Le coût d'un livre de JdR 139
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J'ai fait 16 mois de campagne à raison de 10/15 heures de jeu semaine avec 2 jeux gratuits et un jeu en N&B de 60 pages à 8 euros, à compte d'auteur. Le fait que le JDR ne soit pas rentable et difficile/impossible à professionnaliser ne rend pas caduque son existence en tant que loisir. S'il ne doit y avoir que des jeux amateurs, de plaisir, à partager sur le net, ce sera comme ça, si on peut en vivre de façon pro et bien tant mieux, mais l'aventure JDR continuera de toute façon (d'ailleurs la version amateur gratuite de Solomon Kane est largement supérieure à la version pro payante^^)
- Fytzounet
Les indépendants dans le jeu vidéos peuvent espérer très raisonnablement que leurs oeuvres soient rentables, voir qu'elles ramassent de jolis pactoles. D'ailleurs, je n'appelle pas à la disparition des indépendants dans le jeu de rôle, au contraire : les deux seules personnes que je connaissent qui soient capables de vivre de leurs productions rôlistes sont Romaric Briand et John Grümph, deux indés. (Je ne sais par contre pas quelle fraction arrive à être rentable avec ses production, sans doute plus de monde, mais c'est plus difficilement mesurable).
Bah, certes, mais si demain on me vend du livre de JDR standard à 100 euros, et bien je n'achèterais plus (ou beaucoup moins). Je ne serai pas le seul, et il y aura moins de vente, et donc le prix des livres sera insuffisant et du coup, le prix passera à 200 euros, et ainsi de suite.
Allen
C'est pour ça que les gens qui bossent dans ce milieu, dont les auteurs, sacrifient à ce que devraient être leurs revenus pour que ça tourne et qu'ils ont un métier à côté. Elle ne dit pas qu'il faut vendre les livres à 100 euros, elle dit que si on devait rémunérer tout le monde correctement (dont les dernières roues du carrosse en termes de rému : les auteurs), il couterait 100 balles. Mais que du coup tout le monde fait des sacrifices pour que ces livres descendent à 50 balles.
In extenso, elle dit qu'il serait pas mal :
- d'arrêter de demander aux illustrateurs et aux auteurs du boulot gratuit (je te promets, c'est courant. Surtout les illustrateurs d'ailleurs)
- et surtout de prendre conscience que le livre est déjà pas si cher que ça au regard du prix qu'il devrait avoir si on faisait vraiment payer le boulot.
Pas nécessairement, mais c'est pas en vendant plus cher que la situation s'améliorera ; c'est en vendant en plus grande quantité à un prix raisonnable.
Si demain, je souhaite devenir vendeur de taupinanbour, et que je n'en vends pas assez pour vivre correctement ; ce n'est pas parce que je doublerai ou triplerai le prix que je vivrai forcément mieux (j'en vendrai sûrement encore moins par contre).
- Fytzounet
Ou alors le faire d'une manière qui lui permette de le devenir. Ce serait pas malsain pour le jdr de se professionnaliser hein.
nerghull G
Il y a un moyen. Il est en cours de développement. On appelle ça le Crowdfunding. Pour le moment c'est sincèrement le moyen le plus efficace. Pas idéal, hein. Moi je préférerais pouvoir passer sans CF et faire du contenu. Mais à l'heure actuelle... c'est bien le seul qui marche bien.
Sauf que si on enlève le jdr "mainstream", tu penses sérieusement que la communauté rôliste pourra évoluer et se renouveler?
Les indés peuvent exister parce qu'ils proposent une expérience différente et souvent moins cher que les "pros". Mais ce sont les pros qui ont la visibilité nécessaire pour faire vivre le milieu.
De plus, je ne suis pas sûr que les auteurs travaillant pour les "pros" arrivent à être autonomes financièrement avec le jdr comme seule source de revenu.
- jayjay37
Et comment veux tu augmenter les ventes dans un marché de niche comme le jdr?
Après, Julien explique très bien le fait que les auteurs et illustrateurs sont les premières victimes de cette volonté de diminuer les coûts pour le consommateur.
Les indés peuvent exister parce qu'ils proposent une expérience différente et souvent moins cher que les "pros". Mais ce sont les pros qui ont la visibilité nécessaire pour faire vivre le milieu.
Fytzounet
Et ce dans tous les domaines. Tout comme dans le ciné, les blockbusters financent en réalité le ciné indépendant.
Je te parle de gratuit, pas d'indé ou autre, d'un loisir gratuit comme la marche à pieds ou l'écriture. Même s'il n'y a plus de "milieu pro", le JDR vivra sa vie au grès des envies de partage et de création de chacun.
Un exemple de 100% gratuit et amateur que tu peux jouer des années avec :
- Fytzounet
Et moi, je parle de la communauté qui perdra énormément si les "pros" disparaissent.
Ce n'est pas parce que quelque chose est gratuit sur le net qu'il est facilement accessible et c'est principalement la communauté rôliste qui permet d'avoir ce genre de création.
- jayjay37
Les pros peuvent disparaître, la communauté sera transformée, mais pas morte, c'est le seul point que je soulève.
jayjay37
Transformée et petit à petit certainement très largement diminuée. Parce que contrairement à la marche qui ne te demande que tes pieds, le JDR te demande un support et un point d'entrée, une initiation via un support ou des personnes, donc un passage de flambeau.
Du coup, le JDR, loisir déjà confidentiel, s'engoncera dans une sélection encore plus forte, et donc réduira son accessibilité.
Ho, elle ne mourra pas mais tout le monde y perdra. Car, c'est aussi le "mainstream" qui permet de renouveler la communauté, d'attirer de nouvelles personnes et donc plus de créativité.
Si ça s'éteint, je pense que la communauté rôliste va se refermer sur elle même encore plus qu'elle ne l'est actuellement et que de moins en moins de partage seront faits.
- jayjay37
Je ne sais pas si ce sont mes propos auxquels vous réagissez, mais ce n'est absolument pas ce que je souhaitais ni pensais. En fait je parlais de l'exact inverse : que les gens qui bossent dans le jdr pour l'instant qui ne sont pour la plupart guère que des amateurs défrayés puissent devenir vraiment pro, avec tout ce que ça implique de qualité.
Pour l'instant, des pros, y en a guère beaucoup.
- Julien Dutel
Après il y a des pros pas pros. Comme moi en fait. Je suis pro dans la création, dans l'écriture, autant que dans la direction artistique. C'est mon métier, autant que comédien. Et si, quand j'écris pour le JDR, je ne suis pas "pro" dans le sens où le JDR à lui seul ne me fait pas vivre, j'utilise mes compétences professionnelles. Il fait partie de mon métier mais n'en représente une part financière qu'infime.
Il donne surtout l'impression d'etre usé par ce qu'il perçoit comme de l'ingratitude de la part de gens pas au fait de problématique, et il explique le poiurqui du comment.
- nerghull G