Le handicap dans le jeu de rôle. 97
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- NoObiwan
Déjà, si le gars en question est en fauteuil roulant, il ne me viendrait pas à l'idée de lui proposer de jouer un personnage avec le meme handicap. Après si c'est absolument son kiff et que cela ne s'adapte pas aux parties prévues...tant pis pour lui.
- Noob
Bah, dans la mesure où une partie de JdR demande un minimum de communion et de cohésion, si un sociopathe s'invite il risque de s'auto exclure non ?
- Noob
Dans la pop culture, on trouve tout de même beaucoup de personnages handicapés - même dans des contextes historiques qui ne s'y prêteraient à priori pas. Donc pourquoi pas dans des univers de JdR ?
En exemple :
- Zatoichi, masseur aveugle et maître du sabre.
- Les innombrables itérations du sabreur manchot dans le cinéma chinois.
- Tjs du côté Chine, il y a une série de films sur les Crippled Masters : des maîtres du kung-fu pourtant handicapés (et pour de vrai en plus, les acteurs l'étant aussi : paraplégique, pas de bras, etc.).
- A bien des égards, Sherlock Holmes souffre de nombreux problèmes mentaux.
- L'Homme de Fer est en fauteuil roulant.
- Ivar le Désossé dans la série Vikings (historiquement, c'est plus complexe).
- Etc.
Un association de JDR est un lieu pour faire du jeu de rôle et s'amuser. Ce n'est pas un lieu pour prendre en charge toute la souffrance du monde au dépend des autres membres. Si le gars en question arrive à se fondre dans un groupe, pas de problème, si c'est impossible pour differentes raison...ben il fait autre chose, ou il le fait autre part ou avec quelqu'un d'autre. Un mj n'a pas vocation à être éduc spé.
Mais ce n'est pas propre au JDR, c'est partout pareil. Un unijambiste se fera refouler des clubs de foot de la meme manière, on peut considérer que c'est injuste, mais ça se comprend.
- Nonobub
- et
- Noob
Le handicap peut aussi être intégré avec les pnj.
Je me souviens d'un scénar Nightprowler pour pas le citer , dans lequel le mj nous avait confronté à un adversaire avec un
seul bras valide, spécialisé dans le lancer de couteaux et qui nous avait donné pas mal de fil à retordre.
De plus cela avait fait pas mal réfléchir la table de jeu sur le sujet!
J'en garde un excellent souvenir.
- NoObiwan
- NoObiwan
Ce sujet est vachement intéressant!
Pour ma part, après lecture de vos messages, j'ai la même réaction: il faut qu'en temps que MJ, je fasses plus attention à la représentation des genres, ethnies et handicapés dans mes parties.
Clairement, la plupart des jeux proposent des handicaps qui apportent des points à la création. C'est là tout l'aspect "mécanique" de la représentation des handicaps. Le reste, c'est du rôleplay.
On peut écrire des lignes et des lignes sur la réalité historique ou de l'époque, et je ne rentrerais pas trop dans le débat car:
-c'est un jeu, si le sacro-saint respect de la réalité historique devient un frein au plaisir des joueurs, il faut se poser des questions. Réalité souvent biaisée par ceux qui écrivent l'histoire et l'image que nous en avons - exemple, 19% de population noire et énorméments de mexicains dans "l'Ouest Américain", peux représentés dans l'imagerie populaire ou d'un point de vue négatif.
-je joue principalement dans des univers inspirés, au mieux, de la réalité, car je considère que le travail de recherche que je devrait mener ne sera jamais suffisant et que je risque de tomber sur des experts qui "casseront" l'image que j'ai du monde.
Exemple: je bosses sur un JDR de mafieux au début de la prohibition en 1920, avec une touche de fantastique. C'est bien, et je voulais caler cela dans Chicago. Mon problème, c'est que je ne connait déjà pas grand chose (pour l'insant) à la vie dans les années 1920, mais surtout que se baser sur une ville aussi connue nécessite d'avoir des plans, une connaissance de l'histoire de la ville, des bâtiments, des personnes importantes à l'époque...beaucoup trop précise. Résultat: je pars sur une Uchronie (le grand incendie de 1871? il a TOUT rasé! Bienvenue à New Chicago!) ou sur une ville fictive.
Ma participation à ce sujet est que de mon point de vue, c'est aux MJ et aux créateurs d'univers d'être attentifs à ces questions. Pour Laelith, penser à des moyens d'acès pour les personnes à mobilités réduites ou des structures d'aide aux handicapés mentaux ne peux pas apporter quelque chose de négatif selon moi, seulement du positif et de la représentation plus saine de la variété humaine. Tout comme penser à sortir des clichés et proposer des PNJ variés en genres et autres.
Quand à la question de laisser la possibilité aux joueurs de jouer des handicapés, hey, je suis MJ. Si je suis capable d'inventer des mondes, je devrais être capable de laisser un joueur jouer un handicapé, quitte à lui montrer parfois les difficultés que cela engendre. (escalader une paroi alors qu'on est en fauteuil, par exemple). La seule chose à faire, c'est de veiller à ce que le groupe de joueurs accepte que l'un deux (ou certains d'entre eux) joue un handicapé et le contrat qu'ils devront quelque fois aider dans le jeu ce personnage à avancer.
Mon seul souci est le conditionnement culturel qui fait qu'en tant qu'archétype du blanc "classique", ça me demande de me taper derrière la tête parfois pour penser à ces questions de représentativité, et cela donne toujours un meilleur résultat. Je n'écrit pas un roman: la pression n'est pas la même.
Le seul problème est ma méconnaissance de ces sujets, mais ça se corrige.
Le choix du terme était sans doute maladroit car c'est pas tout à fait ce que j'avais à l'esprit.
Non pas une exclusion parce que le reste du groupe est effrayé ou mal à l'aise, mais une exclusion "de facto" parce que l'individu au comportement bizarre (quelle qu'en soit la raison : autisme, sociopathie, nanisme, tourette ...) va mettre des bâtons dans les roues de son intégration au groupe.
Il peut avoir l'occasion de tomber sur un groupe/MJ plus conciliant et qui pousse à l'intégration, mais dans la majorité des cas, ce sera pas acquis d'avance et (même si c'est triste) devra sans doute redoubler d'effort pour être accepter.
- Noob
Mouais... J'en ai plein de PNJ avec des bras, mains ou jambes en moins. Je ne les intègre pas pour faire mon œuvre de bien pensant pour intégrer le handicap dans mes parties (parce que franchement, je m'en tamponne) , mais parce que les joueurs ne se souviennent bien souvent que d'un détail de la description : l'aveugle, le blond, celui qui a un crochet à la place de la main, le noir, le nain qui louche...
Apres, il va de soi que je parle de handicap "légers" (vu de l’extérieur, parce que du point de vue de l'handicapé ça n'est jamais léger). Quelqu'un qui a un œil de travers, un nain, quelqu'un qui a des tics, ce genre de chose qui met mal à l'aise et monopolise l'attention des autres, et qui fait que dans une société superficielle on est rejeté de partout. Or le jdr devrait être l'endroit par excellence où on est accepté quand on est rejeté ailleurs. Le but n'est pas de faire un travail de rééducation ou je ne sais quoi, mais un travail d'ouverture, de tolérance, d'intégration qui profite à tout le monde. Un autiste par exemple, pour peu qu'il se sente en confiance entouré de gens bienveillants, peut faire preuve d'une imagination extraordinaire et visualiser en détails tout ce que lui raconte le MJ. Mais au moindre reproche il va se refermer sur lui-même. C'est un effort collectif à faire, un exemple de vivre ensemble en mode micro.
- Maedh
Bien sûr qu'il a le droit à des loisirs et il faut faire en sorte de l'y aider, mais pas au détriment des autres.
Le JdR nécessite des interactions sociales. Si le joueur en est capable "normalement", il n'y a meme pas de débat sur la question. Si les interactions sont compliquées ou si il est impossible au joueur de comprendre a minima les règles, là je suis moins d'accord. Il y a des structures spécialisées les accueillir, comme il existe des clubs de handisports.
Je sais que ce que dis va être considéré comme laid, mais je ne me cache pas derriere une facade. Je ne suis pas mère theresa. Le JdR est juste un loisir pour moi, pas un œuvre d'insertion.
Mais on s'éloigne de la question initiale qui était plus sur la prise en compte des handicaps dans les regles et les univers.
Perso, j'ai tendance à ignorer les handicaps et à considérer les personnes avant leurs différences. Du coup, je n'aurais aucun problème à avoir ce genre de joueur à ma table, et je tenterais les mettre à l'aise et en avant, dans la limite de ce qu'ils pourraient tolérer.
Sinon je fais une différence entre un psychopathe (sans émotion, dangereux, interné) et un sociopathe (gestion des émotions "différentes", pas forcément dangereux ni interné). Mais peut-être me trompé-je.
Mais on ne parle pas de mon cas personnel ni de mes affiliations et je posais mon discours dans un cadre plus général en me mettant à la place d'un joueur moins tolérant.
Je confirme que le scotchage de portable n'est guère mieux...
Y a un gros mélange d'un peu tout là quand même. Ce n'est pas anormal car derrière la notion d'handicap il y a des situations complètements différentes.
Florent, c'est assez malhonnete de parler de "type au comportement un peu bizarre" en sous entendant un handicap mental socialement défavorable puis de dire que les personnes handicapés ne demandent rien à personne. Si la personne a un handicap mental socialement défavorable c'est qu'effectivement il sera un poids (même léger) à prendre en charge pour la table. C'est au MJ et aux joueurs d'accepter ou non de jouer tous (TOUS) ensemble, club ou pas club. Je pense que tous les clubs ont aussi leur lot de joueurs socialement difficiles à gérer mais mentalement valides : le complotiste, le sadique compulsif, le sexuellement immature, le voleur de pepito... Ces joueurs au comportement toujours identique se font exclure ou non par ce qu'ils représentent un poids à gérer pour le groupe. Et bien suivant le handicap mental, on peut se retrouver dans la même situation.
Pour ce qui est de PJ handicapés, là aussi de quel handicap parle-t-on ?
La paraplégie c'est tout de même très difficile à gérer si le MJ a prévu de sortir de l'enquête feutrée à huis clos.
Pour ce qui est des univers médiévaux fantastiques, on en revient à la règle du réalisme et de la vraisemblance. Est ce qu'il est réaliste d'avoir des dragons ? Non. Est ce que c'est vraisemblable dans un univers magiques ? Oui si on accepte la magie, on peut accepter des dragons. Est ce qu'il est réaliste d'avoir des rampes d'accès dans Laelith ? Rien ne s'y oppose techniquement. Est ce que c'est vraisemblable ? Non, hors contexte le validant, il est bien plus vraisemblable qu'une société ayant la pression sociale de Laelith ne s'occupe pas des paraplégiques qui n'ont pas les moyens de dépasser leur handicaps avec leurs propres deniers.
- Noob
Quand je lis certains arguments je n'aimerais pas avoir un handicap et vivre dans votre entourage parce que clairement vous annoncez que vous ne feriez aucun effort...
Alors de mon côté je m'adapte aux gens qui sont autour de ma table. Dans le club que je fréquente, il y a un autiste asperger. Il n'y a pas de soucis avec lui. Il est même maitre de jeu à Pathfinder.
J'ai eu l'occasion de faire jouer d'autres personnes handicapés, sans qu'aucun joueur n'ait à redire quoique soit.
En fait je vois pas le handicap des gens,je ne vois que des gens qui peuvent apporter un plus au reste des joueurs de la table. Mais c'est peut être parce que je suis moi même papa de deux enfants autistes, que j'ai un beau-frère autiste asperger que j'ai fait jouer pendant plus de dix ans, avant que la distance ne permette plus de la faire.
. J'ai un autre beau frère qui est schizophrène..
Tout ça pour dire, que je pense qu'il faut recevoir ces personnes là comme le reste des joueurs dans la mesure du possible, et leur laisser faire leur perso comme ils veulent, une fois expliqué les règles de l'univers dans lequel vous faites jouer votre scénario. D'expérience les handicapés pourraient même vous surprendre par les choix qu'ils font.
En 91, mon premier perso à INS était en fauteuil roulant. Il a fallu 5 scénario au moins avant que le type qui jouait un démon de furfur refuse de me porter dans l'ecalier d'une grande maison qu'on devait fouiller. Je me suis retrouvé coincé au bas d'un escalier alors que le scénario se passait à l'étage.
J'ai du et pu déroger. Prendre mon fauteuil sous le bras et monter les escaliers en pestant sous les regards ahuris des autres perso/joueurs. Et me remettre dans la chaise roulante une fois en haut et pour la suite de nos aventures mais parce que je jouait un démon d'Abalam et pas un handicapé moteur. Un simple escalier bien aménagé est un obstacle majeur et il en est de même avec plein de choses "courantes " selon les handicap. En fauteuil, rien qu' ouvrir une porte c'est compliqué.