Trop de jeu tue le jeu ? 452
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Déjà, je sens qu'on perçoit pas tous le problème de la même façon. Je vois se définir deux factions entre ceux qui lisent en VO et ceux qui doivent se contenter de la VF.
Certains d'entre vous se veulent rassurant en faisant remarquer que certaines gammes américaines n'ont pas lieu de s'inquiéter de leur pérennité. Et tant mieux pour ces jeux...
Moi je m'inquiète plutôt des gammes VF ou des traductions. Bon, laissons D&D de côté qui restera toujours un jeu pérènne, mais d'autres jeux traduits ne sont pas assurés de subsister dans notre langue. Et c'est encore plus vrai pour les créations françaises.
Je prend un exemple au hasard (je ne sais pas si il est bon, j'admet...) : le prochain Bitume. Il devrait donc sortir l'an prochain, à la louche... Mais sera-t'il sur de tenir le choc ? Y aura-t'il des suppléments ? Ou verras t'on un livre de règles, un écran et un ou deux suppléments et plus rien ?
Et sur les traductions, on peut parler de Torg, ou l'Oeil Noir dont je parlais précédemment. Le nouveau Warhammer aussi. Ces licences n'ont pas grand chose a craindre chez elles... Mais chez nous c'est une autre paire de manches.
- Sauriak
- et
- nerghull G
Bitume, d'après le Grog, c'est 6 éditions en 10 ans pour 4 produits complémentaires.
C'est honorable, mais on ne peut pas dire qu'il y a eu des masses d'extensions comparativement aux mastodontes du marché (essentiellement des jeux traduits),
Pour qu'il y ait une gamme, il faut qu'il y ait une rencontre entre un public régulier, des auteurs motivés et un éditeur solide. Les trois existent mais il n'est pas évident de faire la conjonction, souvent faute de moyens très en amont.
Monter une campagne participative demande du travail, de la com., du temps et une plateforme. Rien de tout ceci n'est gratuit.
Bitume c'est déjà une marque, c'est un nom. Donc sur le plan de la com. on peut espérer plus de facilité, une hype teintée de nostalgie. Comme pour le ciné, Bitume "bankable", ce qui est un avantage énorme par rapport à un produit inconnu car nouveau.
Mais ce n'est pas une garantie de gamme. La nostalgie est à double tranchant. Les annonces vont être suivies à la loupe et il faudra probablement réaliser un savant dosage pour que le produit plaise à un max de joueurs. Je suis convaincu qu'au moindre changement ça va couiner et inversement si rien ne chnage ça va râler aussi. Donc en gros il va falloir changer juste ce qu'il faut pour ne pas frustrer un maximum de clients en sachant que de toute façon ça va râler quoique l'on fasse. Comparativement à un nouveau jeu, c'est du déport de communication à un autre point.
Je souhaite bon courage à l'équipe qui s'y colle et qui devra forcément être composée de pros. C'est comme dans D&D, les résurrections, c'est pas pour les débutants. Ca demande un certain niveau, sinon c'est juste un "animate undead" qui ne fait guère illusion avec au final un jeu qui pue.
(les amateurs de rock des année 70 connaissent déjà le truc. On nous a ressorti trop de zombies ces dernières années. Qui a parlé des tournées de Deep Purple et d'Axel Rose DC?)
Si ce que tu veux c'est de la gamme (moi c'est pas ma came), il y a de quoi faire en France, regarde Trinité par exemple, la quantité de merdier sortie, c'est cosmique. Pareil pour des trucs comme Necropolice.
Même chez les indés, un truc comme Coureurs d'Orage est parti pour avoir une bonne grosse gamme, sans même aller dans les trucs plus expérimentaux comme Sens hexalogie ou Millevaux.
Côté VO, c'est une tarte à la crême, chaque fois que vous souhaitez qu'une gamme entière soit traduite en français, c'est un clou en plus dans le cercueil de Play Factory. Donc ouais, tout n'est pas traduit, mais traduction est quand même faite, après, à vous de croiser les doigts pour que l'éditeur s'occupe des suppléments les moins 'remplissage' en priorité.
Ce qu'il y a de pratique avec le "Marché" c'est qu'il est généralement auto-nettoyant.
S'il y a trop de jeux, seules certaines gammes survivront, c'est sans doute inévitable, mais le JDR en tant que Hobby lui, ne s'en portera pas forcément moins bien.
Je suis heureux, comme tout le monde, que l'offre en VF s'étoffe. Mais je suis aussi conscient que certains modèles économiques "se cherchent encore". Il faut laisser le temps au temps.
Les choses évolueront, petit à petit, mais je n'ai aucune crainte pour le JDR, et aucun questionnement sur le fait qu'il existera toujours des gammes plutôt "one shot" avec un LdB et quelques suppléments, et d'autres plus vastes s'écoulant sur des années et sur des éditions successive toujours plus nombreuses.
La seule crainte que j'ai c'est plutôt qu'à un moment, il n'y ai de plus en plus de place pour les gammes qui ont été vues et revues, en mode ré-édition permanente, (j'ai presque envie de dire "que" pour du réchauffé) et moins pour les créations originales. Ce n'est pas encore le cas, loin de là, ... mais je fais l'analogie avec d'autres Marchés où justement c'est une tendance visible.
Ce que j'apprécies avec la tendance actuelle sur le JDR (et même JDP, JDS) qu'on peut qualifier de "toujours plus de jeux et de financements participatifs" c'est que de nombreux jeux originaux, qui ne sont pas les "grosses marques" peuvent voir le jour, et ont une chance de trouver un public. Je me dis que pour les auteurs c'est une chance.
- Judge Ju
Ce que j'apprécies avec la tendance actuelle sur le JDR (et même JDP, JDS) qu'on peut qualifier de "toujours plus de jeux et de financements participatifs" c'est que de nombreux jeux originaux, qui ne sont pas les "grosses marques" peuvent voir le jour, et ont une chance de trouver un public. Je me dis que pour les auteurs c'est une chance.
jtrthehobbit
Tout à fait de ton avis. Et comme l'ont signalé plusieurs intervenants, de plus nous disposons de livres bien mieux finis et illustrés (couleur, papiers, couvertures, cartes, écrans ...). L'internet et les technologies libres ont un autre effets que de permettre les foulancements. Même pour des productions amateures gratuites, grâce aux partages et aux technologies informatiques la qualité est souvent chouette. La "culture" rôlistique est bien meilleure par exemple grâce au Grog, aux forums et wiki, ce qui abouti à des effets positifs sur les productions.
Ah .... j’avais pas compris ..., là dessus 100% d’accord il est surtout important qur les 2 facettes du JDR existent . Pour moi c’est complémentaire.
Le risque dont je parle c’est uniquement que la vague de vulgarisation n’enferme une certaine masse de joueurs nouveaux dans un amour exclusif des produits faciles d’accés ... en excluant trop tout le reste.
Apres oui bien sûr on peut trouver des jeux avec très très peu d’investissement (pas de scénarios écrits , narration partagée ) ... mais c’est à la marge par rapport à la pratique JDR.
Même chez les indés, un truc comme Coureurs d'Orage est parti pour avoir une bonne grosse gamme, sans même aller dans les trucs plus expérimentaux comme Sens hexalogie ou Millevaux.
Pour le moment tout va bien du coté de CdO, effectivement : que ce soit sur le livre de base ou sur "Pour une poignée de Sapèques" les trois auteurs payés (LG, Capitaine Caverne et ma pomme) s'y retrouvent.
Mais nous avons aussi la chance de bénéficier de beaucoup de travail gratuit : Dref et Blakrall, qui nous permettent de sortir des jeux quasi sans-coquilles, le font en échange d'un jeu gratos, ce n'est pas vraiment un modèle économique sain. Idem pour nos relecteurs-conseils Alahel et Graou qui effectuent un gros boulot de critiques et suggestions, tirant la gamme carrément vers le haut pour un sourire, une poignée de main et éventuellement un pdf (wahooo !).
Et soyons clairs : au premier supplément CdO qui fait un four, tout s'arrète. Parce que notre modèle éditorial est basé sur un travail de tarés, une succession interminable de relectures et réécritures pour sortir le meilleur produit possible : aucun des membres de l'équipe (moi le premier) ne fera ce boulot pour la gloire et les bières gratos en conventions.
Et tres franchement, si les ventes des "Sapèques" sont tout à fait satisfaisantes, elles ne peuvent pas se comparer à celles du bouquin de base (alors que c'est jeu/module stand-alone). On va voir comment se vend l'édition papier de "la Mort Bleue"....
Même chez les indés, un truc comme Coureurs d'Orage est parti pour avoir une bonne grosse gamme, sans même aller dans les trucs plus expérimentaux comme Sens hexalogie ou Millevaux.
Euh...
Une bonne grosse gamme faut pas exagérer... le jeu a énormément de qualité hein, l'affirmation me paraît juste improbable : le livre de base fait 64 pages A5 (avec une bonne taille de police et relativement aéré), Pour une poignée de sapèques 50 pages même format et le Comptoir je ne pense pas trop me tromper en disant que ça sera dans ces eaux-là. Compilé dans un format "classique" pour du jdr on devrait se retrouver avec un livre de, quoi, 100 pages à tout casser ? Je ne juge pas la qualité du truc hein (enfin si : c'est d'la balle) mais en termes de quantité c'est pas ce que j'appellerai une bonne grosse gamme...
J'ai dit qu'il était parti pour, pas que c'était déjà le cas.
Par contre à un moment oui, le marché français c'est pas le marché international, donc si vous voulez des dizaines de jeux avec une dizaine de suppléments de plus de 150 pages chacun, désolé mais ça n'arrivera pas et ça n'est pas arrivé, faut arrêter de pousser le bouchon à un moment, faut voir les gammes à l'aune du marché (et aussi à l'aune de ce que les auteurs ont envie de produire, tout le monde ne se satisfait pas de produire des pages au kilo qu'une fraction seulement des acheteurs vont lire et qu'encore moins vont utiliser)
En termes de population, les Etats Unis à eux seuls c'est déjà plus que toute la Francophonie (4% de locuteurs francophnes dans la population mondiale). Et si l'on tient compte du niveau de vie, je doute qu'il y ait photo (même si je n'ai pas calculé, mais il y a une grande partie de la francophonie en Afrique).
Je n'ai pas la moindre idée du marché chinois ou hispanophone, ni des productions dans ces langues, mais classiquement je ne doute pas qu'il soit plus facile d'y vendre un JdR en VA qu'en VF.
Les auteurs de JdR français sont des passionnés qui ont majoritairement un boulot différent au quotidien. Ce ne doit pas être énormément différent dans les autres pays, mais je suppose qu'aux USA il doit y avoir plus auteurs qui vivent mieux de leurs productions (même si ce n'est pas un grand nombre).
nerghull G pointe à raison les soucis de marchés et de niveaux de vie qui ne sont absolument pas comparables.
Apres oui bien sûr on peut trouver des jeux avec très très peu d’investissement (pas de scénarios écrits , narration partagée ) ... mais c’est à la marge par rapport à la pratique JDR.
Non.
J'ai l'impression que tu fais des catégories de JDR et un jugement de valeur implicite entre ces catégories. A te lire je comprends presque que selon toi les jeux narratifs ou à narration partagé sont "des sous-jdrs". Ta façon d'exprimmer ça transpire les préjugés. Alors peut-être que je me méprend sur tes intentions. Mais ça me choque quand même.
Ta préférence pour les jdr à systèmes "lourds" / simulationnistes je la respecte : chacun ses goûts. Mais la qualité d'une activité ludique et/ou rolistique ne se "juge pas" à la quantité d'investissement qu'elle demande.
- Dany40 le Fix
Je ne suis pas sûr que pour les auteurs ce soit une chance, vraiment pas...
Oui car tu peux sortir le jeu dont tu rêves depuis des années. Non car le marché se segmente et que ce n’est pas en levant 5000€ que tu vas vivre de ta passion, loin de là... Quand tu n’en es pas de ta poche !
Effectivement, cela dépend de l'objectif de chacun. Pour un auteur dont le rêve est que son jeu, sa création, soit édité et disponible au plus grand nombre, pas nécessairement d'en vivre, c'est une chance. Je participais à la CjdrA (convention des jeux de rôles amateurs) il y a fort longtemps et je croisais des auteurs qui étaient effectivement obligés d'être de leur poche (voir de s'endetter) pour éditer leur jeu. Cela paraissait un Graal difficile à atteindre que de voir sa création prendre corps et se retrouver sur l'étagère d'une boutique.
Aujourd'hui, parvenir à cela reste un gros travail, un gros investissement personnel (de temps, de passion, d'énergie) mais au niveau de l'investissement financier au moins, le financement participatif facilite les choses. C'est en cela que je considère que c'est une chance. Surtout pour la production purement française en fait, qui aurait bien plus de mal à voir le jour s'il n'y avait pas les PP/FP.
Vivre du jdr était déjà difficile avant, et c'est resté à mon avis difficile. On m'a prouvé que ce n'était pas impossible. Mais je continues de croire que la majorité des auteurs (de jdr) ont une autre activité à coté. C'est parfois aussi une activité en lien avec le jeu, le jdr, ou une autre profession créatrice y compris d'auteurs (écrire des romans, des scénarios de films, d'autres types de jeu, faire de la traduction, vendre ou éditer des jeux, du magazine etc.) mais vivre uniquement de la création de jdr français, ça ne doit pas être un cas courant.
- MRick
Tu te fais en effet des idées préconçues... et si j’aime les systèmes assez détaillé en tant que Meneur je n’ai par contre aucune préférence en tant que joueur ...
Mais cela ne change rien au fait qu’un JDR ou le Meneur n’a pas de préparation à faire reste très rare dans la galaxie JDR globale ... je ne disais rien d’autre que cela.
Je pense qu'on pourrait essayer de recenser les auteurs de JdR qui n'ont que le JdR comme métier. C'est clairement pas la majorité.
Pour ma part, j'en connais 3 :
- Le Grumph.
- Thomas Munier.
- Romaric Briand.
Vous en avez d'autre pour compléter la liste ?
David BBE ? Damien BBE ? 😇
Grands auteurs multipubliés (dans le recueil COF) dont le JdR est le métier...
- Dohnar
À voir ce qu'on met dans "auteur de jdr" parce que les noms cités ne vivent pas que du fait d'être auteur de jdr. Par contre oui ils vivent du milieu du jdr en général, ce qui peut inclure écriture, illustration, gestion, maquette, logistique, ...
Edit : désolé je ne voulais pas spécialement te répondre Fred.
Cela rejoint exactement le fond de ma pensée ... pour moi il y a un risque de se perdre dans une simplification trop répandue faisant perdre à notre activité toute une facette de son identité... en grosse partie à cause de la mode du « tout tout de suite » qui étend son ombre sur tous les loisirs au sens large , cumulé à la légitime volonté s’ouvrir notre passion à un public plus large.
Cela me rappelle un peu la difficile période où l’arrivée de Magic avait compliqué une situation déjà difficile
- Fytzounet
- et
- jtrthehobbit