CR - De Capes et de Crocs, journal d'Alessandro Cesare di Condotere 17
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Chapitre 1: Vers un Nouveau Monde
Les choses n'ont pas vraiment bien commencé pour moi.
Je m'appelle Alessandro Cesare di Condotere, et je suis désormais un hors la loi. Ma naissance ne m'avait pas prédestiné à une vie de bandit.
Mon enfance, sous l'égide de l'enseignement de mon père, fut à la fois martiale et protégée. Mais c'est de ce temps là que me vient mon amour des lames, et des dames. Après tout, élevé par plus de femmes que d'hommes, comment pouvais-je ne pas m'amouracher de la gent féminine?
Quand je compris que je ne pourrais reprendre l'académie de mon père, puisqu'elle reviendrait à l'ainé de la maison, je décidai de faire ma vie à Gênes. Aidé par l'argent paternel, je m'inscris donc dans une académie d'escrime, et profitai de mes nuits pour vivre une vie tranquille et insouciante. Par trop insouciante aux yeux de mon père, semble-t-il.
Mon père était l'ami, depuis longtemps, d'un noble anglais, Lord Carington. Cet entrepreneur talentueux, armateur et marchand, avait amassé une fortune grâce à la manne du nouveau monde. Il était de ces hommes que je croisais parfois, durant mon enfance, calme et simple, mais dont la stature était emprunte d'une réelle noblesse. Il me fallut longtemps avant d'oser m'avouer que j'admirais cet homme, et sa réussite.
Alors que je vivais tranquillement à Gênes, un soir d'été, Lord Carington décida de me rendre une visite impromptue. Je savais qu'il avait toujours eu beaucoup d'égards pour notre famille, mais sa visite me surpris. Il vint me trouver dans la petite chambre qui me faisait office de logement, et comme je l'imaginai en le voyant derrière la porte, il n'était pas porteur de bonnes nouvelles. Il profitait de son passage en ville pour me porter lui-même une missive de mon père. Ce dernier ne semblait plus en pouvoir de ce qu'il définissait comme une "oisiveté malsaine", et il avait décidé de me couper les vivres.
La nouvelles tomba sur moi comme une enclume, mais comme à mon habitude, j'essayai de ne pas perdre la face, et de contenir ma profonde déception. Je savais bien, au fond de moi, que cela arriverait un jour, mais je ne voulais pas me l'avouer. Ma vie était par trop simple, et confortable, et j'étais par trop insouciant. Lord Carington avait cependant une proposition à me faire. Par égard pour mon père, et sa relation avec ma famille, il me proposa de me prendre sous son aile, et de m'emener avec lui dans le nouveau monde.
Le nouveau monde... Quelle idé saugrenue. Qu'allais-je faire là bas? Qu'aurait ce voyage si périlleux à m'apporter? Et puis deux mois sur un navire! Deux mois, sans femmes, sans alcool, sans soirées arosées... Le destin finit cependant de me convaincre le soir même.
Un pari stupide m'avait amené à une action stupide. Car dans l'accadémie se trouvait un homme, sorte de vieille relique de l'ancien temps. Mais il avait une femme... Nul ne comprenait à l'académie comment il pouvait être avec pareille beauté. Et une soirée éméchée amenant à des jeux d'étudiants stupides, le relevais el défi: je séduirais sa femme, et la prendrais le temps d'un soir... Et comme à l'accoutumée, je réussi l'exploit. Exploit qui ne resta pas cantonné à notre groupe d'étudiants insouciants, et qui fit, à mon malheur, le tour de l'académie. Un tour qui alla jusqu'aux oreilles du mari. Ce soir là, alors que je rentrais dans mon quartier, il m'accosta. Il n'était pas venu me tuer. Il n'était pas venu m'invectiver. Mais il comptait bien m'humilier lors d'un duel à mon désavantage. Un duel qui failli me couter mon oeil, mais qui m'offrit une superbe cicatrice. Après la menace de me tuer si je ne quittais pas Gênes immédiatement pour ne jamais y revenir, il me laissa, et c'est le visage en sang que je me présentais sur le Hope, le navire affrété par Lord Carington.
L'humiliation fut terrible, mais certains diraient que je le méritais. Une chose est certaine, l'affront ne restera pas impuni. Qu'il me faille dix ans m'importe peu, je reviendrai, et je tuerai ce chien pour ce qu'il m'a fait subir.
Je partis donc, apareillant avec le Hope. Deux mois de voyage durant lequel je commençais à m'intéresser à la navigation, et au fonctionnement d'un navire. Après tout, j'étais désormais persona non grata à Gênes, et je devais bien apprendre de nouvelles choses.
C'est au début de l'automne que nous accostâmes enfin sur les côtes de la nouvelle angleterre. Et ce fut l'occasion pour moi d'enfin pouvoir réellement me détendre. Parti avec le second, nous passâmes la nuit dans une maison de jeu... Une maison de jeu... je devais déjà être bien saoul pour me laisser entrainer là dedans.
Nous jouâmes toute la nuit durant. Et toute la nuit durant, je perdis, m'endettant petit à petit. Je maudis le second du Hope, qui n'a pas eu la présence d'esprit de m'arrêter. M'a-t-il donc pris pour crésus? C'est le lendemain matin que je découvris le montant de mes dettes, face à Lord Carington. Je sentis son désapointement dans sa voix et son regard. Un homme avait racheté mes dettes, et je devais le rembourser en travaillant pour lui avant que le Hope ne reparte. Un homme que l'on nommait "la méduse". Ceci ne présageait rien de bon.
On m'emmena jusqu'à un bouge au fond d'une allée crasseuse où comattaient quelques piliers de bar mal dégrossis. On m'y présenta la méduse, un homme au visage taillé à la serpe, et aux vêtements mal ajustés. On me présenta un certain Dorian, et un jeune homme du surnom de l'Ombre. On nous confia une mission, escorter l'Ombre jusqu'à un village plus au sud pour... faire quelque chose
Il nous fallut deux jours pour rallier un petit village misérable de pêcheurs. Là, nous rencontrâmes une bande de marins et leur capitaine. Ombre se montra... disons qu'il n'appréciait certainement pas la compagnie que Dorian et moi lui offrions. Pourtant, nous faisions tout pour lui rendre notre petit voyage agréable. Dorian, d'ailleurs, s'avéra être un compagnon de route agréable, et une compagnie apréciable. Son fort accent irlandais trahissait ses origines, et ses cheveux roux affirmaient sa naissance.
La transaction s'annonçait bien, et je pensais pouvoir repartir rapidement. Mais c'est à ce moment là que se produisit l'impessable. Nous étions dans une sorte de cave, sous le plancher.Un bruit tonitruant nous fit lever la tête. Des soldats anglais étaient venu recruter de force. Une raffle dont nous fûmes victimes.
Je passerai sur le vie à bord du navire anglais. Mais il est certain que plus jamais on ne me prendra sur un navire militaire. Le capitaine semblait obsédé par la poursuite d'un navire, mais difficile de savoir de quoi il pouvait bien s'agir. Seulement voilà, son obsession le poussait à ne pas ravitaller, et rapidement, nos rations furent divisées par deux... IL nous fallut négocier avec le second, promettant de démanteler un réseau de contrebande de nouriture à l'intérieur du navire, pour que nous puissions retrouver nos rations complètes. Et ce ne fut pas sans difficultés. Nous découvrîmes que les trafiquants avaient installé une sorte de cache au milieu de la soute. Une cache qui leur permettait de retirer de la nouriture, tout en accédant directement au pont. Nous tombâmes malencontreusement sur l'un des trafiquants, qui semblait surveiller l'endroit. Il en résultat un combat où Dorian et moi-même découvrîmes que l'Ombre était... une ombre. Alors que son chemisier se déchirait, nous découvrimes une poitrine tout ce qu'il y avait de plus féminine retenue par une bande de tissu. Charmante ombre, qui nous avait caché bien des secrets. Nous devions cependant agir vite, car il était évident que le marin trafiquant l'avait vue, et nul doute qu'il ne se gènerait pas pour la dénoncer. Or, sur un navire tel que celui-ci, une femme déguisée en homme risquait la peine de mort. Ce secret devant être préservé, je pris la décision de tuer le marin, d'un coup de baton dans la tempe. Ce secret resterait entre nou trois.
Ca n'est que plusieurs jours après, alors que les rations étaient enfin redevenues normales, que l'on nous nnonça la nouvelle: le navire était en vue. Ce fut le branle bas de combat. Nous nous apprêtions à aborder.
Chapitre 2: Vers la Liberté!
Mon premier branle bas de combat. Nous étions face à ce que tous appellaient un navire pirate. Ces forbans, ces flibustiers, ces coquins, étaient réputés pour ne pas avoir d'états d'âmes, et pas de pitié. Pourtant, il était temps d'agir pour nous libérer de la marine anglaise.
Les premiers coups de canons furent donnés alors que le Sa Majesté pénétrait dans une étroite passe. Le bastingage vola en éclat sous la puissance des boulets, et plusieurs hommes furent emportés dès la première salve. Le bruit assourdissant des canons du Sa Majesté transperça mes tympans alors que de l'entrepont montait une odeur âcre de métal chauffé à blanc et de poudre brûlée. La fumée dégagée par les tirs commençaient à nous boucher la vue, et j'en profitais pour rassembler ceux avec qui nous avions été capturés et enrôlés de force.
C'est à ce moment précis que nous les apperçûmes. Ces loups des mers étaient malins, et ils avaient tendu un piège au Sa Majesté, et le capitaine était tombé droit dedans. Car, alors que l'équipage se focalisait sur le navire face à nous, un petit contingentde pirates s'apprétait à prendre position sur la dunette arrière, contournant ainsi les fusillers marins qui protégeaient le capitaine et le second. Et alors que les premiers combats s'enggeaient au corps à corps, je lançais le signal!
Alors que les hommes qui me suivaient se retournaient contre les marins anglais, je me lançais à l'assaut. Elizabeth, que tous connaissaient sous le nom d'Ombre, pris place en hauteur, récupérant au passage un fuil, lâché par l'un des fusillers morts. Dorian pris la première arme qui lui tombait sous la main et s'interposa pour la protéger. Quant à moi, Dieu était de mon côté. Une rapière trainait sur le sol et je la récupérais sans difficulté. Il me fallu alors aller droit au but: le capitaine.
Après avoir pourfendu deux des mes adversaires anglais, je me lançais directement à l'assaut, la haine emplissant mon coeur pourtant souvlevé de bonheur de retrouver une rapière adaptée à ma main. Le combat fut court, et le capitaine, visiblement déstabilisé par notre manoeuvre, ne réussit pas à contenir mes assauts. C'est sans difficulté que je le belssais au bras et à la jambe, contrant ses manoeuvres pitoyables d'escrimeur anglais.
C'est à ce moment là que James sorti de l'entrepont pour nous apercevoir aux prises avec l'équipage du Sa Majesté, alors que des pirates abordaient de touespart. Son esprit fut vif, et il comprit bien vite ce qui se tramait. Saisissant une hache laissée au sol près d'un cadavre pirate, il se lança à l'assaut pour soutenir Dorian, tranchant tel un diable sorti de sa boite les têtes de ses adversaires. Ces derniers ne faisaient pas un pli, alors que le sang se répandait sur le pont sous les assaut d'un cannonnier que je n'avais jamais vu dans cet état.
Il ne me fallut que peu d'efforts pour transpercer la garde du capitaine, et lui porter le coup fatal, au moment même où le claquement sourd d'un fusil résonna dans l'air, et où la balle d'Elizabeth transperça le front du capitaine. U coup double et simulanné, qui mit fin à ses jour, alors qu'il s'écroulait sur le pont de son propre navire, son sang se répandant sur les planches déjà maculées. Me retournant vers le second, je hurlai alors au second d'ordonner la rédition, car son capitaine était mort! Et ce dernier, suffisamment intelligent et bein moins obnubilé que son supérieur, s'exécuta.
Le navire fut donc capturé, et ce sont deux capitaines qui montèrent à bord, dont l'un était suivi d'une femme. Une femme sur un navire... Je ne pensais pas voir cela un jour. D'autant qu'elle n'était pas une passagère, pas une courtisane... Elle était l'une d'entre eux. Et là se passa ce que je n'imaginais pas qu'il puisse se passer. Tous les hommes du Sa Majesté furent mis en ligne, et on proposa à ceux qui le désiraient d'être recrutés. Nous pouvions, si nous le souhaitions, devenir pirates. Une destinée à première vue peu glorieuse... Pourtant, le discours enflammé du capitaine du Sabre des Mers, le navire qui nous avait attaqué, fut éloquent, et résonna au plus profond de mon coeur comme une ode à ma liberté. Il ne parla pas de pillages, pas de meurtre, pas de morts, ni même de richesse. Il nous parla de liberté! Il nous encouragea à créer notre propre destinée, à vivre notre vie jusqu'à notre dernier souffle avec le feu des canons dans nos coeurs, et l'étendard de la liberté dans nos esprits. Il nous parla de créer notre vie, de reprendre le contrôle, de refuser de courber l'échine devant les puissants. Car être pirate c'était être le maître de sa propre vie! Ni Dieu, ni Maître!
Je ne le savais pas encore, mais je venais de trouver un sens à ma vie dissolue. Tout m'avait mené ici, en ce jour précis. Tout n'avait été que le prélude de ma propre libération, loin des chaines de mon père, loin des contraintes de mon titre, loin des lubies de mon Roi. C'est porté par ce message d'espoir, par cette promesse d'un idéal meilleur, que je fis un pas en avant. Et si je devais mourir le lendemain, une balle dans le coeur, un sabre dans les côtes, peu m'importait. Car comme je l'avis toujos voulu, je vivrais désormais ma vie pleinement, profitant de chaque seconde comme si elle était la dernière, de chaque instant comme si il n'y en avait pas d'autres à venir!
Mes compagnons d'infortune firent de même. Nous fûmes alors réparti entre les deux capitaines. C'est un capitaine à l'accent espagnol qui commença le recrutement, et qui nou choisit.
Il prit le Sabre des Mers, alors que l'autre capitaine et son équipage embarquèrent sur le Sa Majesté. Et nous dûmes signer la "Chasse Partie", qui établissait les règles de vie à bord. J'allais de surprise en surprise, car loind de me trouver sur un navire à l'autorité militaire, je découvrai un lieu où l'équipage avait toujours son mot à dire, sa part de décision... Etranges coutumes, mais plaisantes, car il semblait que sur ce navire, nulle autorité absolue n'existait (hors des temps de crise, m'expliqua-t-on).
Le premier soir, nous fîmes la fête, tous ensemble. Quand je leur annonçais que je savait jouer du violon, ils en furent tous heureux et on me confia un violon, ma fois d'une qualité fort correcte, pris pendant un assaut. Au son de ma musique, les tonneaux furent ouverts, et le tafia coulà à flot. Mais quelques hommes, dont Dorian, étaient restés de quart. Normal, nous ne pouvions nous permettre de nous relâcher totalement. En mer, tout peut arriver, m'expliqua-t-on. J'en profitai pour tenter d'approcher le Navigateur. Mais ce dernier, complètement saoûl, ne m'apporta pas ce que je voulais. On m'avait relégué aux manoeuvres (ce qui me semblait légitime au vu de mes capacités maritimes), mais je désirais ardemment apprendre la navigation. Travailler avec des cartes, établir des plans... J'avais toujours aimé cela. Tout comme le fait de diriger des hommes.
A plusieurs reprises, d'ailleurs, je fis montre de ma capacité à m'imposer, encourageant les hommes qui trvaaillent avec moi, ou les remettant à leur place quand ils le méritaient.
Nous êumes tout juste le temps de nous habituer à la vie en mer et de faire un peu connaissance avec La Gazelle, un matelot avec qui j'avais été amatelé.une homme expérimenté avec qui nous avions été "jumelé", et la première prise de présenta. Un navire anglais, encore, mais marchand cette fois. Ce dernier se rendit sans combattre, et nous pûmes le fouiller de fond en comble. C'est James qui découvrit, au fond des tonneaux de poudre, des bijoux. Une belle prise qui nous rapporta à tous la coquette somme de quatre-vingt pièces de huit. Nous pûmes alors rentrer à terre, sur l'île de Montserrat.
L'arrivée à terre fut l'occasion de faire la fête et de dépenser l'argent que nous avions gagné. Femmes, nourriture, boisson, bain... Vêtements de qualité pour enfin remplacer les guenilles qui nous avaient été fournies sur le Sa Majesté. La vie s'écoulait doucement, et doucement, j'oubliais les soucis qui m'avaient mené jusque là.
Pourtant, les choses ne sont que rarement calmes longtemps. Et d'une certaine manière notre destinée commue (à Dorion, James, Elizabeth et moi) nousrattrappa quand James croisa un homme qu'il connaissait. Ricardo était el pilote du Good Paid, un vaisseau sur lequel James avait navigué. Mais ce dernier semblait avoir des problèmes, car déjà, alors que nous le croisions dans la rue, Elzabeth et moi apercevions des hommes en arme que nous indentifiâmes immédiatement comme étant à sa recherche. Elizabeth est perspicace. James l'était un peu moins, et il fallut le presser pour qu'il comprenne qu'il était nécessaire de continuer cette conversation ailleurs.
Il nous fallut décamper rapidement avec lui, et nous décidâmes de nous réfugier à l'église de Monserrat. Là, ricardo expliqua sa situation. Il avait besoin d'aide, car il était recherché par des hommes armés (quelle surprise). Le coquin avait fricotté avec la fille d'un marchand qui avait affrété le navire sur lequel il était pilote. Le marchand, évidemment, n'avait pas vu cela d'un bon oeil, et il avait engagé quelques bras armés pour ramener Ricardo, certainement mort ou vif. Ricardo nou demanda notre aide, il voulait pouvoir partir. Mais pour cela, nous devions lui payer un aller simple sur un navire... Et quelle amitié nous obligeait auprès de cet homme.
Mais ilsu nous convaincre. Car Ricardo avait lui-même une dent contre le marchand, et connaissait son itinéraire. Il nous promis l'information nous permettant de le trouver et de l'arraisonner. Ainsi, nous pourrions piller son navire, et Ricardo serait libre. James sembalit lui faire confiance, et il se porta garant. L'homme me semblait sincère, et après un moment de réflexion, j'acquiesçais. LEs autre en firent de même. Nous fûmes tous d'accord, et firent ce qui était nécessaire. Et nous lui trouvâmes à prix d'or un aller simple pour le Venezuela.
C'est au petit matin, avant l'aube, que nous sortîmes de l'église pour l'aider à embarquer sur le navire avec lequel il devait nous quitter. Mais les choses ne se passèrent pas comme nous le voulions... Enfin, pas totalement. Car des hommes en armes nous attendaient à la sortie de l'église.
Nous nous rappelions des consignes du captaine, qui nous avaient demandé de ne pas faire de vagues. Seulement voilà, nous ne puvions laisser Ricardo partir avec eux. Un combat s'engagea, direct et expéditif. Plusieurs de mes compagnons furent blessés, et une fois encore, mon escrime me sauva plus d'une fois la mise. D'autant que les marauds qui nous combattaient ne savaient se battre que de façon rudimentaire et basique. Ma foi, peut-être combattrai-je un jour un escrimeur digne de ce nom... C'est ce que j'ai pensé cette nuit là, sur cette place, alors que les pistolets d'Elizabeth claquaient, abattant deux hommes au passage. Mais je n'étais pas imaptient que ce jour arrive, car ma balafre me rappelais chaque jour le douloureux souvenir de Gènes.
Les hommes tombèrent, et nous prîmes nos jambes à notre cou, espérant ne pas avoir été repérés. Ricardo monta à bord du navire, nous laissant un papier comme récompense. Et nous retournâmes à l'abri sur le Sabre des Mers pour découvrir ce que le papier contenait.
Un jour, un lieu, une destination... Et ce jour était proche. Nous n'avions que peu de temps, nous devions trouver le capitaine. Nous fouillâmes les auberges du port, et l'interceptâmes. Il fut intéressé par notre découverte, mais les délais étaient serrés. Le Conseil fut réuni, James se porta garant de la bonne foi de Ricardo, et tous nous acquisçames en soutenant que nous croyions en sa bonne foi. L'équipage se décida: les promesses de richesses étaient grandes, et nous allions nous mettre en chasse! Mais il nous fallait de la poudre... Et la pénurie était là. Il nous fallut négocier avec un homme de l'ombre qui en détenait des stocks, mais prix étaient exhorbitants.
Le capitaine pris alors une décision: le Sabre des Mers allait partir. Dorian, ELizabeth, James et moi, accompagnés de Rakham, le navigateur, partirions sur une barque avec l'argent d'acheter les tonneaux nécessaires plus loin, et nous rejoidrions ensuite le Sabre des Mers, à temps, nous l'espérions.
Chapitre 3: Pour l'Amour de l'Argent
Il nous fallait désormais décider de notre destination. Nous vions plusieurs chox à notre portée, mais le plus sensé, et le plus complexe, était Sainte Lucie. Là bas, Elizabeth pourrait nous faire profiter de ses contacts, et nous serions dans la capacité de peut-être trouver nos deux tonneaux.
Le pilote calcula la route, et comme je le supposais, elle ne serait pas de tout repos, car un grain s'annonçait. Nous décidâmes rapidement que nous devions le coutourner, mais sans perdre trop de temps. Il fut donc décidé de survoiler notre barque, pour gagner en vitesse, et ainsi espérer contourner le grain.
Les voiles tendues, notre embarcation pris le vent et augmenta sa vitesse. Le pilote calcula la route, et nous commençâmes avec succès à contourner l'amas de nuages noirs qui s'avançaient vers nous. Mais la catastrophe ne fut pas évitée pour autant. Lors d'un virage serré, alors que nous reprenions la direction de Sainte Lucie, James fut percuté apr un tonneau de vivres qui se détacha, et il tomba à l'eau. Elizabeth et moi sautâmes à l'eau pour le secourir, voyant qu'il ne remontait pas à la surface, laissant Dorian et Rakham aux commandes. Malheureusement, à deux, ils ne purent maintenir l'embarquation, et le mât se brisa net sous la force du vent.
James revint avec nous sur la barque, et nous pûmes remonter à bord, mais nous étions hadicapés, sérieusement, car il ne nous restait que les rames pour naviguer désormais. Et ce James... J'ai bien cru que j'allais le rejeter à l'eau quand il nous annonça tout de go qu'il n'aurait pas eu besoin de notre aide, qu'il s'en serait parfaitement sorti sans nous. Peut-être aurion-nous dû le laisser couler, et continuer notre chemin. Je n'oublie pas que ce malotru nous dois, à Elizabeth et à moi, la vie, désormais. Je n'oublie pas non plus les efforts que nous aurons dû consentir ensuite, suite à cet accident et au fait que nous ayons préféré sauver sa vie plutôt que de continuer notre route.
Nous devions trouver une solution de repli, pour réparer rapidement. Vu notre position, nous décidâmes de nous rendre à Marie Galante. Mais pour cela, nous devions finalement traverser le grain. L'effort fut difficile, et nous dûmes nous relayer à la rame pour ne pas flancher, et ne pas nous laisser emporter par les vents et les vagues. Mais nous arrivâmes à MArie Galante deux jours plus tard, alors que la pluie tombait en trombe sur l'île.
Plutôt que de nous rendre dans le port principal, nous décidâmes d'accoster dans un petit port de pêche, de l'autre côté de l'île. Grand bien nous en prit, puisque ce dernier n'était pas fermé par une chaine... et nous voyions à notrs disposition une embarcation qui, si nous la volions, nous permettrait de regagner rapidement Sainte Lucie, à temps, peut-être.
Nous attendîmes la nuit, nous réchaffant dans l'unique taverne du village où s'étaient donné rendez-vous tous les pêcheurs du coin. Et, alors que tous étaient parti dormir, nous sortîmes discrètement. Voler l'embarcation ne fut pas difficile, et il nous semblait évident qu'elle pourrait contenir les tonneaux de poudre que nous devions ramener.
Nous décidâmes de faire la route le plus rapidement possible, et cela exigea de nous que nous naviguions de nuit le premier soir, afin de pouvoir s'éloigner autant que possible du port, et d'éviter que l'on nous retrouve. Mais une naviation si intense était usante pôur le corps. Nous devions passer cinq jours sans vraiment pouvoir se reposer, à naviguer en permanence. Les corps furent mis à rude épreuve, et seule la force de notre volonté nous permis de tenir, inexorablement. Nous devions à tous prix arriver à sainte Lucie à temps, nous devions à tous prix trouver ces tonneaux! Et alors que nos compagnons tombaient de fatigue les uns après les autres, Dorian et moi, inébranlables, tenions la barre, coûte que coûte. Et alors que nous n'étions plus que deux, accrochés à l'espoir de pouvoir être là en temps et en heure, nous apperçûmes efin les côtes, et Sainte Lucie.
Notre première nuit à terre fut... disons qu'elle fut calme et longue. Et c'est enfin reposés que nous pûmes entreprendre notre recherche, et tenter de trouver le contact d'Elizabeth, le fameux "Français". Il nous fallut deu jours pour trouver cet homme, bien caché dans les bas fonds de Sainte Lucie. Et c'est Elizabeth qui négocia avec lui, obtenant un prix... Ma foi, il semble que, pour la situation qui se présentait, le prix était raisonnable: 200 pièces de huit, et un service. Le service était d'ailleurs simple: aider les hommes du Français à voler la poudre sur un navire armé, et amarré dans un port à deux jours de cheval, de l'autre côté de l'île.
Mais je n'étais pas au bout de mes surprises. Car dans l'une des tavernes de la petite ville m'attendait l'un de mes anciens camarades... Alphonso... Un des élèves qui m'avait accompagné durant mon apprentissage à l'Académie. Il m'annonça que le Maître avait finalement décidé de mettre ma tête à prix, et qu'il avait instauré une récompense de taille: celui qui pourrait me tuer dans un duel en bonne et due forme deviendrait alors son élève. Alphonso était prêt à prendre le risque. Nous sortîmes donc de la ville. Il était accompagné de deux témoins, et je demandais à mes compagnons d'être les miens. Elizabeth me proposa de se poster en hauteur et de se tenir prête, au cas où. Je crois qu'elle est restée totalement incrédule quand je lui répondis qu'il en était hors de question.
Le duel eu lieu, et Alphonso n'était pas de taille. Je le mis à terre en quelques mouvements habiles, le blessant gravement. Mais je ne le tuai pas. Il reparti, vivant, et propagerait le mot: Alessandro état prêt à relever le défi.
Mais nous avions d'autres choses à faire, et nous devions tout mettre en oeuvre pour ramener la poudre. Nous avions une journée pour nous y préparer: trouver une baie où amarrer notre navire, repérer les lieux... Ce fut chose faite, et le soir venu, accompagné de quelques hommes du Français. Nous pûmes, sans vraiment de problèmes, accoster et faire diversion pour récupérer la poudre. Nous pûmes donc repartir le soir même, à pleine vitesse, en direction de notre point de rendez-vous, espérant arriver à temps.
Quelques jours plus tard, nous arrivâmes en vue du point de rendez vous. Le Good Paid était là... Et rapidement, nous distinguâmes le Sabre des Mers qui le poursuivait. Le Good Paid se mit à l'arrêt, et rapidement Elizabeth et moi comprîmes qu'ils tentaient une habile manoeuvre: le Sabre des Mers allait ralentir pour aborder, et là, les hommes du Good Paid allaient survoiler d'un seul coup, lançant le navire à pleine vitesse, et prenant de cours le Sabre des Mers. Elizabeth saisit un de ses mousquets et visa. Le tir atteignit le timonier en pleine tête alors que la manoeuvre de survoilage se lançait. La Good Paid se mit à avancer d'un coup, mais en tombant, le timonier le fit virer de bord se manière brusque, et le navire se retrouva contre le vent, inacapable d'avancer. Le Sabre des Mers et nous même lanèrent alors l'abordage.
Nous dominâmes l'assaut sans soucis. Mais je n'aurais pas dû m'attaquer au capitaine Fox, qui méritait bien sa réputation. Il fendit l'air, contrant ma manoeuvre, et m'entaillant le torse. Je ne pus que reculer, mais lui ausi, car notre équipage allait dominer sans aucune difficulté. Il courrut et se réfugia dans la Sainte Barbe, menançant de faire exploser le navire.
Je dus négocier au nom du capitaine pour que nous puissions arriver à une fin satisfaisante. Un accord fut trouver: Fox pourrait repartir avec ses hommes, Fox pourrait repartir avec ses hommes, son armateur et sa fille (la fameuse demoiselle qui valut tous ses ennuis au pilote du Good Paid)
et nous prendrions tout l'argent que nous pourrions embarquer.
Les manoeuvre furent lancées pour transporter l'argent sur le Sabre des Mers, alors que Dorian et moi, blessés par les assauts de Fox, nous faisions soigner par le chirurgien.
Chapitre 4: And So it Begins
Une fois le pillage effectué, nous pûmes repartir. Ce fut avec un immense honneur que le Captaine nous nomma comme membres du conseil. Notre acte de bravoure n'était pas passé inapperçu, et nous avions été duement récompensés. Pour la première fois de ma vie, je constatais que parfois, le mérite avait plus d'importance que notre naissance. Pour la première fois de ma vie, je commençais à entrevoir ce monde, ses règles, et sa beauté. Moi, le dernier fils, celui qui n'avait droit à rien, tout juste un regard dédaigneux et quelques pièces pour vivre... Moi, Alessandro, j'avais enfin l'opportunité de me faire un nom, de me trouver une position, loin des conventions, loin des traditions, loin des carcans du vieux monde. C'est un nom que je me ferais, une place, une destinée. La mienne, celle que j'aurais décidé. Et si je devais mourir alors qu'il en soit ainsi.
Le retour à Mont Serrat fut mouvementé. La Gazette, le marin avec qui j'avais été amatelotté avait été blessé durant l'abordage, et il perdit son pied pour éviter la gangrène. Je priais pour lui et son salut.
Quand le butin fut répartit équitablement, nous pûmes en profiter, et ce quatre mois durant. Nous passâmes la nouvelle années et fêtâmes cet événement dignement. Ce fut ensuite au tour de l'aniversaire du capitaine San Regi, qui fut lui aussi fêté avec ardeur. Il était clair que ces doux mois me ramenèrent à une période qui me manquait, ce temps d'insouciance et de jouissance qui précéda mon départ dans le nouveau monde.
Mais ce temps béni ne dura pas. Le calme précède toujours la tempête sur les mers, et nous allions entrer au milieu d'une tempête de tous les diables! Nous fûmes convoqué par le capitaine, qui nous annonça qu'il avait besoin que nous l'accompagnions jusqu'au palais du Gouverneur. Un paais, ma foi, sympathique, mais loin des merveilles du Vieux Monde. Mais en m'y rendant, un instant durant, je me rappelai le monde que j'avais quitté. Et je me souvenai de tout ce que j'avais quitté. Mais le temps nétais pas à la nostalgie, car le gouverneur avait une demande bien précise à formuler. Plus qu'une demande, il s'agissait d'une exigence. Sa fille avat disparue, enlevée par un esclave marron, et il nous ordonnait de la retrouver.
Le capitaine convoqua alors l'assemblée. C'est l'équipage qui déciderait de tout cela. Les choses étaient claires, et nous avions deux choix: aider le gouverneur, ou refuser et perdre son soutien. Cela voulait dire trouver un nouveau protecteur, un nouveau havre de paix pour nos repos, et surtout un nouvel allié capable d'écouler nos butins. Voyant l'équipage hésiter à cette annonce, je pris els devants. Grimpant sur un tonneau, je les exhortais à aider le gouverneur. Parce que nous n'étions pas des chiens sans honneur et que ce denrier nous avait toujours soutenu, parce que nous n'étions pas des idiots et que nous avions plus à perdre qu'à gagner à refuser. L'équipage seconda mes paroles. C'est là qu'un matelot, celui là même qui avait organisé la contrebande de nourriture sur le Good Paid, décida de tenter de me mettre en difficulté. Il proposa que je sois volontaire d'office pour cette mission. L'imbécile. Il croyait me déstabilisé, mais il ne fit que renforcer ma position. car non seulement j'allais être volontaire de moi-même, mais je savais que si nous réussissions, c'est encore plus de gloire qui nous attendait. L'imbécile n'avait pas encore compris que dans ce monde là, les actions d'éclat nous distinguaient. Il n'avait pas compris que j'étais près à perdre la vie pour un éclat qui graverait mon nom dans l'histoire!
Nous fûmes plusieurs volontaires, dont Dorian, Elizabeth et James. Et nous partîmes pour le palais commencer notre enquête, sur l'île d'Antigua. Nos premières ocnstatations furent simples: il sembalit bien s'agir d'un nègre marron. Et à la lance que nous avions découvert dans la chambre, et aux herbes que James avait identifié comme des herbe à l'effet soporifique, Il semblait que ces derniers formaient des sortes de tribus, se protgéeant ainsi de leurs anciens maîtres. Mais il n'y avait aucune raison précise à ce que la jeune femme ait été enlevée. Une jeune femme, disait-on, à la recherche d'une sorte d'amour idéal, férue de livres et de pièces parlant d'amour et de romance. Nous entrâmes en contact avec un homme qui, nous avait-on dit, en savait plus sur les indigènes, et les nègres.
Ce dernier était un vieil artiste malade, peintre obsédé par la mer, sa beauté, sa puissance. Nous l'avions aperçu plus tôt, et il semblait entretenir une relation certaine avec le capitaine. Il connaissait la fille, et nous parla longuement des nègres. Il semblait que nous pourrions trouver la tribu plus au centre de l'île, entre St John et Fort George. Il était temps de préparer une expédition.
Nous trouvâmes un guide, et négociâmes avec lui: il toucherait une part de la récompense (nous apprenions donc qu'il y avait une récompense) et il nous guiderait dans la forêt.
Nous nous lançâmes à la recherche du camp, et il nous fallut plusieurs jours pour découvrir son emplacement, plus haut, sur les zones montagneuses. Voyant sa situation avantageuse, et notre impossibilité d enous y inflitrer, nous discutâmes un moment. Et nous décidâmes d'approcher à découvert, en évitant d'avoir l'air menaçant. Tout du moins pourrions nous peut-être entrer dans le camp. Et ce fut le cas. désarmés, nous fûmes emmenés jusqu'au chef du village. Ce dernier se montra méfiant mais ouvert, et nous annonça qu'il n'était pas celui qui avait enlevé la fille. Il nous parla d'un groupe de nègres de leur tribu, qui avait fait sécession, pensant qu'il fallait éradiquer les blancs des iles. Ils avaient planifié de longue date l'enlèvement de la fille du gouverneur, et comptaient la sacrifier en exemple. Il nous proposa un marché: il nous aiderait à trouver le village des sécessionistes, et en échange nous promettions que le gouverneur ne pourchasserait pas sa tribu. Nous avions le choix: accepter directement, ou rentrer à St John pour négocier avecle gouverneur, et revenir ensuite. Et ce au risque que la jeune femme soit retrouvée morte.
Il nous laissa quelques heures pour nous décider, et nous fit enfermer dans une case. Nous discutâmes longuement. Il était évident que nous allions accepter la proposition directement sans rentrer à st John, malgré le fait que nous n'avions aucune influence sur le gouverneur. Mais quand je vis James se ficher des conséquences (enfin, plutôt, minimiser les conséquences possibles du refus du gouverneur pour nous), je ne pus m'empêcher de tenter de lui faire comprendre que cette décision n'était ni légère, ni sans conséquences. Il se braqua, s'emporta... Sans que je comprenne vraiment pourquoi. Ma foi, j'apercevai là une autre de ses facette. Après sa terrible ingratitude enver Elizabeth et moi lorsque nous sautâmes à l'eau pour le sauver, voilà qu'il refusait d'écouter. Il coupa court à la discussion et demanda à voir le chef. On nous y emmena et là, d'un ton sec, expéditif et, je pense, dont il n'avait pas mesuré l'irrévérence auprès du chef de la tribu, il annonça que nous acceptions le marché. Voyant la tension monté chez les nègres, je tentai de l'aider, mais il repris la parole et balbutia quelques justifications qui, malheureusement, l'enfoncèrent (tentant de me remettre au passage sur le dos la responsabilité de la chose). Ma foi, Dorian et Elizabeth étaient, eux au moins, d'agrébales compagnons d'aventure. Je composerais avec James.
Le chef nous dit qu'il nous aiderait donc, et que le lendemain nous pourrions partir. Il nous expliqua que le camp des sécessionistes se trouvait dans un marais, bien protégé, et qu'il n'existait qu'un chemin pour les prendre au dépourvu. Mais des hommes à lui nous accompagneraient. Nous apprîment au passage que notre guide avait fuit peu après notre entrée dans le village, en lâche qu'il était. Il ne perdait rien pour attendre.
On nous enferma en cellule et nous fûmes nourri. Au petit matin, nous fûmes réveillés en sursaut par les hurelements de James. Ce dernier semblait sortir d'un cauchemar et commençait à se griffer le visage jusqu'au sang. Dorian et Elizabeth se jetèrent sur lui pour le maitriser, le temps qu'il ne reprenne ses esprits. Ma foi, son sang était passé du froid au chaud... Peut-être la prison, même dans un lieu indigène, l'avait elle traumatisée.
Nous nous mîmes en route. Il nous faudrait deux jours pour arriver à l'entrée du marédage. Et nos guides étaient efficace, malgré le fait qu'ils se disputèrent sur le chemin à suivre. C'est d'ailleurs Elizabeth qui finit par les départager, en plantant entre les deux nègres une dague habilement lancée.
Deux jours après, nous entrions dans le marécage, alors que nos guides nous annonçaient qu'ils n'iraient pas plus loin.
Chapitre 5: Etranges Evénements
Nous nous trouvions à l'entrée de ce marais, cette mangrove, qui nous ouvrait ses bras tentaculaires. Partout, au milieu de l'eau, serpentaient de petites bandes de terre et de végétation. Un territoire inconnu qui devait être exploré.
Nous avions devant nous un chemin, étroit. Une sorte de voix de repli pour les maronnés. Nous devions agir vite, mais prudemment. Nous étions quatre, et allions pourtant nous attaquer à un village entier.Heureusement pour nous, nous reçumes rapidement du renfort, sous la forme d'un d'un de nos canoniers, John. Il venait cependant avec une mauvaise nouvelles: le gouverneur rongeait son frein, et avait décidé de préparer une offensive contre les maronnés. Nous n'avions plus beaucoup de temps devant nous.
Dorian et Elizabeth entreprirent une exploration de la mangrove pour repérer le village et ses entrées, alors que le reste d'entre nous décidâmes de préparer notre expédition au village du mieux que nous pouvions.
Il leur fallut une journée entière pour se rendre au village et en revenir. Nous savions que le temps nous était compté, mais nous décidâmes tout de même de prendre un peu de temps pour finir tant bien que mal nos préparatif. Ce fut notre première erreur.
En plein milieu de la journée, John tomba nez à nez avec un des maronnés renégats patrouillant au bout de la route. Il fallut agir vite, et John se jeta sur le maronné. Il le maitrisa sans difficulté, mais s'aperçut rapidement qu'un autre garde prenait la fuite. Notre temps était désormais compté. Nous décidâmes d'interroger le prisonnier, mais ce dernier ne sut pas être coopératif. Sa haine était si immense, si intense... Si ses yeux avaient été des rapières, elles auraient transpercé nos coeurs dans l'instant. Il refusa de nous donner toute information, il nous menaça. Nous n'avions d'autre choix. Je décidai de prendre mes responsabilités, de me salir les mains. Après tout, j'aspirais à prendre des responsabilités sur le navire, et ma nouvelle position de timonier était un premier pas, et il me fallait agir. Je saisi ma dague et tranchai la gorge du maronné. Avais-je le choix? S'il s'était libéré, il nous aurait certainement tué.
Nous nous engagâmes sur le chemin menant au village, et, à la nuit tombée, nous arrivâmes dans une région brumeuse où l'on distinguait à peine les ombres des huttes et des maronnés patrouillant. A leurs exclamations, nous comprîmes rapidement qu'ils nous cherhcaient.
Heureusement, durant leur reconnaissance, Dorian et Elizabeth avaient repéré un chemin, sorte de voie dérobée par laquelle nous pûmes passer discrètement les patrouilles. Nous entrâmes dans le village sans encombre et, distingant au loin la silhouette massive d'une hutte aparemment plus grande que les autres, nous nous y dirigeâmes, assumant qu'il s'agissait de celle du chef de cette tribu.
La hutte était construit au sommet d'une butte entourée d'une sorte de large fossée rempli d'eau. Sur le bord de l'eau se trouvaient deux corps inanimés, semblant en tous points morts. Pourtant, il ne fallut pas longtemps avant que ce que nous prenions pour des corps sans vie s'animent. Les deux hommes (malades, certainement... Une sorte de lèpre des caraïbes, je suppose) se jetèrent sur nous avec la force des déments. Nous assénions coups sur coups, et pourtant rien n'y faisait, ils ne tombaient pas. Leur odeur immonde agressaient nos narines, et il fallut deux coups de feu en pleine tête pour en venir à bout.
Nous contournâmes la hutte et découvrîmes une petite barque qui semblait là pour pouvoir traverser le fossé. Les pistolets avaient attiré l'attention, et nous n'avions plus beaucoup de temps. Nous empruntâmes la barque, et nous traversêmes le fossé.
Les choses ne sont plus très claires pour moi à partir de ce moment là. Certainement drogués par quelque concoctions de ces sauvages et de leur marabout, Dorian et moi agîmes étrangement. Je me souviens l'avoir vu poser un pistolet sur sa tempe, et... je ne sais plus vraiment ce que j'ai fait. Mais il semble que les maudties concoction du marabout avaient eu momentanément raison de ma raison. Il fallut que mes compagnons m'assoment pour que je puisse reprendre mes esprits et voir clairs. Elizabeth, Dorian et John étaient blessés, et j'avais mal derrière la tête.
Nous entrâmes dans la hutte, pour apercevoir un spectacle immonde. Au milieu des grisgris et des collifichets, des crânes d'animaux et des cadavres de poules, des ossements et des bols de sang, le marabout était allongé, les yeux révulsés, la bave aux lèvres. Sur une table, la fille du gouverneur était allongée, inconsciente. Nous allions devoir fuir en la portant, alors que dehors, les bruits des maronnés se rapprochaient.
Nous sortîmes en trombe et traversâmes le village pour regagner la route qui nous mènerait hors du marécage. John jeta une grenade pour couvrir notre fuite, et nous courrîmes à n'en plus pouvoir toute la nuit pour nous échapper. Il nous fallut plusieur jours pour regagner la civilisation et échapper aux hordes maronnées. Durant ces quelques jours, nous constatâmes que Dorian avait une attitude étrange envers la fille du gouverneur. Je compris rapidement qu'il semblait voir en elle une autre femme, une femme qu'il nommait Alice. Etrange lubie qui mettait la demoiselle fort mal à l'aise. Il nous fallut toute notre énergie, à Elizabeth et à moi, pour le détourner de la demoiselle, et pour la rassurer.
Je savais qu'elle serait certainement livrée à ce que son père considérera comme le meilleur parti pour elle (et pour lui), mais je ne pouvais m'empêcher d'espérer pour elle qu'elle serait un jour capable de s'affirmer. C'était une jeune femme pleine d'intelligence, de culture et de bon sens, et elle ne semblait pas prête à accepter un mariage arrangé. J'avoue que, d'une certaine manière, elle fit vibrer l'éternel romantique en moi, et je me surpris à éprouver un mélange de tendresse et d'admiration pour son caractère.
Arrivés à St John, nous escortâmes la demoiselle au palais du gouverneur. Nous fûmes remerciés de notre réussite, et nous tentâmes de plaider la cause des maronnés qui nous avaient aidé. Mais le gouverneur semblait décidé à les éradiquer tous.
Poussé par une volonté que je ne lui connaissais pas (certainement issu de sa peur d'avoir donné sa parole aux maronnés), James plaida leur cause et sembla marquer quelques points. L'avenir nous dirait si il avait réussi.
Nous fûmes invités à nous rendre auprès du peintre, le protégé du gouverneur. Quand nous arrivâmes, celui-ci était allongé sur son lit, les yeux ouverts. Je m'approchai, il sourrit, et me tendit un carnet. Le livre qu'il rédigeait, il l'avait enfin fini. Puis sa main retomba sur son côté, inerte. Il rendit son dernier souffle sans même pouvoir lui dire un mot. Je fermai ses yeux, prononçai une prière. Puis je m'attelai à lire, devant mes compagnons, son carnet. Il s'agissait du récit de ses aventures, les aventures d'un ancien pirate. Il y parlait de ses découvertes, de ses voyages. Il y parlait d'une mystérieuse île où il avait abandonné un trésor incommansurable, d'une île qui semblait avoir le pouvoir des les rejeter. Il parlait d'oiseux et de tableaux, d'indices cachés. Son carnet était notre héritage.
Nous retirant, nous décidâmes de retourner au navire, mais pas sans avoir rendu visite à notre guide, qui nous avait lâchement abandonné. Mais ce dernier était introuvable. Nous rentrâmes donc retrouver le capitaine et l'équipage. Annonçant au capitaine notre découverte, et lui montrant le carnet, nous convenîmes qu'il nous faudrait trouver les indices laissés par le vieux peintre. Nous avions une petite note à décoder, que Dorian décoda avec brio. Quatre oiseaux, quatre navires, quatre peintures. Un rapide tour à la capitainerie et nous découvrîmes que ces navires étaient connus ici, et l'un d'entre eux, La Mouette, mouillait au port. Une inflitration et quelques palabre splus tard, nous découvrîmes que le navire avait été attaqué par des pirates, et qu'ils avaient volé le tableau.
Nous savions, qui, nous savions où, le capitaine voulait entrer dans la danse. Il nous fallait maintenant convaincre l'équipage.
Merci pour ce CR !
Damien C.
Merci en effet... C'est vraiment très sympa comme journal !
Lance dAmbre
Oh mais de rien. Vu que je fais les CR pour le MJ, je me suis dit que les mettre à disposition était une bonne idée.
Et hop, la suite!
Chapitre 6: Au Coeur de la Tempête
Convaincre l'équipage ne fut pas difficile. Oh il y avait bien des réticences, mais l'appât du gain prit vite le dessus. Il est d'ailleurs étonnant de voir combien il suffit d'agiter la promesse d'une fortune à se faire et d'appuyer un peu sur la fierté des pirates pour qu'ils acceptent de se lancer dans une aventure périlleuse. Bien sûr, nous avons au passage évité de parler des dangers qui nous attendront sur l'île une fois que nous y aurons mis les pied. Si le journal du vieil homme dit vrai, que Dieu du préserve, car j'ai bien peur que le salut de nos âmes ne soit alors en jeu.
Le problème qui se posait était que nous avions absolument besoin de carréner. Même si cela n'enthousiasmait personne, il s'agissait d'une question de survie: le navire perdait déjà en vitesse et en vélocité. Mais nous devions nous rendre à Nassau, la mythique cité des pirates.
Nous largâmes les amarres en prévision d'un voyage de neuf jours. Neuf jours qui seraient, ma foi, bien remplis et qui s'étireraient à n'en plus finir. Nous prîmes la mer, et dûmes composer avec la vie de pirate. L'incident le plus notable fut le moment où un cannon se détacha et alla percuter John, notre cannonier, alors que le roulis le fit littéralement foncer vers notre cannonier défiguré. Il s'en sortit avec quelques contusions mais... hé, c'est à croire que James n'est pas le seul condamné à se voir condamné à être la victime des éléments du navires les plus incontrôlables. Une chose était certaine, cependant, un marin avait mal arrimé le canon, et John, à force de persévérance, finit par découvrir le fin mot de l'histoire: un servant de pièce avait eu droit à double ration de tafia, et il avait, sous l'emprise de l'alcool, mal fait son travail.
Alors que nous étions à une journée de l'île sur laquelle nous voulions carréner, nous apperçûmes un navire. Il battait pavillon anglais, mais il était difficile de dire s'il s'agissait d'un navire marchand, ou d'un navire armé pour la guerre. Le conseil décida qu'il ne serait pas prudent de se confronter à lui. En effet, notre navire manquait curellement de vélocité, et nous n'étions pas en mesure de faire le poids. Nous décidâmes donc de forcer l'allure et de naviguer entre les bas fonds et les récif entourrant le chappelet d'île dans lequel nous nous trouvions pour trouver notre crique et nous arrêter tout en le semant. Quelques manoeuvres bien exécutées plus tard, nous pouvions enfin accoster.
Le carrénage allait prendre au moins quatre jours, et nous avions besoin de faire de l'eau et du biscuit. James, John, Elizabeth, Dorian et moi nous portâmes volontaires pour explorer l'île. Après tout, je préférais largement aller me ballader dans une forêt, même aux allures de jungle inconnue, plutôt que de passer des jours à décharger le navire et à en gratter la coque pour enlever les coquillages accrochés. D'autant que ces choses là sentent fort. J'ai déjà vu moult coquillages sur les marchés de Gène, et je n'en n'ai jamais aimé l'odeur.
Le périple dans la jungle fut plus difficile que nous le pensions. Que n'avions-nous pensé que nous aurions besoin de quelqu'un capable de s'orienter? En plus de tourner en rond pendant plusieurs jours, nous finîmes par abandonner involontairement nos vivres en fuyant devant ce que nous croyions être une bête sauvage redoutable. Une chimère, à n'en point douter, que nous n'aperçûmes jamais. Quatre jours à errer sans eau dans une jungle à la chaleur étouffante, cherchant désespérément un point culminant pour nous repérer enfin.
Nous crûmes ne jamais y arriver, mais alors que tout espoir semblait perdu, nous trouvâmes enfin notre point culminant. Mais voilà, quelle surprise ne nous attendait pas: de l'autre côté de l'île, dans une autre crique, nous apperçûmes le navire anglais. Ce dernier se ravitaillait, et il devait être là depuis au moins aussi longtemps que nous. Nous devions faire vite. Pour peu que les éclaireurs de ce navire aient aperçu le nôtre, nous courrions un risque terrible.
Nous rentrâmes donc vite au navire, non sans allumer un immense brasier pour distraire le navire anglais. Ce fut alors le branle-bas de combat. Quand nous arrivâmes, le navire était presque prêt, et il ne restait plus qu'à le charger. Nous décidâmes de mettre en place un plan pour attendre le navire anglais et le piéger dans la crique. Le brasier l'avait certainement attiré à nous, et nous pourrions le prendre à revers.
Le lendemain matin, la bataille s'engagea, et mal. Nous plaçames des canons de chaque côté de la crique, et des hommes sur la côté, mais les canons ne réussirent pas à toucher au but, et les hommes sur la plage furent rapidement décimés. Le groupe d'abordage se rapprocha par la poupe et se lança à l'assaut. Le combat fut rude, car nous étions en sous-nombre. Mais, hé, nous sommes des pirates, nous sommes rompus aux combats impossibles à remporter. Malgré notre sous-nombre, nous nous lançâmes fièrement à l'assaut, visant le capitaine du navire. Une fois ce dernier tué, le reste de l'équipage anglais finit par se rendre. Notre navire était dans un sale état, et il fut décider de prendre le navire anglais, je nous allions devoir maquiller une fois à nassau. Nous n'y perdions pas au change, la nevire était plus rapide et mieux armé que le nôtre. Nous recrutâmes, mais seuls quatre marins décidèrent de nous rejoindre. Les autres furent tous passés par le fer. Je peine à l'admettre, mais je fis partie de ceux qui étaient en faveur de cette solution radicale. Parmi les morts se trouvaient le Maître d'Equipage et le Maître Cannonier, et c'est John et moi qui assurèrent la succession de ces postes.
Nous prîmes la route après avoir chargé le navire anglais avec nos réserves. Mais rapidement nous nous trouvâmes confrontés au pire de ce que la nature pouvait nous offrir en ces îles: un ouragan. Nous le voyions approcher, et nous savions que nous allions perdre du temps à le contourner. Mais nous avions eprdu beaucoup d'hommes durant l'abordage, et nous ne voulions pas en risquer plus. Il nous fallut alors manoeuvrer pour contourner l'énorme tempête, cette aberration de la nature, ce titan de vents et d'éclairs. La navigation fut difficile, nous étions dans sa queue, et déjà nous sentions les vents se battre contre nous, tentant implacablement de nous ramener vers le centre du phénomène, en plein dans la gueule de la bête. Si un jour nos devions subir l'arrivée du Dragon que Saint Jean a prophétisé, alors je parie que cet ouragan pourrait y ressembler.
Nous réussîmes à le contourner et arrivâmes à Nassau, la cité des pirates. Enfin, cité, c'est un grand mot, il s'agissait plus d'un amas de bâtiments de bois, d'auberges diverses, de commerces variés, et surtout, d'un rassemblement bigarré d'une foule de pirates armés jusqu'aux dents. C'est là que nous retrouvâmes le Chaudron Volant et son capitaine, Cook Silver.
Les choses ne sont évidemment jamais faciles, et ç'aurait été un miracle que Cook nous donne le tableau sans contrepartie autre que financière. Mais non, Cook ne voulait pas d'argent. Ce qu'il désirait, c'était des épices. Des épices que le capitaine Weston refusait de lui vendre. Il nous fallut donc aller le trouver, et négocier avec lui: nous allions devoir l'aider à prendre d'assaut un fort par la mer pour qu'il puisse délivrer deux de ses officiers.
La soirée se passa dans le tafia et la fête, et les deux équipages s'échauffèrent. Ceux de Weston soutenaient que notre navire arriverait après le leur à destination, alors que nous étions persuadés de pouvoir les devancer. Le pari était lancé.
Le lendemain, nous largâmes les amarres et nous lançâmes dans la course. Il fallut motiver les troupes, les harranguer pour qu'ils donnent le meilleur d'eux-même! Nous ne pouvions pas nous permettre de perdre! Une pleine cargaison de rhum était en jeu! Et nous sortîmes vainqueurs, et de peu. Leur navire était plus rapide, mais notre équipage plus réveillé.
Nous arrivâmes, en pleine nuit, et entreprîmes de neutraliser leurs batteries de canons, mais avec un succès mittigé. Mais ceci aura suffisamment réduit leur puissance de feu pour que nous nous en sortions, et que les hommes de Weston soient libérés.
Une fois notre mission accomplie, nous décidâmes de repartir à Naussau pour réparer. Mais le destin est rieur, et alors que Dorian se ramassa en pleine tête une mouette déviée par les vents, nous nous aperçûmes qu'en face de nous se profilait un nouvel ouragan. Le second en quelques jours. Nous décidâmes de le contourner, ralongeant notre voyage jusqu'à sept jours au lieu des deux normalement nécessaires, mais nous tombâmes dans sa queue, une tempête de tous les diables. Heureusement pour nous, nous trouvâms finalement une île sur laquelle accoster le temps que tout cela se calme.
Chapitre 7: Un Plan si Simple, Tellement d'Accrocs
Nous avons pu trouver une île pour accoster. Il fallait absolument réparer le navire, et faire du biscuit et de l'eau, comme on dit si courramment chez les marins.
Evidemment, comme toujours, je me suis porté volontaire pour cette tâche. Et j'avous que l'idée de réparer et de carrèner ne m'enchantait guère. Comme toujours, j'étais accompagné d'Elizabeth, de John, de Jame, et de Dorian.
L'île sur laquelle nous avions accosté possédait un plateau rocheux, et nous mîmes du temps avant d'en trouver le chemin. Mais une fois que nous fumes arrivé... C'est une petit cabanne que nous avons trouvé. Elle était vide, poussiéreuse... visiblement ancienne. James jeta un oeil par la fenêtre, et iol aperçut une hache magnifique. Son esprit cessa alors de réfléchir, et il entra pour s'en emparer. Heureusement pour lui, la cabane était vide. Enfin, presque. Cars nous fîmes la connaissance de son habitant, sous la forme d'un squelette dont les os avaient depuis longtemps été blanchis. Il semble que c'était un marin un capitaine, un pirate peut-être, qui avait été abandonné ici, sans moyen de partir. Nous trouvâmes ses réserves cachées: des grenades. Cela serait parfait pour John.
Mais le plus intéressant était l'arrière de la cabanne, où se trouvait un puits. Certes, son débit n'était pas des plus grands, mais le temps que les autres marins réparent, nous aurions amplement de quoi remplir les réserves d'eau du navire.
Après avoir fêté dignement cette découverte, et la fin des réparations, nous pûmes enfin repartir pour Nassau, la mythique cité pirate.
Ma foi, le mot "cité" était un peu exagéré à mon goût. J'ai connu des cités sur le continent, mais cela... c'était une sorte d'énorme bourg, un conglomérat de bicoques et de barraques. Il faudrait encore du temps avant qu'elle ne puisse atteindre la grandeur et la magnifiscence de Rome, de Gène, ou de Venise!
Nous remîmes les épices durement gagnées à qui de droit, et pûmes enfin rédupérer le tableau tant convoité. Et j'avoue être resté perplexe. Oh, certes, ce tableau était superbe. Pas digne des grands maîtres, non, mais superbe tout de même. Certes, il comportait quelques anomalies, comme le fit remarquer Dorian (dont la sagacité n'a de cesse de m'étonner), comme un soleil un peu trop gros, et mal proportionné. Mais n'était-ce pas là une simple erreur d'un peintre pas si doué que ça? Quoiqu'il en soit, nous en vinmes tous à la même conclusion: il nous faudrait les quatre tableaux pour en tirer quelque chose, et nous avions du pain sur la planche. Car nous devions partir pour Hispanola, et avant cela, maquiller le navire.
Il nous fallut trouver quelqu'un capable de le faire, et j'avoue que la présence du trop pragmatique John faillit devenir un handicap. Ce dernier parla avec notre interlocuteur... disons qu'il semblait ne pas réellement comprendre les codes sociaux qui régissent ce milieu si particulier qu'est la piraterie. Nous réussîmes à négocier un tarif raisonnable, mais finîmes par devoir consentir à laisser John à la mercie de l'ingénieur que nous avons engagé. Nous dûmes expliquer à John que l'ingénieur désirait lui apprendre le métier. En réalité, il apssa trois jours les mains dans le goudron.
C'est d'ailleurs Elizabeth qui se montra le plus intéressée par tout cela. Et elle réussit à négocier avec l'ingénieur qu'il lui enseigne les bases de son métier. Elle est décidément pleine de ressources.
Mais voilà, tout ne se passa pas comme prévu. La veille de notre départ, nous fûmes interpelés par des gardes. ils semblaient avoir reconnu quelqu'un. John, James peut-être... C'est bien plus tard que nous apprîmes que ce bon vieux john avait eu des problèmes la veille au soir. Nous courrûmes donc jusqu'à une place de marché, bondée de monde. Là, les garde reprérèrent john et, voulant lui éviter l'arrestation, je sors mon pistolet et tire pour effrayer la foule. Profitant du chahut, et de Dorian qui cirait à l'assassin, nous pûmes nous enfuir, et nous rejoindre plus tard dans une taverne. Tous, sauf john.
Mais c'est en sortant que nous comprîmes que les ennuis n'étaient pas finis. Nous aperçumes john conduit par deux individus dont la trogne était encore plus louche que la sienne, c'est dire. Nous décidâmes de les suivre, mais ils allaient vite. James nous perdit de vue, mais nous n'avions pas le temps de nous arrêter. Nous les suivâmes jusqu'à une maison dans laquelle ils entrèrent. Discrètement, nous décidâmes de rentrer à leur suite, pour nous apercevoir qu'ils étaient descendus dans une cave. John avait été arrêté par un homme affirmant qu'il était recherché. Il nous fallut ruser pour l'en sortir, mais après avoir commencer à mettre le feu à la maison, nous le forçâmes à se retirer, et nous pûmes délivrer john.
Et comme un malheur n'arrive jamais seul, c'est en passant près d'une caserne que nous aperçûmes james emprissoné. L'idiot s'était fait capturé. Nous décidâmes de mettre le feu à une étable non loin pour obligé les gardes à sortir, et entrâmes en force, tuant les gardes restant, et fuyant avec James. Ce dernier, je ne sais comment, avait réussi l'exploit pendant ce temps de se faire tabasser par les gardiens. Ma foi, nous devrons garder un oeil sur lui à l'avenir, pour s'assurer de pouvoir rattrapper ses bêtises.
Retournant au port nous nous apperçûmes que le navire, désormais nommé le "Sea Fox", était parti. Un homme était resté derrière pour nous annoncer qu'il nous fallait le rejoindre dans une crique hors de la ville. Après avoir volé des chevaux, et chevauxhé à vive allure, nous finîmes par rejoindre le navire. Heureusement pour nous.
Chapitre 8: Révélations
Nous avions rejoint le navire et engageâmes la route pour Hispanola. Nous ne devions mettre que quelques jours pour atteindre l'île espagnole. Mais nous ne savions pas ce qui nous attendait.
Notre première véritable surprise fut ce grain. Que dis-je ce grain, cette tempête qui s'abattit sur nous. Les vents se déchaînèrent contre nous, et il fut difficile de garder le cap. Alors que nous pensions avoir la situation en main, un mat menaça de se briser sous les assaut des vents puissants et rageurs. Cela était clair, il nous fallait de toute urgence couper les manoeuvres qui le tenaient, sous peine de voir sa chute arracher toute la mâture. Dorian et moi montâmes dans sur les vergues pour tenter de faire quelque chose mais nos efforts étaient vains... C'est avec honte aujourd'hui que j'avoue que même la mieux placée de mes dagues n'aurait pu faire mouche ce jour là, malgré mes tentatives. Mais c'est avec fierté que j'évoque l'exploit d'Elizabeth, que tous appelaient encore Ombre, ou John. Sortant ses fusils, elle visa et fit mouche. Ses tirs ajustés brisèrent les manoeuvres, et le mat fut libéré, tombant dans l'océan. Mais c'est là que le plus inattendu se produisit.
Il est finalement courant de voir des grains dont la puissance ferait pâlir le plus fier brestois . Mais quand le mât tomba à l'eau, les cordages balayèrent le pont, frappant de plein fouet Elzabeth et la projetant par dessus bord. elle s'accrocha au côté de la coque, mais en remontant nous nous aperçûmes que ses vêtements avaient été déchirés sous le choc, laissant apparaître ses formes féminines. Des formes qui n'auraient jamais dû être présentes sur ce navire. Des formes que j'avais vu une fois déjà, et qui faisaient de moi son complice. Les stupeur frappa tout l'équipage, et l'espace d'un instant, la tempête n'exista plus. Il me fallut hurler sur les hommes pour qu'ils se remettent au travail.
Quelques jours plus tard, nous sortîmes de la tempête. Et alors que tous se reposaient enfin, les esprits se mirent à s'échauffer. Il y avait une femme à bord.
Le conseil fut convoqué. Il fallait désormais trouver une porte de sortie: Elizabeth risquait d'y laisser sa peau. Le conseil était partagé. Evidemment, tous se souvenaient du rôle exceptionnel qu'Elizabeth avait joué les jours précédents, et bien avant. Plus d'une fois elle avait sauvé bien des membres d'équipage. Et malgré les réticences du quartier maître, nous décidâmes de proposer à l'équipage une modification de la Chasse Partie pour accepter cette femme à notre bord.
Il nous fallut parler en sa faveur. Il nous fallut la défendre. Il nous fallut rappeler à tous que beaucoup d'entre eux ne seraient pas en vie si elle n'avait pas été là. Il fallut leur rappeler qu'elle était considérée comme un frère d'arme et que peu d'entre eux avaient plus d'ardeur au combat qu'elle. Il leur fallu se souvenir qu'elle avait travaillé aussi dur que tous les autres, et que malgré ce que billy bones (cet imposteur qui semblait pourtant avoir acquis une grande influence au sein de l'équipage) avait à dire. Il évoqua la tradition, je lui évoquai les faits. Il évoqua les règles, je lui évoquai nos idéaux. Car être pirate, je l'avais appris, c'était risquer sa vie chaque jour pour suivre nos règles, nos lois, et vivre selon nos coutumes, notre liberté! Le vote fut serré, mais la chasse partie changée. Elizabeth était désormais des nôtres.
Mais alors que l'équipage se dispersait pour se remettre au travail, j'aperçus Billy, fulminant. Il faudrait le garder à l'oeil désormais, car je le soupçonnais alors de vouloir prendre, à terme, le contrôle de cet équipage, et qui sait, de ce navire.
Nous finîmes par arriver sur l'île d'Hispanola, dans la ville de Saint Dominique. Dieu que cette ville était différente de celles des îles Anglaises et Françaises. Ici tout était en dur, en pierre. Il était clair que l'implantation Espagnole était bien antérieure, et bien plus importante. Il nous fallait trouver El Gaviotta, le navire qui nous manquait.
C'est alors que j'entendis de nouveau des mots italiens. Me retournant, j'aperçus un jeune homme de noble stature et aux atours riches. D'une manière courtoise, il m'invita à manger et boire avec lui à sa table, et à celle de son témoin, un certain Leonardo. La soirée fut agréable, et le rendez-vous fut pris pour le lendemain. Nous nous battrions en duel pour savoir qui de nous deux serait le meilleur. Le prix de ma mort était toujours aussi attractif.
Le lendemain, sur une plage, après une collation agréable, nous entamâmes notre duel. L'homme était doué, bien plus que le précédent, et plusieurs fois il mit à mal ma défense. Sa main était assurée et agile, et l'homme savait ce qu'il faisait. Plusieurs fois il passa ma défense et m'infligea des blessures qui auraient abattu n'importe que autre homme... en tous cas n'importe quel homme ne connaissant pas l'art de l'escrime. Mais quelques passes heureuses me permirent de prendre l'avantage et ma lame finit par s'enfoncer profondément dans son flanc. Il s'écroula dans le sable, saignant. Comme pour les autres, je décidai de le soigner sommairement. Je ne désirai pas que l'homme meurt, d'autant que sa courtoisie avait été grande. Il n'y a pas d'honneur à tuer celui qui ne vous a rien fait, surtout quand le combat fut honorable. Dorian et Elizabeth étaient témoins, et encore une fois je vis dans leur regard qu'il ne comprenaient pas vraiment pourquoi je faisais cela. Mais il n'y avait ni gloire ni honneur à achever cet homme qui avait abandonné. La mort doit survenir au combat.
Pendant ce temps, James avait eu le temps de consulter les archives de la capitainerie pour savoir ce qu'il en était d'el Gaviotta. Le navire avait semblait-il deux jours d'avance, et si nous ne le rattrapions pas, nous allions le perdre pour des mois: il partait pour le vieux contient. Dorian eût l'idée de proposer à l'équipage des réserves supplémentaires de rhum pour les motiver à repartir de plus belle. Nous devions prendre ce navire.
Des jours durant, nous naviguâmes pour le poursuivre, mais la prise ne fut pas aussi difficile ce que je pensais. Les marins se rendirent rapidement, et nous exécutâmes les officiers. Le tableau était là, ainsi qu'une pleine cargaison d'ambre gris et de sucre. La prise allait nous rapporter. Mais le plus important était le tableau. Après un examen minutieux, nous découvrîmes l'astuce: en exposant les tableaux au soleil nous pouvoir voir en transparence les chiffre: des coordonnées!
Il était temps de nous y rendre.
Chapitre 9: Bouleversements!
Notre navire avait besoin de réparations. Nous ne pouvions prendre le risque de naviguer avec un navire nécessitant un carénage. Et nous venions d'effectuer une belle prise. Il fut donc décidé que nous ferions une halte sur un île pour caréner. Nous trouvâmes la crique parfaite sur une petite île rocailleuse. Après avoir mis le navire en cale sèche, nous entamâmes deux jours de festivités: les marins avaient besoin de se détendre avant d'entamer le terrible travail de force qu'est le carénage... Et ils en avaient bien besoin. En effet, nous ne fûmes pas des plus efficaces cette fois-ci, et le carénage dura bien plus longtemps qu'il ne l'aurait dû. C'est après plusieurs semaines de travail que nous pûmes enfin remettre le navire à l'eau, et repartir.
Nous décidâmes de nous rendre à Plymouth pour écouler notre butin, et profiter enfin d'un peu de temps de repos. Tout l'équipage en avait besoin, et Dorian, Elizabeth, James et moi devions retrouver un ami... Car aucun d'entre nous n'avait oublié ce guide qui nous avait lâchement abandonné, et nous n'étions pas prêts à le laisser s'enfuir. Mais avant, il nous fallait refaire du biscuit et de l'eau, car le caillou sur lequel nous avions élu domicile ne nous offrait rien. Le capitaine proposa de faire une prise, ce qui fut immédiatement accepté. Nous décidâmes de nous faire passer pour un navire en détresse afin d'aborder en douceur une proie. En effet, nous n'avions plus à notre bord que de quoi tirer une à deux bordées, tout au plus. Et un combat naval aurait été un suicide.
Nous trouvâmes une proie facile qui se rendit presque immédiatement, avant même que nous eûmes pu engager concrètement les hostilités. Tant mieux, cela nous évita de perdre des hommes, et de devoir recruter encore.
Chargés de nos provisions et d'un petit butin supplémentaires, nous rentrâmes à Plymouth. Nous pensions trouver le guide, mais c'est James qui trouva... ma foi, nous mîmes du temps à comprendre de quoi il s'agissait, et encore... le comprenions-nous réellement? Sur le quai l'attendait une femme, de ces femmes dont le visage est marqué par les épreuves plus que par le temps, marqué par la souffrance plus que par la haine... De ces femmes dont le regard semble cacher une âme ayant vécu bien trop d'épreuves en trop peu de temps. Elle était jeune, et elle était... belle n'était pas le mot. J'avais connu bien des beautés, des perles fardées et apprêtées, des parangon de coquetterie, là bas, à Gène. Mais elle n'était pas de celles-là. Elle était de ces femmes à la beauté naturelle, à l'aura et à la présence imposantes. Emily, c'était son nom. James s'éloigna un moment avec elle, puis revint, nous annonçant qu'il avait besoin d'aide: il devait lui construire une maison sur une terre qu'il allait lui acheter. Dorian et moi tentâmes d'en savoir plus: était-ce une parente? une amie? sa femme? Rien de tout cela nous disait-il, mais il semblait avoir une dette envers elle, c'est ce que j'avais alors compris.
Nous n'étions pas de mauvais bougres, et nous décidâmes de l'aider à construire une cabane. Après tout nous avions plusieurs jours devant nous, voire plusieurs semaine, et ce bougre de guide semblait avoir précipitamment quitté l'île.
Je rencontrai alors pour la première fois Emily. Je voyais bien l'oeil de James se poser sur moi, anxieux, comme s'il avait peur que je ne joue avec elle comme avec une poupée de chiffon. Il avait un certain côté protecteur qui en était touchant, et je compris alors que le lien qui l'unissait à elle était plus fort que ce que j'avais imaginé. Pour le taquiner, je décidai de rentrer dans le jeu, mais je tentai de ne jamais mener les choses là où je manquerais de respect à la demoiselle. Et ce soir où je lui apportai un meuble spécialement commandé à son égard, je réalisai... Elle avait dû vivre de terribles moments. Me retrouvant seul avec elle, je me rendis compte qu'elle avait appris à se placer toujours là où elle pourrait profiter de son environnement si elle devait être agressée. Il y avait toujours un objet entre elle et moi, un couteau ou un tison à portée de sa main... Tout ceci n'était pas ostensible. Elle avait appris à le faire discrètement, comme une fine tacticienne préparerait son terrain. Je ne pus que ressentir de la peine pour cette jeune femme, dont la vie avait dû être bien terrible pour que cela en devienne un réflexe.
Mais nous avions aussi un navire dont nous devions nous occuper, et il nous fallait repartir à la recherche du denier tableau. Dorian eut l'idée d'aller fouiller dans les affaires du vieux peintre. En effet, peut-être trouverions-nous d'autres indices là bas, et nous ne savions pas où trouver la sterne, le dernier navire. L'idée fut bonne, et nous trouvâmes un tableau le représentant. En nous renseignant, nous découvrîmes que ce navire, qui avait exceptionnellement fait escale sur l'île, était en fait une ligne régulière se rendant à New York. Mais le capitaine ne voulait pas partir pour un tel voyage sans avoir fait une prise... Et c'est une décision que nous allions regretter.
Nous partîmes en chasse. Nous trouvâmes un navire marchand anglais, et nous décidâmes de hisser pavillon anglais et de tenter de les prendre par surprise. Mais nous ne savions pas qu'en réalité, il s'agissait d'un piège tendu par le perfide Fox. Ce faquin nous avait traqué, suivi, et piégé. Alors que nous arrivions à distance d'abordage, il ouvrit ses sabords et tira une bordée. Notre navire fut sévèrement touché, et plusieurs hommes périrent. Nous tentâmes de reprendre le dessus mais sans succès. Le capitaine ne mit pas longtemps à périr, ainsi qu'une bonne moitié de nos hommes. Le navire était dans un état lamentable, et Fox repartit sans même nous aborder.
Mais tout n'était pas fini. Un grain commença à se lever au moment, ou presque, où Fox repartit. Le navire était dans un état lamentable, prêt à couler, et nous étions face à un grain qui menaçait... Nous avions le choix entre mettre les chaloupes à la mer ou tenter de trouver une île où nous abriter pour éventuellement réparer. Nous fîmes le second choix: les chaloupes auraient été bien trop fragiles face au grain. Les vagues commençaient déjà à agiter ce qui était devenu une coquille de noix, et nous tentâmes de tenir le cap vers une île proche. Mais nous n'avions pas compté sur les récifs qui nous barraient la route. Les manoeuvres furent difficiles, et Elizabeth tomba à l'eau à quelques encablures de la terre.
Une fois la tempête passée, nous nous retrouvâmes à moins d'une dizaine sur une plage déserte. Notre navire était échoué et irréparable... Les officiers n'étaient plus, le capitaine était mort... Il nous fallut élire en urgence un nouveau commandement. Billy Bones était toujours vivant, et il obtint le poste de Quartier Maître, alors qu'on me propulsa capitaine. Dorian devint mon second, et James le canonnier. Nous étions tous le commandement d'un navire qui ne pourrait plus naviguer.
Nous décidâmes d'explorer l'île. Rapidement, nous aperçûmes un groupe d'hommes, poursuivis par des sauvages. Nous les protégeâmes: nous n'allions pas les laisser aux mains de terribles cannibales. Mais j'avais conscience de ce que cela voulait dire: il y avait des indiens caraïbes sur cette île... Je priai Dieu pour qu'il nous en protège.
L'un des homme se présenta, il nous dit construire des navire, puis nous invita au camp que lui et d'autres naufragés avaient construit, non sans aller piller les restes de notre navire auparavant. Nous nous rendîmes dans un véritable camp fortifié. Comment avaient-ils réussit cet exploit? Et plus encore... comment avaient-ils construit un véritable navire au sein de la crique qu'ils défendaient? L'homme était incroyable, et il était notre salut. Dieu merci, il était aussi raisonnable, et étrangement très au courant des coutumes pirates. Il nous proposa de signer une chasse partie. En échange d'une part de butin, il nous permettrait alors d'utiliser son navire. Et quel navire! L'homme semblait être une sorte de génie, un bricoleur génial ayant aménagé le navire de dizaines de petites inventions utiles, de petites innovations...
Ils avaient travaillé sans relâche. Ils étaient une vingtaine, tout au plus, et depuis des années ils travaillaient à la construction de ce navire, jour après jour. Un travail de titan effectué par quelques hommes seuls!
Nous avions un navire, nous avions un embryon d'équipage, nous avions un ingénieur prêt à tout réparer, voire améliorer... Mais nous devions tenir.
Les indiens menaçaient de revenir en force, et il fallait encore quelques heures de travail avant que le navire ne soit opérationnel. Nous plaçâmes nos hommes sur les palissades, et James fut conduit à une véritable catapulte. L'homme, un Français du nom de Richard de Laprès, nous montra aussi une manivelle à n'actionner qu'en dernier recours...
A la tombée de la nuit, les indiens arrivèrent. Ils furent discrets, tout d'abord, puis ils attaquèrent en masse, sautant au bout de perches comme des diables pour grimper sur la palissade. Ils étaient trop nombreux, bien trop pour nous, et nous tînmes aussi longtemps que nous le pûmes. Mais rien n'y fit, les vagues se succédaient les sauvages commençaient à prendre le dessus.
Nous prîmes la décision: tirer la manivelle.
Un liquide inflammable (et enflammé) se répandit et commença à submerger la palissade. Dévalant la pente qui menait au navire comme des pendus poursuivis par la mort, nous hurlâmes, encore et encore, avant d'atterrir sur le pont. Les manoeuvres furent lancées, et le navire défonça la palissade qui bloquait la baie.
Nous laissâmes derrière nous l'île, et entamions notre voyage jusqu'à Plymouth.
Chapitre 10: Un Nouveau Départ
Il nous faudrait du temps avant de pouvoir rejoindre Plymouth. Nous avions en effet tant dérivé... Et notre équipage était si réduit que nous ne tiendrions pas la cadence. Mais j'étais désormais aux commandes, à bord d'un navire que je pouvais revendiquer comme mien. Evidemment, comme dans tout équipage pirate, je ne possédais pas un pouvoir absolu, mais peu importait. Nous voguions vers une nouvelle destinée.
Il nous fallut d'abord faire de l'eau et du biscuit, et nommer le navire. Je proposais, en l'honneur de Dorian, de l'appeler le Alice. Un navire est la femme du marin, dit-on... Puis nous dûmes choisir une destination. Plymouth était trop loin, il nous fallait un lieu où recruter. Nous choisîmes la Barbade, une île qui me semblait assez proche. Mais pouvions-nous espérer que tout se passe sans incident?
Nous accueillions des hommes et des femmes naufragés à notre bord. Tous avaient participé à la construction du navire, et aucun d'entre eux n'étaient marins. Ils ne désiraient qu'une chose: qu'on les dépose au premier port venu et qu'on les laisse en paix. Nous avions parlé aux quelques hommes survivants: il était hors de question de toucher aux femmes. Et pourtant... la nature de l'homme libre est ce qu'elle est, et des jours entiers passés aux côté de femmes, parfois jeunes, excite la convoitise. C'est ainsi que Billy Bones, désormais mon quartier maître, vint me chercher, m'expliquant qu'il avait arrêté un de nos hommes juste avant qu'il ne viole une demoiselle. La décision fut rapide: l'homme serait puni, non pas de mort, mais privé de sa part sur la prochaine prise. C'était le mieux que je pouvais faire, nous ne pouvions nous permettre de perdre un homme de plus.
Arrivé à la Barbarde, nous recrutâmes, mais cela ne fut pas de tout repos. En effet, il semble que les agents du gouverneur étaient aux aguets, et malgré nos tentatives de rester discrets, nous fûmes repérés. Après avoir pu recruter quelques hommes, dont des membres essentiels, Billy et moi nous rendîmes compte, un soir, que, alors que nous sortions d'une taverne, nous étions suivis. nous réussîmes à semer notre poursuivant mais, en rentrant au port, nous nous aperçûmes qu'il nous attendait sur le port, pour voir dans quel navire nous monterions. Nous tentâmes alors d'user de ruse pour le distraire. Ombre était de quart, je trouvai donc un marin pour aller la chercher, puis, quand elle nous eut rejoint, lui demandais de provoquer une diversion... Je pensais qu'une femme pourrait sans problèmes attirer l'attention d'un homme. Mais j'avais oublié que je parlais à Ombre, la plus masculine des Elizabeths. Elle se démena pour attirer son attention et Billy et moi tentâmes de passer inaperçus jusqu'au navire.
Elizabeth, elle, s'attira des ennuis et fut arrêtée. Je ne sais pas comment elle s'en sortit, et j'avoue ne pas vouloir savoir. Mais le fait était là: nous avions été remarqués. Plus tard, une patrouille arriva, demandant à fouiller le navire. Heureusement, notre cher armateur était présent, et, baillant, il se leva pour aller jeter les gardes dehors grâce à un bluff de tous les diables. Cet homme était décidément plein de ressources. Mais nos ennuis n'étaient pas terminés.
Le lendemain, avant l'aube, nous fîmes rassembler les hommes pour engager la manoeuvre. Mais, malheureusement, Dorian et James, qui furent envoyés à la tâche, peinèrent à tous les trouver et, alors qu'ils revenaient, une patrouille, lourdement armée cette fois, arriva. Ils se mirent à courir alors que je lançais la manoeuvre pour sortir du port. La patrouille l'aligna, braqua ses mousquets, et tira. Nos deux compères échappèrent de peu à la mort, et James fut salement blessé. Heureusement pour lui, rien de vital ne fut touché, et il s'en sortirait avec quelques cicatrices. Mais il perdit connaissance. Rassemblant toute ses forces, Dorian s'élança en prenant James sur son dos et rallia le navire en moins de temps qu'il en faut pour dire "gréement". La manoeuvre fut lancée, nous sortîmes du port... et nous nous élançâmes vers Plymouth.
Le destin est rieur. Durant la traversée, un des marins, un soir, conta l'histoire terrible du Black Pearl, un navire fantôme maudit. Personne ne revenait vivant du navire, ou ne restait vivant bien longtemps... Ce qui est drôle, car comment peut-on raconter une histoire si aucun témoin ne peut l'évoquer de prime abord? Ah les superstitions... Mais voilà, le lendemain, alors que le navire traversait un banc de brumes épaisses, nous aperçûmes un navire dérivant dans notre direction. Arrivés à vue du pont, nous constatâmes qu'il n'y avait pas âme qui vive. Le navire avait été salement amoché lors d'une bataille qui semblait avoir été terrible. Nous décidâmes de prendre sur ce navire ce que nous pouvions, mais les nerfs des marins étaient à vif. Une porte qui claque, des bruits étranges... il n'en fallut pas plus pour que James commence à évoquer, les yeux effrayés, le Black Pearl et sa malédiction.
Nous récupérâmes tout de même quelques canons, des boulets, un peu de poudre... Et nous repartîmes. Il nous faudrait vite faire une prise pour repartir du bon pied. Nous trouvâmes peu après un navire marchand idéal. nous lançâmes la manoeuvre, nous faisant passer pour un navire en perdition. Le capitaine, confiant, nous crû et décida de monter à bord pour nous aider... ce qui nous permis de prendre le navire sans effusions de sang.
Nous avions une cargaison, quelques canons supplémentaires... Nous pouvions enfin aller à Plymouth!
Durant la traversée, nous fûmes victimes d'incidents étranges: des manoeuvres se détachant, des boulets roulant, un canon mal attaché... Le mot se répandit vite: nous étions maudits. Mais nom d'un chien! Non, nous ne l'étions pas! Quelqu'un nous faisait tourner en bourrique! Tellement qu'à la fin, il nous manqua 300 pièce de huit du butin que nous avions récupéré. Et l'arrivée à Plymouth se fit sans encombres. Si nous avions été vraiment maudits, mais nous aurions dû être morts, au fond de l'océan!
Plymouth! Nous devions y faire les choses dans l'ordre. D'abord, aller voir Emily. Que j'ai ri ce jour là... J'ai vu James arriver en même temps que moi, et son regard assassin me fusiller... Ses yeux auraient été des arquebuses, je serais mort sur place. J'apportai une bouteille de bon vin trouvée à prix d'or et m'installais pour prendre des nouvelles. James, avec toute sa discrétion habituelle, tenta de me faire déguerpir, mais, joueur que je suis, je décidai de ne prendre congé que lorsque la demoiselle, fort consciente, je pense, du jeu que je jouais. James, lui, était bien trop obnubilé par sa colère pour voir que je me jouais un peu de lui. Après tout, eu-je eu des vues sur Emily, je m'y serais pris autrement.
Je pris tout de même la peine d'aller voir Omar, notre chirurgien maronné. En effet, l'homme était versé dans la magie des maronnés, et je lui demandais s'il pensait que nous pourrions "exorciser le navire", au cas où. Il me conseilla d'aller voir les maronnés de l'île avec lesquels nous avions déjà traité.
Puis nous allâmes voir le gouverneur. Il s'agissait de lui annoncer la mort du capitaine Sanregi, et de lui proposer de reprendre son accord. La rencontre fut expédiée, nous avions un nouveau protecteur, pour le moment.
Nous décidâmes enfin de retrouver notre cher guide, qui nous avait lâché. Cette fois, il n'avait pas été averti de notre retour, et nous le trouvâmes dans une auberge, entouré d'amis. Ils ne reconnut pas ses torts, et ceci finit de me décider: il payerait sa lâcheté.
Nous organisâmes donc une petite chasse la nuit. Nous nous rendîmes à son domicile, puis l'enlevâmes. Nous l'amenâmes discrètement au port puis, l'embarquant avec nous sur une barque, nous nous rendîmes au large. Là, chacun notre tour, nous enfonçâmes notre lame dans ses côtes avant de lui trancher la gorge et de le mettre à l'eau. Il avait payé sa trahison.
Nous n'avions désormais plus qu'à attendre l'arrivée imminente de l'Albatros qui avait un peu de retard. Nous attendîmes quelques jours pour apercevoir un navire entrer dans le port. Ce n'était pas l'Albatros, mais il contenait ses survivant. Le navire avait été pris dans un grain et s'était abîmé contre des récifs avant de couler. Grands Dieux! Mais... Et la peinture? Comment la retrouver désormais? Il nous restait une solution: les maronnés et leur sorcier, peut-être pourraient-ils nous aider à repérer la peinture!
Chapitre 11: Sous le Feu
J'avoue que je doutais de la possibilité de retrouver la peinture grâce à la "magie" des maronnés, mais pourquoi ne pas tenter la chose? Après tout, mes compagnons semblaient convaincus qu'il ferait un miracle, comme il le fit quand il découvrit le village des maronnés "rebelles", ceux qui avaient capturé la fille du gouverneur. Étais-je donc le seul à penser que ce "sorcier" connaissait simplement l'emplacement du camp de ses ennemis? Les caraïbes semblaient avoir tourné la tête de tout le monde... Mais certes, il nous fallait tenter le tout pour le tout, et cela nous coûterait du temps, tout au plus.
Quelques jours nous furent nécessaires à nous préparer, puis nous nous rendîmes sur l'île des maronnés, la même que le palais du gouverneur. En arrivant, nous découvrîmes une agitation inhabituelle. Le gouverneur semblait avoir demandé des renforts en quantité. Il nous faudrait agir vite, car ces renforts n'auguraient rien de bon. En effet, nous avions tous compris que, empli de rancune, le gouverneur s’apprêtait à attaquer les maronnés qui nous avaient aidé.
Nous pressâmes le pas et, guidés par Dorian, entamâmes notre marche dans l'épaisse forêt qui nous mènerait jusqu'au campement. Dieu m'en soit témoin, j'ai toujours eu confiance en Dorian, mais malgré son obstination à ne pas le reconnaître, c'est dès le premier jour que je réalisai qu'il nous avais perdu. Au lieu des deux jours nécessaires à rejoindre le campement, il nous fallut une semaine. Une semaine au cours de laquelle Dorian refusait obstinément de reconnaître son erreur.
Le dernier jour, nous atteignîmes enfin la partie la plus touffue de la forêt, signe que nous nous rapprochions enfin de notre but. C'est alors que nous entendîmes des pas rapides se rapprocher de nous. Méfiants, nous sortîmes nos armes et nous mîmes en cercle pour mieux nous défendre. C'est alors que nous fûmes assaillis par une pluie de flèche issue des fourrés. Des maronnés? des indiens? ils nous harcelaient en tous cas. Nous tirâmes là où nous le pouvions, tentant de les effrayer. Mais rien n'y faisait, ils revenaient en vagues successives.
Heureusement pour nous, ce sont les maronnés du village des hauteurs qui vinrent à notre secours, chassant ce que nous apprîmes être les marronnés rebelles qui s'étaient dispersés dans le forêt après notre attaque sur leur village. Mais ce que j'espérais être un accueil cordial devint vite une capture. Nous fûmes conduits au village sans nos armes, tels des prisonniers, encore.
Il ne nous fallut pas longtemps avant de rencontrer leur chef, encore une fois. Ce dernier était en colère contre nous, car nous n'avions pas "tenu note promesse"... en effet, les forces du gouverneur étaient en route, et nous en étions partiellement responsable.
Notre requête leur fut exposée, et nous dûmes négocier. Ils accéderaient à cette dernière si nous promettions de les aider à défendre leur village. Marché conclu. Le sorcier nous expliqua qu'il nous faudrait "naviguer" jusqu'au tableau... eh bien soit, j'allais donc m'y coller, et Dorian décida de m'accompagner. Pendant ce temps, c'est James et Elizabeth qui s'occuperaient de défendre le village.
Ce qui se passa ensuite tient de la fantaisie, car rien de tout cela n'est possible. On nous fit entrer Dorian et moi, dans une hutte où on avait rassemblé des femmes par paquets. Toutes étaient réunies autour du sorcier. Ce dernier entama une cérémonie, traçant des symboles étranges au sol, sacrifiant un animal et versant son sang. Il convulsa alors que d'autres brûlaient des herbes à l'odeur étrange. Et puis tout s'arrêta, et on nous fit sortir.
Une heure après, alors que le sorcier s'était reposer, on nous fit revenir. Nous fûmes habillé en rouge, puis allongés au milieu des symboles, une statuette entre les mains. Puis le rituel recommença et nous dûmes nous endormir, certainement un effet des plantes étranges...
Le reste est un rêve étrange, où Dorian et moi nous envolâmes, comme des esprits, traversant la mer jusqu'au navire qui avait sombré. Nos esprits plongèrent alors... Je ne me souviens pas vraiment de ce qui se passa, mais nous combattîmes des fantômes, nous parcourûmes une épaves sous la mer, nous découvrîmes le tableau... puis revînmes au campement.
Un rêve étrange, suivi d'un réveil en fanfare... enfin... en canonnade. Le village était sous le feu des canons et, après avoir récupéré nos affaires, Dorian et moi rejoignîmes le chef de la tribu. Elizabeth et James avaient tenté, semble-t-il, un mouvement audacieux... et échoué. Le village était attaqué, et il ne fallait plus que sauver les femmes et les enfants. Le chef nous guida sur un chemin caché mais nous nous aperçûmes rapidement qu'il était surveillé. Il fut alors décidé de prendre le chemin le plus risqué: un passage au bord d'une falaise.
Grâce à cela, nous pûmes nous échapper et nous retrouvâmes Elizabeth dans un piteux état, plus loin. Blessée, elle semblait avoir été faite prisonnière avec James. Tous deux avaient tenté de s'échapper, mais James n'en n'avait pas réchappé.
Ainsi, le deuil dans l'âme, nous nous mîmes en route pour rentrer au navire.
James n'était plus.
C'est un plaisir de les partager.
Chapitre 12: Quand les Ennuis Continuent
Il nous fallut plusieurs jours pour rentrer en ville. Elizabeth était gravement blessée, et nous portions le poids de la mort de James. Mais le cauchemar ne faisait que commencer.
Arrivé en ville, nous étions décidés à retrouver notre annexe afin de pouvoir rejoindre le navire. Mais alors que nous débouchions sur le port, nous eûmes tout juste le temps de nous dissimuler dans la foule en apercevant des gardes en faction devant l'annexe. Le corps de James avait dû être identifié, d'une manière ou d'une autre.
Nous dûmes ruser et attendre la nuit pour voler une barque, alors qu'une pluie s'était mise à tomber, facilitant notre fuite. Nous prîmes la mer pour rejoindre Plymouth, à quelques encablures de là. Les gardes n'y virent que du feu, mais nous dûmes abandonner notre annexe, corps et bien. Il nos fallut la nuit pour rejoindre Plymouth, mais nous ne nous attendions pas à l'étrange rencontre que nous allions faire.
Au milieu de la nuit, alors que nous ramions et qu'Elizabeth dormait tant bien que mal dans la barque que nous avions volé, nous aperçûmes un e forme noire sortant de la brume et fonçant sur notre barque, comme une sorte de tronc massif flottant sur les eaux. Nous manoeuvrâmes pour éviter l'objet qui percuta notre barque violemment. Il ne s'agissait pas d'un tronc, mais d'une sorte de pirogue de laquelle chuta un homme. Dorian, généreux devant l'éternel, s'empressa de le sauver. Et nous fûmes pris de stupeur: devant nous se trouvait un indien, de ces indiens caraïbes que l'on dit cannibales, de ces indiens que nous avions affronté sur l'île où nous avions sauvé notre ingénieur. Mais ce dernier parlait notre langue... ou en tous cas, il parlait l'anglais, l'italien étant une langue plus que rare dans ces contrées.
Il nous aida à ramer et à rejoindre le port. Mais nous restions méfiants. Seulement, au petit matin, en arrivant en vue du navire, nous comprîmes que nous ennuis n'étaient pas encore terminés.
Le navire en vue, nous poussâmes un souffle de soulagement, vite coupé à la vue d'uniformes sur le pont. Le gouverneur avait fait garder le navire, et cela n'augurait rien de bon.
Nous décidâmes de nous rendre dans une petite crique un peu plus loin, que nous connaissions. Là, Elizabeth, l'indien et Dorian restèrent. En effet, Elizabeth n'était pas en état de nous aider et avait besoin de repos, et des soins d'Omar, le chirurgien, et Dorian et moi ne voulions pas la laisse seule avec le cannibale. Je me rendis donc en ville pour tenter de retrouver de nos marins.
Parcourant les auberges, je fus interpellé par l'un de nos matelots les plus récents, qui n'avait semble-t-il pas été victime de la rafle du gouverneur. Il m'annonça que le gros de nos hommes avaient été arrêtés et étaient sur le point d'être exécutés pour piraterie. Certains avaient pu s'échapper: Bones, Omar, de La Pré et quelques autres. Ils nous attendaient en forêt, plus loin. Nous nous y rendîmes et je décidai d'expédier les explication pour tous les ramener à la crique: Elizabeth avait besoin de soins.
Arrivés là-bas, nous fîmes le point, et il fut décidé que nous devions absolument sortir l'équipage de là. Un plan fut mis au point. Je connaissais bien un homme, un homme du peuple qui travaillait pour le gouverneur et sa garde à contrecœur, et je savais qu'il nous aiderait.
Le plan était risqué et osé: déguisés en livreurs, nous ravitaillerions à la tombée de la nuit le poste de garde dans lequel nos hommes étaient prisonniers. Certains d'entre nous, restés dehors, provoqueraient alors une diversion en mettant le feu à un bâtiment attenant à la caserne, vidant ainsi cette dernière d'une partie de ses hommes. Ensuite, nous nous échapperions avec nos hommes et rejoindrions le navire.
Le plan se passa sans accrocs: nous pénétrâmes dans la caverne, trompant les gardes. A l'intérieur, alors que nous entendîmes la panique à l'extérieur, nous en profitâmes pour récupérer les armes cachées sous les provisions. Entrant dans le sein de la caserne, nous éliminâmes sans mal les quelques hommes qui nous barraient le passage. Puis, décimant les quelques gardiens, nous libérâmes les hommes et sortîmes par la porte arrière, la fameuse entrée de la réserve.
Empruntant les passages qu'Elizabeth avait repéré dans la journée, nous pûmes éviter les gardes de la ville et les patrouille puis arriver non-loin du port où des barques dissimulées nous attendaient. Finalement, nous abordâmes le navire par l'arrière, utilisant un passage que seul de La Pré connaissait. Nous introduisant à bord par l'entrepont, nous récupérâmes nos armes et, grâce à l'un des gardes avec lequel j'étais complice et qui désirait s'engager à notre bord, nous vainquîmes les gardes sur le pont.
Lançant la manoeuvre, nous mîmes le navire en route rapidement et quittâmes le port, sans une seule perte.
Il nous fallait désormais rejoindre New York, mais avant cela, nous déposâmes de La Pré sur une île qu'il avait repérée, inconnue sur les cartes, et sur laquelle il pourrait créer son avant poste.
Mais avant d'arriver à New York, il nous fallait faire une prise...
Chapitre 13: Retour à New York
Il fallait une prise. Il s'agissait à la fois de remonter le moral de l'équipage, de recruter des spécialistes manquants et récupérer une cargaison à vendre.
Nous nous rendîmes donc sur une route commerciale connue, guettant le premier navire de taille correcte nous faisant face. Cela ne fut pas long, et nous tombâmes vite sur un navire approprié. Il étant temps de nous mettre en marche. Nos canons n'étaient pas légion, et nous savions que, même contre un navire moyennement armé, nous ne ferions pas long feu. Nous décidâmes donc de ruser et de tenter de nous faire passer pour un navire à la dérive.
L'équipage se mit donc en place et nous entamâmes notre approche. Tout se passait pour le mieux, mais c'est alors que nous étions tout juste à portée de canon que la vigie se mit à hurler sur l'autre navire qui se mit en branle. Je lançais la manoeuvre immédiatement tout en ordonnant le tir. Les deux navires firent feu de concert, mais nos boulets semblèrent plus efficaces que les leurs et notre équipage galvanisés par le combat. Nous manoeuvrâmes pour passer devant la proue du navire ennemi alors que ce dernier semblait s'empêtrer dans ses propres manoeuvres. Nul doute que son équipage n'était pas des plus compétent. Alors que nous dépassions sa proue pour passer visiblement sur le côté tribord, il se rendit. Il ne voulait certainement pas risquer un abordage et la vie de ses hommes, voire de ses officiers.
Sur ce navire, nous récupérâmes cargaison, canons, poudre, boulets, et spécialistes manquants... Tout ce qu'il nous fallait pour continuer notre voyage.
Nous savions qu'il nous faudrait vite plus d'hommes, nous décidâmes donc de nous attarder dans quelques ports sur la route de New York pour terminer de recruter les hommes nécessaires à la manoeuvre optimum de notre navire. Et rapidement, nous arrivâmes en vue du continent.
New York était loin dans nos mémoires, mais Dorian, Elizabeth et moi y avions bien des souvenirs, certains plus que d'autres. Il ne fut pas difficile de retrouver la trace de la Sterne. Comme d'habitude, on pouvait trouver des informations à la capitainerie. Comme d'habitude, quelques pièces de huit suffisaient à soudoyer les employés. Mais la Sterne n'était plus là... Les ennuis, eux...
Encore aujourd'hui, je ne sais pas exactement ce qui s'est passé ce jour là. Mais les évènements ont eu plusieurs... embranchements.
La capitainerie fut le premier d'entre eux. Dorian fut interpellé par un gaillard imposant, un irlandais apparemment, comme lui. Ils se connaissaient, semblaient amis et heureux de se retrouver. Ce dernier donna d'ailleurs rendez-vous le soir même à Dorian dans un "pub", une de ces tavernes qui pullulaient dans les bas fonds.
Le second évènement significatif fut le moment où un marin demanda à Elizabeth de se rendre sur le navire parce que l'un des marins désirait la voir. Je ne sais pas ce qui s'y est passé, mais elle en revint l'air sombre et soucieuse.
Dorian nous demanda s'il pouvait rester cette nuit et repartir demain pour poursuivre la Sterne. Eh bien pourquoi pas? avec cette traversée, les marins avaient bien besoin d'une nuit de repos. Il nous fit donc visiter les pubs de la ville.
L'ambiance était de plus en plus étrange. Elizabeth se mit à boire, boire et boire encore, plus que de raison. Elle se mit à danser sur les tables alors que Dorian corrigea quelques importuns avinés qui tentaient de s'en prendre à la demoiselle. Puis, alors que la fête battait son plein, j'aperçus Elizabeth au bras d'un homme, presque totalement saoule à en tomber dans les pommes. Les deux montaient dans une chambre, à l'étage. Mais Elizabeth n'était pas de ce genre, elle avait toujours été sobre. Je tentai alors de les suivre mais sans succès: aucune chambre n'était occupée par eux et je ne dérangeai que quelques gaillards affairés à leur besogne avec quelque prostituée. Je retournai voir Dorian et nous nous mîmes d'accord sur un fait: Elizabeth avait disparu, et cela n'était pas bon signe.
Un nom vint à l'esprit: La Méduse. Après tout, il était notre point commun à tous. Prêts à en découdre, nous décidâmes de tenter d'en savoir un peu plus avant d'aller plus avant, de voir si la Méduse nous en voulait. Dorian nous emmena dans son antre. Enfin... ce qui fut autrefois son antre, son repaire: un pub qui n'était accueillant que pour ceux qui y étaient invités, et cela se sentit dès que nous posâmes notre premier pied dans la salle principale. Dorian fut emmené à l'arrière avec un ami et il nous laissa seuls, et mal à l'aise, Kal et moi.
Quelques minutes après, Dorian revint, dépité. Non seulement il n'avait pas obtenu d'informations, mais il avait clairement été menacé par ceux qu'il appelait ses amis, qui lui avaient dit de ne plus jamais remettre les pieds ici. Il semblait que son départ précipité de New York et sa disparition avaient quelque peu joué en sa défaveur. Mais étonnant que ceux qui l'appelaient ami n'aient pu comprendre qu'il avait été enrôlé de force une année durant dans un équipage militaire anglais... Difficile d'accepter qu'ils lui en tiennent rigueur. Mais cela étaient ses affaires, et je n'avais pas à m'en mêler.
Forts d'une certitude, que nous ne savions rien, nous nous rendîmes donc voir la Méduse. Il n'avait pas changé de repaire, et son accueil fut étonnamment chaleureux... mais il n'était pas disposé à parler, tout juste à nous réclamer nos "dettes". Apparemment, nous n'étions pas débarrassés de cela. Nous réglâmes ce que nous devions, et nous n'obtînmes pas plus d'informations. Mais il était clair que la Méduse n'était pas derrière cet enlèvement, mais qu'ils travaillait pour quelqu'un de bien plus puissant.
Il nous fallait trouver des informations. Après avoir tenté d'espionner la Méduse, non sans nous faire repérer par ses hommes, nous décidâmes d'attendre le matin et de trouver à l'aube l'un des amis de Dorian. Je me chargeais de le convaincre... Ce fut une rude affaire et demanda beaucoup de discussions. Et l'homme ne nous appris rien de plus.
Mais alors que nous rentrions au navire, nous aperçûmes une silhouette: Elizabeth, mal en point errant sur le port. Elle refusa de parler, et nous embarquâmes.
Il nous fallut poursuivre la Sterne, car elle continuait sa route, et nous la rattrapâmes sur sa route. Au lieu d'attaquer ce navire de guerre escortant des navires marchands, nous décidâmes d'employer la ruse. Nous nous fîmes passer pour un navire marchand et prétextâmes la mort du peintre (et la mission personnelle de rassembler les oeuvres perdues d'une ami cher et décédé) pour nous porter acquéreur de la toile présente dans la cabine du capitaine de la Sterne. Ceci se fit sans heurts, et nous nous retrouvâmes en possession du tableau qui contenait en son sein une carte, la carte de l'île.
Désormais, nous étions équipés: coordonnées, indices, carte... nous avions tout. Il était temps de se rendre sur l'île et de réclamer notre dû.