Maitre du jeu rémunéré 162

C'était une expérience. Un succès d'ailleurs. Mais avec Lucio, nous ne l'avons fait qu'une fois, même si ce fut sur 3 séances d'une journée chacune. La plupart du temps (à part en conventions), je fais des One Shot de 4h.

Le seul vrai problème c'est le modèle économique. Il n'existe aucun artiste qui vit d'un public de 5 personnes.

Cela restera au mieux une activité secondaire.

"Un ludothécaire doit finir la journée avec le sourire quand l'une des personnes avec lesquelles il a travaillé lui annonce qu'elle veut devenir MJ elle aussi. Est-ce bien l'intérêt du MJ prestataire de service ?"
Ça m'est arrivé deux fois : l
- la première, un joueur m'a dit (au bout de trois sessions) qu'il avait trouvé ça super bien et qu'il voulait s'y coller aussi. Je dois le revoir pour imaginer une partie "d'apprentissage" à deux MJ.
- la seconde, avant la fin de la mini-campagne commencée, les joueurs (de vieux briscards) m'ont dit qu'ils arrêtaient là pour reprendre entre eux une de leurs vieilles campagnes qu'ils avaient abandonnée plusieurs années auparavant.
Dans les deux cas, j'étais content.

Yep. Mais avec des frais de déplacement en plus, si besoin, et par contre 21,2 % de charges auto-entrepreneur en moins, et ça c'est à chaque fois.

C'est ce que j'ai proposé, concernant mes parties de MJ Pro.

"JM MJ (qui a vigoureusement soutenu le projet et a stigmatisé les détracteurs)"
Ah bon ? J'ai fait ça moi ?
Oui, j'ai vigoureusement soutenu le projet car son auteur me l'avait proposé, que j'avais trouvé ça intéressant et ambitieux et qu'il me semblait que ce genre d'approche n'existait pas encore.
Quant à dire que j'ai stigmatisé les détracteurs, je vais te faire confiance mais je ne m'en souviens pas. Ce dont je me souviens par contre, c'est que je trouvais dommage qu'une faute de débutant concernant le choix d'un intervenant et des erreurs de communication aient généré une telle volée de bois vert qu'elles aient fait capoter le projet. Ça je m'en souviens.

[...] mais il a une obligation de résultat.

Bruno LM

Une obligation de moyens plutôt. Un garagiste a l'obligation contractuelle de remettre ta voiture en état de fonctionner (résultat). Un MJ doit tout mettre en œuvre pour arriver au but escompté (moyens), mais il parait difficile de s'engager plus, tout comme un humoriste ne peut pas s'engager contractuellement à te faire rire.

Concernant le droit d'auteur, les autorisations, la diffusion, etc. le sujet est vaste et délicat. J'ai des accords formels pour utiliser certains systèmes ou univers et il y a les autres où, comme probablement mes petits camarades MJ Pro, je surfe sur la vague du vide juridique évoqué ailleurs. Mais au vu des sommes en jeu, je pense qu'à ce jour tout le monde s'y retrouve : le MJ Pro qui n'a pas ces potentielles charges financières en plus, l'éditeur qui bénéficie de pub gratuite. Et pour ce qui est de la création, je tente de minimiser ce que j'emprunte aux autres créateurs. Par exemple, je ne fais jouer que des scénarios que j'ai écrits moi-même et dont je fais les cartes, les plans et certaines illustrations. On notera toutefois que par mesure de prudence, je ne fais jamais jouer avec les règles du plus ancien des jeux de rôle.

[...] vivre exclusivement de cette occupation me semble très difficile.

JM MJ

Tu confirmes ce que je pense depuis le début de ce sujet, et qui corrobore également ce que je réponds à mes proches qui me demandent de manière assez crédules depuis des années pourquoi je ne fais pas payer mes parties.

Le business model d'une telle activité à temps plein me parait totalement vouée à l'échec, en France en tout cas. Pour moi, l'activité de MJ ou conteur professionnel tombe dans la même catégorie que tous ces gens qui ont créés ou fait crééer des sites internets pour vendre des objets en pâtes à sel, des colliers de nouilles, et des figurines en pâte Fimo. Au mieux, un revenu anecdotique, qui peut faire plaisir à l'occasion, mais rien de viable une fois ôtés les frais, les charges, et l'imposition.

A vrai dire, je ne comprends déjà pas l'intérêt des Actual Play (perdre du temps à regarder des gens qui jouent, alors qu'on pourrait jouer soi-même...) en dehors de l'intérêt marketing pour le distributeur : mettre en avant une gamme, un système, etc. Et ça soulève cette interrogation philosophique : peut-on vraiment tout monétiser ?

A mon niveau, avec deux parties par semaine en moyenne, voire trois quand je peux, je suis à peu près certains que si je devais faire payer tous mes joueurs autrement que de m'offrir le couvert (en présentiel) ou de me remercier (en ligne), mon rythme de jeu diminuerait drastiquement.

Le seul point qui m'interroge vraiment sur le sujet de la rémunération de notre activité de meneur depuis très longtemps, c'est : pourquoi est-ce toujours au MJ de prendre en charge l'achat de la gamme de jeu qu'il maitrise ? Les joueurs qui décident de participer à une campagne seraient-ils prêts à financer les différents livres au prorata du nombre de participants ?

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Le seul point qui m'interroge vraiment sur le sujet de la rémunération de notre activité de meneur depuis très longtemps, c'est : pourquoi est-ce toujours au MJ de prendre en charge l'achat de la gamme de jeu qu'il maitrise ? Les joueurs qui décident de participer à une campagne seraient-ils prêts à financer les différents livres au prorata du nombre de participants ?

Thegrom

Ce n'est vraiment pas une règle générale. Je connais quelques groupes dont les miens où les joueurs on plus d'une fois proposé de participer à l'achat de campagne, matériel et frais divers. J'ai toujours refusé ainsi que les MJ concernés que je fréquente. C'est comme le bricolage, on aime bien être proprétaire de ses outils même si dans la pratique on en achète parfois spécifiquement pour une tâche à accomplir chez quelqu'un d'autre. ça entre dans la 'collection'

C'est juste. C'est pour cette raison que mes étagères craquent.

Je tiens à dire que je ne suis pas contre le mj rémunéré. C est juste que je payerai pas pour ça.

Et sinon, je pense que sans une vitrine (auteur reconnu ou actual play), ça m étonnerait qu un mj ait le moindre contrat

Merci pour ta réponse qui en plus d'être clair indique clairement l'aspect financier.

L'IA deviendra MJ avec ou sans les quelques expériences de MJ pro ... c'est uniquement dans les mains de WoTC.

C'est aussi uniquement si les joueurs l'acceptent ... Même si demain (soyons fou), WoTC offre au MJ humain des petits plus de rémunérations, ça restera loin d'un salaire.

Nous on se les offre entre nous, donc vraiment, on ne peut pas dire que le MJ (tout le monde masterise de temps en temps en plus) supporte seul la charge financière !

Merci beaucoup de ce témoignage, qui confirme beaucoup de choses que je pensais (dont le fait qu'il n'est pas possible d'en faire un revenu à plein temps, notamment).

Je complète : en France ! 🇫🇷

Aux US, ça doit sûrement exister...

Pourquoi ça serait plus possible aux US ? Il y a les mêmes contraintes qu'en France par rapport aux horaires, aux jours possibles, aux prix, ...

Les US, c'est pas un pays magique qui efface magiquement les contraintes , contrairement aux bouquins qui en effet ont plus de chances de bien marcher, les parties de JDR ont des contraintes temporelles et physiques.

Après, c'est peut-être plus facile à gérer si les MJ pratiquent sur VTT vu que la contrainte des horaires est plus facilement contournée avec les anglophones sur les différents fuseaux horaires mais là, la question est quand même de comment se faire connaître dans le monde entier pour pouvoir développer son activité (donc pas magique non plus et en vrai, ça peut aussi marcher avec la francophonie).

Je pense que FredDeLyon a tout de même raison, au moins en partie. C'est plus facile de monter une micro entreprise aux US. Moins de barrières administratives, moins de taxes, etc. La contrepartie, c'est que si tu te vautres, il n'y a pas de RSA... Et puis, si tu habites dans une grande ville là-bas, tu auras plus de chances de trouver des clients. Paris, c'est tout petit par rapport à New York, par exemple.

En tout cas quand on fait une recherche les offres sont plus conséquentes (forcemment) avec des formations payantes et des plate-formes dediées. Amusant sur des forums il y a des clones du débat qui s'est tenu ici datant de 2 ans... Un autre monde.

C'est tout simplement culturel.

Le français ne veut payer pour rien.

L'américain, ça ne le dérange pas, si ça lui fait gagner du temps.

Pas le même rapport à l'argent, globalement.