sa cabane à moitié détruite par le feu et déjà recouverte de végétation. Une tombe près du potager est recouverte de rocher pour la protéger des bêtes. Conrad une boule au ventre se raisonne : une seule tombe de taille adulte. Ashera sa femme sait se défendre, ce peut être un agresseur. Et il n'y a pas de tombe pour sa fille Inanna.

Il descend pour inspecter les ruines et en passant ce qui fut la porte tombe nez à truffe d'une énorme ourse {Surprise} qui lui retourne un formidable coup de griffes {Encaissement gratuit} alors qu'il aperçoit un ourson tentant de s'enfuir par une ancienne fenêtre, les pattes arrière dérapant sur le mur de bois pourri. Il n'a pas le temps de réagir que la femelle se dressant de toute sa hauteur se laisse retomber sur ses épaules, l'enserrant de ses pattes et commence à mâchouiller la tête du barbare {Immobilisation}. Conrad tente un coup de tête qui manque de puissance et se perd dans la fourrure du poitrail. Zelfim bondit en dégainant son épée courte, pressant son étui afin de libérer un poison enduisant la lame. Son premier coup s'enfonce dans la fourrure et il sent clairement la résistance de la peau qui s'enfonce élastiquement dans le gras dessous. Alors que le barbare se démène toujours dans la gueule de la bête qui cherche le bon angle {dégâts minables...} le Tricanien enfonce une bonne fois sa lame, faisant hurler la bête. Celle-ci repousse alors le barbare qui se laisse faire et titube en arrière sur quelques pas, la face couverte de bave tandis que Zelfim bondit hors de portée. L'ourse se redresse de nouveau sur ses pattes et grogne sur les intrus, cherchant plus à intimider qu'à repartir à l'attaque avant de se retourner pour rejoindre son ourson en défonçant les restes de la fenêtre au passage. Le poison ne lui a pas fait d'effet visible.
{La femelle protégeant son ourson, je l'avais promue sous-fifre}

Zelfim va prendre le temps de soigner son épaule avant que la paire ne reparte donner l'alarme au hameau. Si la population a l'air heureuse de revoir Conrad, les mines se ferment de tristesse, chacun prenant soin de détourner le regard pour laisser Vork son beau-frêre annoncer la triste nouvelle à Conrad. Sa femme et sa fille sont mortes dans d'affreuses tortures, pelées comme des pommes. Les premières neiges ont étouffé l'incendie dont la fumée avait attiré l'attention de Vork. Il a trouvé sa sœur à moitié calcinée, le feu miséricordieux lui ayant épargné de contempler les sévices faits à sa nièces. Les deux reposent dans la même tombe comme c'est le cas pour de très jeunes enfants. Aucune trace, la neige ayant tout recouvert. À l'époque Conrad venait d'abattre Waltarus le sans gêne loin au Sud et il doute qu'un seul de ses séides ait survécu à sa vindicte pour venir exercer un vengeance autant au Nord.

Mais le deuil devra attendre, la menace nandale est trop sérieuse. Il existe trois possibilités tout en rappelant les habitants dispersés dans toute la vallée :
- fortifier le hameau et le défendre. Jusqu'à une quarantaine d'hommes et de femmes peuvent prendre les armes si tout le monde arrive à temps. Et il doit en rester assez peu.
- évacuer les habitants vers les hauteurs en une position plus facile à tenir. C'est ce qui va être fait avec les vieux et les enfants.
- envoyer du monde jouer les proies pour les attirer dans la vallée parallèle et éviter ainsi le hameau, mission pour laquelle Conrad se porte aussitôt volontaire, Zelfim suivant immédiatement avant que deux femmes et quatre hommes ne se joignent à eux alors que deux gamins arrivent d'une ferme isolée où leurs parents se sont sacrifiés face à une quinzaine de Nandals pour leur donner le temps de fuir.

On confie des arcs au groupe. Conrad renifle un peu devant cette arme mais l'essentiel n'est pas de toucher mais d'attirer l'attention avant d'être pris en chasse. Puis le groupe part à marche forcée vers la cabane des enfants. Ils repèrent les Nandals qui suivent le chemin menant au hameau et se mettent en embuscade. Ils commencent leurs volées de flèches à une cinquantaine de pas et arrivent à en faucher la majorité alors que les semi-hommes se ruent au contact. Même Conrad réussira à en placer une sur le nombre. Zelfim demande bien à décrocher au dernier moment mais Conrad, le sang bouillant, attend les deux derniers survivants d'un pied ferme. Une quinzaine de Nandals en moins. Pas de survivants en face mais pas de blessés dans leur rang.

Il devait s'agir de l'avant garde car des mouvements dans les fourrés assortis de grognement leur laissent estimer à une trentaine de Nandals pour le moins qui tentent de s'approcher de part et d'autre du chemin en restant à couvert de leurs traits meurtriers comme en témoignent les cadavres qui parsème la sente.

À partir de là, Zelfim va prendre la tête des opérations pour jouer à la souris sous le nez du chat, tentant de focaliser son attention en restant juste hors de portée pour les entraîner vers la vallée voisine.
{Opposition d'Intellect. Un Succès fait gagner un jeton de poursuite, une Relance un second. Il en faut 5 pour réussir}
Zelfim parvient assez rapidement à les faire bifurquer du chemin principal vers le gué pour passer de l'autre côté de la rivière puis foncer vers un col. Mais alors qu'ils courent sous les couverts des arbres ils se font prendre de flanc {Relance pour les Nandals} par huit Nandals. Le combat est rapidement confus, les Nandals arrivant assez rapidement à abattre 2 alliés nordlanders et à jouer de leur nombre alors que Conrad mouline leur effectif à grand coup de hache. Même Zelfim ayant pris la mesure des adversaires semble mieux éviter leurs coups et les rendre avec d'avantage de puissance, n'arrivant pas à les sécher net faute de la puissance du barbare mais en s'y reprenant à plusieurs fois.

{J'ai annoncé à l'initiative du 1er tour qu'il y aurait possibilité de renfort au delà du premier. À chaque tout suivant, du renfort arrive d'abord sur pique, puis sur pique et cœur et ainsi de suite. J'ai tiré un cœur au troisième tirage.}
Malheureusement une poignée de Nandals arrivent rapidement en renfort. Venant combler les pertes et les débordant légèrement, les humains décident de porter un dernier estoc avant de s'enfuir alors que leurs effectifs sont diminués de moitié dans l'intervalle. Conrad défonce un dernier crâne, ce qui lui permet de s'enfuir sans crainte. Zelfim blesse suffisamment le sien {Secoué} pour qu'il le laisse partir sans en profiter. Les deux autres survivants subiront une attaque chacun après en avoir expédié un. Un jeune homme se fait fracasser les deux genoux à peine le dos tourné et tendra désespérément la main vers les fuyards avant de se faire éclater le crâne sous leurs yeux.

La course poursuite reprend alors de plus belle et Zelfim méfiant mène son parti sans encombre dans la vallée voisine avant de se cacher sur un surplomb pour voir passer la tribu, plus d'une soixantaine de combattants et une vingtaine de jeunes et vieux portant les provisions parmi lesquelles des jambes et bras nordlander fraîchement dépecés.

Conrad et les autres survivants reviennent au hameau où ils sont fêtés dignement. Mais Vork a été clair : à Conrad de trouver qui a pu faire cela à Ashera et Innana. Et la réponse n'est pas au Nordheim. Ici on tue sans fioriture.

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Les pérégrinations de Valdina

Quand j’ai préparé le scénario précédent, la joueuse de Valdina devait être présente. Son absence au dernier moment m’a quelque peu pris de court et j’ai dû conserver sous le coude quelques bricoles que j’avais préparées. Comme le contexte ne se prête pas à pouvoir les replacer ultérieurement, j’ai décidé d’écrire une micro nouvelle et de préparer la prochaine aventure qui devrait être jouée en deux séances dont au moins la première sans Valdina. J’emprunte un peu leur personnage aux Joueurs et j’espère ne pas les dénaturer. Si tel était le cas, je corrigerai le récit pour aller dans le sens de la vision qu’ils en ont.

Depuis la palissade du Fort Vanguard, Valdina regarde Conan descendre la sente menant au bac reliant les rives de la Hachedieu, le fleuve séparant les Terres Frontières de son natal Nordeim. Ce dernier est sous haute surveillance afin de prévenir tout raid armé nordlander, rôle échu à la garnison locale.

Le groupe s’est donné rendez-vous ici même à la seconde pleine lune, le temps pour Conrad de visiter sa famille et pour Lexa l’Amazone d’enseigner quelques rudiments de défense à une femme maltraitée par son époux. Sans la présence d’un garant en ces lieux, il est probable que Conrad se fasse refouler faute de marchandises justifiant son retour de ce côté-ci de la frontière.

Quand enfin le barbare disparait en s’enfonçant entre les arbres du rivage opposé, Valdina décide de profiter du reste de la journée ensoleillée. Bien moins brutal que chez elle, le soleil est ici plus sournois : il chauffe d’un côté laissant l’autre au frais, ne monte jamais tout à fait au zénith tout en cuisant la nuque ou éblouissant et surtout se lève plus tôt et se couche bien plus tard que dans la Savane d’Ivoire, laissant Valdina éreintée par la longueur des jours et la fraîcheur des nuits.

Pendant deux jours elle visite les environs, découvrant une faune variée, des plantes pleines de promesses gustatives ou curatives et surtout prenant grand plaisir à s’aventurer sous les frondaisons des géants. Chez elle, les arbres sont plutôt rares et disséminés et nul ne s’aventure volontiers dans la jungle au Sud, territoire des redoutables pygmées. Elle retrouve ici les mastodontes végétaux de son rêve récurrent, de sa vision.

Mais rapidement le soir au Fort Vanguard, le regard des hommes commence à lui peser. Si sa couleur de peau a quelque peu surpris au début, sa féminité dans ce monde masculin d’exilés volontaires – cinq ans de service pour gagner une terre a-t-elle compris – lui attire rapidement des attentions indésirables quoique contenues pour le moment.
C’est ainsi qu’au troisième sur une imulsion la chasseuse emprunte à son tour le bac, se lançant sur les traces de Conrad, espérant le rattraper avant que sa piste ne refroidisse, profitant dans l’intervalle de sa solitude.

Après des jours Valdina doit reconnaître à contrecœur que si elle a pratiquement comblé son retard, cela lui a pris trois fois le temps qu’elle pensait. Quand elle marchait avec Conrad, celui-ci ménageait des pauses régulières. Chez elle, la chasseuse était une marcheuse infatigable se réglant sur le lever et le coucher du soleil. Ici elle a simplement présumé de ses forces sans tenir compte de la longueur des jours.

C’est donc épuisée qu’enfin elle l’aperçoit dans un paysage de colline sur la crête suivante aux prises avec des agresseurs. Le temps de rejoindre les lieux de la bataille que Conrad et son compagnon ont déjà disparu. La chasseuse regarde les corps. On les dirait moitié hommes, moitié singes. Ils portent des peaux de bête et des gourdins. Avant même d’avoir pu relever les traces de son ami, Valdina entend des pas s’approcher. À peine a-t-elle le temps de mettre à couvert qu’une quinzaine de ces créatures arrivent à leur tour sur les lieux avec forces grognements. Ils étudient le sol puis commencent à suivre le sentier. La chasseuse décide de les suivre à distance et en parallèle, un fort contingent semblant arriver à son tour.

Bien lui en a pris car cela lui permet de tomber sur la piste de Conrad et son compagnon blessé quand ils ont quitté la piste. Les hommes singes continuent sur le chemin sans s’apercevoir que leur proie l‘ont quitté. Mais les impératifs de prudence lui ont fait perdre une bonne heure.

Une étrange attente fiévreuse s’empare de la fière guerrière alors qu’elle grimpe une colline. Peu à peu le paysage gagne en familiarité, se mettant en place comme dans un rêve. Ou plutôt comme dans son rêve. Le sommet atteint, tout est là : la rivière qui serpente tranquillement, la maison nichée dans une boucle avec son jardin accolé. Il faut quelques instants à Valdina pour faire la part des choses. La maison n’est pas intacte mais au deux-tiers détruites par un incendie ancien et le potager n’est plus entretenu, la nature ayant déjà en grande partie repris ses droits. La tombe qui le jouxte n’était pas dans sa vision non plus.

C’est en proie au vertige que Valdina visite les vestiges. Ici un combat récent avec un fauve gigantesque qui avait dû faire de la ruine son repaire. Là un peu de charpie sanglante laissant à penser que les hommes ont eu le temps de se soigner avant de reprendre leur route. Le fumet de la bête est suffocant, la poussière danse dans les rayons du soleil…
La chasseuse reprend conscience face contre terre, agitée de frémissements. Elle se relève toute courbaturée et c’est titubante qu’elle commence à suivre la rivière. Des clameurs au loin attirent son attention. Se cachant de son mieux, elle voit de loin Conrad avec sept compagnons menant grand battage. Elle voudrait les rejoindre mais des hommes singes sont entre elle et eux. Une nouvelle fois elle progresse en parallèle, devant même franchir la froide rivière qui fait quelque peu baisser sa fièvre, lui rendant un semblant de lucidité. Se guidant sur les cris des traqueurs, elle entraperçoit une fois le groupe. Il ne semble être plus que trois. Il est maintenant clair qu’il ballade leurs poursuivants, les attirant plus avant vers les hauteurs. Ayant compris cela, Valdina s’empresse de couper pour tenter une jonction sans avoir à traverser les lignes des créatures.

Alors qu’elle est sur un surplomb, elle distingue en contrebas des hommes singes échelonnés pour rabattre leurs gibiers. Quand le groupe de barbare cherchent à passer, Valdina voit le plus proche se préparer à donner l’alarme pour rameuter ses compagnons. Profitant de sa position surélevée, elle prépare une javeline sur son propulseur. Alors qu’elle se tend en arrière pour donner de la puissance à son trait, une flèche traverse la sentinelle à la gorge. Valdina en cherchant l’origine a à peine le temps d’entrapercevoir un colosse, un homme et une femme disparaître sous les couverts. Comme elle ils semblent chercher à éviter la meute. Comme elle, ils semblent favoriser les proies alors qui disparaissent par un col.

La chasseuse reste embusquée sur son surplomb à contempler la tribu d’hommes bêtes passer peu à peu.
Elle se réveille en sursaut alors qu’un linge frais vient lui baigner le front. Elle est de retour dans la ruine. Elle ignore comment. Conrad s’active à ses côtés. Il est venu accomplir les rites funéraires sur la tombe de sa femme et de sa fille et a eu la stupeur de retrouver Valdina fiévreuse sur la litière de l’ourse. Trois jours se sont passés depuis la grande traque dont Valdina n’a aucun souvenir.

Le barbare ramène au hameau une chasseuse très affaiblie et c’est non sans inquiétude qu’il la confie à la guérisseuse. Celle-ci se veut rassurante. L’étrangère souffre d’une affection bénigne touchant généralement les enfants en début de mauvaise saison.

C’est ainsi qu’après une lune sur place, le groupe enrichi de Zelfim, un Tricanien soucieux de rejoindre la civilisation, prend la route du Fort Vanguard pour leur rendez-vous avec Lexa et Shandara Qween.

Valdina semble remise quoiqu’encore un peu faible. Des bribes commencent à remonter peu à peu de ses trois jours de fièvre mais encore trop indistinctes. Aurait-elle eu une nouvelle vision venue chassée la précédente ?

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Des Loups sur les Terres Frontières

Compte-rendu de scénario officiel - Ne pas lire si vous espérez le jouer.
Partie 1 le 23 mars 2018 avec Conrad le barbare norlander, Lexa l’amazone ascaïenne et Shandara Quinn la poétesse jalizarienne.

Après un voyage sans histoire Lexa et Shandara arrivent à Fort Vanguard avec une grosse poignée de jours d’avance pour leur rendez-vous avec Conrad à la dernière pleine lune de l’été. Une sentinelle semblant souffrir d’une extinction de voix tente de leur adresser une mise en garde alors qu’elles gravissent la colline permettant au fort de dominer la Hachedieu. Peine perdue, nos voyageuses franchissent le portail pour apprendre que la garnison apathique est en quarantaine et elles aussi dorénavant.

Une épidémie de fièvre blafarde sévit et la soldatesque se traîne d’un air épuisé, le teint livide, les traits aussi tirés qu’après une pleine semaine de bamboche. Le commandant Voorhees se veut rassurant. Un mire ne devrait plus tarder à arriver pour soigner cette maladie. Ces hommes de l’art savent parfaitement la soigner pour peu que le foyer en soit contenu et éviter l’issue généralement fatale. Un détachement d’une dizaine de mercenaires des Loups de la Frontière est également en quarantaine depuis une bonne lune.

C’est avec étonnement que nos deux héroïnes apprennent l’absence de Valdina. Elle avait décidé de rattraper Conrad malgré deux jours de retard. Ce n’est que trois jours plus tard que Conrad les rejoint avec Valdina titubante qui semble déjà atteinte par la fièvre ainsi qu’un Tricanien du nom de Zelfim qui en montre les premiers symptômes.

Le lendemain en milieu de matinée, deux cavaliers aux couleurs des Loups de la Frontière se tiennent à portée de cri. Ils informent le commandant de la place et le reste de l’assemblée avoir trouvé les traces d’une embuscade. Il semblerait que ce soit le fait d’un groupe de Caleds et qu’ils aient enlevé cinq personnes selon les traces qui mènent droit à l’embarcadère au pied du fort. Ils ont dû arriver dans la nuit et repartir de même sur un radeau en utilisant les haussières du bac assurant le passage sur le fleuve. Une fois leurs nouvelles délivrées, les cavaliers font demi-tour, pressés de s’éloigner du lieu infecté.

Le commandant Voorhees réunit à la hâte le chef du détachement des Loups et les personnes valides. Les comptes sont vite fait : trois étrangers de passage, Conrad, Lexa et Shandara, ainsi que quatre mercenaires : Rufus et son frère Pontios, des Frontaliers, Leus le Syranthien et N’Goba de la lointaine Savane d’Ivoire. Si Rufus semble avoir totalement échappé à la fièvre, les trois autres en semblent remis ou du moins sont en rémission. Les autres compagnons, Valdina et Zelfim, sont actuellement alités suite à une atteinte fébrile. Le commandant demande au commando ainsi constitué de traquer les Caleds et de ramener le mire, seul espoir de guérison à des jours de voyage à la ronde. Sa venue lui avait été annoncée par pigeon et outre son assistant il disposait d’une escorte de trois soldats.

Le groupe est amené par le bac jusqu’à la rive opposée où Lexa commence à pister. Le passage date de quelques heures mais les prisonniers bousculés laissent des traces assez facile à suivre. Les trois soldats ont laissé la marque de leurs sandales cloutées, un adolescent ou une femme marche pieds nus et le dernier otage semble être une femme convenablement chaussée. Par contre leurs ravisseurs semblent marcher nu pied avec discrétion et l’amazone n’arrive pas à les dénombrer précisément.

Aussitôt sur la rive, le groupe a remonté le long du fleuve, droit vers l’orée de la Forêt Noire, territoire des druides caleds. En moins d’une heure, l’orée est en vue sous le chaud soleil de cet fin d’été. Le passage sou s les frondaisons est brutal. D’abord la pénombre et la fraîcheur qui l’accompagne, les rayons du soleil ne perçant la canopée que pour se perdre sur les troncs ou les feuillages sans plus atteindre le sol. Puis ce silence total, les arbres semblent se retenir de bruisser, aucun oiseau ne chante, aucun insecte ne stridule. Seul le chant d’un petit ruisseau tinte parfois dans ce silence oppressant. Et enfin cette sensation permanente d’être observé sans jamais repéré personne. Peu à peu, les rares paroles échangées se murmurent. Le groupe se resserre instinctivement. En fin d’après-midi Conrad allume une torche et le feu crépitant leur dispense une chaleur réchauffant jusqu’à leur âme alors que le groupe s’agglomère d’avantage encore.

A la tombée de la nuit Lexa annonce qu’ils ont compensé la moitié de leur retard mais elle ne saurait continuer dans la pénombre. Il est temps de dormir, ou du moins d’essayer. Des tours de garde sont mis en place. Les ténèbres au-delà du maigre îlot de lumière du feu de camp semblent hostiles et pourtant la nuit se passe sans la moindre alerte.
Le groupe se remet en marche dès l’aube et constate que les ravisseurs ont marché la moitié de la nuit avant de faire une halte dans des nids de fougères. Il faudra encore une journée complète avant d’entendre peu avant le crépuscule des sanglots percer le silence hostile. Shandara part en éclaireuse. Une clairière avec huit huttes de branchage et un grand feu central, trois sentinelles visibles armées de javelines à pointe de pierre, trois chevalets sur lesquels des corps nus ont été ligoté avec des lianes encore vertes et une cage en bois d’où proviennent les pleurs.
Une rapide concertation avec la volonté de mener l’assaut avant le crépuscule, un déploiement avec deux mercenaires sur chaque flanc, un archer et un javelinier, Conrad en revers gauche, Lexa et Shandara de face. Alors que Rufus et Leus s’approchent par la droite, ils repèrent une quatrième sentinelle et un quatrième chevalet ayant échappé à Shandara. Trop tard pour reculer, l’assaut est lancé. Les flèches et les javelots fusent mais blessent sans clouer définitivement les sentinelles. Un javelot perdu ira se planter dans un toit, passant sous les yeux d’un cadavre qui se met à hurler d’un cri strident, surnaturel, repris en cœur par les trois autres. Nos héros en sont passablement secoués. Conrad, Rufus et N’Goba en ont l’estomac tellement retourné qu’ils devront combattre avec la nausée au ventre.

Quatre autres lanciers nus surgissent des huttes accompagnés de leur chef. Ce dernier se rue avec deux de ses hommes sur Conrad qui s’était avancé à l’intérieur du camp. Mal leur en prend, Conrad leur assène sa toute nouvelle technique de balayage d’un revers de hache et fauche ses trois assaillants non sans avoir été blessé auparavant. Le reste prendra un peu plus de temps, les Caleds sont coriaces et par deux fois au moins les coups portés par [b]Lexa[/b] leur donnent la hargne de se reprendre. Finalement Rufus tombe sur l’aile droite et deux lanciers s’enfuient alors que l’hallali sonne pour ceux au prise de Lexa, Shandara, N’Goba et Pontios qui brille par son inefficacité en craignant de flécher ses comparses engagés en mêlée sans avoir conscience que son frère se fait massacrer à l'autre bout du champ de bataille.

Conrad aura eu le temps de fracasser la cage pour en libérer Kara, une femme mire qui semble avoir été épargnée. Elle indique à Conrad la hutte où le chef semble avoir remisé ses affaires tandis que Lexa et Shandara se livrent à leur corps défendant à un travail de boucherie pour faire définitivement taire les corps torturés et hurlants sur les chevalets, percés de part en part par des lianes, Conrad refusant de s’approcher de ses abominations.

Kara s’apprête à demander qui requiert ses soins quand le brasier explose en une colonne de feu dépassant les arbres entourant la clairière. Un visage igné se dessine dans les flammes où Conrad reconnait les traits du chef qu’il a abattu. Une voix crépitante s’adresse à eux, chacun dans son langage maternel :

« Chiens sacrilèges, comment osez-vous entrer sur nos territoires et tuer le sang de mon sang ? Je jure qu’avant la pleine lune, j’aurai ma vengeance, et que vos têtes orneront mon Collier des morts. Gulta Morn a parlé ! »

Et soudain, avec un terrible hurlement s’élevant de la forêt alentours, le feu se transforme en cendres.

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Des loups sur les Terres Frontières - partie 2

Partie 2 le 23 mars 2018 avec Conrad le barbare norlander, Garukh l'archer monté valk, Lexa l’amazone ascaïenne et Shandara Quinn la poétesse jalizarienne.
Garukh étant un nouveau PJ, on considère pour simplifier qu'il s'agit d'un Loup des Frontières en fin d'engagement. Il était présent depuis le début avec ses quatre comparses et a géré hors champ du récit les sentinelles à l'autre bout du village lors du précédent combat.

(brut de décoffrage sans relecture, soyez indulgent svp)

Après un instant de stupeur, Kara la mire se précipite au chevet de Rufus alors qu'il rend son dernier souffle. Elle parvient à le sauver in extremis. Il faudrait idéalement qu'il se repose mais ce n'est guère envisageable. Il devra voyager en s'appuyant lourdement sur son frère Pontios et il n'est pas dit que l'effort demandé pour rentrer au fort ne lui soit fatal. Puis la femme s'occupe des nombreuses blessures de Conrad et parvient à les refermer, notamment la plus grave (il perd son unique blessure mais est tailladé de partout).

Les compagnons décident de passer la nuit sur place plutôt que de courir nuitamment la forêt. Alors qu'ils entassent les cadavres tant des Caleds que de la défunte escorte de Kara dans la plus grande hutte avant d'y bouter le feu, les tambours de guerre se mettent à pulser dans la nuit alentours.

Au milieu du dernier tour de garde, des Caleds se sentant suffisamment en force passent à l'assaut punitif. Garukh est alors de faction avec Conrad et Pontios. Il repère le premier les adversaires alors que les sagaies se mettent à pleuvoir à la lueur déclinante du feu. Ses deux comparses n'auront pas le temps de réagir qu'il hurle déjà l'alarme en commençant à flécher les silhouettes indistinctes dans le noir alors que lui et ses compagnons se découpent à la lueur du feu. S'il arrive à en ralentir un, les traits adverses blessent cruellement l'autre Loup. Conrad reçoit sa part avec encore quelques blessures superficielles n'entamant pas son envie d'en découdre.

Dans la hutte où les autres dorment, Leus réagit le premier en bondissant souplement les armes à la main et n'a le temps que de se jeter en arrière quand une javeline fuse sous son nez, empêchant Shandara de sortir à sa suite. Lexa et N’Goba sont eux pris au dépourvu et il leur faut quelque temps pour émerger des brumes d'un lourd sommeil et réaliser ce qu'il se passe.

L'assaut est brutal. Conrad en se ruant sur la plus grosse concentration d'adversaires à gauche de leur hutte arrive à les fixer mais est rapidement submergé. Les coups s'enchaînent et il ne doit qu'à sa surprenante vigueur de ne pas tomber. Pue à peu on sent cependant qu'il s'essouffle et ne pourra plus encaisser indéfiniment. Il faudra l'adresse de Shandara et de N’Goba pour desserrer peu à peu le mortel étau. Conrad, exsangue, peine à se débarrasser par lui-même de ses adversaires mais il aura pu ainsi donner le temps nécessaire à ses alliés pour ne pas être pris au dépourvu.

Sur le flanc droit, Garukh bataille ferme le sabre court à la main, ayant dû laisser choir son arc quand les guerriers nus se sont jetés sur lui. Là également, il passe sont temps à encaisser des coups le laissant pantelant et à serrer les dents pour contenir la poussée malgré tout. S'il arrive à toucher quelques adversaires, ceux-ci semblent animés du même mépris de la douleur que Conrad et il peine à les mettre hors combat. Lexa viendra renforcer la ligne et le combat s'éternise, les forces des héros s'érodant peu à peu. Ce sont des clameurs victorieuses que poussent les Caleds de ce côté-ci, certains de leur proche victoire.

Mais sur l'aile gauche, c'est l'inverse. Si Conrad est cruellement affaibli, ce fut le pivot de la bataille sur lequel se sont appuyés Shandara et N’Goba, réduisant peu à peu le nombre de leurs adversaires de quelques coups bien placé, profitant que ceux-ci concentre leur effort sur le barbare qui vacille sans jamais tomber. Ce qui permet à Shandara de se ruer au secours de Lexa puis dans un second temps à Conrad et N’Goba de rallier Garukh, inversant les rapports de force pour obtenir la victoire décisive.

Mais le tribut est élevé. Conrad et Garukh sont à deux doigts de s'effondrer et Lexa ne vaut guère mieux. N’Goba est à peine plus vaillant que son frère et ils devront se soutenir mutuellement pour avancer. Bien qu'efficaces, les soins de Kara ne seront que partiels.

Avec les premières lueurs de l'aube, les compagnons prennent le chemin du retour cahin-caha sous une pluie soudaine et drue qui les transit jusqu'aux os. Lexa entre la pluie et son état perd rapidement ses repères et quitte leur piste initiale. Conrad est cependant en état de donner la direction générale à suivre pour retrouver les rives de la Hachedieu.

Lorsqu'enfin la pluie se transforme en simple crachin, personne ne songe à s'arrêter pour déjeuner, préférant mâcher quelque provision en continuant d'avancer au rythme lent des blessés, même Lexa qui commence à accuser de la fatigue à boiter sur la piste (et hop, une petite gemme bleue de Fatigue pour s'assortir au deux gemmes rouges de Blessure).

Dans un creux de terrain fangeux, une énorme main de boue se soulève après leur passage et s'abat sur Garukh qui ferme la marche, l'emprisonnant d'une poigne d'acier malgré l'avertissement tardif de Shandara. Alors que Conrad et Lexa se démènent pour tenter de tirer le pauvre Valk de sa fâcheuse situation en se coordonnant un minimum - tirer uniquement vers le haut et pas également par les jambes comme semblait le suggérer Shandara... - cette dernière finit par repérer une minuscule salamandre sur le dos de cette main au milieu des branches et des feuilles mortes et l'embroche de son épée manticore d'un coup d'une précision parfaite. Aussitôt, la main redevient boue et les compagnons se hâtent vers les hauteurs, laissant la fange de la cuvette derrière eux. La poétesse prendra soin d'écraser le corps de la bestiole sur place et d'en balancer la tête bien plus loin.

Le soir venue, le groupe atteint une immense clairière au centre de laquelle trône un chêne pluri-centenaire. Une aura de sérénité empreint les lieux et les voyageurs comprennent qu'ils ont atteints un havre sacré. Ce qui leur permet de prendre quelque repos pour cette nuit. Mais auparavant, ils sont intrigués par une cuvette naturelle dans une cavité formée entre le tronc et une maîtresse branche s'étant à moitié arrachée sous son poids il y a longtemps. Une eau d'un vert profond y stagne sans qu'aucun déchet n'en trouble la surface. Shandara toujours aussi curieuse ne peut s'empêcher de l'observer de plus près.

Elle se faufile entre les rideaux de feuilles de saules pleureurs. Peu à peu, les ramures deviennent affûtés, lui éraflant les mains et les avant-bras qu'elle utilise pour écarter les pans de feuillage. Et avec la douleur vient une peur irrationnelle. Prisonnière d'un dôme de verdure, l'escrimeuse n'ose plus s'approcher de la frondaison, reculant peu à peu jusqu'à buter sur le tronc et se retourner pour voir un cœur palpiter sous l'écorce...

La poétesse saisit d'une angoisse terrible fait un bond en arrière et retombe sur ses fesses au pied du chêne, rapidement entourée de ses compagnons auxquels elle fait un récit confus de sa vision. Mais dans le même temps Lexa s'était penchée aussi sur la cavité et elle semble toujours en transe...

Elle ne perçoit plus son corps et sa vision est étrangement altérée dans la nuit. Elle se faufile entre des buissons et aperçoit l'entrée d'une cavité naturelle. Des feuilles s'y sont amassées, poussées par le vent. Elle cherche instinctivement refuge à l'intérieur et alors qu'elle progresse lentement à l'intérieur, elle prend conscience de runes bizarres peintes sur les parois. Un vieil homme est assis en tailleur au centre de la grotte, semblant dormir ou méditer. S'approchant de plus près pour discerner ses traits malgré l'absence totale de lumière, Lexa croit y reconnaître ceux du chef Caled ayant enlevé Kara mais en plus vieux. La certitude lui vient que c'est celui apparu au sein de la colonne de feu. Hypnotisée, elle ne voit maintenant plus que ce visage en gros plan, le reste est totalement perdu dans l'obscurité. Quand celui-ci ouvre les yeux. Des yeux jaunes. Avec une iris verticale.

L'amazone se met à hurler, tombe prostrée au sol en se cachant les yeux avant de les découvrir et de se redresser paniquée pour observer frénétiquement les alentours. (la joueuse me demandait peu avant si on pouvait "gagner" des handicaps, un petit jet de Terreur plus tard et hop, un phobie mineure des yeux qui brillent dans la nuit)

Conrad refuse de s'approcher de l'arbre. Garukh ne pouvant faire moins que les deux femmes décide de contempler à son tour la surface du miroir aqueux. Sa vision est semblable à celle de Shandara. Il l'aperçoit d'ailleurs au début qui le précède sous les dômes des saules pleureurs avant de la perdre de vue. Les mêmes coupures. La même angoisse sourde. Le cœur palpitant dans le tronc. Mais prévenu, il arrive à se contrôler et reprendre ses sens sans démonstration de nervosité.

La nuit se passe sans histoire et se révèle reposant dans l'épaisse herbe accueillante.

Aux premières lueurs de l'aube, les héros se remettent en route. De temps à autre ils soupçonnent plus qu'ils n'entraperçoivent la présence d'un Caled. Les tambours battent de nouveau. Pas de doute que ceux-ci attendent d'être en nombre pour lancer un nouvel assaut décisif.

En traversant une clairière, le groupe tombe sur une tête plantée sur un pieu. Ils reconnaissent le visage en partie calciné de l'un des gardes d'escorte de Kara qui les apostrophe en ces termes :
"Arrêter d'essayer de vous sauver. Vous serez bientôt ajoutés au Collier des morts comme je l'ai été. Vous ne pouvez échapper à Gulta Morn !"

Devant l'air paniqué des ses compagnons, et plus spécialement celui de Conrad, Shandara prend sur elle pour trancher la tête qui explose littéralement, la couvrant de sanies et d'esquilles d'os sans heureusement la blesser puis d'un ton très calme que l'on prend habituellement pour les enfants terrifiés s'adresse au groupe pour le rassurer.

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Partie 3 et fin le 6 avril 2018 avec Conrad le barbare norlander, Garukh l'archer monté valk, Lexa l’amazone ascaïenne et Shandara Quinn la poétesse jalizarienne.
Scénario officiel. Ne pas lire si vous espérez le jouer.

Les compagnons reprennent leur route. Arrivant devant une sauleraie aux dômes majestueux, ils se rappellent la vision partagée par deux d'entre eux et décident de s'encorder afin de ne pas être séparés par quelque artifice en passant les rideaux de feuillage. Les voici donc progressant en file, Conrad en tête suivi de Leus, Shandara, Kara. Les frères Pontios et Rufus titubent derrière de concert, se soutenant mutuellement et incapable de se battre avec Lexa à leur suite qui est sérieusement blessée également la patte. N'Goba et Garukh, ce dernier légèrement blessé, ferment la marche.
Les tambours toujours pulsent en fond, changeant de temps à autre de rythme et de motif. Les héros prennent conscience que des informations sont ainsi échangées mais elles leur restent incompréhensibles. Et toujours cette absence totale de bruit animal, cette bruine légère les transissant jusqu'au os en cette fin d'été. Ce qui plombent d'avantage encore le moral, bien entamé par les blessures, la fatigue et la tension. (plus aucun Jeton autour de la table !)
Le soleil a déjà eu le temps de parcourir une main et toujours les arbres se succèdent, la nervosité monte, épuisante, dans l'attente d'un quelque chose qui tarde. Quand soudain semblant se détacher des troncs des guerriers caleds enduits de vert et couverts de feuillage se ruent sur la file en brandissant leur hachette de pierre, la prenant au dépourvu. Déjà quatre adversaires engagent Conrad, Leus, Shandara et Garukh, visant les plus valides. La surprise et la sauvagerie de l'attaque est dévastatrice : si Conrad encaisse avec peine, Leus est mis immédiatement hors combat tandis que Shandara est grièvement blessée. Seul Garukh qui avait eu la vision a réalisé l'imminence de l'attaque et a eu le temps de se mettre en garde, amortissant le coup qui lui est destiné mais peinant à prendre l'initiative.

Avant que les compagnons ne se ressaisissent, les guerriers sève redoublent leur assaut, deux nouveaux sortant d'arbres déjà utilisés accrochant Lexa et N'Goba. La première arrive d'un entrechat à éviter la charge mais le second s'écroule la mâchoire en sang. Conrad a maintenant deux adversaires qui le prennent en tenaille sans résultat probant, déviant leurs coups pour les vider de leur puissance quand ils arrivent à toucher. Il tente une grande attaque circulaire sans effet. L'adversaire de Shandara évalue d'un coup d'œil les autres menaces alentours : la mire s'est laissée tomber au sol en suffocant de sanglots et les deux frères norlanders ne sont clairement pas en état de brandir une arme. Il se décide à achever la poétesse qui esquive désespérément, se tenant le flanc sans arriver à se reprendre pour saisir une opportunité de frapper en retour. Lexa s'est placée en défense mais son adversaire la harcèle suffisamment pour arriver à porter un coup. L'Amazone déjà mal en point est maintenant grièvement blessée. Garukh quand a lui se retrouve maintenant au prise de son propre adversaire mais également de celui qui vient d'abandonner N'Goba inconscient. Il arrive à faire reculer l'un de ses adversaire avant d'être lui-même contraint à la défensive.

L'espoir s'amenuise. Shandara et Lexa se concentrent sur leur esquive sans se reprendre suffisamment pour profiter des rares ouvertures dans la défense adverse. (Secouées avec 3 Blessures, dur d'en sortir !) Garukh au terme de plusieurs échanges arrive à se tenir la cadence face à ces deux adversaires mais plusieurs fois sa blessure le gène, lui coupant l'allonge nécessaire pour porter des coups décisifs. Conrad de son côté est assailli de face et de dos, son adversaire profitant qu'il soit focalisé sur son comparse pour tenter une attaque sauvage. Le barbare arrive encore une fois en se retournant à amortir le coup qui lui meurtri l'épaule et profitant que le guerrier sève soit fendu en avant pour lui défoncer les côtes d'un revers, tranchant au passage sans s'en apercevoir la corde qui le lie encore à Leus au sol.

Le status quo persiste encore un peu. Lexa coupe la corde la tirant en arrière pour contourner les deux frères afin de souffler. Son adversaire loupe l'opportunité ainsi offerte et décide que tant qu'à achever les blessés, autant commencer par les plus près mais rate également Pontios. Shandara, une main toujours pressé sur son flanc sanglant et son épée manticore levée semble toujours danser autour de son adversaire qui en comparaison paraît pataud. Garukh est une nouvelle fois secoué mais tient bon. N'ayant plus qu'un adversaire, Conrad est de nouveau touché, s'ébroue alors que le sang lui monte au cerveau et dans un coup dévastateur rembourse son adversaire au centuple. Pivotant sur ses talons, il se tourne vers le reste de la colonne et se rue au côté de Shandara.

L'espoir renait alors (d'autant que Lexa vient de tirer un Joker conférant un précieux Jeton à chacun). Les blessés reprennent du poil de la bête tandis que Conrad abat les adversaires l'un après l'autre en descendant la colonne. Alors que Garukh achève enfin l'un de ses adversaires, le dernier survivant disparaît littéralement dans le tronc voisin. C'est sans compter sur le barbare qui frustré porte un grand coup de hache sur l'arbre, l'abattant dans un grand crac sonore alors que le guerrier sève en est éjecté.

L'affrontement étant passé, Kara retrouve instantanément son calme pour s'occuper avec beaucoup de douceur et de professionnalisme des blessés. Elle arrive à ranimer Leus, panser avec succès Shandara et recoudre Lexa. Elles sont encore en état sérieux mais ne menacent plus de s'effondrer d'un instant à l'autre. Des cinq Loups de la Frontière, seul Garukh est encore vaillant. Avec la reprise des tambours, les compagnons remarquent qu'ils s'étaient tus le temps de l'affrontement.

Les cordes sont dénoués et récupérées, plus personne n'acceptant de restreindre à nouveau ses mouvement. Il faudra encore une bonne heure pour traverser la sauleraie et arriver sur les berges de la Hachedieu. Le fleuve après les pluies diluviennes est en crue. Un arbre est emporté sous leurs yeux à la vitesse d'un cheval au galop. Il semble évident que le groupe est en amont du Fort Vanguard situé sur l'autre rive et que le niveau de l'eau est trop haut pour que le bac soit utilisable. Décision est prise de construire un radeau. Conrad y excelle et il garantit que l'ouvrage est bien plus solide qu'il n'en a l'air. Durant tout ce temps, chacun se sent épié. Les Caleds semblent attendre d'avoir rameuté suffisamment de monde pour lancer l'assaut final qui se déclenchera au moment où le groupe jette l'embarcation de fortune à flot, pagayant à l'aide de branches feuillus. Un déluge de sagaie s'abat tout autour et sur le pont mais fort heureusement ne touche personne. Ce n'est pas moins d'une quarantaine de guerriers qui trépignent de frustration sur la berge alors que leur embarcation est happée par le courant si rapidement qu'ils n'ont pas le temps d'envoyer une seconde volée.

Enfin sauvés ! Il n'y a plus qu'à se laisser porter par le courant en infléchissant la course vers la rive droite.
Mais un peu plus loin un nuage d'encre semble assombrir l'eau qui commence à former un immense tourbillon. Lexa ayant des rudiments de navigation guide la manœuvre pour frôler le maelstrom du bon côté et s'en servir de fronde. Le positionnement est parfait et maintenant Conrad mène la cadence des rameurs. Les gens épuisés par leurs blessures lui sont d'une piètre assistance. Lexa désirant corriger légèrement le cap bafouille des indications contradictoires sous la tension et c'est le drame (double 1 au test de coopération de l'Amazone, le 4 de Conrad passe à 3...). Le radeau craque un premier coup mais tient bon alors qu'il commence à pencher vers le gouffre puis bascule en se disloquant.

Conrad aura le réflexe d'attraper Kara et un épars. Les autres s'accrochant également à des débris dans la mesure du possible. Seule Lexa arrivera à ne pas boire la tasse et arrivée sur la rive droite, elle arpente ce qui tient lieu de rive pour retrouver ses compagnons groggy mais indemnes avec l'aide d'une Kara crachouillante sans dégâts notables. Des cinq Loups de la Frontière, seul Garukh a survécu, vomissant l'eau boueuse du fleuve.

Le groupe estimant qu'il n'est plus trop éloigné du fort mais pas en état de transporter les cadavres refuse de les abandonner ainsi et prennent une petite heure pour les hisser sur la terre ferme et les mettre temporairement à l'abri des bêtes sauvages en attendant d'envoyer du monde les rechercher pour leur offrir une sépulture décente.

Puis il se remet en route et peu avant le crépuscule le fort leur apparaît au loin, respirant la quiétude, un doux panache de fumée leur laissant espérer de la chaleur, du sec et une nourriture chaude. Lexa en salive d'avance à haute voix au bénéfice de ses compagnons.

Face au pont enjambant le fossé, force est de constater qu'aucune sentinelle ne monte la garde sur les rempart et que le portail est entrouvert. L'odeur de grillade est bien présente malgré la fumée s'atténuant. C'est avec circonspection et crainte pour leurs compagnons restés en arrière (qui Valdina, qui Zelfim, qui son poney des steppes...) que le groupe passe les battants.

Au milieu de la cour trône un tas de cadavres à moitié démembrés, à moitié brûlés. La faim que les compagnons avaient au ventre se transforme en brûlure acide. Shandara titube sur le côté pour vomir le long de la palissade. Conrad verdâtre et inquiet avance vers le tas espérant ne pas y apercevoir Valdina ou Zelfim mais ne pouvant en détacher son regard. Lexa suivie de la mire va voir si il y a du monde dans le puit dans le coin entre le corps principal faisant face à la porte et les dépendances à main droite. Garukh fait trois pas pour les suivre mais ne peut s'empêcher de couler un œil vers les portes de l'écurie sur l'aile opposée.
Ces dernières s'écartent en grinçant, révélant un énorme ours noir du Nord qui se met débout, la tête à hauteur du chemin de ronde ceinte d'un collier de crânes humains et gronde de colère.

Shandara en ravale sa bile et clopine vers ses camarades, interposant le charnier entre bête et elle. Conrad saisit la main de Kara pour l'entraîner vers la tour de garde au coin le plus proche suivi de Lexa. Garukh qui avait déjà une de ses rares flèches déjà encoché fait un tir réflexe contre le plantigrade et vient la lui planter au défaut de l'épaule. Le bestiau grogne de rage et se laisse retomber sur ses pattes sans toutefois prendre appui sur celle blessée.

Lexa a remarqué la présence d'une baliste sur pivot dans chacune des quatre tours mais cela bouchonne rès de l'échelle. Le barbare atteint l'étage du chemin de ronde avec la mire. La poétesse voyant cela file se réfugier dans le corps central où tout est saccagé, quelques menus morceaux de cadavre gisant encore par-ci par-là. L'odeur du charnier étant atténuée, elle arrive à se reprendre de sa nausée. Garukh fait un nouveau tir qui s'il touche semble peut affecter le quadrupède qui se dirige résolument vers lui.

Voyant cela et comprenant que la bête est plus rapide que lui il décide de décocher sa dernière flèche ayant survécu au naufrage tout en se rabattant vers la tour. Conrad et la mire s'engage sur le chemin de ronde au dessus des dépendances avec pour idée de rallier la seconde tour et sa baliste. Lexa en profite pour atteindre l'étage haut et jeter un coup d'œil à l'engin. La bête, reprenant ses esprits charge vers le barbares, grimpant sur la bâtiment comme s'il se fut agit d'un simple talus. Les tuiles se dérobant sous ses pattes la retarde suffisamment pour ne pas pouvoir griffer le Norlander. La jeune femme qui l'accompagne se laisse tomber au sol en sanglotant, se tassant le long de la palissade. Shandara quand à elle commence à se diriger vers la troisième tour qui communique avec le bâtiment où elle s'est réfugiée.

La situation devient rapidement confuse tandis que Lexa mouline pour armer l'engin et que Garukh place le carreau, Conrad tente de repousser le monstre à grand coup de hache sur le mufle sans effet notoire. Ce dernier prend patte sur le chemin de ronde et d'un revers fait tituber son adversaire en arrière, lui laissant quatre belles balafres parallèles heureusement peu profondes. Un premier carreau tiré par Garukh vient se ficher dans les reins de la bête tournées vers le barbare. Aussitôt Lexa commence à recharger en un temps record, galvanisée par le cri de douleur de l'animal et y arrive en un temps record tandis que le Norlander tient difficilement tête à l'ours qui l'a acculé contre la tour et assène un coup faisant volant un montant de bois. La bête se relève pour porter un nouveau coup en tombant de tout son poids sur son adversaire. Conrad connaît la manœuvre, l'ayant vécu il y a peu et ne devant la vie qu'à Zelfim. Un sursaut et la bête ouvre démesurément la gueule comme pour lui arracher la tête à coup de crocs, dardant une langue noire et pointue de plus d'un pied de long, dégoulinante de sang, à la forme étrangement géométrique. La bête semble se laisser choir en position assise puis bascule sa tête en avant avec le reste du carreau de baliste dépassant de la nuque. Derrière dans la tour Lexa et Garukh sont en liesse.

Le temps de réaliser que la bête est morte qu'une rumeur lointaine attire leurs regards vers le Nord Ouest. Des hauteurs du Fort on aperçoit au loin la Forêt Noire et les nuées d'oiseaux qui s'en égayent en tout sens, semblant pris de panique, premier signe de vie animale que constatent les survivants.

Le druide est mort avec l'ours auquel il avait lié son esprit mais cela, les compagnons n'en sauront rien. Les Caleds retiendront cependant leur nom.

Sur ce, Zelfim ramène Valdina fiévreuse affaissée sur le poney de Garukh. Le Tricanien pris d'un sombre pressentiment avait trouvé refuge dans les bois avoisinants malgré la quarantaine.

Kara prépare l'antidote à la fièvre blafarde pour les rares survivants en attendant l'arrivée de la relève.
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Attraction principale
Partie 1 le 4 mai 2018 avec Conrad le barbare norlander, Lexa l’amazone ascaïenne et Shandara Quinn la poétesse jalizarienne.
Scénario officiel. Ne pas lire si vous espérez le jouer.

La bouche pâteuse, le regard chassieux, les trois compagnons s'éveillent au rythme des chaos. Shandara chasse de son nez un brin de paille de la litière sur laquelle ils sont étendus. Conrad se masse machinalement l'épaule ankylosée d'être restée trop longtemps pressée contre les barreaux de la cage. Peu à peu nos héros prennent conscience de leur entourage. Ils sont sur un char à bœuf enfermés dans une prison de madriers en bois. De part et d'autre huit soldats en uniforme faberterrien les escortent. Un serviteur mène le bœuf à la longe. Un peu en avant marche un homme grand et sec vêtu d'une robe opulente.

Fouillant leur souvenir alors que derrière eux disparaissent les dernières maisons du village, les compagnons se souviennent s'être arrêté dans l'auberge de cette petite agglomération, dans le Sud de Faberterra. À la demande de Lexa, le groupe veut en effet aller visiter un port en pays syranthien et trace vers le Sud depuis plusieurs semaines maintenant.

Shandara tente de s'enquérir auprès des soldats de la raison de leur présence dans cette geôle roulante. Ceux-ci, quoiqu'attentif tant aux prisonnier qu'à leur environnement, l'ignorent. Ils ne sont visiblement pas là pour faire la parlotte. Mais le notable en tête marque le pas pour laisser le char arriver à sa hauteur et informer que les compagnons vont être amenés devant le Pentarkos pour être jugés. La poétesse tente de savoir pour quel motif mais l'homme reprend la tête du convoi non sans les avoir gratifié d'un sourire en coin après avoir simplement répondu à la question de leur destination : le palais de son excellence que l'on aperçoit maintenant au loin sur la crête des falaises dominant la Mer du Désastre.

Lexa en voyant l'homme de près se souvient l'avoir vu entrer tard dans la soirée à l'auberge où ils faisaient halte et avoir parler au tenancier partagé en un respect abjectement servile et la discrétion qu'on lui imposait. Une affaire de notable cherchant à s'encanailler avait elle pensé sur le coup avant de replonger son nez dans sa timbale de cette piquette que les locaux appellent le nectar des dieux.

Le palais est construit sur une avancée de la falaise avec un accès étroit et fortifié. Surplombant la mer de plusieurs dizaines de mètres, il fait plus penser à une riche villa confortable qu'à une place-forte une fois la poterne passée. Le pont naturel traversé, le char s'engage dans une cour où l'homme mystérieux les abandonne pour entrer dans le bâtiment principal. Sous un soleil de plomb, les compagnons ont largement le temps de contempler les murs les entourant, les colonnades apportant un peu d'ombre devant la façade principale, un portal semblant mener à des communs sur la gauche. Ils tentent vainement de nouer une conversation avec leur escorte dont la posture s'est relâchée - à défaut de sa vigilance - ou du bouvier qui ramène du puits de quoi abreuver le bœuf. Ils sont simplement ignorés.

Le soleil a déjà atteint son zénith quand la double-porte centrale s'entrouvre. Les soldats passent immédiatement au garde-à-vous. Un palanquin avec 4 porteurs s'avance, suivi de leur guide et d'un officier militaire. Un jeune homme gracile luxueusement habillé et couvert de bijoux est affalé dans la litière et les observe sans leur adresser la parole malgré les suppliques du groupe. Leur guide prend la parole au nom de son maître, le Pentarkos Lucrétios et prononce une condamnation aux combats d'arène pour trouble à l'ordre public. Le groupe devra survivre à quatre affrontements à mort. Si tel est le cas, il seront libres et couverts d'or. Shandarra bouillonne et vitupère devant l'iniquité de cette parodie de procès où la sentence est prononcée sans plus de détail des charges retenues et sans possibilité de s'en défendre.

D'un signe nonchalant du Pentarkos, l'escorte emmène dans les profondeurs du palais, passant de nombreuses double portes se refermant derrière eux avec un bruit sinistre. Les soldats les remettent enfin à un groupe de lanistes faisant office de geôliers. Ils traversent la salle de garde circulaire, empruntent un couloir se prolongeant dans les ténèbres et bordé de larges cellules fermées de grille faite de solides madriers en bois. Ils sont enfermés dans la seconde cellule à main droite, la rangé disposant d'un soupirail au raz du plafond permettant de voir un bout de ciel bleu, certainement à flanc de falaise.

Trois autres prisonniers sont présents. Ils n'ont pas le temps d'engager la conversation que deux serviteurs, un homme et une femme, viennent s'occuper d'eux, leur prodiguant massage, boisson et potion pour récupérer de leur engourdissement sous l'œil des gardes. Ce sont des soigneurs expérimentés et bien traités même s'ils craignent le maître des lieux et plus particulièrement Corvus, son âme damnée.

Une fois partis, le groupe peut enfin lier connaissance avec les autres occupants de la cellule.

Le plus jeune, Arkhos, a eu pour tord de compter fleurette à la fille d'un riche négociant. Le notable a demandé au Pentarkos d'intervenir. Il espérait sans doute le voir banni ou passer quelques années aux mines ou aux galères, le temps de réfléchir et de marier sa fille dans le cadre d'une alliance prometteuse. Le soupirant a été condamné aux arènes.

Le second est d'âge mûr. Lui ne s'étonne pas de sa condamnation. Il trafiquait avec les pirates, écoulant leur cargaison. Cela ne se fait pas. Pas que les autorités soient très regardantes sur la provenance des marchandises mais le besoin de discrétion faisait que le contrebandier s'exonérait des taxes, ce qui est un crime impardonnable.

Le dernier, Belaxios, est un vieillard épuisé. Les compagnons finissent par lui tirer les vers du nez. Il s'agit d'un hérétique de l'ancien dieu Hulian, un schisme du Couple divin, prêtre qui plus est. Le fou se sachant en fin de vie est venu tenter de convaincre le Pentarkos d'abandonner son palais et d'y faire rebâtir le temple d'Hulian qu'il fut à l'origine. Le despote a perdu son flegme pour lui rire au nez avant de retomber dans son apathie après avoir prononcé sa sentence condamnant le prêtre aux arènes.

En fin d'après-midi, Lexa remarque que le loquet fermant la cellule, s'il est tout juste hors de portée, a suffisamment de jeu pour sauter en position ouverte en ébranlant le bout de la grille et en pesant sur celle-ci. Elle prend rapidement le coup de main. Le groupe décide de le laisser en position mal fermé pour induire en doute leurs geôliers. Ce qui ne manque pas quand deux d'entre eux apportent un repas très correct. L'un d'eux aperçoit le loquet, fronce les sourcils et attend que son compagnon regarde ailleurs pour remettre le loquet discrètement en position.

Après le repas, chacun va prendre un repos bien mérité après toutes ses émotions. Du fond de leur couchette, un cadre de bois aux lanières de cuir et une fine couverture de laine, ils noteront cependant la ronde régulière des gardes, environ une fois par heure, et le changement de l'unique torche éclairant le corridor au milieu de la nuit.

Après un bon petit déjeuner d'excellente qualité, les gardes viennent leur signifier la première épreuve avant le zénith. Ils sont amenés jusque devant la salle de garde et tourne à gauche dans l'ombre pour emprunter un escalier montant à trois pièces aveugles. L'une d'elle donne sur le jour par un grand portail visiblement manœuvré à l'étage supérieur. La pièce du fond est fermé d'un grille derrière laquelle se tient un laniste, passant l'équipement par le guichet. Les serviteurs vus la veille sont présents. Ils prodiguent à nouveau massage et oignent d'huile les corps afin de faire ressortir les musculatures. Ils leur assurent qu'ils seront là à leur retour pour leur prodiguer les soins nécessaires.

Les lanistes attachent les gladiateurs par paire, un chaîne reliant Lexa et Shandarra, une autre Conrad et Belaxios. Lexa opte pour un glaive dans sa main libre, Shandarra hérite obligatoirement d'un bouclier. Conrad choisit une lance dans sa main libre et le vieux dispose donc du bouclier sur son bras libre. Chacun est vêtu de sandales et de jupe de ptéryges (lanières de cuir). Les femmes à leur convenance peuvent disposer d'une étole de lin pour tenir leur poitrine.

Et les portes de l'arène s'ouvre sur le sable brûlant.
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Et les portes de l'arène s'ouvre sur le sable brûlant. Les gladiateurs entrent dans l'espace ovale avec un alignement de colonnes antiques au centre. Une douzaine d'archers est régulièrement espacée dans les gradins vides de spectateur, arc non bandé mais flèche encochée. Seule la loge centrale est occupée par le Pentarkos trônant devant, son chef de la garde et l'homme qui les a drogué et amené ici assis en retrait. Le souverain les informe qu'ils auront quatre combats à mener. S'ils survivent, ils seront libres et couverts d'or.

Les portes de leur côté se sont refermées alors que celles d'en face s'ouvrent sur une meute de loups efflanqués. Aussitôt le groupe court vers un mur pour s'adosser. Ils n'auront même pas le temps de se mettre en position que les fauves les ont assaillis, tenaillés par la faim qui leur fait oublié leur prudence habituelle. Conrad arrive à repousser l'alpha, donnant ainsi l'ouverture à un loup pour lui déchirer l'épaule et le cou (3 Blessures !). Belaxios repousse au bouclier ses assaillants, évitant que le barbare ne soit attaqué de flanc. Lexa reçoit une blessure légère à la cuisse, Shandarra arrive à esquiver ses adversaires et arrive même à en blesser un avec une contre-attaque foudroyante. Ce dernier s'éloigne du combat pour lécher ses blessures loin de ses frères frénétiques, créant une brèche. À son tour le barbare agit et embroche l'alpha puis commence à reculer avec le reste du groupe, se demandant à autre voix s'il ne devrait pas sacrifier le vieux, ce dont les femmes le dissuadent. Les mâchoires claquent sur leur passage mais ne les poursuivent pas, les fauves se jetant frénétiquement sur le cadavre de leur ancien chef puis achevant leur blessé moribond. Le Pentarkos a légèrement marqué sa surprise quand Conrad à embrocher la bête alors qu'il le pensait déjà moribond et d'une moue ennuyée ordonne l'ouverture des portes pour que les gladiateurs puissent quitter l'arène, le spectacle s'étant trop rapidement fini.

Des soins sont prodigués aux blessés (Lexa reste à 1 Blessure, Conrad remonte à 1 Blessure). Les soigneurs s'étonnent d'une vieille plaie un peu purulente bordée d'une tâche lie de vin à l'aine du barbare et réalisent que l'Amazone en a une similaire sous la poitrine. Shandarra interloquée dévoile en avoir une équivalente sous l'homoplate.

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De retour en cellule le groupe décide une fois la nuit tombée d'exploré les geôles entre deux rondes, profitant que Lexa ait pris le coup de main avec le loquet. Ce sera elle qui va discrètement s'éloigner de la salle de garde tandis que Shandarra commence à réciter à voix basse une épopée qu'elle connait suffisamment pour estimer le passage du temps. Conrad part chercher l'Amazone quand le temps imparti échoit. Celle-ci s'est rendu compte que la plupart des cellules sont inoccupés depuis des lustres. De l'autre bout du couloir émane des remugles de fauve. Très certainement la ménagerie et donc l'autre porte de l'arène, celle par où les loups ont été introduit.

Elle se concentre à mi-chemin sur une grande salle circulaire qui doit se trouver plus ou moins sous le centre de l'arène. Elle y trouve à la chiche lueur d'une troche empruntée dans les réserves une ancienne salle de torture qui n'a pas due être utilisée depuis des décennies, voire des siècles. Il suffit d'un rien pour que les tables et autres chevalets ne s'effondrent en poussière. Plus notable, un autel en pierre en forme d'enclume. Des runes y sont gravées tout autour. Lexa en mémorise une poignée puis s'intéresse au foyer de forge qui est derrière. Malheureusement la cheminée est trop étroite pour espérer y passer.

De retour dans la cellule, Shandarra et Belaxios concluent que les runes semblent être une portion de l'alphabet impérial mais que certaines lettres ont un motif plutôt antique. Le vieil homme penche pour une chapelle d'Hulan réservée aux adeptes du temps lointain où l'édifice était un temple. Et qui dit temple d'Hulan dit généralement un passage secret. Il ne sais pas où mais il y en a forcément un !
Une victoire rugissante
Le lendemain les gladiateurs sont rappelés dans l'arène sans arme. Cette fois-ci Arkhos est retenu à la place du vieillard. La raison en apparaît rapidement : une jeune fille livide est assise à côté du Pentarkos, une épée posée sur ses genoux, les mains crispées dessus. Un vieil homme au teint cireux est assis en retrait d'elle. Le porte-parole explique les règles : des armes sont accrochées sur les quatre piliers centraux. De petites armes au premier tiers, des plus lourdes au second tiers et enfin des boucliers posés au sommet. Et pour pimenter le tout, la demoiselle armée dans la tribune à la permission de se joindre au combat au côté de son soupirant.

Sur ce les portes opposées s'ouvrent et deux énormes lions entrent sur le sable. Les bestiaux sont rapides et sautent qui sur Arkhos qui sur Conrad. Si le premier succombe rapidement à l'effroi de sa belle, le second alterne les roulés boulés tandis que ses compagnes escalades prestement les colonnes pour lui balancer des armes. Quelques passes terribles s'ensuivent, le sang gicle et le barbare sert les dents, le torse lacéré, mais remonte au front. Il arrive enfin a faire reculer son fauve tandis que le second, après avoir pris le temps de se repaître un peu du cadavre du jeune se sent d'humeur plus joueuse et d'une détente sèche croche Shandarra au mollet alors qu'elle redescend. La chute de plusieurs mètres est rude. Elle est sonnée, au sol, l'arme qu'elle a lâchée dans sa dégringolade n'est plus à portée et le fauve la domine, se préparant à lacérer à mort sa proie. Conrad voyant ceci tourne le dos au félin qui revenait à la charge, esquivant un coup de patte réflexe et charge pour sauver sa compagne. Il arrive a repousser le fauve mais ne peut éviter le second qui lui saute sur le dos, le blessant cruellement. À son tour Lexa saute au sol avec une lance et charge par derrière le lion qui a reculé, le plante au flanc et sent la lance racler les côtes à l'opposée sous la violence de sa course. Conrad se retourne et malgré son état plante d'un coup magistral le sien. Le Pentarkos leur accorde un applaudissement tandis que la jeune fille reste nauséeuse les yeux rivés sur le cadavre de son aimé.
Les survivants quittent l'arène, reçoivent des soins et retournent en cellule. Lexa avait grimpé au premier pilier et dit avoir vu une rune rapidement identifiée par les deux lettrés comme une lettre de l'alphabet. Comme convenu elle retourne de nuit recopier la phrase inscrite sur l'enclume. Les lettrés confirment que c'est une graphie très ancienne. Le liseré faisant le tour de l'enclume est l'alphabet complet tandis que la phrase écrite à l'opposé de l'entrée signifie "L’Homme Sage Marche du Lever du Soleil au Crépuscule". Les compagnons en déduisent rapidement qu'ils doivent vérifier sur chaque pilier la présence de runes et les prendre d'Est en Ouest, de l'entrée des gladiateurs à celle des fauves. Ils leur faut donc patienter jusqu'au troisième combat.

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Une course (re)bondissante

De retour dans l'arène avec Belaxios, ils se répartissent rapidement les piliers : le premier étant connu, Lexa s'occupera du second, Shandarra du troisième et Conrad du dernier, le vieux devra simplement s'abriter autant que possible. Les voilà donc partis en petites foulées sur le sable chaud quand du portail opposé surgit un quadrige déjà bien lancé. Les quatre chevaux noirs opposent un mur de poitrail à qui voudrait les arrêter, les lames prolongeant les essieux garantissent les flancs. Arrimés sur la plateforme, l'aurige encourage ses cavales en faisant claquer son fouet et une Amazone en cuirasse arme son arc et vise Conrad qui se rue pour lancer son javelot en passant, le destinant initialement au Pentarkos mais réalisant qu'il est trop haut pour cela et que les archers sur le pourtour ne lui laisseraient aucune chance d'en réchapper. Ce dernier érafle à peine l'animal et le trait en retour frôle le barbare. Ce dernier, surpris par la vitesse de l'attelage qui continue à augmenter à juste le temps de sauter par dessus une lame avant de reprendre son chemin vers son piler.

Le temps de boucler un premier tour, le quadrige a atteint sa vitesse maximale dans un bruit de tonnerre. Belaxios a pu esquiver de justesse derrière le premier pilier et l'interpose entre lui et l'archère. Lexa grimpe rapidement et découvre son glyphe puis se laisse retomber au sol. Les autres seront spectateurs par la suite, ayant plus de distance à parcourir et devant une fois en haut tourner autour de leur pilier - les glyphes faisant face au soleil selon leur position : à l'Est face à leur portail puis au Sud-Est, au Sud-Ouest et enfin plein Ouest pour le dernier.

Lexa, l'épée à la main, court vers la loge pour intercepter le char. L'archère lui plante une flèche dans la cuisse qu'elle ignore négligemment dans sa course. Dans une cascade incroyable elle saute par dessus la lame en attrapant la main courante et arrive à prendre pied sur la plateforme dans le dos de l'archère entravée par les longes qui l'assurent à la taille de chaque côté du char.

Le char a parcouru un quart de l'arène.

L'Aurige sachant sa passagère arrimée comme lui tente une manœuvre pour déloger l'intruse et percute le mur, brisant la lame extérieur. L'archère a bien tenté de repousser Lexa d'un coup de coude mais elle a dû s'accrocher fermement lors de l'impact. Ce dernier fait basculer notre fougueuse Amazone en arrière. Ses épaules frôlent le sable, sa prise d'une seule main est précaire mais elle ne veut pas lâcher son épée. Par un effort de volonté inouï, les muscles brûlants de protestation, elle arrive à se redresser.

Le char a parcouru une moitié de l'arène.

Lexa tente de trancher une longe mais les chaos détendent celle-ci à ce moment et la préservent. L'amazone ayant perdu arc et carquois en s'accrochant dans la bousculade dégaine son poignard et tente maladroitement de toucher l'intruse, gênée de ne pouvoir faire face correctement. L'aurige reprend le contrôle du véhicule et le stabilise.

Le char a parcouru les trois quart de l'arène.

Profitant d'un dernier bout de ligne droite, le conducteur retente de déloger sa passagère importune au moment où elle réussit à trancher une longe. Elle chute en s'agrippant à sa cible et l'entraîne avant de lâcher prise et de rouler-bouler pour se relever dans le mouvement. La guerrière en armure n'a pas cette chance, retenue par la seconde longe. Elle arrive à se cambrer pour que seule le devant de son armure glisse sur le sable, se stabilisant de la main gauche sur la corde et commençant à la trancher de la droite. Décidément les Ascaïennes sont pleines de ressource.

Le char boucle un tour complet et la courbe qui se profile s'annonce rude.

L'archère arrive à se libérer, roule boule à son tour mais dans la courbe ne peut esquiver le mur. Le char non plus qui va considérablement racler dessus, écrasant un cheval contre la maçonnerie. Ce dernier chute et brise une roue quand le chariot lui roule dessus. Grâce à la vitesse, les sangles sont arrachées et le char est libéré de l'animal agonisant. Lexa traverse l'arène au trot pour rejoindre son adversaire, l'intimidant du regard pour qu'elle se rende.

Le char commence à ralentir en laissant un sillon tracé par l'essieu brisé tandis que Conrad et Shandarra redescendent de leur pilier. Les Ascaïennes se jaugent du regard mais le sens du devoir chevillé au corps, elles reprennent l'affrontement. Même si l'archère se sent déjà vaincu, elle tente une maladroite pointe de sa dague que Lexa esquive prestement avant de lui plonger son glaive dans les tripes.

Alors qu'elle contemple écœurée sa sœur gisant à ses pieds, pratiquement à l'aplomb de la loge où le responsable de tout ceci n'en perd pas une miette, ses compagnons ramassent les javelots dont ils s'étaient allégés pour l'escalade et abattent l'aurige avant qu'il ne boucle un nouveau tour et n'atteignent la sortie.